Fragments

 

Fragments. 1

ME 1884 page 40. 1

ME 1884 page 119. 1

ME 1884 page 220. 2

ME 1884 page 240. 2

ME 1884 page 475. 2

 

ME 1884 page 40

Le témoignage de l'Eglise est rendu à un Seigneur rejeté aussi bien que crucifié. Nous avons à nous souvenir et à rendre témoignage de sa mort comme ayant eu lieu sous la main de l'homme, aussi bien que sous celle de Dieu. Sous la main de Dieu pour le soulagement du pécheur ou de la conscience, — sous la main de l'homme pour la séparation des saints d'avec le monde qui, en réalité, approuve cet acte de la main de l'homme.

 ME 1884 page 119

Ce qui manque au milieu de nous, ce dont nous avons besoin, c'est d'une plus grande profondeur d'affections spirituelles; il faut des coeurs plus purifiés, en dehors des choses naturelles, pour donner place, et liberté aux choses du royaume de Dieu. On a à veiller sur les lèvres, sur les pensées, sur la plume, sur tous les instruments et les moyens naturels, afin que l'Esprit trouve en chacun de nous un vase plus libre pour son action. Soyons sûrs que nous devons attendre la perfection. Si Lot avait eu une marche de séparation, ses filles auraient pu trouver des époux dans la postérité d'Abraham, au lieu de devenir les mères des Ammonites et des Moabites.


Se glorifier en un Christ crucifié ne sera pas, si elle est seule, la chose parfaite de ce temps; il faut aussi être les compagnons d'un Christ rejeté. Je pense que Babylone peut être amenée à se glorifier en un Christ crucifié; c'est-à-dire qu'il peut y avoir beaucoup de vérité évangélique confessée dans des systèmes qui seront jugés avec Babylone. Car qu'est-ce que Babylone? N'est-ce pas quelque chose de fautif ou mondain dans la conduite, aussi bien qu'idolâtre en doctrine? Les dix-septième et dix-huitième chapitres de l'Apocalypse me montrent Babylone dans son iniquité mondaine, plus encore que dans ses idolâtries. Elle peut prêcher Christ crucifié, mais elle n'est pas en communion avec Christ rejeté, elle ne persévère pas avec Lui dans ses tentations. Christ rejeté, n'est-ce pas pour le moment actuel la grande pensée pratique?


Dans les temps de difficulté, la foi ne se montre pas dans la magnificence du résultat, mais dans l'amour pour l'oeuvre de Dieu, si petite puisse-t-elle être, et dans la persévérance avec laquelle elle est poursuivie à travers toutes les difficultés qui appartiennent à cet état de faiblesse.

ME 1884 page 220

 La parole de Dieu mentionne trois repos: le repos de la conscience, le repos du coeur, et le repos éternel.

Si nous avons le premier, par la grâce de Dieu, nous posséderons le troisième par sa justice; quant à la jouissance du second, elle dépend de notre marche (Matthieu 11: 29; Hébreux 4: 11).

Le premier, déjà parfait ici-bas, nous a été acquis par Christ sur la croix; le second se trouve dans le chemin de Dieu, possédant ce même Seigneur dans notre coeur comme notre tout; le troisième, dont nous allons bientôt jouir, est le résultat parfait de l'oeuvre de Christ pour nous. Là le repos du coeur sera aussi inaltérable que l'est déjà le repos de la conscience.

ME 1884 page 240

L'apôtre Jean nous donne, dans sa première épître, un exposé de grands principes qu'il établit d'une manière absolue, laissant de côté tous les détails auxquels ils s'appliquent. L'expérience introduit sans doute des modifications variées, mais elles n'affectent en aucune façon la force originaire de ces principes. Je dis, par exemple: Notre salle de réunion est ouverte à chacun; chacun peut y entrer. Or voici un homme qui ne peut y entrer, parce qu'il est paralysé. L'exception qu'il faut faire dans ce cas, changera-t-elle ce que j'ai dit? Nullement. Il en est de même des choses divines. Si nous ne possédions les grands principes de la vérité de Dieu que dans la mesure de leur application à l'homme, nous ne les posséderions jamais réellement. Il est indispensable de discerner cette manière absolue de présenter la vérité de Dieu, pour comprendre l'épître de Jean.

