David, le berger d'Israël - 1 Samuel 16

 ME 1879 page 77

 

Dieu avait envoyé Samuel afin qu'il oignit pour roi l'un des fils d'Isaï Béthléhémite. Sept des fils d'Isaï avaient déjà passé devant le prophète, et toujours sa parole avait été: «L'Eternel n'a pas choisi celui-ci»; «l'Eternel n'a point égard à ce à quoi l'homme a égard, car l'homme a égard à ce qui est devant les yeux, mais l'Eternel a égard au coeur». «Alors Samuel dit à Isaï: Sont-ce là tous tes enfants? Et il dit: Il reste encore le plus petit; mais voici il paît les brebis… il envoya donc et le fit venir; or il était blond, de bonne mine, et beau de visage. Et l'Eternel dit à Samuel: Lève-toi, et oins-le, car c'est lui que j'ai choisi». Précieuse parole, réponse parfaite aux pensées si différentes d'Isaï et de Samuel!

David «paissait les brebis»; c'était là son occupation. L'Eternel le lui rappelle, quand il lui dit, plus tard: «Je t'ai pris d'une cabane d'après les brebis, afin que tu fusses le conducteur de mon peuple d'Israël» (2 Samuel 7: 8). Rien ne nous montre mieux ce que sont les fonctions royales que l'oeuvre du berger; car si elles ne sont pas remplies dans l'esprit d'un berger, elles ne réalisent pas leur but. Le roi David le comprit, comme l'expriment ces touchantes paroles: «Mais ces brebis qu'ont-elles fait?» (2 Samuel 24: 17). Les enfants d'Israël étaient les brebis de Jéhovah, et David, comme son berger, les paissait sur les montagnes d'Israël, ainsi qu'il avait gardé et conduit autrefois les brebis de son père dans les campagnes de Bethléhem. Il ne changea pas de caractère quand il laissa la cabane de berger pour le trône, et la houlette pour le sceptre. Non, il fuit toujours le berger; il aimait le troupeau du Seigneur, et se sentait responsable de le protéger contre les lions et contre les ours qui rôdaient autour de lui. L'allusion prophétique au vrai David n'est-elle pas aussi pleine de beauté et de douceur? «C'est pourquoi je sauverai mon troupeau, et il ne sera plus en proie; et je distinguerai entre brebis et brebis; et je susciterai sur elles un berger qui les paîtra, savoir mon serviteur David. Il les, paîtra, et lui-même sera leur berger. Et moi, l'Eternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d'elles. Moi l'Eternel j'ai parlé» (Ezéchiel 34: 22-24). Nous ne pouvons douter que les paroles de notre Seigneur que nous lisons en Jean 6: 39, ne se rapportassent plus ou moins à son caractère de berger: «Or c'est ici la volonté de Celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour». C'est ici un grand principe, une vérité infiniment précieuse. A part son amour personnel pour les brebis, si merveilleusement attesté dans sa vie et dans sa mort, le Seigneur Jésus, dans ce passage remarquable, se présente comme étant lui-même responsable, et volontairement responsable certainement, envers le Père, de garder chacune des brebis du cher et bien-aimé troupeau à travers toutes les vicissitudes de sa carrière, même dans la mort, et de les Lui présenter dans la gloire de la résurrection au dernier jour. C'est pourquoi aussi, afin que la parole qu'il avait dite fût accomplie: «De ceux que tu m'as donnés, je n'en ai perdu aucun», il se livra lui-même, mettant sa vie pour les brebis, en buvant la coupe que le Père lui avait donnée. Tel est le Berger auquel l'amour d'un Père nous a confiés. Que n'a-t-il pas ainsi préparé pour nous, pour le temps et l'éternité, en nous plaçant en de telles mains, les mains d'un Berger, toujours vivant, toujours aimant, et tout-puissant. Beaucoup d'eaux ne peuvent éteindre cet amour-là, de même qu'aucun ennemi ne peut résister à sa puissance. Il a, dans sa main, les clefs de la mort et du hadès, et il a établi son droit à la garde du troupeau en mettant sa vie pour lui. En vérité, nous pouvons dire: «Le Seigneur est mon berger, je n'aurai point de disette». Comment souffririons-nous de disette si Jésus nous nourrit? Notre folie peut souvent nous faire désirer des pâturages malsains, et notre berger être obligé de nous prouver ses soins fidèles en nous en refusant l'usage; mais une chose est certaine; c'est que ceux que Jésus paît ne manqueront d'aucun bien.

Il semble qu'il y ait dans le caractère de berger, quelque chose qui est en harmonie avec la pensée de Dieu, puisque nous voyons le Père, le Fils et le Saint Esprit agissant également sous ce caractère. Le Psaume 23 peut envisagé tout premièrement comme l'expérience de Christ, jouissant des soins du Père qui est son berger. Au chapitre 10 de Jean, nous voyons le Fils se présentant comme le bon berger (comparez aussi Hébreux 13: 20). Enfin, au chapitre 20 des Actes, et au chapitre 5 de Pierre, nous trouvons le Saint Esprit agissant dans ce bienheureux caractère, en suscitant et douant pour l'oeuvre des bergers en sous-ordre (comparez Ephésiens 4: 11). Il est édifiant pour nous de discerner ces choses. Il est digne de notre Dieu qu'il se présente lui-même à nous, dans cette relation qui parle si particulièrement au coeur, et qui est si bien faite pour gagner notre confiance et provoquer nos affections. Béni soit son nom, à jamais! Ses voies sont toutes parfaites; il n'y a point de Dieu tel que Lui!