Affranchissement et position - Darby J.N.

ME 1884 page 319  (Extrait d'une lettre)

 

Je sais combien peu de personnes connaissent l'affranchissement; mais c'est une grande chose de savoir que moi, un pauvre ver de terre, je puis être devant Dieu le Père agréé comme Christ, dans la même faveur que lui, aimé comme lui est aimé.

Mais c'est la grandeur de l'amour infini. En général, l'affranchissement n'est pas exposé avec intelligence; de plus c'est une affaire d'expérience, et par-dessus tout il faut avoir un ardent désir de le posséder.

Qui est-ce qui a envie d'être mort à ce que la nature et la chair peuvent désirer? Et cependant c'est le seul chemin vers l'affranchissement. On vous dira que c'est notre position en Christ. Je l'admets, comme dans Colossiens 3, et comme la foi le reconnaît dans Romains 6 et Galates 2, mais qui désire se trouver effectivement dans cette position?

L'affranchissement est dans la position, sans quoi nous sommes dans l'effort décrit en Romains 7, ou dans l'étroit ascétisme monacal, ce que j'ai essayé. Et même si nous avons appris par l'expérience, car c'est ainsi qu'il faut apprendre, qui est-ce qui porte toujours, partout, dans le corps, la mort de Jésus, de manière à avoir la conscience vivant en cela, par un Esprit qui n'est pas contristé? Lorsque cela est appris d'une manière expérimentale, c'est de la plus grande utilité pour les âmes, et la joie d'être sans reproche en Christ, devant Dieu, est excessivement grande — c'est une joie éternelle et divine dans sa source et dans sa nature, une chose merveilleuse, «car celui qui demeure dans l'amour, demeure en Dieu et Dieu en lui».

Le monde est un terrible piège, un piège très subtil aussi, qui empêche grandement cette délivrance. Une âme jouissant de l'affranchissement a son objet autre part. Voyez Romains 8. Ensuite, il faut se rappeler que «l'âme des diligents sera engraissée». Quand les âmes sont sérieusement exercées, j'insiste sur: «ma grâce te suffit; ma force s'accomplit dans l'infirmité». Car nous apprenons que nous sommes sans force pour l'affranchissement, et nous marchons dans ce sentiment si nous pouvons être employés dans le service; mais sa grâce est suffisante. Savoir que nous ne sommes rien est la place de la bénédiction, car alors Dieu est tout; et c'est aussi la place de la force, car alors Dieu peut déployer sa force. Pour cela, 2 Corinthiens 12 est un chapitre très instructif.

En quoi la force pour le service peut-elle être trouvée? En cela seul, entre Dieu et nous; elle peut être trouvée dans le troisième ciel, mais la force dans le service se trouve en Christ, quand nous sommes gardés dans la conscience habituelle que nous ne pouvons rien faire — car nous le savons tous. Si nous n'avons pas une écharde permanente dans la chair, nous devons en tout cas retourner au camp à Guilgal.