La venue du Seigneur est ce qui caractérise la vie chrétienne

ME 1882 page 401

 

Je me propose de traiter ici un sujet qui me parait de la plus grande importance; celui de la venue du Seigneur Jésus. Je ne veux pas la prouver comme doctrine, mais montrer que, dans l'origine, elle faisait partie essentielle du christianisme qui repose sur la première venue de Christ et sa mort expiatoire. Si nous regardons au delà de ce fondement, nous voyons que la venue du Seigneur Jésus Christ n'est pas une chose de simple connaissance, mais qu'elle fait essentiellement partie de la foi de l'Eglise de Dieu, et que l'état moral des saints, comme aussi celui de l'Eglise de Dieu, dépend de l'action qu'elle exerce sur eux. On verra, par les passages que je vais citer, qu'elle se rapporte et se mêle à toutes les parties du christianisme, qu'elle le caractérise et se lie à toutes les pensées et sentiments d'un chrétien. Personne ne peut lire l'Ecriture avec un esprit dégagé de préjugés, sans le reconnaître. Cette vérité se présente d'elle-même presque a chaque page.

Quelques personnes ont pris la peine de compter combien de fois il est fait mention de la venue de Christ dans la Parole; tel n'est pas proprement mon but ici, mais je désire faire voir que cette venue est si intimement liée à la vie chrétienne, qu'en l'ôtant on ôte à celle-ci ce qui la caractérise; elle était identifiée au système chrétien tel qu'il était alors annoncé au monde. Est-il question de la conversion? On me dira: Quel rapport a-t-elle avec la venue du Seigneur? Pour quoi donc étaient-ils convertis? pour attendre le Fils de Dieu des cieux. Cette attente caractérisait leur conversion, ils étaient certainement convertis pour servir Dieu, mais aussi pour attendre son Fils des cieux (1 Thessaloniciens 1: 10).

Une fois le salut personnel établi, l'Ecriture s'occupe de deux sujets:

1° La grâce souveraine qui nous a rachetés du péché et nous rend semblables à Christ dans la gloire; c'est la part précieuse de l'Eglise de Dieu. 2° Le gouvernement de ce monde: les Juifs en sont le centre (Deutéronome 32: 8). «Quand le Souverain partageait les nations, quand il séparait les enfants des hommes les uns des autres, il établit les bornes des peuples selon le nombre des enfants d'Israël, car la portion de l'Eternel, c'est son peuple; et Jacob est le lot de son héritage». Ici nous voyons que le centre du gouvernement de ce monde est Israël; il n'a pas voulu de Christ, et en conséquence a été mis de côté pour un temps. Le trône de Dieu, lors de la captivité de Babylone, a été ôté de Jérusalem; un résidu fut épargné et ramené afin que le roi pût lui être présenté; mais ils l'ont rejeté et sont maintenant mis de côté jusqu'à son retour. Il n'y a que soixante-neuf semaines de Daniel qui soient définitivement accomplies (*). La dernière semaine ne l'est pas; elle n'est pas venue. Il en est de même des grandes fêtes. Nous avons la Pâque accomplie «Christ notre pâque a été sacrifié pour nous» la fête de Pentecôte a eu son accomplissement dans la descente du Saint Esprit; mais la fête des Tabernacles n'est point accomplie du tout; elle n'a pas encore d'antitype. Alors survient une autre chose, une oeuvre de Dieu des plus précieuses: il appelle, dans l'intervalle, de pauvres pécheurs pour leur donner une part avec son Fils, et les rendre semblables à lui; car nous sommes prédestinés à être conformes à l'image de son Fils pour qu'il soit premier-né entre plusieurs frères. Il nous a pris, nous pauvres pécheurs, pour nous avoir dans la même gloire que son Fils. C'est une autre chose que la prophétie, qui nous présente la part de ce monde et celle du peuple juif. Quand il sera manifesté, nous serons aussi manifestés avec lui en gloire.

(*) Les chrétiens savent que la moitié de la dernière semaine de Daniel est passée; elle comprend le temps du ministère de Christ. Mais pour l'incrédulité soixante-neuf semaines seulement sont passées. L'alliance est faite pour une semaine, Mais Dieu compte seulement depuis le commencement de la dernière demi-semaine, un temps, des temps, et la moitié d'un temps.

