Méditation sur 1 Jean 1 à 2: 1, 2

ME 1879 page 361

 

Il y a trois points capitaux dans ce passage:

  1. La communion avec le Père et le Fils.
  2. Le caractère de Dieu qui est lumière.
  3. Christ comme avocat, dans le cas de manquements.

 

1.  Christ était la vie (Jean 14: 6) quand il était ici-bas, et il est devenu notre vie (Colossiens 3: 3, 4); il a pleinement manifesté le Père, et de plus, nous trouvons ici la communion avec le Père et le Fils.

Quelle pensée pour nos âmes! Celui qui était ici-bas, c'était le Fils manifestant le Père. Voyez au puits de Jacob la pauvre Samaritaine. Le Seigneur s'y entretient avec elle; on aurait dit, à le voir, un pauvre Juif fatigué du chemin. Et cependant c'était le Fils venu en grâce pour nous chercher.

Le monde n'a pas voulu et ne veut pas de Lui. Parlez aux hommes de toutes sortes de choses, commerce, politique, sciences, etc., et ils vous écouteront; mais parlez-leur de Christ, ils ne vous écouteront plus. Que Dieu nous donne, chers amis, d'apprécier le don infini qu'il nous a fait dans la personne de son Fils!

«Ce que nos mains ont touché». Nous trouvons ici la personne du Fils, et Jean l'annonce à ceux auxquels il écrit, «afin que vous aussi, vous ayez communion avec nous: or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ». Celui qui a le Fils a la vie, et a communion avec Lui et avec nous qui le connaissons; mais notre communion est aussi avec le Père, car le Fils révèle le Père.

Mais qu'est-ce que la communion? C'est avoir les mêmes pensées avec le Père et avec le Fils. Nous goûtons ce qui est dans le coeur de Dieu: merveilleuse pensée!

Or voici quelques-unes des pensées de Dieu:

Il a pensé à donner son Fils pour sauver le monde: cela est venu de son coeur.

Il a pensé à nous rendre fils par adoption, nous donnant son Esprit.

Il aime d'une manière unique ceux qui n'ont rien d'aimable et il veut les bénir, et ce même amour se trouve en nous: «L'amour de Dieu est versé dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous est donné» (Romains 5: 5).

Chers amis, en jouissons-nous? Notre joie est-elle accomplie? Si le Seigneur Jésus était ici personnellement au milieu de nous, ne serions-nous pas attirés par sa grâce? Mais, par l'Esprit, ici-bas, nous avons communion avec Lui. Et, chers amis, Dieu ne peut pas nous donner plus qu'il ne nous a donné. Si nous avions la permission de demander à Dieu une preuve de son amour, il nous dirait: «Il faut que je te donne quelque chose de moindre, car je t'ai donné mon Fils. Je ne peux rien donner de plus excellent».

Dans ce monde, le Seigneur Jésus n'était pas compris. Même ses disciples ne le comprenaient pas; ainsi, quand il leur parlait du levain des pharisiens, ils pensaient qu'il parlait du pain matériel. Mais à présent, nous le comprenons par l'Esprit que nous avons reçu.

En Lui nous voyons la perfection même, un objet parfait. En le contemplant, notre coeur est touché et pense à lui constamment: Dieu a aussi constamment ses pensées sur lui, et voilà la communion. Dieu dit qu'il est précieux, puis nous lisons: «Pour vous qui croyez, il a ce prix» (1 Pierre 2: 4, 7), et nous avons les mêmes pensées que Dieu à l'égard de son Fils. De même nous avons aussi les pensées du Fils quant à la gloire du Père; et voilà encore la communion.

Qu'aurons-nous dans le ciel, chers amis? Nous aurons communion avec le Père et avec le Fils: les mêmes pensées, les mêmes sentiments, les mêmes affections. Ici-bas, nous l'avons dans l'imperfection, là-haut dans la perfection, mais c'est la même communion: c'est comme lorsqu'on regarde à travers une vitre un peu opaque, on voit bien tout le paysage, mais indistinctement; en ôtant la vitre, il apparaît distinct, mais, après tout, c'est le même paysage.

Il n'y a rien dans le ciel (sauf la gloire) que nous ne possédions à présent. Nous ne serons pas aimés dans le ciel plus que maintenant. On nous dit: «Quand tu seras dans le ciel, ta conscience sera parfaite». Mais elle l'est à présent (Hébreux 9: 14; 10: 1, 2, 14). On nous dit: «Dans le ciel, tu auras la vie». Nous l'avons déjà (1 Jean 5: 12).

Il faut prendre bien garde de ne pas rabaisser les privilèges des chrétiens. Voyez la fin du chapitre 3 de Matthieu. Là nous trouvons les cieux ouverts, l'Esprit qui descend, et le Père exprimant la pleine satisfaction qu'il trouve dans le Fils. Mais maintenant nous sommes en Lui, et cette satisfaction repose sur nous aussi. Oh! que Dieu nous donne d'en jouir! Notre joie est ainsi accomplie et parfaite. On ne peut rien demander de plus à Dieu. Il ne nous aimera pas davantage quand nous serons dans le ciel, qu'il ne nous aime maintenant. Il sera plus content de notre état, cela est vrai. Quant au moment actuel, il nous est dit: «Conservez-vous dans l'amour de Dieu» (Jude 21).

Il y a deux choses, remarquons-le, qui empêchent la pleine joie: c'est d'être dans l'incertitude quant à la purification de la conscience, et, en second lieu, d'avoir le coeur loin de Dieu, alors même que l'on comprendrait bien la position chrétienne.

