Notre joie dans le ciel - Luc 9: 28-36

 ME 1879 page 312

 

Considérons cette écriture au point de vue de la lumière qu'elle nous donne sur ce que sera notre joie dans la gloire. Le témoignage de 2 Pierre 1: 16, nous autorise à dire que la scène qui est ici devant nous, nous présente «la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ», l'objet de notre attente. Nos âmes individuellement ne sont pas dans un bon état, à moins que nous n'attendions du ciel le Fils de Dieu (1 Thessaloniciens 1). L'Eglise n'est pas gouvernée dans ses espérances par la parole et l'Esprit de Dieu, si elle n'attend pas du ciel Jésus comme Sauveur (Philippiens 3). Le passage que nous méditons ici est important pour nous à cet égard, en ce qu'il nous découvre spécialement ce qui sera notre part quand Jésus viendra. Ce passage renferme beaucoup d'autres choses, telles que les relations mutuelles des saints terrestres et des saints célestes dans le royaume, et il peut être très instructif de les considérer; mais mon but, dans ce moment, est de considérer quelle lumière nous apporte la scène de la transfiguration sur la nature de la joie qui sera notre part à la venue et par la venue de notre Seigneur Jésus Christ. D'autres portions de l'Ecriture, telles que les promesses qui sont faites à ceux qui vaincront, dans les chapitres 2 et 3 de l'Apocalypse, et la description de la cité céleste dans les chapitres 21 et 22 du même livre, nous fournissent de la lumière sur le même sujet; mais considérons maintenant la scène qui se passe sur la sainte montagne.

«Et il arriva environ huit jours après ces paroles qu'il prit avec lui Pierre et Jean et Jacques, et qu'il monta sur une montagne pour prier. Et comme il priait, l'apparence de son visage devint tout autre, et son vêtement devint blanc et resplendissant comme un éclair». C'est quand Jésus exprimait sa dépendance, — «comme il priait», — que ce changement eut lieu. La première chose donc qui se présente ici à nous, c'est un changement comme celui qui s'accomplira dans les saints vivants, quand Jésus viendra.

«Et voici deux hommes, qui étaient Moïse et Elie, parlaient avec lui». Ils étaient avec lui: — et nous, nous aurons cette joie; nous serons avec Jésus. Au chapitre 4 de la première épître aux Thessaloniciens, après nous avoir donné l'ordre dans lequel auront lieu la résurrection des morts en Christ et le changement des saints vivants, et nous avoir appris que nous serons ravis ensemble dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l'air, tout ce que l'apôtre ajoute au sujet de ce qui suivra, c'est: «Ainsi nous serons toujours avec le Seigneur».

Dans le passage que nous avons devant nous, ce n'est pas seulement que les deux hommes étaient avec Christ, mais aussi qu'ils étaient dans des rapports familiers avec Lui: «Deux hommes … parlaient avec lui». Il n'est pas dit que Lui parlât avec eux, quoique cela fût certainement vrai; mais il eut pu leur parler, et eux se trouver à distance. Mais quand nous lisons qu'ils parlaient avec lui, cela nous communique l'idée de la relation la plus libre et la plus familière. Pierre et ses compagnons savaient ce que c'était que d'avoir de tels rapports avec Jésus dans l'humiliation; quelle joie ce doit avoir été pour eux d'avoir la preuve qu'ils jouiraient de tels rapports avec lui dans la gloire.

Luc ajoute: «Et ils apparaissaient en gloire». Ceci se rattache à ce que nous venons de voir. Nous lisons d'abord, qu'ils étaient avec lui, et ensuite, qu'ils apparaissaient en gloire. Ils ont part à la même gloire que celle dans laquelle lui est manifesté. Il en est de même pour nous: «Quand Christ qui est notre vie sera manifesté, alors nous aussi, nous serons manifestés avec Lui en gloire». «La gloire que tu m'as donnée, moi je la leur ai donnée, afin qu'ils soient un, comme nous, nous sommes un, moi en eux, et toi en moi; afin qu'ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé».

Mais il y a un autre détail encore. Nous apprenons non seulement qu'ils étaient avec lui, qu'ils parlaient avec lui, et qu'ils apparaissaient en gloire avec lui, mais nous jouissons aussi du privilège de connaître le sujet de leur entretien: «Ils parlaient de sa mort qu'il allait accomplir à Jérusalem». C'est la croix qui était le sujet de leur entretien dans la gloire, les souffrances de Christ qu'il avait à accomplir à Jérusalem. Ce sera là certainement notre joie aussi, pendant toute l'éternité, quand nous serons dans la gloire avec Christ, d'être occupés de ce sujet, — sa mort accomplie à Jérusalem.

Nous lisons ensuite que Pierre et ceux qui étaient avec lui, étaient accablés de sommeil. Nous apprenons ainsi ce que la chair est dans la présence de la gloire de Dieu. Pierre se trompa grandement, «ne sachant ce qu'il disait», mais je ne m'arrête pas sur ce point.

«Comme il disait ces choses, une nuée les couvrit; et ils eurent peur comme ils entraient dans la nuée. Et il y eut une voix venant de la nuée, disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le». Pierre nous dit que cette voix venait de la gloire magnifique. «Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu'une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir». Or Pierre et les autres étaient entrés dans la nuée. Nous avons ainsi devant nous ce fait merveilleux que, dans la gloire d'où vient la voix, des saints ont le privilège d'avoir leur place, et d'avoir part, là, dans cette gloire, au bon plaisir du Père en son Fils bien-aimé. Nous ne sommes pas seulement appelés à la communion du Fils de Dieu, Jésus Christ, nous sommes appelés aussi à avoir communion avec le Père; Dieu le Père nous admet à participer à la satisfaction qu'il trouve en son Fils bien-aimé.

«Et la voix s'étant fait entendre, Jésus se trouva seul». La vision avait passé tout entière, la nuée, la voix, la gloire, Moïse et Elie; mais Jésus restait, et les disciples avaient à poursuivre leur chemin avec Jésus, le connaissant maintenant à la lumière de ces scènes de gloire qu'ils avaient vues de leurs yeux. C'est aussi à quoi nous servent ces vives réalisations des choses spirituelles dont nous jouissons quelquefois. Ce n'est pas que nous puissions toujours en jouir à l'exclusion de tout autre chose; mais quand, pour un temps, elles ont passé, comme la vision sur la sainte montagne, elles nous laissent seuls avec Jésus pour poursuivre le chemin de notre pèlerinage avec Lui en esprit; avec Lui, à la lumière et dans la puissance de cette connaissance plus profonde de lui-même, et de la communion de la joie du Père en lui, que nous avons trouvée sur la montagne; et pour attendre ainsi le moment où il reviendra, alors que tout cela, et plus que nos coeurs ne peuvent penser, sera accompli pour nous à jamais.