La promesse du Père

ME 1885 page 26

 

«Et étant assemblé avec eux, il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez ouïe de moi» (Actes des Apôtres 1: 4).

Dans ce chapitre premier des Actes, nous nous trouvons sur le terrain de la résurrection. C'est après avoir souffert que Jésus se trouve «vivant» au milieu des siens. Le monde, qui l'avait vu pour la dernière fois dans l'humiliation de la croix et de la mort, «crucifié en infirmité», ne devait plus le voir et ne le verra qu'au jour où il paraîtra en gloire pour le jugement. Mais comme Jésus l'avait dit à ses disciples: «Vous me verrez», — durant quarante jours, en effet, ils le virent «vivant» de cette vie de résurrection dans laquelle il était entré (*).

(*) Les paroles du Seigneur, dans Jean 14: 19: «Vous me verrez», ont cependant une portée plus étendue, tout en s'appliquant d'abord à la période de laquelle nous parlons. Par le Saint Esprit, par la foi, nous voyons maintenant Jésus là où il est (2 Corinthiens 3: 18). C'est le privilège du chrétien, tandis que le monde ne le voit pas.

Mais c'était bien le même Jésus qu'ils avaient connu, aimé et suivi durant les trois années de son ministère ici-bas; le même qui s'était montré au milieu d'eux plein de grâce et de vérité, la parole de vie, la parole faite chair, qu'ils avaient entendue, vue, contemplée et touchée, révélant l'amour divin et le Père. C'était le même qui accueillait la femme pécheresse dans la maison de Simon le pharisien, qui, lassé du chemin, venait s'asseoir au bord du puits à Sichar et demandait à boire à la pauvre Samaritaine, afin de faire jaillir dans son âme la source d'eau vive qui désaltère à jamais; le même qui, entrant dans la maison de Zachée, y apportait le salut; le même qui, rempli d'amour jusqu'au bout, disait au brigand: «Tu seras aujourd'hui avec moi dans le paradis». Oui, c'était le même Jésus qui les avait aimés jusqu'à la fin et leur disait: «Voyez mes mains et mes pieds, que c'est moi-même: touchez-moi et voyez». Et ainsi, durant les quarante jours qu'il voulut demeurer avec eux, ils purent s'assurer que c'était bien Lui, les enseignant et les aimant comme avant sa mort.

Qu'il devait être doux pour leur coeur (et ne l'est-ce pas pour le nôtre?) de voir que, dans la puissance de cette nouvelle vie, il était «le même» pour eux. Il reste avec eux durant ces quarante jours pour le bien imprimer dans leurs âmes, et ils ont ainsi pu nous l'annoncer afin que notre joie fût parfaite, comme la leur l'a été en voyant le Seigneur (voyez Jean 15: 11; 16: 22; 20: 20).

Avant de souffrir et d'aller au Père, Jésus avait voulu laisser aux siens des paroles de consolation suprême. Ces paroles qui respirent la tendresse la plus profonde, qui nous dévoilent tout le coeur du Sauveur, nous les trouvons dans les chapitres 13 à 17 de l'évangile de Jean. Quelle tristesse, quel abattement profond, remplissaient l'âme des disciples à ce moment! Judas allait le trahir et le livrer, Pierre le renierait, et Lui, sur qui reposaient toutes leurs espérances, lui qu'ils aimaient, était sur le point de leur être enlevé; ils resteraient seuls au milieu d'un monde ennemi, exposés à toute la haine des Juifs. Tout croulait autour d'eux et leur coeur était rempli d'effroi. «Que votre coeur ne soit pas troublé», leur dit Jésus, et il place devant eux les puissantes consolations qui devaient les soutenir quand il ne serait plus là.

«Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi;», il se place d'abord devant eux comme objet de leur foi au même titre que Dieu. «Moi et le Père, sommes un», avait-il dit. «Celui qui m'a vu, a vu le Père», dit-il à Philippe. Il était homme, et, comme tel, il allait souffrir et mourir, puis être glorifié à la droite du Père, mais il était Dieu et, comme tel, il dit: «Croyez aussi en moi». Puis il laisse aux siens deux promesses: «Je reviendrai et vous prendrai avec moi», première promesse pour soutenir leur coeur par une espérance vivante et qui ne peut manquer d'être réalisée. «Je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur pour demeurer avec vous éternellement», seconde promesse dont l'accomplissement allait avoir lieu, pour suppléer à l'absence de Christ durant tout le temps de leur séjour ici-bas, et non seulement pour eux, mais aussi pour nous.

