Notes d'une méditation sur 2 Timothée 2

 ME 1883 page 36

 

Avant de parler de ce chapitre, je désire vous dire ce qui occupe ma pensée relativement à l'hymne que nous venons de chanter. Cette question se présente à moi: jusqu'à quel point réalisons-nous réellement ce que nous avons chanté? Dans quelle mesure nos coeurs ont-ils la conscience personnelle de la chose que nous attendons, savoir: d'être toujours avec le Fils bien aimé de Dieu. Il me faut attendre le moment fixé de Dieu; mais c'est ma part: je vais auprès de Christ, dans la même gloire où il est; dans le jour éternel de Dieu. L'hymne est tout à fait vraie; mais il ne suffit pas qu'elle soit vraie; il faut que nos coeurs la possèdent. J'ai été retenu seul chez moi pendant quelque temps, et en me trouvant en une aussi nombreuse compagnie, je me demande dans quelle mesure chacun de nous est entré dans les sentiments exprimés par ce cantique? Plus nous saisirons cette bénédiction éternelle, plus notre marche s'y conformera. «Contemplant, à face découverte, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit». Plus vous considérerez ces choses et plus vous reconnaîtrez que la sainteté du ciel est notre sainteté présente; non que nous la réalisions comme il faudrait, mais il ne reste plus qu'à tirer le voile et nous serons dans la présence de notre Seigneur Jésus Christ. En 1 Thessaloniciens 3: 13, nous voyons ce que le coeur réalise comme étant sa part; c'est là que se trouve notre bourgeoisie, notre association. Il transformera… quoi donc? «le corps de notre abaissement,» et non pas nos coeurs.

Il y a, dans ce chapitre de la 2e épître à Timothée, deux choses à considérer pour le serviteur de Dieu et pour nous tous: la piété personnelle et le service. Ce monde est un lieu d'épreuve, mais Christ l'a traversé; il a vaincu, et nous devons nous appuyer dans nos circonstances sur la connaissance que nous avons de son amour. «C'est pourquoi j'endure tout pour l'amour des élus;» Christ pouvait dire: «Je bénirai l'Eternel en tout temps». Il est aisé de rendre grâces lorsque nous sommes bénis. «Cet affligé a crié et l'Eternel l'a exaucé». Il a passé par toutes ces choses et plus que nous ne le pensons; c'est pourquoi nous trouvons le mot changé dans Romains 8. «Qui est-ce qui nous séparera de l'amour du Christ?» non pas de Dieu.

Je trouve ensuite un second point: «Ne pas s'embarrasser dans les affaires de la vie» (verset 4). Un coeur libre des choses de cette vie, un coeur libre dans l'exercice d'un service libre et joyeux; puis vient: «Combattre selon les lois» (verset 5). Le serviteur doit combattre dans le chemin qu'il sait être celui de la volonté du Seigneur et ne pas faire un pas sans lui. Un grand obstacle au service, c'est que, dans l'intention de servir Dieu, on ne le laisse pas agir; on le devance, ayant hâte de faire le bien, mais on ne peut presser Dieu; il a son propre chemin et le poursuit dans la perfection. «Il faut que le laboureur travaille premièrement» (verset 6).

L'état de l'âme avec Dieu se montre dans toutes les circonstances du service. Que ce soit un verre d'eau froide, l'évangélisation, n'importe. Mon âme en premier lieu doit être près de Christ. «Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d'entre les morts…» L'homme n'a pas seulement enfreint la loi, mais a aussi rejeté les promesses, ce qui lui a ôté toute possibilité de rester, tel quel, en relation avec Dieu. Christ mourut, rompit tout lien avec l'homme, et lorsque celui-ci eut atteint le plus haut point de méchanceté possible, Christ a été ressuscité d'entre les morts et élevé au-dessus de tout. Cet homme abaissé jusqu'à la mort, sous le jugement, le péché et la puissance de Satan, a été élevé au-dessus de tout. Je ne puis rencontrer une misère sous laquelle Christ ne se soit pas placé. Le pauvre apôtre était ici en prison et aucune de ses épîtres ne parle de courage autant que celle-ci. Nous ne pouvons nous jouer de Dieu; il nous faut souffrir avec lui, pour régner aussi avec lui, et il en fut ainsi de Christ.

Maintenant remarquez le verset 10; il nous montre l'apôtre dans une situation bénie qui s'applique à chacun de nous, dans notre petite sphère et dans notre service. C'est ce que Christ pouvait dire lui-même: «J'endure tout pour l'amour des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle». Il avait en vue la fin de Dieu et prend la croix pour avoir la couronne. J'endure tout (Colossiens 1: 11), «pour toute patience». Vous verrez que c'est le témoignage de la foi, les signes de l'apostolat, produits en toute patience: sommes-nous prêts à endurer toutes choses pour l'amour des élus, à les porter sur notre coeur, à travers toutes les épreuves, toutes les difficultés, endurant tout, selon ce caractère de Christ: «J'attends avec patience?»

Vos coeurs sont-ils prêts, chers amis, à souffrir avec Christ? ayant d'abord le coeur à l'aise devant Dieu, sans aucun nuage, ensuite allant en avant pour porter toutes choses avec Dieu. C'est de cette manière que nous pouvons tout surmonter; et ce que nous avons à rechercher pour nous et tout particulièrement pour les frères employés à l'oeuvre, c'est que nos coeurs soient avec Dieu, et que la vie de Christ en découle. Nous avons les pensées et les sentiments de Dieu selon la mesure et le degré de notre communion avec lui. Nous devons avoir une confiance parfaite en Dieu et nous assurer en tout temps en lui. Il y a une puissance divine dans l'amour qui, en chaque circonstance et en tout temps, peut compter sur Dieu pour les saints. Que Dieu nous donne d'être réellement avec lui, il y aura des épreuves, mais Dieu est dans l'épreuve, et puissions-nous rendre grâces au Seigneur en tout temps.