Quelques mots sur le type de l'esclave hébreu (Exode 21)

 ME 1878 page 298

 

Au commencement du chapitre 21 de l'Exode, nous trouvons le type de l'esclave hébreu. Bien ne nous montre d'une manière plus frappante, que Christ est l'objet continuel du Saint Esprit, car, même dans des ordonnances temporaires comme celles-ci, Dieu ne peut pas ne pas regarder en avant vers son Fils. Sans doute, l'ordonnance touchant l'esclave hébreu, se rattachait à la terre, et à ce qui, en soi-même, n'était pas un état qui fût selon la pensée de Dieu. Il s'agissait d'un esclave; et pourtant, même ici, Dieu a Christ devant lui. Si on achetait un esclave hébreu, celui-ci devait servir six ans, et au septième sortir pour être libre, sans rien payer. «S'il est venu avec son corps seulement, il sortira avec son corps; s'il avait une femme, sa femme sortira aussi avec lui. Si son maître lui a donné une femme qui lui ait enfanté des fils ou des filles, sa femme et les enfants qu'il en aura, seront à son maître, mais il sortira avec son corps. Que si l'esclave dit positivement: J'aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne sortirai point pour être libre; alors son maître le fera venir devant les juges et le fera approcher du poteau, et son maître lui percera l'oreille avec une alêne, et il le servira à toujours». Tel a été le choix de Jésus: il n'a pas voulu être seulement un serviteur ici-bas, sur la terre, pour un temps; il a choisi, dans la volonté de sa grâce, d'être serviteur à toujours. Il est une personne divine, assurément, — le Fils; comme il est aussi le Seigneur «exalté». Mais il est néanmoins par sa propre grâce le Serviteur à toujours. Même dans la gloire, nous le connaîtrons ainsi. Que fait-il maintenant? Il nous en a donné un exemple avant de s'en aller de ce monde au Père. Quand l'heure fut venue, il prit un linge et s'en ceignit; il versa de l'eau dans un bassin, et se mit à laver les pieds de ses disciples (Jean 13). Ce qu'ils ne savaient pas alors, ils devaient le savoir dans la suite, comme nous le savons maintenant. L'intimité avec les choses qui ne se voient pas, et ce qui est céleste, est tout aussi bien et même plus caractéristiquement la part d'un chrétien, que la connaissance de ce qui se passe maintenant autour de nous. Nous devrions connaître le ciel mieux que la terre. Nous pouvons savoir, et nous devrions juger ce qui se passe dans le monde, quoique nous le connaissions par des moyens imparfaits; mais nous connaissons le ciel et les choses du ciel par Dieu. Ce n'est pas seulement que nous ayons la Parole qui révèle le ciel, mais nous la possédons de la part de Celui qui vient du ciel, et qui est au-dessus de tous, et qui rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu; nous en avons la connaissance par l'Esprit qui est venu du ciel, que nous devrions connaître par conséquent mieux que la terre, et les choses du monde qui séduisent la chair. Or, en regardant en avant vers ce jour de gloire qui vient, dans lequel le Seigneur sera publiquement manifesté en gloire, et nous avec Lui, nos corps ayant été rendus conformes au corps de sa gloire, on aurait pu penser que ce service prenait nécessairement fin. Mais, loin de là, il prendra seulement une nouvelle forme. Ne lisons-nous pas: «Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées; et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur seigneur quand il reviendra des noces; afin que, quand il viendra et qu'il heurtera, ils lui ouvrent aussitôt. Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis, qu'il se ceindra, et les fera mettre à table, et s'avançant il les servira» (Luc 12: 35 et suivants). Christ est le Serviteur, par son propre choix, à toujours. Comme il ne cessera jamais d'être Dieu, il ne cessera jamais d'être homme. Son amour a fait de lui un serviteur à toujours, et il prend plaisir à l'être.