Mais ce n'était pas assez pour l'amour de Jésus. Il veut placer ses bien-aimés sous la même main qui l'avait abrité lui-même pendant qu'il marchait sur la terre. Nous le voyons souvent en prière durant sa vie ici-bas, mais ce qu'il demandait quand il épanchait son coeur dans le sein de son Père, ne nous est pas rapporté; il ne nous est pas dit non plus que ses disciples l'entendissent. Mais dans le 17e chapitre de l'évangile de Jean, nous les voyons admis — et nous avec eux — à entendre sa prière. Il place dans les bras de son Père ceux que le Père lui a donnés, il les lui confie: «Garde-les en ton nom», demande-t-il, et cela non seulement pour ceux qui l'avaient suivi dans sa carrière terrestre, mais aussi pour nous: son coeur ne nous oubliait pas. «Je ne fais pas seulement des demandes pour eux, mais pour ceux qui croiront en moi par leur parole». Ainsi nous sommes sous l'efficace de cette prière adressée à Dieu son Père par Celui qui pouvait dire: «Je sais que tu m'exauces toujours». Précieuse sécurité!

Nous retrouvons ces choses dans le chapitre premier des Actes, sur ce terrain nouveau de la résurrection où Jésus est entré. Il rappelle aux siens «la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez ouïe de moi», les anges, après son ascension, viennent leur rappeler la promesse de son retour: «Ce Jésus viendra;» et si nous lisons les quatre derniers versets de l'évangile de Luc, qui se rattachent au verset 9 du premier chapitre des Actes, nous verrons ce qui devait leur rappeler comme à nous sa prière au Père.

 «Et il les mena dehors jusqu'à Béthanie, et levant ses mains en haut, il les bénit. Et il arriva qu'en les bénissant, il fut séparé d'eux, et fut élevé dans le ciel. Et eux, lui ayant rendu hommage, s'en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu» (Luc 24: 50-53). Il avait levé les yeux au ciel (Jean 17: 1), quand il les plaçait sur le coeur de son Père, maintenant il s'en allait vers lui, reprendre la gloire qu'il avait auprès de lui avant que le monde fût, et revêtir une nouvelle gloire comme Fils de l'homme obéissant jusqu'à la mort. Il allait s'asseoir à la droite de la Majesté dans les hauts lieux après avoir fait par lui-même la purification de nos péchés; il allait s'asseoir là, son oeuvre parfaite étant accomplie, et être couronné de gloire et d'honneur. Mais avant d'aller prendre cette place, il veut que les siens conservent dans leurs coeurs la certitude qu'il restera toujours le même qui priait pour eux le Père et qui les avait aimés jusqu'à la fin. O précieux Sauveur, Seigneur Jésus, le même hier quand tu nous aimas jusqu'à la mort, aujourd'hui, nous aimant dans le ciel, tu nous aimeras éternellement! Que cet amour remplisse nos âmes!

«Et levant ses mains en haut, il les bénit». Ils le voyaient, rassemblés autour de lui, répandant sur eux tout ce qu'il y avait dans son coeur pour leur paix, pour leur joie, pour leur bonheur, pour qu'ils fussent soutenus et encouragés jusqu'au bout. Ils pouvaient goûter toute la grâce de cette bénédiction, eux qu'il avait amenés à Dieu pour être ses enfants, son Père étant devenu leur Père, eux participants de sa vie (Jean 20: 17, 22). «Et il arriva qu'en les bénissant, il fut séparé d'eux et levé dans le ciel». Il était loin, une nuée l'avait reçu et emporté de devant leurs yeux, mais ce qui restait gravé dans leurs coeurs d'une manière ineffaçable en attendant son retour, c'étaient ses traits empreints d'amour, «le même» qui venait de les bénir, et qui continuait de les bénir du ciel où il allait prendre place dans la gloire. Le lien formé entre lui et eux, lien de vie et d'amour, la distance ni le temps, ne le pouvaient rompre. Et il en est de même pour nous, bien-aimés. Si, par la foi, nous le contemplons dans la gloire, nous savons qu'il nous aime là, et qu'il est toujours vivant pour intercéder pour nous. S'il est entré dans le repos quant à l'oeuvre de rédemption parfaitement accomplie, il n'en reste pas moins actif dans son amour pour nous, Sacrificateur devant Dieu, Avocat auprès du Père.

