Salut, liberté, nourriture et sécurité - Jean 10

 ME 1881 page 52

 

Cette belle portion de l'Ecriture nous présente premièrement le Seigneur Jésus Christ lui-même; puis son activité en grâce. C'est une grande chose de savoir qui il est, et ce qu'il est, lui qui a mis sa vie pour ses brebis et qui les tient en sûreté dans sa main. Voilà ce que nous apprend le commencement du chapitre 10 de Jean; Christ y déclare simplement qu'il est véritablement le Messie d'Israël, celui qui devait venir. Il entre par la porte dans la bergerie des brebis; c'est-à-dire, qu'il vient selon la volonté et avec la sanction divines, pour être le berger d'Israël, peuple de Dieu, le peuple de sa pâture et les brebis de sa conduite. Il ne monte pas par ailleurs, comme font les faux bergers qui ne sont que des larrons et des voleurs, prétendant illégalement à ce à quoi ils n'ont aucun droit. Il n'en est pas ainsi de Christ. Il est entré par la porte, se soumettant à chaque règle, à chaque ordonnance établie par le maître du troupeau, par le Jéhovah d'Israël. Cher lecteur, combien n'est-il pas précieux de penser à lui! Bien qu'étant le Fils éternel de Dieu, il vint néanmoins ici-bas s'abaisser jusqu'à devenir homme, et comme tel il se soumet parfaitement. Mais Israël n'a pas voulu de lui, il l'a dédaigné, méprisé et rejeté. Jésus alors le quitte, il sort de la bergerie d'Israël, de l'enceinte qui était propre à ce peuple. C'est ce que veulent dire ces mots: «Il va devant elles»; il est rejeté et méprisé par son peuple. Il sort lui-même premièrement, et alors «il mène ses propres brebis dehors, et elles le suivent parce qu'elles connaissent sa voix». C'est exactement le cas de l'aveugle au chapitre 9; il est chassé et Jésus le trouve. Qu'il est précieux d'avoir un tel Berger pour nous conduire et nous nourrir! Quel bonheur d'être sous ses soins, en dehors de toute religion humaine et de tout l'appareil des ordonnances d'Israël.

Après avoir placé lui-même devant nous sa personne, comme étant la seule base de relation avec Dieu, il présente de la manière la plus précieuse ce qui remplace l'ancien système juif, Lui-même étant celui sur lequel tout est fondé, celui qui accomplit tout.

En premier lieu, nous avons le salut. «Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé» — D'abord il se présente comme étant la porte. Lui seul est la porte; entrer par lui, c'est être sauvé. Il a mis sa vie, quelque chère et précieuse qu'elle fût; son sang a été répandu. C'est l'acte de sa sainte volonté que d'avoir versé son sang, donné sa vie; personne ne la lui a ôtée. De son côté, il n'y avait nulle nécessité à le faire, si ce n'est cet amour précieux qui ne laissait subsister aucune entrave à sa pleine manifestation.

Voyez quel contraste entre lui et le mercenaire! L'heure du danger ou de la difficulté trouve ce dernier pensant à lui-même; Jésus pense à ses brebis. S'il vient s'interposer, s'il laisse sa vie, s'il verse son sang, la première chose que nous trouvons en entrant, c'est le salut. «Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé».

En second lieu, nous trouvons la liberté: «Il entrera et sortira». L'esclavage et la servitude sont le droit de naissance de tout enfant d'Adam. Nous naissons dans le monde esclaves perdus. Du moment que nous avons affaire à Christ, nous rencontrons le salut et la liberté; — nous sommes libérés, mis en liberté; — et, en troisième lieu, nous trouvons aussi la nourriture: «Il trouvera de la pâture». Comment décrire les richesses de notre nourriture? Sauvé, mis en liberté, introduit dans une région où le besoin est inconnu, «je ne manquerai de rien». Non seulement cela, mais je serai rempli, satisfait, aussi est-il dit: «Il me fait reposer dans de gras pâturages». Et remarquez ce mot; «Si quelqu'un entre». Ce ne sont pas seulement les enfants d'Abraham, le peuple d'Israël; la porte de la grâce en lui est largement ouverte à tous. Dites-moi, lecteur, si vous connaissez ce que c'est que d'être ainsi béni par le Seigneur, par ce Berger plein de grâce? Avez-vous eu affaire avec lui, avec lui-même? car il dit: «Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé». Quel contraste avec toutes nos pensées purement humaines sur Dieu et sur son Christ! Quel contraste avec tout ce que l'on trouvait dans la loi et les ordonnances! Ni l'une, ni les autres, ne pouvaient répondre au premier besoin d'un pauvre misérable, qu'il fût juif ou gentil. La loi exigeait, mais ne sauvait pas, la loi mettait à mort, mais ne donnait pas la vie. «Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé;» et encore: «Je suis venu afin qu'elles aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance». Telle est la grâce dans sa plénitude.

En dernier lieu, nous avons une sécurité éternelle. La vie que Christ donne est éternelle, elle dure à toujours; et non seulement cela, mais il dit de ses brebis: «Elles ne périront jamais». Mais où les mettra-t-il pour qu'elles soient en sûreté contre les ennemis du dehors? Il les rend aussi fortes au dehors qu'au dedans. Nulle faiblesse intérieure ne peut mettre en question leur position, car la vie qu'il leur a donnée est «éternelle», et l'ennemi extérieur ne peut les atteindre, car ses brebis sont dans sa main. Cette main qui fut clouée à la croix est l'abri et le repos assuré pour toutes ses brebis. Quels contrastes se présentent à notre âme lorsque nous lisons ce mot: «Ma main» et «la main de mon Père!» Ce ne sont plus la bergerie, le mur, les barrières, la loi et les ordonnances d'Israël, mais c'est sa main et la main de son Père. La pensée de leur sécurité est liée à la puissance éternelle de Dieu; car les brebis sont dans la main de son Père. «Moi et le Père, nous sommes un». Peut-il y avoir quelque chose de plus merveilleux que la grâce infinie, l'amour sans bornes, la toute-puissance qui se rencontrent en Christ, exclusivement dans sa propre personne? et certes avec une telle plénitude qu'il peut dire: «Si quelqu'un entre par moi». Ici Christ est tout, et en contraste avec tout. Ce n'est plus l'ancienne bergerie d'Israël avec ses murailles; c'est la personne de Christ, le bon Berger, le Seigneur vivant, qui mourut à la croix. C'est lui-même en contraste avec le voleur, le larron et le mercenaire, qui cherchent à s'enrichir, à fuir le danger aux dépens des brebis; c'est lui dans son amour unique et parfait, mettant sa vie pour ses brebis. Ce n'est plus le judaïsme, mais le salut, la liberté, la nourriture, et une sécurité éternelle; — ce ne sont plus les ténèbres de la mort, c'est la lumière de la vie.

Lecteur, êtes-vous personnellement en relation avec Christ? Etes-vous entré par lui, par la porte? Vous êtes-vous détourné de vous-même, de vos péchés, de vos peines, aussi bien que de votre bonté, pour aller à Jésus? N'a-t-il pas pris possession de votre coeur?

Le Seigneur, par son Esprit, l'a placé devant nous dans tout l'attrait de sa grâce, afin que nous entrions par lui, et que nous puissions connaître ainsi la richesse, la plénitude du salut, de la liberté, de la nourriture, de la sécurité qui sont en lui et par lui.