La position du chrétien, quant à la venue du Seigneur, est d'attendre Christ qui vient selon sa promesse. Les gens disent: Christ vient lorsqu'on meurt. Je réponds: Christ est-il pour vous la même chose que la mort? S'il en est ainsi, vous avez sa venue des centaines et des centaines de fois, tandis que nous ne voyons dans la Parole que deux venues (Hébreux 9: 28). Faut-il vous dire ce qui aura lieu quand Christ viendra? La résurrection! ce qui est fort différent de la mort. La venue de Christ pour les saints est la fin de la mort; c'est précisément l'opposé. Je ne crois pas que quelqu'un puisse trouver dans l'Ecriture une trace de la pensée que Christ vient à la mort. Au lieu d'être la mort, la venue de Christ est la résurrection; nous allons à Christ par la mort, ce n'est pas Christ qui vient à nous. Bienheureux «de déloger et d'être avec Christ;» d'être «absents du corps, présents avec le Seigneur». Or je vais montrer que cette pensée de la venue de Christ entre dans chaque partie de la vie chrétienne et la caractérise.

En premier lieu, elle est en rapport, comme il a été dit, avec la conversion. Ils étaient convertis «pour attendre des cieux le Fils de Dieu». Je citerai d'autres passages à l'appui, mais premièrement je poursuivrai l'épître aux Thessaloniciens. Au chapitre second de la 1e épître; à la fin, l'apôtre parle de ce qui était son espérance et sa joie dans le service. Il avait été chassé par la persécution du milieu des Thessaloniciens, et en leur écrivant il leur parle de l'espérance qu'il avait en pensant à eux. Et comment cela? «Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne dont nous nous glorifions? N'est-ce pas bien vous qui l'êtes devant notre Seigneur Jésus à sa venue?» Il ne peut parler de son intérêt pour eux, ni de sa joie, sans y introduire la venue du Seigneur Jésus. Il en est de même pour ce qui regarde la sainteté (à la fin du chapitre 3): «Le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en amour, etc., pour affermir vos coeurs sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père, en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints» (1 Thessaloniciens 3: 13). Quant à ce qui concerne la mort d'un saint (chapitre 4), ils étaient si occupés de la venue prochaine du Seigneur, que si quelqu'un mourait ils pensaient qu'il ne serait pas là, prêt à aller à sa rencontre. Ils étaient en cela dans l'erreur, et l'apôtre les redresse sur ce point. On dit aussi, lorsqu'un saint vient à mourir: Nous irons après lui, nous le suivrons. Il n'y a pas un mot de cela ici. Supposez que j'aille visiter un chrétien qui a perdu un de ses proches, et que je lui dise: «Ne soyez pas affligé Christ le ramènera avec lui». Il me croirait fou, ou cela lui paraîtrait inintelligible, et cependant c'est ainsi que l'apôtre les console. «De même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis en Jésus». Puis il montre la manière dont il le fera: «Nous, les vivants, ne devancerons (préviendrons) aucunement, ceux qui se sont endormis». «Prévenir» est un ancien mot qui signifie anticiper, aller devant. La première chose que fera le Seigneur quand il descendra, sera de ressusciter les saints endormis. Il va les amener avec lui. S'ils se sont endormis en lui, leur esprit a été avec lui en attendant; mais alors ils recevront la gloire, seront élevés en gloire, semblables à lui, comme ils avaient été semblables au premier Adam, et allant à sa rencontre en l'air, ils seront toujours avec lui; quand il apparaîtra, il les amènera avec lui, et ils paraîtront avec lui en gloire. Nous avons cela d'une manière générale dans le chapitre 5, où il désire que «leur esprit, l'âme et le corps tout entier, soient conservés sans reproche, en la venue de notre Seigneur Jésus Christ». Cette espérance donc fait partie sous tous les aspects de l'état chrétien. La conversion, la joie dans le service, la sainteté, la mort du croyant, le terme d'une carrière irréprochable, toutes ces choses se lient à la venue du Seigneur.