Les disciples avaient saisi la réalité de la vie de Jésus en haut pour eux. Ils le savaient vivant dans le ciel, comme ils l'avaient vu vivant sur la terre. Le trouble avait disparu de leur coeur: «Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi», était devenu vrai pour eux; aussi, chose surprenante, au lieu de s'affliger de ce départ, ils s'en retournent à Jérusalem avec une grande joie; ils louent et bénissent Dieu. Ce qu'ils n'avaient pu faire auparavant, ils en sont rendus capables.

Le Seigneur leur avait dit: «Si vous m'aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m'en vais au Père;» maintenant ils se réjouissent de le voir là, oui, leur coeur est rempli d'une joie ineffable et glorieuse. Et nous, bien-aimés, nos coeurs sont-ils réjouis de voir Jésus dans la gloire?

Ils s'en retournent donc à Jérusalem pour attendre la promesse du Père, après avoir reçu des anges l'assurance que l'autre promesse s'accomplirait. Pendant un moment encore, ils avaient eu devant eux l'espérance terrestre — le rétablissement du royaume pour Israël (Actes des Apôtres 1: 6). Ce rétablissement aura lieu, nous le savons, pour la gloire de Christ. Mais le temps n'était pas venu, et le Seigneur écarte cette pensée de leur esprit. Il y avait de meilleures choses que l'Esprit Saint envoyé du ciel devait leur révéler, savoir, les choses célestes. Nous nous trouvons placés, pour les connaître et en jouir, entre la première venue de Christ — ses souffrances — et sa seconde venue — ses gloires (1 Pierre 1: 11, 12). La promesse du Père, voilà ce que les apôtres avaient à attendre, pour être revêtus de puissance et devenir les témoins de Jésus jusqu'au bout de la terre.

Cette promesse est accomplie, le Saint Esprit a été envoyé, et c'est de ce fait et de ce qu'il comporte que je désire vous entretenir.

La promesse du Père n'eut pas immédiatement son accomplissement après le retour des apôtres à Jérusalem. Jésus ne leur avait pas fixé de temps pour leur attente. Ils devaient rester à Jérusalem et attendre, dans la dépendance du Seigneur, le moment assigné dans la pensée du Père. A Jérusalem devait se rendre le premier témoignage à l'ordre de choses nouveau que Dieu établissait et là, en même temps, le monde devait être d'abord convaincu de péché, de justice et de jugement (Jean 16: 8-10). Les Juifs avaient rejeté Jésus comme Messie, mais Jésus avait prié pour eux (Luc 23: 34), et maintenant le témoignage du Saint Esprit au grand salut premièrement annoncé par le Seigneur, allait leur être donné par le moyen des apôtres (Hébreux 2: 3, 4). Hélas! comme nous le savons, ils le rejetèrent aussi.

Les apôtres devaient attendre le moment fixé pour l'accomplissement de la promesse du Père, mais comment attendaient-ils? «Tous ceux-ci persévéraient d'un commun accord dans la prière». Ils demandaient que la promesse s'accomplit, selon la parole du Seigneur: «Combien plus le Père qui est du ciel, donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent» (Luc 11: 13). Il était à propos pour eux de faire cette demande, en est-il de même pour nous? Avons-nous à demander le Saint Esprit? Evidemment non. Eux attendaient et demandaient que la promesse s'accomplît, mais maintenant l'Esprit est venu, comme nous le voyons au chapitre second des Actes; et il est venu pour demeurer avec nous éternellement, ainsi que l'a dit le Seigneur. Depuis sa venue, il n'est pas remonté au ciel. Bien que le monde ne le voie pas et ne puisse le voir, il est là, en nous, et dans l'Eglise, où son action est incessante; il est là, aussi réellement que Jésus sur la terre était avec les siens, et il demeurera jusqu'à ce que l'Eglise soit enlevée pour être avec le Seigneur. Demanderions-nous ce que Dieu nous a déjà donné? Ne serait-ce pas lui faire injure et dire: «La Parole dit que Dieu a envoyé le Saint Esprit pour demeurer éternellement, mais moi, je ne crois pas que la promesse soit accomplie?» Oui, elle est accomplie; la pluie de la première saison est tombée, il y a eu une première effusion du Saint Esprit, et elle dure jusqu'à ce que Christ vienne. Alors, pour une autre dispensation, aura lieu une nouvelle effusion, la pluie de la dernière saison, dont Joël décrit les merveilleux effets. Mais si nous n'avons pas à demander le Saint Esprit, nous pouvons demander à Dieu que son Esprit agisse dans sa puissance, en appliquant sa Parole aux coeurs et aux consciences; nous pouvons demander d'en être remplis, et que rien n'entrave en nous son action bénie. Mais prenons garde de conserver avec soin cette précieuse vérité: la présence du Saint Esprit sur la terre, dans les croyants et dans l'Eglise.

