Le chemin de Dieu: comment le trouver et comment y marcher

ME 1884 page 14    -  Lisez Job 28

 

«C'est un sentier que l'oiseau de proie ne connaît pas, et que l'oeil du vautour n'a pas aperçu». La vue naturelle la plus perçante ne l'a point découvert; la force naturelle la plus grande ne peut y faire marcher. «Il renverse les montagnes depuis la racine». Les montagnes désignent les autorités les plus élevées, les collines sont les moindres. C'est là ce que fait l'homme. Mais quant à ce merveilleux sentier, rien sur la terre ne l'égale. Ce qui est affirmé ici avant tout, c'est que ce chemin de la sagesse existe, et qu'il est au delà de la puissance de l'homme, au delà de toute science et de toute habileté humaines, entièrement en dehors de l'homme. Il est, tout autant que notre salut, entièrement et absolument de Dieu.

Or la plénitude de Dieu attend, pour les remplir, que les vases soient vides. C'est très facile à dire; mais quand il est question de le réaliser, la chose est tout autre. La grande difficulté est d'être un vase vide, et c'est là ce qu'attend la plénitude de Dieu. Une âme peut se débattre contre le «moi», et être arrêtée ainsi pendant des années, jusqu'à ce qu'elle soit amenée à ce point: n'être rien. Des milliers de personnes ont été amenées à le reconnaître et se sont émerveillées quand elles l'ont saisi. Oui, Christ est le seul remède pour un «moi» ruiné, pour un monde ruiné, pour une église ruinée.

Oh! quelle vérité admirable, qu'il y ait, au milieu de toutes ces ruines, un chemin, — le chemin de Dieu. Israël était sur le bord de l'immense désert, et il n'y avait pas de chemin. En vain il eût porté sa vue de tous côtés pour essayer d'y découvrir une trace quelconque pour le guider. Ce n'était qu'une vaste et effrayante solitude sans aucun sentier. Mais il y avait là le chemin de Dieu. Pour chacun de ceux qui composaient cette immense assemblée, il y avait un seul et même guide: la colonne de nuée était là pour les conduire (Nombres 9: 18). C'était l'autorité de Jéhovah qui devait les guider. «Au commandement de l'Eternel, les fils d'Israël partaient, et, au commandement de l'Eternel, ils campaient; pendant tous les jours que la nuée demeurait sur le tabernacle, ils campaient». Le soir, ils ne savaient pas ce qu'ils auraient à faire le lendemain matin. Il y avait là trois millions de personnes qui dépendaient chaque jour de Jéhovah pour être nourries et conduites. Les trompettes d'argent sonnaient pour faire savoir à tous que la colonne de nuée se mettait en mouvement. Qui sonnait des trompettes? C'étaient les sacrificateurs. Il doit y avoir communion sacerdotale pour connaître la pensée de Dieu (*). Au mouvement de la nuée, tout devait être terminé; il fallait être prêt à marcher. Jour après jour, heure après heure, Dieu les soutenait; ce soutien leur aurait manqué, s'ils avaient refusé de marcher quand la nuée se mettait en mouvement. Il en est de même à présent. Une immense assemblée, entièrement rejetée sur Dieu, traverse maintenant le désert. L'Eglise aurait-elle moins qu'Israël pour être conduite?

(*) Il faut se rappeler que c'est le privilège de tous les enfants de Dieu de jouir de cette proximité de Dieu, comme sacrificateurs; d'être assez près de lui pour connaître ses pensées et pour posséder une claire connaissance de sa volonté.

Au chapitre 10, verset 31, des Nombres, Moïse dit à Hobab: «Je te prie, ne nous laisse pas, parce que tu connais les lieux où nous aurons à camper dans le désert; et tu nous serviras d'yeux». Quelle chose extraordinaire! Moïse parle ainsi à Hobab, lorsque la nuée et les trompettes d'argent sont là pour les diriger! Avaient-ils besoin des yeux de Hobab, quand Jéhovah marchait avec eux?

Cela nous rappelle ce que dit Moïse, quand Dieu l'envoie vers Pharaon: «Je ne suis pas un homme éloquent;… car j'ai la bouche pesante et la langue pesante». L'Eternel dit: «Je serai avec ta bouche, et je t'enseignerai ce que tu diras». Mais ce n'est pas assez pour Moïse. Alors Dieu dit: «J'enverrai Aaron avec toi». Et cela lui suffit tout à fait. Il pouvait aller avec Aaron, et n'avait pas voulu aller seul avec Jéhovah! C'est un des passages qui ont été le plus profondément instructifs pour moi. Ne nourrissez jamais la pensée qu'une créature humaine vous soit indispensable; cela serait certainement un piège pour vous. Moïse ne se contenta pas de l'assurance que l'Eternel lui donnait, en disant: «Je serai avec toi;» mais quand il eut un appui humain, Aaron, alors il alla. Le Dieu tout puissant ne lui suffisait pas. Quelle en fut la conséquence? Aaron causa à Moïse la plus amère douleur qu'il eût jamais ressentie, en conduisant l'assemblée au bord d'un précipice où il s'en fallut peu qu'ils ne fussent tous engloutis. Dieu peut se servir d'un homme pour m'instruire, mais c'est une autre chose, si je m'appuie sur cet homme à l'exclusion du Dieu vivant. Il est écrit: «Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme, et qui fait de la chair son bras, et dont le coeur se retire de l'Eternel! Car il sera comme la bruyère en une lande, et il ne s'apercevra pas quand le bien sera venu; mais il demeurera au désert en des lieux secs, en une terre salée et inhabitable… Béni soit l'homme qui se confie en l'Eternel, et duquel l'Eternel est la confiance! Car il sera comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines le long d'une eau courante; quand la chaleur viendra, il ne s'en apercevra point, et sa feuille sera verdoyante; il ne sera point en peine en l'année de la sécheresse, et ne cessera point de porter du fruit» (Jérémie 17: 5-9). Moïse dit: «Viens avec nous, tu nous serviras d'yeux». Auparavant il avait eu besoin de la langue d'Aaron, maintenant il veut avoir les yeux de Hobab. Oh! n'en aurons-nous jamais fini avec les appuis humains. Allez à la source, et là puisez largement. Ceux qui se confient en lui ne seront jamais confus.