Voyons maintenant Matthieu 25. Les vierges sages prennent de l'huile dans leurs lampes, mais toutes se sont endormies et ont oublié que l'époux allait venir. Il m'importe ici spécialement de me demander, quel était l'appel dans l'origine? Il est dit clairement et positivement, qu'elles allaient à la rencontre de l'époux, or comme il tardait elles s'assoupirent toutes et s'endormirent; elles oublièrent toutes sa venue, les sages aussi bien que les folles. Elles s'établirent dans un lieu confortable, car bivouaquer en plein air n'est pas agréable à la chair. A minuit le cri se fait entendre: «Voici l'époux!» La chose qui les réveille de leur sommeil, c'est le cri: «Voici l'époux!» Donc le premier objet de l'Eglise était d'aller à la rencontre de Celui qui venait; mais de vrais croyants même l'oublièrent; ce qui ensuite réveille les vierges de leur sommeil, c'est d'être de nouveau appelées à aller à la rencontre de Celui qui vient. Ensuite nous avons la parabole des «talents» qui est la même chose en rapport avec le service et la responsabilité. Il va hors du pays et leur dit: «Faites-les valoir, jusqu'à ce que je vienne».

Un autre trait frappant de cette vérité, c'est qu'elle est toujours présentée comme une attente actuelle, opérante. Nulle part, nous ne trouvons que le Seigneur et les apôtres parlent de la venue du Seigneur dans la supposition qu'elle soit différée jusqu'au delà de la vie de ceux auxquels ils parlaient. Que ce soit au chant du coq, ou sur le matin, ils devaient attendre le Fils de Dieu du ciel. Dans la parabole que nous avons citée, les vierges qui se sont endormies sont les mêmes que celles qui se sont réveillées; les serviteurs à qui les talents furent confiés sont les serviteurs qui ont à rendre compte à son retour. Nous savons que des siècles se sont passés, mais l'Esprit de Dieu ne veut pas admettre la pensée d'un délai. «A l'heure que vous ne pensez pas, le Fils de l'homme viendra». «Bienheureux est cet esclave-là, que son maître, lorsqu'il viendra, trouvera veillant». Qu'est-ce qui a causé la ruine de l'Eglise? C'est: «Mon maître tarde à venir;» il ne dit pas: «Il ne vient pas», mais: «Il tarde à venir». Alors l'esclave se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, et cela lui attire le jugement. Si l'épouse aime l'époux, il faut qu'elle désire le voir; son coeur est là où il est. Lorsque l'Eglise a perdu cette pensée, elle s'est établie ici-bas pour s'y réjouir; elle est devenue mondaine, elle ne s'est plus souciée du retour du Seigneur.

Ouvrons Luc 12. Vous y trouverez combien cette attente de Christ caractérise le chrétien et le service du Seigneur en son absence. «Là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur». Ils devaient avoir les reins ceints et leurs lampes allumées; c'est là ce qui caractérise le chrétien: Ils devaient être comme ceux qui attendent leur maître pour lui ouvrir incontinent; leurs affections et leur profession ayant entièrement Christ pour objet en veillant jusqu'à son retour. Ce n'est pas la venue du Seigneur comme doctrine. La bénédiction repose sur ceux qui, veillant, «sont semblables aux hommes qui attendent leur maître». Heureux le serviteur que le Seigneur trouvera veillant quand il viendra. Il faut qu'ils soient ceints et que leurs lampes soient allumées, tandis qu'il est loin, et qu'ils attendent son retour, alors il les fera asseoir à table et se ceindra et les servira; maintenant il nous faut être ceints et veiller; notre repos n'est pas ici-bas. Mais, dit le Seigneur, lorsque tout sera selon mes pensées, je vous ferai asseoir à ma table; je me ceindrai moi-même; je vous servirai; je vous ferai jouir de tout ce que j'ai de meilleur au ciel, je vous en ferai part; seulement prenez garde d'être trouvés veillant.