Après dix jours d'attente, nous voyons les prières des disciples exaucées. «Et comme le jour de la Pentecôte s'accomplissait, ils étaient tous ensemble dans un même lieu. Et il se fit tout à coup du ciel un son, comme d'un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Et il leur apparut des langues divisées, comme de feu; et elles se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis de l'Esprit Saint» (Actes des Apôtres 2: 1-4). Le Saint Esprit était venu, et, je le rappelle, pour demeurer avec eux éternellement. Il avait rempli toute la maison où ils étaient assis, symbole de son habitation dans l'Eglise, mais les langues divisées, comme de feu, s'étaient posées sur chacun d'eux. Chaque croyant possède le Saint Esprit, c'est le privilège inhérent au christianisme. Le Saint Esprit était venu en conséquence d'une rédemption accomplie; en vertu de ce que Jésus était monté au ciel et était assis dans la gloire, et comme preuve de ce fait merveilleux. La présence de l'Esprit Saint sur la terre répondait à celle de Christ dans le ciel. «Je prierai le Père», avait-il dit, «et il vous donnera un autre consolateur, l'Esprit de vérité;» «l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom;» «le Consolateur que je vous enverrai d'auprès du Père». «Si je ne m'en vais», avait dit encore le Sauveur, «le Consolateur ne viendra pas à vous, mais si je m'en vais, je vous l'enverrai». Ainsi, ce n'était qu'autant que Christ, la rédemption une fois accomplie, serait monté en haut, que l'Esprit pouvait venir pour «rendre témoignage de lui», et en même temps contre le monde, démontrant le péché du monde qui n'avait pas cru en Christ, la justice de Dieu qui plaçait Christ auprès de lui, et le jugement qui atteignait le monde et son chef. Il fallait pour que l'Esprit vînt, que Christ eût été glorifié (Jean 7: 39). C'est ainsi que Pierre, annonçant aux Juifs, Christ crucifié, mort et ressuscité, leur dit: «Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l'Esprit Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez» (Actes des Apôtres 2: 33).

Les effets de la présence du Saint Esprit avaient été d'abord des actes de puissance — «ils commencèrent à parler d'autres langues» — ce qui avait surpris les juifs à Jérusalem. L'apôtre en prend occasion pour leur montrer que c'était l'accomplissement premier de la prophétie de Joël, et la preuve que Dieu avait «fait Seigneur et Christ», Jésus qu'ils avaient crucifié. La puissance de l'Esprit Saint accompagnait les paroles de l'apôtre, et l'on vit l'accomplissement des paroles de Jésus: «Celui qui croit en moi, fera lui aussi, les oeuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci, parce que moi, je m'en vais au Père». Ceux qui entendaient Pierre furent convaincus de leur péché, ils furent saisis de componction en leur coeur, ils crurent et furent baptisés au nom de Jésus Christ, et à eux aussi le Saint Esprit fut donné. Son habitation en eux se manifesta, non point tant par des actes de puissance, que par une vie divine, se réalisant dans un amour qui frappait tout le peuple et gagnait les âmes à Christ. «A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour entre vous». Trois mille avaient été ajoutés au petit noyau qui existait déjà, et le Seigneur ajoutait tous les jours à l'assemblée ceux qui devaient être sauvés.

Le Saint Esprit était descendu pour demeurer avec eux éternellement: «eux», non seulement les apôtres, les Juifs et leurs enfants, mais aussi ceux qui étaient «loin», autant que le Seigneur en appellerait, c'est-à-dire les gentils qui viendraient à croire, Dieu brisant ainsi les bornes qui renfermaient son ancien peuple terrestre. Par la chute des Juifs, «le salut parvenait aux nations», selon les conseils de Dieu et les immenses richesses de sa grâce. Le péché des Juifs donnait occasion à la riche miséricorde de Dieu de se déployer; Christ élevé de la terre, crucifié, devait attirer à lui tous les hommes et, par sa mort, rassembler en un les enfants de Dieu dispersés.

