Rapide esquisse du livre des Psaumes

Notes prises aux conférences de Lausanne – Juin 1878

ME 1879 page 181

 

Rapide esquisse du livre des Psaumes. 1

Livre 1. 2

Livre 2. 2

Livre 3. 3

Livre 4. 3

Livre 5. 4

 

On sait que le recueil des Psaumes se divise en cinq livres, dont chacun se termine d'une manière remarquable par une sorte de doxologie.

Voici cette division:

 

1er

Livre de

1

à

41

 

 

2e

Livre de

42

à

72

 

 

3e

Livre de

73

à

89

 

 

4e

Livre de

90

à

106

 

 

5e

Livre de

107

à

150

 

Les Psaumes nous présentent les exercices d'âme du résidu d'Israël aux derniers jours, et nous montrent comment Christ s'y intéresse. Partout nous y trouvons l'Esprit de Christ.

Ainsi l'on y voit:Le résidu,Christ, objet des conseils de Dieu, rejeté par l'homme placé sous sa responsabilité.

Leur importance pour nous consiste en ce qu'ils offrent les exercices d'une âme qui compte sur Dieu, qui s'attend à Lui, qui connaît sa miséricorde et attend sa délivrance. Mais ce que nous devons remarquer, c'est que le nom du Père ne s'y rencontre pas, et que nulle part la relation d'enfants n'y est mentionnée. La relation du fidèle est avec Dieu, l'Eternel ou le Très-Haut.

Livre 1

Nous y voyons d'abord Christ rejeté (2) et dans les Psaume 3 à 7, les exercices d'âme par lesquels passe le résidu en conséquence de ce rejet. Le Psaume 8 montre l'exaltation de Christ comme Fils de l'homme, après qu'il a été rejeté comme Messie et Fils de Dieu sur la terre. A ce Psaume et au second, se rapporte le chapitre 1 de l'évangile de Jean (voyez surtout 5: 50-52). Le chapitre 2 de l'épître aux Hébreux fait voir que la moitié de ce Psaume est accomplie, et non pas l'autre. Pour nous, nous entrons avec Christ dans ce qu'il présente.

9 et 10 commencent l'exposé de la détresse du résidu aux derniers jours. Jusqu'à la fin du 17, on voit tous les sentiments qu'éprouvent les fidèles de ce résidu, tous les exercices du coeur par lesquels ils passent dans les circonstances où ils se trouvent.

En général, un Psaume pose la question, établit la position, et la série qui suit, développe. On trouve ce même principe dans les Psaumes pris séparément. Le premier verset est le thème développé dans la suite du Psaume.

Le Psaume 18 montre la mort de Christ comme étant la base de tout ce qui arrive à Israël depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la fin.

Au Psaume 19, nous avons les deux témoignages de la création et de la loi.

Le Psaume 20 présente Christ souffrant de la part des hommes et les sentiments du résidu. Au 21, Christ est exalté et le jugement des ennemis a lieu.

Dans le Psaume 22, nous avons l'expiation; c'est Christ souffrant de la part de Dieu.

La suite montre les sentiments du résidu jusqu'à ce que nous arrivions au Psaume 40.

Là nous voyons Christ venant s'offrir comme sacrifice au lieu de tout ce qu'il y avait en Israël. Au verset 3, c'est l'Esprit de Christ; Christ entrant dans les souffrances du résidu.

Le Psaume 41 fait connaître le caractère de ceux qui comprennent cette position de Christ.

Livre 2

Psaume 42. Le résidu est chassé de Jérusalem, comme les premiers versets le montrent. Dans ce Psaume, les fidèles souffrent de la part des gentils; dans le Psaume 43, c'est de la part des Juifs rebelles.

Le Psaume 44 est la requête des fidèles rejetés, dispersés, vendus pour rien, mais se souvenant des délivrances passées et implorant le secours de Dieu, non de Jéhovah, car ils sont loin de Jérusalem.

Alors, au Psaume 45, le Messie est introduit sur la scène, et arrive dans la gloire. C'est ainsi qu'il est révélé au résidu, et la relation du peuple avec l'Eternel lui est connue, comme on le voit dans les Psaumes suivants.

Tous les Psaumes qui viennent ensuite expriment les sentiments du résidu jusqu'au Psaume 72, qui est pour Salomon, et qui annonce le règne de Christ comme Prince de paix. Tout ce second livre traite spécialement de Christ en rapport avec les Juifs.

Livre 3

Dans ce livre, nous trouvons Israël, le résidu d'Israël. On le voit dès le premier verset du Psaume 73: «Quoi qu'il en soit, Dieu est bon à Israël, savoir, à ceux qui sont nets de coeur». Ces derniers mots expriment le résidu. Ce livre montre toutes les difficultés où se trouve le résidu, toutes les circonstances par lesquelles il passe. On y voit le temple détruit, la vigne, que Dieu avait plantée, est dévastée, et si Israël demande pourquoi cette ruine lui est survenue, Dieu répond: «Mon peuple n'a point écouté ma voix, et Israël n'a pas voulu de moi» (Psaumes 80, 81).

Le Psaume 82 nous montre Dieu jugeant au milieu de tous. Le 83 trace le tableau de la confédération finale de toutes les nations contre Israël, et leur jugement. Au Psaume 84, Israël revient dans sa terre au milieu des difficultés et des pleurs.

Psaume 89. Ici la bonté et la miséricorde envers Israël se montrent concentrées dans la personne de Christ. C'est la délivrance. Les mots bontés, au premier verset, et «bien-aimé», au verset 19, sont les mêmes; toutes les bontés sont concentrées dans le bien-aimé.

Livre 4

Ce Livre introduit le Fils unique. Dès le commencement on est replacé dans les voies de Dieu.