Christ est pour toujours, en grâce, un serviteur, suivant la forme qu'il a prise. Il est ceint à présent, selon Jean 13. Les disciples devaient naturellement penser qu'étant monté au ciel dans la gloire, son service envers eux était arrivé à son terme, mais il leur dit: Je m'en vais, je ne puis rester ici avec vous, cependant je ne puis vous abandonner, mais comme je ne puis demeurer sur la terre avec vous, je vous rendrai propres à être avec moi dans le ciel. «Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi». Ici c'est l'eau, non le sang. «Celui qui est lavé, n'a besoin que de se laver les pieds». La conversion vivifiante et le salut sont entièrement achevés, mais si dans le chemin il s'attache de la boue à nos pieds, soit relativement à la communion, soit à la marche, la grâce et l'intercession sont là pour laver nos pieds, et nous rendre propres pratiquement à être avec Dieu là où Christ est allé. Il y a et il doit y avoir du progrès, selon la pureté invariable du nouvel homme; cela est certain, mais si je n'ai pas été vigilant, j'aurai ramassé de la boue en chemin. Je ne puis la porter dans le ciel, ni la mettre en communion avec ce qui s'y trouve; et le Seigneur dit en effet: Je ne veux pas vous laisser, je vais à Dieu dans la gloire, et je veux vous y avoir dans un état qui réponde à cette gloire; lavés comme vous l'êtes (non pas tous, car Judas était avec eux), je vous garderai dans la pureté et je vous restaurerai quand vous tomberez. Mais vous devez veiller en mon absence.

C'est pour moi une consolation de savoir que toutes les vierges ont été, réveillées à temps, et je crois que tous les saints seront réveillés avant que le Seigneur vienne. Il y a une difficulté pour le coeur, quand, regardant autour de soi, on trouve que plusieurs ne reçoivent pas cette vérité. Le vrai service pour le Seigneur est lié à la vigilance. C'est à cet état que sont attachées la bénédiction et les jouissances célestes. Puis on trouve une autre chose, le service pendant son absence; et quel en sera le résultat? «En vérité, je vous dis, qu'il l'établira sur tous ses biens». Il vaut bien mieux pour nous, comme il est dit d'Israël, manger le pur froment et cela dans la maison du père; mais si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. En servant en son absence, j'obtiens d'être établi sur ses biens; tandis que la vigilance m'introduit au banquet céleste, Le Seigneur parle ensuite de ce que nous avons trouvé dans l'évangile de Matthieu; l'esclave dit: «Mon maître tarde à venir».

Le Seigneur nous engage à veiller et à le servir, quand il dit: «Je reviendrai, veillez comme ceux qui attendent leur Seigneur;» c'est ce qui les caractérise comme chrétiens. Supposons que toute la population de cette ville attendît actuellement le Seigneur venant du ciel, sans savoir le moment de sa venue; ne pensez-vous pas que toute la ville serait changée? Quelqu'un me dit une fois, que si chacun était croyant, le monde ne pourrait continuer à exister; il en est de même pour le chrétien dans un chemin mondain Si les hommes attendaient le Seigneur du ciel, tout le ton et le caractère de leur vie serait changé. Je puis posséder la doctrine de la venue de Christ, tout en ne regardant pas réellement à lui; mais je n'aimerais pas être en train d'amasser de l'argent au moment où le Seigneur vient; si possible je me hâterais de le jeter bien loin pour qu'il ne le vît pas.

Lisons Philippiens 3. Paul courait dans la lice; il oubliait toutes choses, hors le but; et comment parle-t-il de Christ à la fin de ce chapitre? «Soyez tous ensemble mes imitateurs, frères, etc., car notre bourgeoisie (notre association vivante) est dans les cieux, d'où nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, etc». Il avait vu Christ et ne pouvait être satisfait jusqu'à ce qu'il lui fût fait semblable dans la gloire. Etre avec lui était sans doute bien meilleur; mais ce n'était pas l'objet de son coeur. On parle d'aller dans la gloire lorsqu'on meurt; la pensée d'entrer dans la gloire, au moment où l'on déloge pour être avec Christ, ne se trouve pas dans l'Ecriture. Chose heureuse et précieuse que d'être avec lui! et j'y insiste, mais ce n'est que lorsque Jésus viendra, qu'il transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire. J'attendrai que mon corps soit changé, pour être semblable à Christ dans la gloire, mais Christ aussi attend.

