L'eau et le sang

 ME 1880 page 119

 

Jean est le seul d'entre les évangélistes qui fasse mention de l'eau et du sang qui sortirent du côté percé de Christ; il y fait aussi allusion dans son épître. C'est un magnifique témoignage à la divine grâce, répondant à la dernière des insultes que l'homme avait accumulées sur le Sauveur. Ils l'avaient tiré hors du camp, l'avaient mis à mort sur une croix, et alors, pour rendre plus sûre la certitude de sa mort, un soldat lui perce le côté, de sa lance. Le salut fut la réponse de Dieu à l'outrage de l'homme — au péché qu'il commettait en rejetant Christ. L'eau et le sang étaient le signe de ce salut.

Dans l'épître de Jean, l'eau est nommée la première, parce que, si l'on regarde du côté de Dieu, l'eau (qui purifie) doit venir en premier lieu; historiquement, cela ne peut être ainsi. Dans l'évangile nous lisons: «Il en sortit du sang et de l'eau»; dans l'épître: «Non seulement dans la puissance de l'eau, mais dans la puissance de l'eau et du sang». Le point en question est que la vie éternelle ne se trouve pas dans le premier Adam, mais dans le second; les témoins en sont l'eau, le sang et l'Esprit. Nous avons besoin d'être purifiés pour avoir la vie éternelle, la purification ne se trouve nulle part que dans la mort, et dans celle que Christ a soufferte par grâce. Nous avons besoin d'expiation, et le sang de Christ l'a faite; enfin nous avons besoin du Saint Esprit. Christ n'est pas seulement mort, mais il a été glorifié, et l'Esprit est donné, rendant témoignage que la vie n'est point dans le premier Adam, mais dans le Fils. Sa puissance se trouve dans ce qui montre l'entière séparation du premier homme d'avec Dieu et de Dieu d'avec le premier homme, sauf l'action de la souveraine miséricorde. Dans l'épître, Jean montre que la purification morale n'est pas suffisante. Quand Dieu l'applique, l'Esprit est nommé le premier. La parole est l'instrument de la purification, mais celle-ci est par la mort elle-même. Nous avons besoin de purification, mais la purification est la mort. L'eau sortant du côté percé est la pureté, et l'on ne peut avoir la pureté que par la mort, et par la mort de Christ.