L'offrande pour le péché

 ME 1879 page 438

 

Plus que tout autre sacrifice, l'offrande pour le péché portait sous la loi le cachet de la sainteté, d'une complète et réelle séparation pour Dieu. On joignait aux autres sacrifices le parfum d'agréable odeur (une acceptation parfaite), et même en certains cas des gâteaux levés; mais ces choses étaient absorbées pour ainsi dire dans les délices avec lesquelles la nature de Dieu savourait tout ce qui était parfait et infiniment excellent, malgré la présence du péché et du jugement. Mais au chapitre 6 du Lévitique (versets 26-28), on trouve des ordonnances, par lesquelles la sainteté de l'offrande pour le péché était établie de la manière la plus remarquable et la plus minutieuse. Dans toute l'oeuvre de Jésus, rien n'a proclamé son entière et parfaite séparation pour Dieu, sa sainteté positive, comme le fait qu'il porta le péché. Celui qui n'a pas connu le péché pouvait seul être fait péché, et cet acte lui-même était la plus entière séparation possible à Dieu qui se pût concevoir; il fut Celui qui porta tout à la gloire de Dieu. C'était une complète consécration de lui-même à tout prix, à la gloire de Dieu; et, de son côté, Dieu ne pouvait rien accepter de moindre. Or, comme victime, il a dû être aussi parfait qu'il l'était dans l'offrande de lui-même.

Comme sacrifice pour le péché, Christ est donc spécialement saint; il l'est, cela va sans dire, aussi maintenant, dans la puissance de ce sacrifice, comme sacrificateur devant Dieu, faisant l'intercession, car il est dit de lui: «Saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs et élevé plus haut que les cieux». Mais, d'autre part, l'acte de porter le péché était une chose si réelle, que nous voyons l'homme qui avait conduit le bouc Hazazel pour le laisser aller par le désert, et celui qui avait ramassé les cendres de la génisse rousse, et celui même qui en avait fait l'aspersion avec l'eau de séparation, être souillés jusqu'au soir et devoir se laver avant de rentrer dans le camp (Lévitique 16: 26; Deutéronome 19: 10, 19).

C'est ainsi que les sacrifices sous la loi nous présentent ces deux grandes vérités sur l'offrande de Christ comme victime pour le péché. En effet, comment pouvons-nous concevoir une plus grande séparation de Christ pour Dieu, que celle de s'offrir lui-même comme victime pour le péché? Et, d'autre part, s'il n'avait pas porté nos péchés dans toute leur réalité et leur horreur, il n'aurait pu les ôter réellement sous le jugement de Dieu. Que le nom de Celui qui a fait ces choses soit à jamais béni! Puissions-nous connaître toujours davantage sa perfection quand il les accomplissait!