La venue de Christ touche à toutes les vérités du christianisme; le Seigneur n'est pas encore assis sur son trône. D'après la parole en Hébreux 10, souvent citée du Psaume 110, il est assis à la droite de Dieu; assis sur le trône du Père, comme il le dit lui-même dans la promesse à Laodicée. Il a réglé pour nous la question du péché à sa première venue, et nous n'avons plus aucune conscience de péchés, étant rendus parfaits à perpétuité; or il apparaîtra une seconde fois sans péché, à salut à ceux qui l'attendent. Il attend dans les cieux jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour le marchepied de ses pieds. Pourquoi dit-il «ses ennemis?» Parce qu'il s'est assis, après avoir tout accompli pour ses amis, pour ceux qui croient en lui. Tous vos péchés sont-ils ôtés de devant la face de Dieu? S'ils ne le sont pas, quand pourront-ils l'être? Vous les avez toujours plus en haine, c'est très bien; mais s'ils n'ont pas été portés sur la croix et ôtés, quand le seront-ils? Christ peut-il de nouveau mourir pour vous? Pouvez-vous trouver quelque autre que lui qui puisse le faire? Si cela n'est pas fait maintenant, cela ne se fera jamais. Chers amis, si l'oeuvre n'est pas accomplie, elle ne le sera jamais, mais elle est faite, et c'est pourquoi il dit que les adorateurs une fois purifiés «n'ont plus aucune conscience de péchés». «Car par une seule offrande il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés».

Lisez maintenant Colossiens 3; vous trouverez la même chose, dans son entier résultat présentée comme notre espérance. «Quand Christ qui est votre vie sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire», La première promesse qu'il fait à ses disciples en les quittant, est celle de son retour. Ne soyez pas troublés (ils devaient l'être naturellement en perdant l'ami pour lequel ils avaient tout quitté); je ne m'en vais pas pour être seul dans la maison de mon père; là il y a plusieurs demeures; je vais vous y préparer une place; ne soyez pas craintifs; je ne puis rester avec vous, je veux vous avoir en haut avec moi; et la première chose est «que je reviendrai et vous prendrai auprès de moi;» non pas un à un, par la mort, mais par la résurrection pour ceux qui sont morts, et par la transmutation pour ceux qui seront vivants. Sa venue actuelle a pour but de les prendre à lui, ressuscités ou changés, afin que là où il est ils y soient aussi, auprès de lui, semblables à lui, pour être dans la gloire avec lui.

Puis, quand il se sépare de ses disciples qu'il laissait ici-bas, que voient-ils en dernier lieu? Ils le voient élevé au ciel devant leurs yeux et les anges leur disent: «Pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le ciel? Ce même Jésus reviendra de la même manière». Sa venue court à travers toute la trame de la vie chrétienne.

