Tite 2

 ME 1882 page 199

 

Quel est le caractère du salut, de cette délivrance qu'apporte la merveilleuse grâce de Dieu? On ne peut l'apprendre qu'en considérant le caractère de la condition de l'homme, condition que le péché lui a faite, que la parole de Dieu nous démontre, et qui est manifestée par les souffrances de Christ.

Quelle que soit la distance morale que le péché ait mise entre l'homme et Dieu, ce salut que la grâce de Dieu apporte, y répond pour l'abolir. «Car Christ a souffert une fois pour les péchés… afin de nous amener à Dieu». Dans sa nature même le péché sépare de Dieu, car la lumière ne peut avoir communion avec les ténèbres, mais alors il est dit: «Vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang de Christ».

Le péché, la mort, la puissance de Satan, le jugement de Dieu, tout cela caractérisait l'état de ruine de l'homme; tout cela devait être rencontré, pour qu'un salut plein et entier, qui répondît à cet état, pût être proclamé.

Ce n'est pas assez d'élever l'homme hors de sa dégradation et de sa souillure morale, si une telle chose pouvait avoir lieu, et de le placer sur le chemin du bonheur. Il faut que la conscience soit mise en repos sur cette base-ci: que toutes les exigences de la juste sainteté de Dieu ont trouvé une réponse, et que toutes les conséquences possibles du péché ont été ôtées. Or tel est le salut que la grâce de Dieu apporte. Elle apporte la vie éternelle au milieu de cette scène de mort, car «Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils». Elle apporte la justice divine au milieu de la condamnation, car «Celui qui n'a pas connu le péché, a été fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui». Elle apporte la délivrance de la puissance de Satan, car «par la mort, il a rendu impuissant celui qui avait la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable».

Mais bien plus encore! Le salut que la grâce de Dieu apporte, nous introduit dans la même place, dans la même position devant Dieu, dans la même acceptation, nous rend participants de la vie même et de la gloire de Celui par qui le salut a été opéré. Ce salut n'a pas d'autre mesure que celle-là, n'a pas un caractère inférieur à celui-là. Y eut-il jamais un amour semblable?