Le don du Saint Esprit n'est donc point un privilège spécial aux premiers temps, sauf pour ce qui regarde les oeuvres de puissance. La promesse du Père nous concerne aussi. Le Saint Esprit est maintenant sur la terre, non comme Christ y était, car le monde ne le voit pas, mais il demeure dans le croyant, il habite dans l'Eglise: nous avons à le considérer à ces deux points de vue.

En premier lieu, nous avons à nous rappeler que le Saint Esprit n'est pas venu habiter dans tout homme. Il agit pour appliquer la parole de Dieu aux coeurs et aux consciences de ceux à qui elle est présentée. Ainsi les Juifs, en refusant d'écouter Etienne, résistaient au Saint Esprit. Il agit, comme autrefois, pour produire dans les âmes la vie de Dieu, car «si quelqu'un n'est né d'eau et de l'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu», ce qui est vrai pour tous les temps. Mais en qui habite le Saint Esprit? Il a été envoyé après que Christ eut accompli l'oeuvre de la rédemption. Il ne pouvait venir auparavant, nous l'avons vu; et maintenant, il ne vient que sur ceux qui sont au bénéfice de cette rédemption, accomplie par le sang, c'est-à-dire ceux qui croient, à qui a été faite l'application du sang d'expiation, ceux dont les coeurs ont été ainsi purifiés par la foi (Actes des Apôtres 15: 8, 9).

Nous voyons cela en type dans le Lévitique (chapitre 14). Le lépreux reçoit d'abord l'application du sang du sacrifice, ensuite l'huile, type du Saint Esprit, est mise sur le sang. Nous voyons le même ordre dans la consécration des sacrificateurs (Exode 29: 19-21). Nous en avons un exemple dans le cas de Corneille et des autres gentils qui étaient avec lui, écoutant l'évangile que Pierre leur annonçait. Aussitôt que la rémission des péchés par le nom de Christ est mentionnée comme appartenant à quiconque croit, ceux qui écoutaient et recevaient par la foi les paroles de l'apôtre, sont baptisés du Saint Esprit. Enfin, nous trouvons la même vérité enseignée par Paul qui expose ainsi la marche de Dieu dans l'âme: «En qui vous aussi (les nations), vous avez été faits héritiers, ayant entendu la parole de la vérité, l'évangile de votre salut, auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse» (Ephésiens 1: 13). «Ayant cru»: en croyant, je scelle «que Dieu est vrai», je mets mon sceau sur ce que Dieu me dit dans l'évangile de mon salut (voyez Jean 3: 33), dès lors, mes péchés sont effacés, et ainsi, étant purifié par le sang de Christ, Dieu met son sceau sur moi, me donne le Saint Esprit comme gage que je lui appartiens. Comment Dieu pourrait-il mettre son sceau sur le pécheur non purifié, sur l'incrédule, sur l'inconverti, et venir habiter en lui? C'est impossible. Un seul homme a pu être scellé du Saint Esprit, sans qu'un sacrifice fût nécessaire, c'est Celui qui n'a point connu le péché, qui, à son baptême, fut oint du Saint Esprit et de puissance, parce que dès sa naissance il était le Saint, comme le dit l'ange à Marie: «L'Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi aussi la sainte chose, qui naîtra de toi, sera appelée Fils de Dieu» (Luc 1: 35).

Ainsi le Saint Esprit est la part, le privilège spécial du croyant, de lui seul; bien plus, il caractérise l'état chrétien, car «si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, celui-là n'est pas de lui». C'est ce que comprenaient les apôtres. Philippe avait prêché Christ à Samarie; un grand nombre avaient cru les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ; ils avaient été baptisés pour le nom du Seigneur Jésus. Que leur manquait-il pour être chrétiens? Le don du Saint Esprit. Les apôtres qui étaient à Jérusalem leur envoyèrent Pierre et Jean qui prièrent pour eux, pour qu'ils reçussent l'Esprit Saint (Actes des Apôtres 8) (*). Ils ne jouissaient pas de ce qui caractérise le chrétien, tant qu'ils n'avaient pas reçu le Saint Esprit. Paul nous montre la même chose dans son entrevue avec certains disciples qu'il trouve à Ephèse. Quelle est la première question qu'il leur adresse? C'est celle-ci: «Avez-vous reçu l'Esprit Saint après avoir cru?», Pour lui, c'était la marque caractéristique d'un chrétien. «Nous n'avons même pas ouï dire si l'Esprit Saint est», telle fut leur réponse. Combien d'âmes de nos jours ne sont pas plus avancées! Paul ne peut les laisser là; il les instruit touchant ce qui leur manquait, et eux aussi reçoivent le Saint Esprit. C'est la prérogative du chrétien.

