Le saint regardant en arrière et en avant

 ME 1881 page 358

 

Chaque premier jour de la semaine, quand nous nous rassemblons en son nom, le Seigneur met devant nous deux choses qui doivent nous séparer moralement du monde.

1° Il nous fait souvenir qu'il a jugé le péché à la croix (Romains 8: 3), sur le bois de laquelle il a porté nos péchés en son corps (1 Pierre 2: 24). Là, nous apprenons le prix de notre rédemption et nous annonçons la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. — Nous regardons en arrière et en avant. Il rend le coeur des siens attentif à ce cri: Mon Dieu, mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné (Psaumes 22), et en entendant ce cri, je dois juger en moi tout ce pourquoi Christ mourut: la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la vie, qui ne viennent point du Père mais du monde, ainsi que tous les mauvais principes que je sais travailler en moi. Je dois regarder en arrière pour juger toutes ces choses: c'est le résultat naturel de la rédemption.

Nous regardons en arrière, et nous voyons notre Sauveur victime pour nous, mais en annonçant sa mort jusqu'à ce qu'Il vienne, nous regardons aussi en avant. Dans le premier cas, le Saint Esprit m'amène à rejeter tout ce pour quoi Christ mourut: «les choses de la terre» (Philippiens 3: 19). Dans le second cas, le Saint Esprit conduit mes affections vers les choses qui sont en haut (Colossiens 3: 1), Christ étant là l'objet de la foi. Il me dit qu'après avoir porté l'image de l'Adam terrestre, je porterai aussi l'image du céleste (1 Corinthiens 15: 49). Je serai tout à fait comme Christ. C'est son intention de nous rendre semblables à Lui quand nous le verrons tel qu'il est (1 Jean 3: 2). Moralement, j'en ai fini avec l'Adam terrestre et j'attends d'être rendu semblable à l'Adam céleste. Je serai parfait comme Lui, mais seulement à son retour. «Je cours donc, non comme ne sachant pas vers quel but; je combats ainsi, non comme battant l'air» (1 Corinthiens 9: 26), et si quelqu'un me demande pourquoi je fais ainsi, je réponds: «Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui aussi est pur».

Nos deux objets sont la croix et la gloire (*). Tous deux jettent leur lumière sur notre chemin. La croix me montre ce que j'ai été; la gloire me montre ce que je serai, et dans ces deux j'ai toute l'histoire de l'homme; je marche, et le Seigneur me transforme de jour en jour, et il prospérera en tous ses enfants. Le jour vient promptement où il dira: Me voici avec les enfants que tu m'as donnés (Hébreux 2: 13).

(*) Ces deux choses ont-elles de la puissance sur nos coeurs?

«O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies introuvables» (Romains 11: 33).