Libéralité de cœur - (Notes sur Nombres 7)

 ME 1883 page 412

 

Dans le chapitre 6, nous avons le Nazaréen, l'entière séparation du mal, séparation consistant surtout à s'abstenir. Le chapitre 7 présente un autre principe, le dévouement volontaire à Dieu, se montrant dans la libéralité de coeur. Les bénédictions devaient être «sur la tête de Joseph, et sur le sommet de la tête du nazaréen d'entre ses frères» (Genèse 49: 26). Or, à la fin du chapitre 6, nous voyons la bénédiction divine sur sa tête.

En Lévitique 9: 23, 24, la bénédiction sacerdotale suit l'offrande du sacrifice, et maintenant en vertu du sacrifice, notre grand sacrificateur élève ses mains pour bénir; seulement, comme Aaron, maintenant il peut bénir en joie céleste. Comme Melchisédec, il bénira de joie et de bénédiction terrestre, mais il n'est pas encore sorti du sanctuaire; seulement, le fondement de la bénédiction étant posé, l'Eglise en jouit maintenant par l'Esprit. Quand le Seigneur monta au ciel, il éleva ses mains et bénit les disciples (Luc 24: 50, 51). «Vous bénirez ainsi les enfants d'Israël» (6: 23): c'est en vertu de l'office sacerdotal de Christ, les bénissant, les gardant, faisant luire sur eux la face de Jéhovah; «ils mettront donc mon nom sur les enfants d'Israël, et je les bénirai».

Toutes les bénédictions conférées à l'Eglise viennent de la seigneurie de Christ, mais les bénédictions accordées aux enfants viennent du Père. C'est sur eux que le nom du Père a été mis, et la bénédiction doit s'ensuivre. Ainsi nous avons la bénédiction sacerdotale après le nazaréat, et ensuite le sacrifice volontaire.

Ce livre nous montre le service; non pas simplement de faire certaines choses, mais un sacrifice volontaire de soi-même, un sacrifice vivant. Prince (*), au verset 2 de notre chapitre, est en rapport avec libéralité. «Mon peuple sera un peuple de franche volonté» (Psaumes 110: 3). «De franche volonté» et «libéral» sont un même mot. C'est ainsi que, dans le Cantique (6: 12), «les chariots d'Ammi-Nadib» signifient un peuple princier, de bonne volonté. De même, en 2 Corinthiens 8: 5, les gentils sont aussi devenus de franche volonté: «Ils se sont premièrement donnés eux-mêmes au Seigneur, et puis à nous, par la volonté de Dieu». Le Seigneur les reconnaît et les avoue, puis vient la générosité. La grâce l'opère en eux, et Dieu l'appelle leur propre et volontaire détermination de coeur. «Le libéral prend des conseils de libéralité, et se lève pour user de libéralité» (Esaïe 32: 8). «Que chacun fasse selon qu'il se l'est proposé en son coeur» (2 Corinthiens 9: 7).

(*) Le mot rendu par «principaux,» dans la version de Martin, est rendu par «prince» dans la nouvelle version, comme dans d'autres. (Note du Traducteur)

 «Prends d'eux ces choses,» dit l'Eternel à Moïse (verset 5). L'Esprit de Dieu leur suggère de donner précisément ce qui était nécessaire; il le met dans le coeur de chacun, et il y a une entière communauté de sentiments tout en jouissant du privilège individuel. C'est le privilège de prendre les choses communes et ordinaires, et de les offrir à l'Eternel pour «le service du tabernacle». Ces chariots et ces boeufs furent donnés aux fils de Guershon et de Mérari. Leur service était le plus extérieur et le plus apparent, mais moins rapproché de Dieu et, par conséquent, il y avait moins d'honneur réel. «Les membres du corps que nous estimons les moins honorables, nous les environnons d'un honneur plus grand, et nos membres qui ne sont pas décents, sont les plus parés». Les fils de Kéhath portaient sur leurs épaules. Il pouvait y avoir moins d'apparence de service, mais nous estimons plus ce que nous portons sur nos épaules. Les dons extérieurs engendrent un honneur extérieur. Si Dieu nous a appelés à un service de Guershonite, accomplissons-le bien. Un sacrificateur était aussi rapproché de Dieu qu'un autre sacrificateur dans la sacrificature, il n'y a aucune différence mais dans le service Dieu distribue à chacun comme il lui plaît, et, quelle que soit la libéralité, elle est précisément ce que le Seigneur désire.

Au verset 10, viennent les offrandes pour l'autel. C'est la libéralité nationale (*) par le moyen de la spiritualité individuelle. «Un prince un jour, et un prince l'autre jour». Ici encore nous trouvons l'énergie individuelle de l'Esprit. L'Eternel dit à Moïse: «Ils présenteront» (nouvelle version) et non pas: «Prends d'eux ces choses». Maintenant ils s'approchent; le don est dédié sur l'autel. C'est l'autel qui donne à l'offrande sa valeur. «Christ, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu sans tache». Notre service extérieur, la consécration de nos vies, se trouve ainsi identifié avec cette unique offrande de Christ. Ce qui est ainsi apporté à Dieu, accompli dans la foi, offert à Dieu lui-même, est un parfum d'agréable odeur à Dieu. Quand la dédicace de l'autel est finalement terminée, il y a un résultat parfait; les douze princes ont offert de franche volonté. Ainsi quand l'Eglise est présentée à Dieu, un poids parfait, pour ainsi dire, est offert, et, pour autant que nous sommes conduits par l'Esprit, le résultat est parfait; mais quand la chair s'introduit, il y a du désordre.

(*) Comme corps de nation. (Note du Traducteur)

Nous avons vu, au chapitre 6, la bénédiction sacerdotale pour les besoins du peuple; ici, au verset 89, «Moïse entrait au tabernacle d'assignation pour parler avec Dieu». C'était au dedans et non sur Sinaï. Dieu avait maintenant communion sur le propitiatoire et par l'intermédiaire de Moïse, avec un peuple de franche volonté. C'est là que nous entrons dans la communion de la pensée de Dieu, selon la parfaite justice de Dieu en Christ. Quelle précieuse intimité! Moïse entend une voix venant du lieu de la grâce dans le tabernacle. Le tabernacle d'assignation commença sur les ruines de la loi en dehors du camp, et l'Eternel parlait à Moïse face à face (voyez Exode 33). Pour nous, il est écrit: «Vous avez l'onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses;» et encore: «La lettre tue, mais l'Esprit vivifie».