(*) Pourquoi, contrairement à ce qui arriva à Corneille et aux nations, le Saint Esprit ne vint-il sur les Samaritains qu'à la prière des apôtres venus de Jérusalem? La sagesse de Dieu apparaît ici d'une manière merveilleuse. Les prétentions des Samaritains vis-à-vis des Juifs devaient être mises à néant (voyez Jean 4: 20-22. D'un autre côté, les prétentions orgueilleuses des Juifs à être le peuple de Dieu, maintenant qu'ils avaient rejeté Christ, étaient aussi mises de côté. Le gentil recevait le Saint Esprit, sur le même pied que le Juif: il n'y avait plus de différence (voyez Romains 3: 22, 30; 10: 12; Ephésiens 2: 17, 18).

Partout, dans les épîtres, ce fait est supposé quand il s'agit de chrétiens. Des âmes vraiment croyantes peuvent l'ignorer, faute d'avoir été enseignées, mais cette ignorance est un préjudice pour la vie spirituelle. L'habitation du Saint Esprit dans le croyant est un fait positif, pour lequel nous pouvons rendre grâces, et que l'enseignement des apôtres constate. «Avez-vous reçu l'Esprit sur le principe des oeuvres de loi ou de l'ouïe de la foi?» demande Paul aux Galates. Il ne met pas en doute qu'ils ne l'eussent, et il rattache ce privilège à la bénédiction d'Abraham, à la justification par la foi: «Afin que nous reçussions par la foi l'Esprit promis» (3: 2, 14). «Dieu», dit-il plus loin, «, a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos coeurs» (4: 6); et tout le chapitre 5 de cette épître rend ce même témoignage. Dans les Romains, l'apôtre dit: «Vous avez reçu l'Esprit d'adoption;» Jacques, parlant aux chrétiens, leur dit: «L'Esprit qui habite en nous;» et, dans la première épître de Jean, nous trouvons la même chose. Partout le chrétien est caractérisé par le fait, non seulement qu'il est pardonné, racheté, enfant de Dieu, mais qu'il a l'Esprit de Dieu. Cela ressortira davantage à mesure que nous avancerons.

Quelle grâce Dieu nous a ainsi accordée! Cela distingue le chrétien entièrement et du monde et du Juif pieux de l'Ancien Testament. Le monde ne peut recevoir le Saint Esprit, il ne le voit point et ne le connaît pas; le Juif pieux, ou d'autres fidèles qui ont vécu avant la Pentecôte, pouvaient être sous l'action du Saint Esprit, mais il n'habitait pas en eux. Le fait de l'habitation du Saint Esprit dans le croyant de cette dispensation, se lie aussi à sa nouvelle position et à son nouvel état. Il n'est plus dans la chair, mais en Christ devant Dieu; il n'est plus dans la chair, mais dans l'Esprit quant à son état normal, comme chrétien. À cette habitation du Saint Esprit en nous se rattachent ainsi des privilèges très précieux, et des conséquences très importantes en découlent. Nous les examinerons rapidement.

En premier lieu, le Saint Esprit est, nous dit Jésus, le Consolateur, celui qui nous aide, qui nous assiste durant l'absence du Seigneur. Lui, Jésus, est là-haut, notre grand souverain sacrificateur devant Dieu, intercédant pour nous; notre avocat auprès du Père, si nous avons péché. Le Saint Esprit ici-bas est en nous, pendant que nous traversons la scène de douleur d'une création qui souffre, à laquelle nous appartenons encore par nos corps et avec laquelle nous soupirons. Il est en nous; nous avons les prémices de l'Esprit, et il nous est en aide dans notre infirmité. Nous ne savons pas, sur cette scène de souffrance, où sans cesse nos coeurs sont serrés par ce que nous voyons, entendons et sentons, ce que nous avons à demander comme il convient, mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables (Romains 8).

