Fragments

 ME 1883 page 477

 

Dans le combat où nous sommes engagés, non contre la chair et le sang, mais comme des soldats de Jésus Christ (2 Timothée 2: 4), je trouve que c'est un grand repos pour nos âmes de pouvoir envisager toutes choses à la lumière de l'éternité, ou mieux du temps à venir. Nous pouvons ainsi recevoir et garder la vérité d'une manière abstraite, — je veux dire en dehors des acceptions de personnes et des circonstances. Nous savons que le dernier état auquel nous sommes appelés, c'est l'amour, et cela garde nos coeurs «de toute amertume, de tout courroux, de toute colère, de toute crierie, et de toute injure» au milieu de nous (Ephésiens 4: 31).

Si un frère ou une soeur sont irrités contre moi pour tel ou tel motif, lorsque je pense être fidèle à la Parole, moi, je ne m'irriterai pas contre eux; je n'aurai pas contre eux d'injure, de crierie, ni d'amertume: je me consolerai en pensant que, dans «très peu de temps,» ils reconnaîtront la vérité au sujet de notre différend. Si, au contraire, l'Ecriture m'oblige à leur «résister en face,» je sais que bientôt, quand tout sera manifesté devant le Seigneur, ils seront de ceux qui le béniront de ce que la vérité a été maintenue contre eux sur la terre, et certes, ils nous béniront aussi s'il nous a été donné de la maintenir.

Dès lors l'aigreur et l'amertume sont remplacés dans nos coeurs par un état permanent de patience en regardant au Seigneur. Et s'il faut même quelquefois rendre son «visage comme un caillou,» c'est ce que le Seigneur a fait: «Lui qui, lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas d'outrage,… mais se remettait à Celui qui juge justement».