«Je viens bientôt» - Rossier H.

 ME 1879 page 238

 

Je suis toujours plus profondément convaincu que la venue du Seigneur est proche, et que son Dieu et Père travaille à mettre à part ici-bas un peuple qui aille au-devant de lui quand il viendra. Heureux les vivants qui, demeurant jusqu'à sa venue, pourront dire en le voyant: «Voici, c'est ici notre Dieu; nous l'avons attendu!» (Esaïe 25: 9). Pour tous ceux que j'aime ici-bas, je fais un voeu, et je n'en puis former de meilleur; c'est que, dans leur coeur et dans leurs circonstances ils soient préparés à l'accueillir; c'est que, dans leur vie pratique, rien de ce qui les entoure ne soit incompatible avec l'espérance, et que leur état intérieur soit tel, qu'ils puissent s'amalgamer avec la scène qui va s'ouvrir devant eux. Le corps sera changé et sa mort sera perdue; mais, en outre, à ce moment-là, nous pouvons être trouvés dans un état où nous ne ferons la perte que des choses réprimées par nous et combattues: l'égoïsme, par exemple, ni la confiance en soi, ne pourront passer la frontière. Nous pouvons avoir la victoire sur ces choses ici-bas, et dans ce cas elles ont maintenant pour caractère de nous faire la guerre et de nous contrarier (car la racine est toujours prête à pousser des rejetons), mais, quand le Seigneur viendra, nous n'aurons plus à nous mettre en garde contre la loi du péché dans nos membres, nous n'aurons plus à mortifier le corps et à l'asservir. Si nous ne remportons pas ici-bas la victoire sur ces choses, sur tout ce qui est contraire au Seigneur et en désaccord avec lui, notre première pensée sera l'humiliation (car la puissance de la présence de Christ doit être cela); mais notre seconde pensée sera d'être humiliés de la folie qui nous a poussés à faire notre compagnie de notre vieil homme, et à lui accorder la liberté.

Etre prêts à recevoir le Seigneur, voilà donc certainement la bénédiction de ceux pour lesquels il vient; mais il y a encore une autre vérité; la voici: Il faut que le Seigneur ait un peuple qui l'attende, et le Père doit penser que son Fils est digne de cela. La fin de l'Apocalypse me laisse toujours l'impression que ce peuple devra exister. Quelques personnes voudraient en conclure qu'il s'écoulera nécessairement un intervalle entre aujourd'hui et le moment où ce peuple sera trouvé sur la terre, car il ne peut l'être encore; mais c'est une grave erreur. Si le Seigneur devait venir aujourd'hui à midi, son Esprit pourrait réveiller, même en un seul endroit, les siens par milliers, en ouvrant les coeurs de ceux qui n'y avaient jamais songé auparavant, à la vérité de son retour. Sans doute ils ne seraient pas familiers avec ce sujet, et leurs vies ne seraient pas mises en accord pratique avec cet événement; mais avec la conscience d'être ceux qui sont vivants pour sa venue, ils seraient remplis d'une joie enfantine en l'attendant.

Qu'il nous soit donné de marcher en avant avec la lumière pleine et brillante, et la joie d'être vainqueurs par Christ.