Le Psaume 91 est comme une énigme proposée, pour savoir où l'on trouvera «celui qui se tient dans la demeure du Souverain». Pour répondre, remarquons que Dieu est révélé sous trois noms dans l'Ancien Testament: Le Tout-Puissant, — Jéhovah, — le Très-Haut ou Souverain; ce dernier nom est celui de Dieu dans le millénium. La question posée est: «Où est le Dieu du millénium? Si tu peux le trouver, toutes les promesses faites à Abraham par le Tout-Puissant t'appartiennent. Le Messie dit: Je prendrai le Dieu d'Israël, Jéhovah, pour ma retraite. La réponse d'Israël, au verset 9, est: «Parce que tu as pris l'Eternel mon Dieu pour ta retraite, aucun mal ne te rencontrera», etc. Puis, au verset 14, l'Eternel lui-même parle et dit: «Parce qu'il m'aime avec affection, je le délivrerai». Ainsi le Messie, qui a pris l'Eternel pour sa retraite, jouit de toutes ces bénédictions. On voit qu'il y a, dans ce Psaume, trois interlocuteurs: Israël, le Messie et l'Eternel.

Le Psaume 92 montre le bonheur d'avoir trouvé ce qui est exprimé dans le précédent, la confiance en Jéhovah et l'espérance certaine de la bénédiction.

Psaume 93. Christ revient, l'Eternel règne. Depuis le 94, on a une série qui développe ce qui arrive à ce moment, c'est-à-dire, Christ prenant possession de toutes choses. Le verset 20 du Psaume 94 pose nettement la question: Est-ce que l'Antichrist peut subsister à côté de Christ? La réponse vient ensuite.

Au Psaume 95, Israël est appelé à rendre gloire à l'Eternel, parce qu'il va venir. C'est le dernier appel.

Le Psaume 96 appelle les gentils à rendre gloire.

Au Psaume 97, l'Eternel vient, exerçant le jugement.

Au 98, il est venu en délivrance pour son peuple; toutes les nations sont appelées à se réjouir; la justice règne.

Le 99 nous montre l'Eternel sur son trône, assis entre les chérubins.

Au Psaume 100, toute la terre est invitée à venir adorer à Jérusalem.

Le 101 énonce les principes d'après lesquels Christ exercera le jugement, quand il aura pris le royaume.

Le Psaume 102 est l'expression, plus que partout ailleurs, des souffrances de Christ; mais ce ne sont pas ses souffrances expiatoires, comme au Psaume 22. Dieu, dans le 102, rétablit Israël, mais où est le Messie? Le commencement de ce Psaume décrit les souffrances que Christ a endurées de la part des hommes, et celles-là appellent la vengeance; mais lorsqu'il s'agit, comme au Psaume 22, des souffrances de la part de Dieu, c'est Christ qui porte le jugement, et alors il y a délivrance et joie. La difficulté qui empêche de bien saisir la différence, c'est que le coeur de Christ est entré dans les souffrances du peuple juif. Ces souffrances étaient gouvernementales à l'égard d'Israël, et Christ y est entré. Ce Psaume 102 parle donc d'abord des souffrances de Christ, mais non de l'expiation. Puis, depuis le verset 12, le peuple est délivré. Mais où est le Messie, après tout cela? Au verset 24, nous avons la réponse. Le Messie est introduit, et il lui est dit: Tu es l'Eternel lui-même. Sion va être fondée, mais sera-ce sans le Messie? Non, le Messie dit au verset 23: «Il a abattu ma force en chemin, il a abrégé mes jours. J'ai dit: Mon Dieu fort, ne m'enlève point au milieu de mes jours». Et Dieu répond: Tu es Dieu; comme tel, tes années durent d'âge en âge; tu es Créateur immuable, toujours le même (verset 27, ata-hou; nom divin). Puis, comme homme, «tes années ne finiront jamais».

Le Psaume 103 montre la bénédiction en rapport avec Israël pendant le millénium, et le 104 la bénédiction en rapport avec la création.

Les Psaume 105 et 106 rappellent les grâces de Dieu dans ses voies envers son peuple, puis on a la confession que fait celui-ci de son infidélité et une prière pour la délivrance.

Livre 5

Ce dernier Livre ne présente pas, dans les Psaumes qu'il renferme, un ordre aussi suivi que les quatre premiers.

Au 107, se trouve décrit le retour du peuple; au 119, Dieu écrit la loi dans leur coeur. Puis viennent les Psaumes de Mahaloth ou des degrés, qui montrent le peuple montant à Jérusalem, après que la loi est écrite dans leur coeur. On monte vers le temple en esprit.

Psaume 132. Icabod avait été écrit sur le peuple, la sacrificature avait manqué, l'arche était prise Christ revêt alors les trois caractères de sacrificateur, de prophète et de roi en Sion (Hébreux 12), là où la grâce agissait en puissance pour rétablir ce qui avait été ruiné. David établit des chantres, pour proclamer que la miséricorde de l'Eternel demeure éternellement (1 Chroniques 15; 16), et nous en lisons l'expression dans le Psaume 136. On retrouve cela dans le livre de Néhémie (12), mais ce sera de nouveau proclamé à la fin.

On trouve ensuite (139) tout ce qui sonde le coeur.

Le Psaume 145 est une espèce de dialogue entre Christ et le résidu, renfermant le dessein de célébrer la louange de l'Eternel, puis vient le grand Hallel qui célèbre l'entrée dans les bénédictions du millénium.

Le mot «ETERNEL» donne la clef de tout dans les Psaumes. De plus, il est important de remarquer que nous n'y trouvons pas la relation qui nous est propre comme chrétiens, c'est-à-dire celle d'enfants avec le Père.