Mais au chapitre 10, verset 33, nous lisons: «L'arche de l'alliance de l'Eternel alla devant eux». C'est comme si Dieu disait: «Je ne laisserai pas Hobab vous servir d'yeux». Il opère un changement dans l'ordre du camp. Moïse avait dit à Hobab: «Ne nous quitte pas», quoique le peuple eût Dieu pour guide et pour appui! Jéhovah ne connaissait-il pas le désert mieux qu'aucun homme? «Ils partirent de la montagne de l'Eternel, et l'arche de l'alliance de l'Eternel alla devant eux». C'était un changement complet, et il est important de le remarquer. Dans l'ordre de la marche établi en Nombres 2, l'arche devait se trouver au milieu de l'assemblée; mais maintenant que Moïse pense avoir besoin des yeux de Hobab, l'arche prend sa place à la tête du peuple.

Oh la grâce! combien cela est digne de notre Dieu «Et l'arche de l'alliance de l'Eternel alla devant eux, le chemin de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos». Rien ne manquait ou ne pouvait manquer; Dieu lui-même était là.

Toutes ces choses sont des types pour nous. Je le demande encore: L'Eglise de Dieu serait-elle moins bien partagée? Ne dites pas: «Je dois être guidé par ceux qui savent mieux que moi». La trompette d'argent de l'Eternel se faisait entendre à chaque oreille dans le camp. «Il fera marcher dans le droit chemin les débonnaires, et il enseignera sa voie aux débonnaires».

Abandonnez vos propres pensées, mettez de côté votre propre volonté, et il vous guidera, et vous connaîtrez sa volonté.

«La lampe du corps, c'est ton oeil; lorsque ton oeil est simple, ton corps tout entier aussi est plein de lumière». Un oeil simple est celui qui ne regarde qu'un seul objet; c'est au fond une volonté brisée. Est-ce que Jonas avait un oeil simple lorsqu'il s'enfuyait à Tarsis? Sa volonté n'était pas brisée. Il dut descendre jusqu'au sein du sépulcre pour apprendre le chemin de Dieu. L'Eternel lui avait dit: «Lève-toi, et t'en va à Ninive». Cela n'était-il pas simple? Mais Jonas n'était pas simple, et en lui nous voyons les terribles conséquences de la propre volonté. Des milliers de saints sont comme lui, insoumis, non brisés. Ils considèrent l'effet que les circonstances auront sur eux. Celui-là trouvera le chemin de Dieu, qui est vidé de soi-même, débonnaire et humble. La lumière coule à flots à travers un oeil simple. Si l'on n'agit pas selon la lumière reçue, elle devient ténèbres; mais quand l'oeil est simple, le corps tout entier est plein de lumière, c'est-à-dire transparent. «Il sera tout plein de lumière». Il n'y a point ici de vaine répétition de paroles; c'est plein, complet. Vous devenez pour les autres des porte-lumières, «comme quand la lampe t'éclaire de son éclat».

«Celui qui me suit, ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie». «Il les a conduits au droit chemin, pour aller en une ville habitée». Si nous suivons notre propre chemin, nous ne rencontrerons que la douleur. Jonas voulait aller à Tarsis, et les herbes marines s'enroulèrent autour de sa tête dans les profondeurs de l'abîme. Josias, en dépit de l'avertissement qui lui avait été donné, marcha contre Pharaon Néco, et son corps mort fut ramené à Jérusalem. Pourquoi ces choses nous sont-elles rapportées? Afin de nous mettre en garde contre notre propre volonté. Christ nous a dit: «Je suis le chemin». Il ne nous dirige point par des prescriptions ou des règles. Il est descendu ici-bas, et il a traversé ce désert pour vous; suivez les traces de ses pas. Si vous et moi, nous marchons dans son chemin, nous nous trouverons ensemble. Il y en a qui disent que c'en est fait de tout témoignage collectif. C'est un mensonge, dont l'ennemi se sert pour vous détourner de la vérité. Il y en a avec qui vous pouvez marcher jusqu'à la fin dans une sainte communion; seulement suivons ce chemin dans une dépendance simple et en nous méfiant de nous-mêmes.

Puisse chacun de nous connaître le chemin de Dieu, le trouver, et savoir comment y marcher.