 

2.  Le second point, c'est «le message que nous avons entendu de Lui… savoir que Dieu est lumière» (verset 5). Que veut dire ce mot «lumière», mes chers amis? Pour le comprendre par comparaison, supposons qu'il n'y ait pas de lumière physique, nous ne verrions rien. «Ce qui manifeste tout, c'est la lumière» (Ephésiens 5: 13). C'est la même chose pour l'âme. Quand une âme est convertie, tout ce qu'elle est, est manifesté en la présence de Dieu. La lumière vient, et montre tout. On voit tout ce que l'on a fait depuis son enfance. On dit: «J'ai fait tout cela, et Dieu le déteste!» On n'attend pas le jour du jugement pour que tout soit manifesté. Sous l'Ancien Testament nous trouvons le voile qui cachait Dieu: Il n'était pas révélé. Mais maintenant il est révélé; la Parole devient l'oeil de Dieu qui sonde tout (Hébreux 4: 12, 13). Dieu a tout vu et tout su de ce qui me concerne. Je suis dans la lumière comme Dieu est dans la lumière.

Quand il n'y a qu'un peu de lumière dans une chambre, je vois les grosses taches sur le mur; un peu plus de lumière, et je vois les petites taches; mais quand la lumière même y pénètre (comme, par exemple, un rayon de soleil), on voit même les plus petites poussières qui voltigent dans l'air. Ainsi nous sommes manifestés devant Dieu; mais il est aussi là comme amour, et nous sommes contents de lui dire tout ce que nous avons fait et qu'il le sache (voyez Jean 4: 29).

Supposons que j'aie des dettes. Si quelqu'un s'offre pour les payer, j'aurai bien soin qu'il les connaisse toutes, jusqu'à la moindre. Personne n'aimerait que toutes ses fautes fussent connues. Si elles étaient toutes écrites là-bas contre le mur ne serions-nous pas effrayés? Mais nous ne nous effrayons pas en la présence de Dieu quand nous le connaissons comme amour. Nous sommes contents de penser qu'il voit et connaît tout. Ce n'est que dans la lumière que nous comprenons la fin du verset 7: «Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché». Nous sommes blancs comme la neige dans la lumière. Le même coup qui a déchiré le voile, nous a parfaitement purifiés; tous nos péchés sont ôtés. Et non seulement le Père a ôté les haillons du prodigue, mais il l'a revêtu de la plus belle robe; il l'a rendu propre pour la présence de son père. Le brigand sur la croix a été rendu propre à entrer dans le paradis ce même soir-là. Nous n'avons pas le temps de nous arrêter là-dessus, mais nous avons dans ce pauvre homme un bel exemple de cette vérité. Il est bon de comprendre que l'oeuvre qui nous a purifiés est aussi parfaite que le Père et le Fils. L'oeuvre a été accomplie entre Christ et Dieu seuls. Il ne s'agit pas de promesses pour nous, mais de réalités, de choses faites. «C'est accompli»; nous nous approchons de la croix (en esprit), et qu'y voyons-nous? Christ n'y est plus. Il est entré dans la gloire, «ayant fait par lui-même la purification de nos péchés». Il n'est plus sur la croix; mais il est monté au ciel, ayant rendu nos consciences parfaites, quelque souillées qu'elles fussent.

 

3.  La troisième chose, c'est notre état actuel, ayant encore le péché en nous, et le Seigneur nous étant présenté comme avocat pour maintenir nos rapports avec le Père. Remarquez la différence qui se trouve entre les versets 8 et 10. Dans le premier, il s'agit de nous, du péché en nous; tandis que dans l'autre, il est question de ce que nous avons fait. Dieu est fidèle pour nous garder; il n'est jamais dit que nous devons pécher, «mais avec la tentation il fera aussi l'issue» (1 Corinthiens 10: 43); cependant il est également vrai que nous manquons tous. Au verset 1 du chapitre 2, nous trouvons donc Christ comme avocat, c'est-à-dire comme Celui qui s'occupe de nous, de nos affaires, afin de maintenir notre communion avec le Père, et cela selon la justice de Dieu. Comparez cet office dans lequel Christ nous est présenté ici, avec ce qui est dit, en Exode 21, du serviteur attaché à son maître, à sa femme et à ses enfants, et qui demeure serviteur à perpétuité. Remarquez aussi qu'il n'est pas dit: «Si nous nous repentons, nous avons un avocat, etc.»; mais, «si quelqu'un a péché». Christ est pour nous, quand nous avons manqué. Il avait prié pour Pierre quand Pierre le renia, et Pierre se repentit, après que le Seigneur lui eut jeté un regard (Luc 22: 61). Ce regard l'a amené à la repentance.

Ainsi, dans ce passage que nous venons de méditer, nous trouvons trois choses. La joie dans la communion; Dieu qui est lumière, et le sang de Jésus qui purifie de tout péché; et enfin la grâce de Christ comme avocat pour restaurer nos âmes, cela étant fondé sur son oeuvre selon la justice de Dieu.

Un mot de plus, chers amis. Sommes-nous dans cette communion? Pouvez-vous dire: «Ma joie est accomplie, rien ne manque à mon âme?» Dieu nous a tellement bénis! «Il sera dit de Jacob et d'Israël: Qu'est-ce que le Dieu Fort a fait?» (Nombres 23: 23). Sommes-nous là? Que Dieu nous garde de toute négligence et de toute indifférence, afin que nos coeurs jouissent de la pleine joie de sa communion!