«Il habita au milieu de nous» - Jean 1: 14-18

 ME 1879 page 333

 

Je lis ces quelques versets pour arrêter nos pensées sur la personne du Seigneur, le fondement de toutes nos espérances. Par le Saint Esprit qui nous a été donné, nous pouvons dire, quoique personne n'ait jamais vu Dieu, — si nous demeurons dans l'amour: «Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous». Or cela donne de la force, aussi bien que l'état pratique de l'âme, et toutes choses.

Le grand point ici, c'est qu'il a été manifesté, — non pas seulement qu'il était Dieu, comme au commencement du chapitre, «le même hier et aujourd'hui et éternellement», — et qu'il devint chair. Il était toujours les délices de Dieu, et Ses plaisirs étaient avec les fils des hommes; et ainsi il devint homme pour ramener des hommes à Dieu. Il devint homme lui-même, afin que toute la bonté de Dieu fût manifestée au milieu du mal de ce monde. Dieu a été ici-bas, au milieu du péché, de la ruine et de la misère, et là «il prit nos langueurs et porta nos douleurs», habitant «au milieu de nous». Nous pouvons parler justement de ses douleurs, parce que lui en parle. Nous le voyons au milieu de toute la misère d'ici-bas, et nous apprenons que Dieu est venu dans le monde au milieu de toutes les langueurs et de toutes les douleurs, les portant beaucoup plus que nous-mêmes.

Je ne parle pas maintenant de la mort, mais de la vie du Sauveur, comme nous le voyons au tombeau de Lazare où Marie lui dit: «Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort». Il vint dans le monde pour Matthieu être l'expression de tout ce que Dieu est, et cela, non comme il apparut pour un moment à Abraham, ou sur le Sinaï à Moïse; — mais il vint et habita. Il vivait et marchait constamment au milieu des hommes. Il n'était pas au milieu des anges dans le ciel, mais venu ici-bas, il demeurait au milieu de tout ce qui s'y trouve, pour être un homme de douleurs et sachant ce que c'est que la langueur. Et c'était Dieu lui-même: quelle pensée!

Il vint comme la vérité, et l'homme le rejeta son rejet faisait partie de la vérité. Mais la grâce vient la première, car c'est la grâce qui l'amena dans ce monde; il en était plein, comme nous lisons au verset 14. C'est une chose merveilleuse que Dieu soit venu ainsi et se soit assis à côté de moi, que Dieu soit descendu ainsi en grâce, parce que j'étais dans la misère.

Mais il y a une autre chose: nous sommes en communication directe avec Lui, car «de sa plénitude, nous tous, nous avons reçu et grâce sur grâce». Il n'y a pas un saint sur la terre qui n'ait reçu, et qui ne soit de cette manière en communication directe avec toute la plénitude de Christ. Quelle responsabilité pour celui qui y a part! Il y a bien de quoi m'humilier, quand je dis: Me voici, recevant de cette infinie plénitude de bénédiction. Je reçois maintenant; et comment toute cette plénitude de grâce est-elle manifestée dans mes voies? Nous avons besoin de nous souvenir continuellement que, «de sa plénitude nous avons tous reçu». Il n'y a pas un seul vrai chrétien qui ne soit ainsi en communication directe avec toute la plénitude de Christ, afin qu'il en soit l'expression dans toutes ses voies.

Mais il y a une autre vérité qui est liée à celle-ci: «Personne ne vit jamais Dieu; le Fils unique qui est dans le sein du Père (qui est, non pas qui était, remarquez-le bien), lui l'a fait connaître». En le connaissant lui, je connais le Père, le Père dans le sein duquel il demeure. On entend dire souvent que le Fils unique laissa le sein du Père pour venir dans le monde, mais ce n'est pas du tout cela: il ne quitta jamais le sein du Père. Le «sein» est l'expression de toute l'étroite intimité de l'affection; et là il a été toujours. Toute la joie que le Père a en Lui, il nous la révèle. Il nous fait connaître ce qu'est le Père, comme lui le connaît.

A côté de cela, je trouve que «personne ne vit jamais Dieu»; mais Celui qui jouit de tout l'amour qui est dans son sein, lui l'a fait connaître. Il dit: «Mon Père et votre Père»; c'est le fruit de la rédemption; et le Saint Esprit nous est donné afin que nous le connaissions. N'est-il pas dit ailleurs aussi: «Personne ne vit jamais Dieu. Si nous nous aimons l'un l'autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous». C'est toujours le Fils qui demeure dans le sein du Père, qui jouit de son amour tel qu'il est, et qui fait connaître le Père tel qu'il le connaît lui-même, qui nous amène à cette bienheureuse intimité et connaissance du Père. Quelle place! Elle doit nous faire sentir certainement combien nous sommes petits, mais elle nous ouvre le coeur de Dieu, et nous fait sentir que si, de toute manière nous sommes petits, Lui est grand, et Christ l'a amené tout près de nous afin que nous le sachions.