Ensuite, le Seigneur le nomme l'Esprit de vérité. Il le promet aux apôtres comme celui qui devait les conduire dans toute la vérité, leur enseigner toutes choses, et leur rappeler toutes les choses que Jésus avait dites. Combien ils en avaient besoin! Ils étaient de pauvres hommes ignorants, illettrés, sujets à se tromper et à oublier, mais l'Esprit devait leur enseigner toutes choses, et leur rappeler ce qu'ils avaient entendu de la bouche du Seigneur, quand il était avec eux. C'est ce qu'ils nous ont transmis; quelle sécurité pour nous de savoir que c'était une personne divine qui les enseignait, et qu'ils n'étaient pas livrés aux fluctuations de leur faible mémoire. Mais ce n'était pas seulement ce qui s'était passé ici-bas relativement à Christ, à son ministère, à son oeuvre, à sa mort et à sa résurrection, que l'Esprit Saint devait leur rappeler. Il devait aussi leur dire ce qu'il avait entendu là-haut, où Christ était monté, et d'où lui, l'Esprit de vérité, venait prendre de ce qui concerne Christ en haut pour le leur annoncer; il venait déployer devant eux les gloires célestes de ce précieux Sauveur, et ainsi le glorifier (Jean 16: 13, 14). Et c'est ce que les apôtres annonçaient par l'Esprit Saint, et ce qu'ils nous ont transmis (1 Pierre 1: 12). Qui pouvait sonder les choses profondes de Dieu? Qui pouvait connaître ces choses que «l'oeil n'a pas vues, et que l'oreille n'a pas ouïes?» Qui pouvait arriver à cette sagesse de Dieu cachée, et que Dieu avait pré-ordonnée avant les siècles pour notre gloire? Tout cela n'avait pu monter au coeur de l'homme. Qui pouvait nous révéler les choses de Dieu, sinon l'Esprit de Dieu? «Dieu», dit Paul, «nous l'a révélée par son Esprit». «Nous avons reçu», dit-il encore, «l'Esprit qui est de Dieu, pour connaître les choses qui nous ont été librement données de Dieu». Et, pour nous les transmettre, l'Esprit lui-même enseignait les paroles qu'il fallait employer. Sécurité nouvelle pour nous. Ces Ecritures inspirées de Dieu, révélant les choses profondes de Dieu, nous les avons en paroles enseignées de l'Esprit. Mais si les apôtres avaient, par l'Esprit de vérité, le souvenir exact des choses que Jésus avait dites, s'ils avaient, par le même Esprit, la connaissance des choses présentes du ciel, l'Esprit leur annonçait aussi les choses à venir, comme nous le voyons dans les épîtres (voir 1 Thessaloniciens 4; 1 Corinthiens 15; 2 Thessaloniciens 2; 1 Timothée 3, etc.). et dans l'Apocalypse; les choses à venir, tant celles qui concernent les croyants et l'Eglise que celles qui concernent le monde.