ME 1884 page 475

 … Quand nous arrivons à Christ, je trouve une autre vérité d'une immense importance: il est Dieu manifesté en chair; il est la perfection. C'est pourquoi l'apôtre Jean nous dit de demeurer dans ce que nous avons entendu dès le commencement. Et je trouve aussi là un principe scripturaire, dont l'ignorance et la négation est la racine de quantité d'erreurs et de raisonnements modernes. L'Ecriture présente Christ comme le second homme, un nouveau point de départ pour la race humaine: il est le dernier Adam. Elle ne parle point de progrès de l'homme dans la chair. Il faut dépouiller ou avoir dépouillé le vieil homme et revêtu le nouveau, créé selon Dieu en justice et en vraie sainteté. L'homme doit se tenir pour mort; il est crucifié avec Christ; l'apôtre dit: quand nous étions dans la chair. Ainsi l'admirable et précieuse doctrine de l'Ecriture est l'absolu jugement moral de l'homme comme homme, à cause du péché qui est en lui; il est un enfant d'Adam dans la chair. Dans le bonheur que le nouvel homme trouve en Dieu, il ne peut supporter cela. Il a crucifié la chair avec les passions et les convoitises, et il vit comme vivant à Dieu dans le second homme. Je suis crucifié avec Christ; néanmoins je vis: non plus moi, mais Christ vit en moi. Et les grandes ordonnances du christianisme proclament que c'est bien là sa nature. Nous sommes ensevelis dans le baptême pour la mort, et ressuscités, et dans la cène du Seigneur nous rappelons un Christ qui est mort pour nous. Le christianisme est donc fondé sur l'entière condamnation du vieil homme (Christ étant mort en grâce pour ôter la condamnation, et comme sacrifice pour le péché, il a condamné le péché dans la chair), et sur l'introduction d'un nouvel homme, en relation, selon la puissance de la résurrection de Christ, avec ce qui est dans le ciel, où Christ se trouve maintenant. L'objet de cette vie nouvelle n'est point ici-bas, bien qu'elle s'y déploie. C'est le vrai caractère de la puissance dans une créature, que de vivre au milieu des circonstances où elle se trouve, selon des motifs et une puissance qui ne se trouvent pas dans ces circonstances; sans quoi elle serait gouvernée par elles, c'est-à-dire serait faible. Il en est ainsi du chrétien: il a la paix dans sa conscience par un Christ mort pour lui, et, devant lui, il a un Christ céleste. Ses motifs étant entièrement hors de ce monde, il a, par grâce, la puissance pour y vivre selon le caractère des motifs qui le gouvernent.

Ce n'est pas le moment de développer l'exquise beauté morale de ce principe, opérant pour son accomplissement dans la dépendance de la grâce, au milieu des luttes que nous rencontrons dans un monde méchant, portant en nous une nature inclinée vers ce monde; ni de nous étendre sur notre continuelle association avec Christ, notre chef glorifié, l'Homme à la droite de Dieu, en qui ce principe est parfaitement accompli, de sorte que nous croissions en toutes choses jusqu'à lui qui est le Chef. Il faudrait exposer tout le contenu des épîtres comme développant ce principe dans la doctrine, et tous les évangiles comme le montrant dans sa perfection en Christ. J'en ai dit assez pour faire voir que l'enseignement du Nouveau Testament est, d'une part, la mise de côté du vieil homme, la chair, le premier Adam, parce que le péché est en lui (or le péché ne peut plus être supporté quand la vraie lumière, Christ, est dans le coeur comme vie), et, de l'autre, au lieu du vieil homme, la possession du nouvel homme, Christ notre vie, déployée dans une vie que nous vivons par la foi au Fils de Dieu qui nous a aimés et s'est donné lui-même pour nous. Il ne s'agit donc point en Christ de progrès dans le développement de la nature humaine, c'est-à-dire de la vie d'Adam déchu, mais de la présentation d'une chose nouvelle, la vie éternelle qui était auprès du Père, qui nous a été manifestée et est devenue la source de la vie pour d'autres, tandis qu'il est mort pour la condamnation et le péché qui caractérisaient le vieil homme.


Au nombre des bénédictions qui sont devenues notre partage, nous trouvons celles qui découlent des conseils de Dieu: la part de l'Eglise en tant qu'unie à Christ, l'héritage promis aux saints, bénédictions révélées dans les épîtres de Paul.

Mais dans l'épître de Jean, nous avons une série de privilèges qui sont plus en rapport avec la personne de Dieu lui-même, avec sa nature qui, par grâce, nous a été communiquée.