Les «si»

 ME 1879 page 178

 

Du moment que je considère la position du croyant en Christ, je ne trouve ni le mot «si», ni le mot «si du moins». Cette position est céleste, et par conséquent parfaitement assurée. Mais la position donnée au chrétien n'est pas tout ce que Dieu a fait pour lui. Après l'avoir racheté, Dieu a trouvé bon de le placer dans le désert, et là nous trouvons des «si» sans nombre: «Si vous retenez ferme», «si vous demeurez»; mais avec les «si» nous rencontrons deux choses: ma dépendance absolue d'un autre) et, chez cet autre, la fidélité infaillible.

J'ai dit souvent que, si je me trouvais avec mon enfant au sommet d'une montagne vertigineuse, voyant ce dernier, inattentif, s'avancer follement vers l'abîme, je lui dirais: «, Si tu tombes tu seras brisé en mille pièces»; mais, en disant cela, je n'ai pas la moindre idée de le lâcher, ni de le laisser tomber. C'est ainsi que nous sommes gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour le salut. Cela montre que nous avons besoin d'être gardés; mais, de notre côté, nous dépendons de la puissance qui garde. On ne peut confondre cela avec notre position d'acceptation devant Dieu, mais c'est par une dépendance constante que mon âme est gardée en bon état devant Dieu.

Les «si», les «prends garde» de la Parole divine, me font penser à la perfection de l'amour et de la fidélité de Dieu, me gardant et me conservant dans la position de dépendance qui me convient. Dieu me place dans le désert, un endroit où la manne ne manque pas de tomber pour moi chaque matin. Je vis ainsi de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu, et cela me ramène continuellement au sentiment béni de la dépendance. S'agit-il de la fidélité de Dieu, — jamais un «si», jamais un doute. S'agit-il de moi-même, je trouve les «si», qui me gardent dans une dépendance continuelle.