L'attente de Christ

 ME 1879 page 474

 

Ce qui devrait caractériser les saints, ce n'est pas seulement de garder la doctrine de la venue du Seigneur, comme un objet de leur foi, mais d'avoir leurs âmes dans cette constante attitude d'attente, d'espérance et de désir de sa venue. Mais dans quel but? Pour le voir lui-même, être avec Lui et semblables à Lui pour toujours. Ce n'est pas parce que le monde qui leur a été si hostile sera jugé alors; quoique sans doute Dieu doive frapper les méchants. Il est vrai qu'il y aura aussi miséricorde pour ceux qui sont épargnés. Mais nous avons maintenant obtenu miséricorde, et c'est pourquoi nous l'attendons lui-même, à cause de ce qu'il est en lui-même pour nous, et non à cause du jugement. Ce ne serait pas une joie pour moi, bien que ce doive en être une pour quelques-uns sur la terre; car «partout où passera la verge qu'il lui destine, dont l'Eternel l'aura frappé, on y entendra des tambours et des harpes» (Esaïe 30: 32). Telle n'est pas notre espérance, mais c'est simplement de l'attendre. Toute la marche et le caractère d'un chrétien dépend de ceci: — son attente du Seigneur. Chacun devrait être capable de lire en nous, que nous n'avons rien à faire en ce monde sinon de le traverser comme n'y ayant aucune part. «Tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils»; on trouve cela étrange de nos jours, mais les Thessaloniciens avaient été convertis pour cette espérance. Ils avaient appartenu d'abord à un monde qui a rejeté le Fils de Dieu; mais ils avaient été tournés de ces idoles «pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils».

La chose sur laquelle je désire insister auprès de vous tous, et je voudrais que vous et moi aussi nous l'ayons fortement à coeur, c'est l'attente individuelle du Seigneur; non comme doctrine simplement, mais une attente journalière de lui-même. Quelle que puisse être la volonté du Seigneur, je dois désirer qu'il me trouve l'accomplissant quand il viendra. Mais ce n'est pas ce dont il s'agit; la question est: Est-ce que je l'attends jour après jour? Dans 1 Thessaloniciens 2, cette espérance est présentée en rapport avec le ministère: «Quelle est notre espérance, ou notre joie, ou la couronne dont nous nous glorifions? N'est-ce pas bien vous devant notre Seigneur Jésus à sa venue?» Alors Paul recevra la récompense de son service pour les saints. Dans le troisième chapitre, l'espérance est rattachée à notre marche, comme motif à la sainteté: «Sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints». Ensuite le quatrième chapitre développe la doctrine relative à cette espérance; nous y trouvons la manière dont la venue du Seigneur a lieu: «Le Seigneur lui-même descendra du ciel avec un cri de commandement, avec une voix d'archange, et avec la trompette de Dieu; et les morts en Christ ressusciteront premièrement: puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l'air; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur». Nous voyons donc combien la venue du Seigneur était une attente et une espérance présentes. Paul disait: «Nous les vivants qui demeurons». Pourquoi «Nous?» Parce qu'il l'attendait alors. C'était ce qui caractérisait Paul: il attendait le Seigneur. A-t-il perdu ce caractère, parce qu'il est mort avant que le Seigneur fût venu? Point du tout. Bien qu'il eût été révélé à Pierre qu'il devait déposer la tente de son corps, il attendait cependant journellement la venue du Seigneur. Et ce sera le caractère de Pierre quand le Seigneur viendra; Pierre ne perdra rien par sa mort.

«Soyez semblables à des hommes qui attendent leur maître». Le caractère de leur attente était d'être semblables à des serviteurs dans le vestibule, prêts, quand leur maître frapperait, à lui ouvrir immédiatement. Naturellement, c'est ici une figure, mais elle est destinée à montrer la puissance effective de l'attente. La ruine de l'Eglise provient de ce qu'en pratique on a dit: «Mon maître tarde à venir». Or «bienheureux sont ces esclaves, que le Maître, quand il viendra, trouvera veillant».

 «Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées», — les reins ceints de la vérité, pour le service. Vous ne devez pas laisser flotter vos vêtements; c'est-à-dire, il ne faut pas laisser vos pensées et vos affections se répandre au dehors, mais être prêt, vos vêtements bien ceints et vos lampes allumées. Ce n'est pas le repos, car c'est une chose excessivement fatigante que d'avoir à rester assis et à veiller pendant une longue et sombre nuit. Mais dans l'esprit du service, tout doit être ceint, le coeur, les affections, les pensées, les sentiments et les désirs. Et cela demande un réel labeur, de ne pas laisser la chair avoir ce qu'elle désire; on aimerait parfois le faire, ne fût-ce que pour un moment; il semble que l'on en éprouverait un grand soulagement. Mais soyons sûrs qu'en le faisant, nous nous assoupirons comme les vierges. Car de même que les vierges s'endormirent tout en ayant de l'huile dans leurs lampes, ainsi nous pouvons nous endormir avec le Saint Esprit dans nos coeurs. Mais bienheureux sont ces serviteurs qui sont trouvés veillant. Le Seigneur vous dit: C'est maintenant le temps pour vous d'être ceints; c'est votre tour de servir et de veiller dans l'amour; mais quand je reviendrai et que les choses seront comme je le veux, alors ce sera mon tour en amour; vous vous déceindrez, et moi, je me ceindrai, et m'avançant je vous servirai. Vous devez être bien ceints et vigilants au milieu du mal; mais quand ce sera fait du mal, alors vous prendrez votre repos. Lorsque vous serez dans la maison du Père, vous pourrez être à l'aise et vos robes pourront flotter sans crainte d'être souillées. Dans ce lieu bienheureux où résident la sainteté et la pureté, vous pourrez laisser aller vos affections, vos pensées et vos désirs sans craindre que rien ne les ternisse.