Quel est le dernier mot de l'Ecriture? «Oui, je viens bientôt. Amen, viens, Seigneur Jésus». Il en est de même au commencement de l'Apocalypse, avec des avertissements et des menaces. «Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né, etc., Voici il vient avec les, nuées, et tout oeil le verra» (verset 7). Puis à la fin, lorsque les instructions prophétiques sont terminées (je ne m'en occupe pas ici): «Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange, etc.… Je suis l'étoile brillante du matin». Maintenant je possède ce que les saints qui veillent, ce qu'eux seuls voient: on ne voit pas d'étoile lorsque le soleil est levé: ils voient l'étoile du matin, pendant que le crépuscule dure encore, car la nuit est avancée, le jour est approché. Ici, il se nomme «la racine et la postérité de David; l'étoile brillante du matin». «Et l'Esprit et l'épouse disent: Viens». S'il est donné à l'épouse d'avoir la conscience qu'elle est l'épouse, elle doit désirer d'être avec l'Epoux; elle n'a pas un vrai amour pour Christ, si elle ne désire pas être avec lui. Abraham dit de sa femme: «Elle est ma soeur». L'Egyptien, le monde, la prend alors dans sa maison. J'ajoute encore que le cercle des affections de l'Eglise est complet dans ce passage de l'Apocalypse. «L'Esprit et l'épouse disent: Viens» (ceci s'adresse à l'Epoux); «et que celui qui entend dise: Viens!» c'est le chrétien qui, ayant entendu la parole du salut, s'associe à ce cri. Ensuite, ceux qui ont soif de l'eau vive sont appelés à venir. Les saints de l'Eglise, lors même qu'ils ne possèdent pas encore l'Epoux en gloire, peuvent dire qu'ils ont l'eau vive, et s'écrier: «Que celui qui a soif vienne», puis ils font un appel universel: «Que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie». Ils ont cette eau, quoique n'ayant pas l'Epoux. Je trouve donc, dans la parole de Dieu, que les pensées, les sentiments, la conduite, les actions, les affections des chrétiens s'identifient avec la venue de Christ. Prenez toutes ces choses et vous trouverez que toutes sont associées avec la venue du Seigneur. Lisons dans la première épître de Jean, au chapitre 3: «Voyez de quel amour etc., Bien-aimés, nous sommes maintenant des enfants de Dieu (c'est une chose en règle), et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; nous savons que lorsqu'il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est».

Bien-aimés, nous sommes «prédestinés à être conformes à l'image de son Fils». Tel est le conseil de Dieu pour nous. Quand serons-nous semblables à Christ dans la gloire? Lorsqu'il viendra. Ce n'est pas lorsqu'une personne meurt et que son âme s'en va pour être avec Christ, car alors elle est comme Christ lorsqu'il était dans son tombeau, et je ne désire pas être semblable à Christ de cette manière. Lorsque je mourrai, je lui ressemblerai en cela, mais ce n'est pas ce que je désire, quoique en soi-même cela soit précieux aussi. Je désire être semblable à lui dans la gloire. Quand cela aura-t-il lieu? Lorsqu'il viendra il changera le corps de notre abaissement en la ressemblance du corps de sa gloire; et comme il est dit dans ce chapitre de Jean: «Ce que nous serons n'a pas encore été manifesté, mais lorsqu'il sera manifesté nous lui serons semblables».

Remarquez maintenant quelles sont les conséquences pratiques pour l'homme qui, par sa foi, est amené à la connaissance des conseils de Dieu: «Quiconque a cette espérance en lui, se purifie comme lui est pur». Je sais que je serai parfaitement semblable à Christ dans la gloire; je dois donc ici-bas lui être aussi semblable que possible. Nous voyons de nouveau ici, combien l'Ecriture est explicite en enseignant que la sainteté se rapporte toujours à la conformité avec Christ en gloire. J'aurai cette ressemblance avec Christ dans la gloire, je ne puis avoir aucune autre mesure de sainteté. Nous revenons ici au passage déjà cité plus haut: «Pour affermir vos coeurs sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père, en la venue de notre Seigneur Jésus Christ avec tous ses saints». Etre semblable à lui, à sa venue, c'est la perfection du chrétien. Quant aux chrétiens, je trouve encore au chapitre 15 de la 1e épître aux Corinthiens: «Il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire». Nous avons cette précieuse assurance qui accompagne l'espérance vraie et certaine de la première résurrection et de ses résultats.

Nous serons parfaitement semblables à Christ, lorsque nous ressusciterons d'entre les morts. Nous aurons à rendre compte de nous-mêmes, mais c'est alors que nous serons semblables à Celui auquel nous rendrons compte. La pleine efficace de sa première venue a été perdue de vue, et c'est pourquoi les hommes ne sont pas à l'aise en pensant à sa seconde venue; mais pour les saints «Christ les prémices, puis ceux qui sont de Christ, à sa venue». Christ est-il les prémices des méchants? Sûrement non. Précisément, comme la résurrection de Christ a été le témoignage public de l'approbation de Dieu sur lui et sur son oeuvre, la résurrection des saints sera le témoignage de l'approbation de Dieu sur eux, comme étant en Jésus. Nous voyons cela en Luc 20: 35, 36: «Mais ceux qui seront estimés dignes d'avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d'entre les morts, ne se marient, ni ne sont donnés en mariage, car aussi ils ne peuvent plus mourir; car ils sont semblables aux anges, et ils sont fils de Dieu étant fils de la résurrection».

Quelqu'un pourra-t-il me montrer un seul passage annonçant une résurrection générale? Il n'y en a point dans l'Ecriture. On cite à ce propos le chapitre 25 de Matthieu. On dit que les boucs et les brebis représentent ces deux classes d'hommes; mais, dans ce passage, le Seigneur est sur la terre, venu dans sa gloire. Il n'est pas assis sur le grand trône blanc, de devant lequel le ciel et la terre se sont enfuis. Il est arrivé ici-bas, et s'est assis sur son trône. Quand il viendra et s'y assiéra, il rassemblera tous les gentils, les nations, pour les juger: c'est le jugement des vivants. On trouve ici trois catégories de personnes, non pas deux, et il n'est nullement question de résurrection; il y a des brebis, des boucs et ses frères (Matthieu 25: 40). Bien loin que ce soit une résurrection générale, il ne s'agit pas même ici d'une résurrection; c'est un sujet tout à fait différent. Puis il ne leur est demandé que ceci: Comment avez-vous traité mes frères? Si c'était un jugement général, il ne s'appliquerait pas à quatre-vingt-dix-neuf sur cent de ceux qui doivent être jugés. Ceux qui auront entendu le témoignage du royaume avant la venue de Christ pour juger les vivants, seront traités selon la manière dont ils auront reçu les messagers de Dieu, et ce sont ceux-là seuls qui viendront alors en jugement.

Je reviens à cette vérité, que la venue du Seigneur influe sur toute la vie du chrétien et la forme. On ne peut rien séparer quant à la marche et aux voies du chrétien, de la venue du Seigneur Jésus, et il n'y a que deux venues, la première et la seconde. Il a été manifesté une fois dans la consommation des siècles, et il apparaîtra une seconde fois à salut à ceux qui l'attendent. Il est vrai qu'il vient et demeure en nous, mais nous parlons avec l'Ecriture de sa venue actuelle. Prenez la sainteté, le service, la conversion, le ministère, la mort d'un saint, tout cela est en rapport avec la venue de Christ. Il les avertit, afin qu'il les trouve veillant.

Je pourrais citer d'autres passages, mais c'en est assez pour montrer que la venue du Seigneur se rattache à toutes les circonstances de la vie chrétienne. Quand nous le verrons tel qu'il est, alors, et seulement alors, nous lui serons semblables selon le conseil de Dieu. Et maintenant je vous demanderai encore: Attendez-vous du ciel le Fils de Dieu?

Il a porté les péchés de plusieurs, c'est ce qui fait l'unique base d'espérance pour tout pécheur; c'est cette oeuvre accomplie qui nous met à même par la foi de nous attendre à lui, si nous sommes scellés du Saint Esprit. Je me demande donc: Qu'est-ce que j'attends? J'attends du ciel le Fils de Dieu. Pouvez-vous dire: Je veille en attendant Christ; je ne sais pas quand il viendra? Bienheureux ces serviteurs que le Seigneur, quand il viendra, trouvera veillant. Je ne vous demande pas: Connaissez-vous la venue du Seigneur? Les Thessaloniciens étaient convertis pour l'attendre. Les vierges ont été réveillées par le cri: «Voici l'époux». Attendez-vous actuellement le Fils de Dieu du ciel? Aimeriez-vous qu'il vînt ce soir? Pierre explique le retardement, et dit: «La patience du Seigneur est salut; il est patient envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse». Que penseriez-vous s'il allait venir ce soir? Serait-ce ce que votre âme attend? Je vais m'asseoir à table, et il se ceindra lui-même, et s'avançant il me servira. On pense qu'attendre du ciel le Fils de Dieu serait un empêchement à l'évangile. Est-ce que la foi au témoignage de Dieu à l'égard du déluge a empêché la prédication de Noé? Loin d'être un empêchement, elle en était la force. Veuille le Seigneur nous donner d'être prêts, et que lorsqu'il viendra il nous trouve veillant.