On dira peut-être: «Tout cela était pour les apôtres». Oui, pour ce qui est de la révélation de ces choses. Mais pour qui les recevaient-ils de l'Esprit de vérité? Pour eux, sans doute, et ils étaient les premiers à en jouir; mais aussi pour ceux à qui ils annonçaient l'évangile. «Nous vous l'annonçons, afin que vous aussi, vous ayez communion avec nous». La connaissance qu'ils recevaient par l'Esprit pour nous communiquer les choses profondes de Dieu, se rattachait donc à l'accomplissement de la promesse du Père. Et maintenant nous, comment pourrions-nous comprendre ces choses divines? Est-ce par notre esprit naturel, quelque cultivé qu'il soit, par notre intelligence, si étendue et si pénétrante qu'elle puisse être? Impossible: «L'homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car elles lui sont une folie, et il ne peut les connaître, parce qu'elles se discernent spirituellement». Comment comprendrons-nous donc, si quelqu'un ne nous enseigne? Comme l'eunuque lisant Esaïe, les choses de Dieu nous resteraient closes. Pour les comprendre, nous avons besoin du même Docteur qui les enseignait aux apôtres. Et Jean nous dit, oui, remarquons-le bien, il le dit aux petits enfants en Christ, — preuve qu'eux aussi, à ce premier degré de la vie chrétienne, participent à ce privilège, — il leur dit: «Vous avez l'onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses… Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous… L'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin que personne vous enseigne; mais comme la même onction vous enseigne à l'égard de toutes choses… selon qu'elle vous a enseignés, vous demeurerez en lui» (1 Jean 2). Ainsi, les choses spirituelles sont communiquées par des moyens spirituels à des hommes qui ont le Saint Esprit pour les saisir et en jouir. L'Esprit qui est en nous, le même Esprit de vérité qui était dans les apôtres, nous conduit dans toute la vérité par le moyen de la parole de Dieu. En suivant la direction de l'Esprit, nous discernons les choses de Dieu, et même toutes choses, car «celui qui est spirituel discerne toutes choses». Précieux encouragement que d'avoir un tel guide pour nous conduire à travers les ténèbres de ce siècle, afin de n'être pas emportés par les divers vents «de doctrine dans la tromperie des hommes, dans leur habileté à user de voies détournées pour égarer», pour n'être pas séduit par les mille formes que l'erreur revêt, même sous prétexte de vérité. Retenons ferme ce fait: nous avons l'onction qui nous enseigne, l'Esprit de vérité pour nous conduire dans toute la vérité, mais c'est par le moyen de la Parole, jamais indépendamment d'elle (1 Jean 4: 6).

Mais cet Esprit que nous avons reçu, après qu'il a produit en nous la vie de Dieu et que nous avons cru en Christ comme Sauveur, cet Esprit qui nous enseigne et nous conduit dans la vérité, est aussi en nous la puissance de la vie divine pour nous faire marcher selon cette vie, en dehors de la chair dans laquelle nous ne sommes plus, comme l'apôtre nous l'enseigne. «Or vous n'êtes pas dans la chair, mais dans l'Esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous». C'est donc lui qui produit en nous les saintes pensées, «les choses de l'Esprit», qui tourne nos regards vers les choses célestes, celles qui appartiennent à la vie divine et qui remplissent l'âme de paix; c'est lui qui nous remplit de ces saintes affections qui ont Dieu et Christ pour objet; nos pensées et nos coeurs étant ainsi occupés par lui de ce qui est excellent, notre vie en porte l'empreinte; il y a une sainte séparation d'avec ce qui appartient à la chair et au monde; et le fruit de la justice qui est par Jésus Christ à la gloire et à la louange de Dieu, se produit (voyez Romains 8: 1-11; Philippiens 1: 11). De plus, cette puissance de vie, qui est en nous «une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle», nous rend capables de jouir de Dieu révélé comme Père par le Fils, et de l'adorer selon sa nature en esprit et en vérité: «Nous rendons culte par l'Esprit» (Jean 4; Philippiens 3). La puissance de vie qui agit ainsi en nous maintenant dans nos corps mortels, et qui se manifeste dans notre infirmité, est aussi celle qui agira pour vivifier nos corps. «Si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts, habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d'entre les morts, vivifiera vos corps mortels aussi à cause de son Esprit qui habite en vous» (Romains 8: 11). Glorieuse prérogative! Cet Esprit qui habite en moi maintenant ensuite de l'oeuvre de Christ, et qui est en moi la puissance de la vie divine pour jouir de Dieu et de ce qu'il m'a donné, et pour me faire marcher dans la sainteté, cet Esprit ne me laisse pas, si mon corps descend dans la poussière: à cause de lui, Dieu rendra la vie à mon corps.

«Or tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu»: autre privilège. Nous sommes enfants de Dieu, nés de lui, engendrés à la vie divine par la parole de la vérité et l'action de l'Esprit; nous sommes fils de Dieu, par la foi dans le Christ Jésus, jouissant du privilège de l'adoption. Il nous y avait prédestinés selon le bon plaisir de sa volonté; comme tels, il veut que nous soyons conformes à l'image de son Fils, pour qu'il soit premier-né entre plusieurs frères. Et parce que nous sommes fils, ayant reçu l'adoption, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, criant: Abba, Père! Par l'Esprit Saint qui nous a été donné, l'amour de Dieu est versé dans nos coeurs. Nous avons, par l'Esprit, la conscience de cet amour et la conscience que Dieu est notre Père. Or l'Esprit ainsi reçu n'est pas un esprit de servitude; par lui, nous avons la conscience de notre affranchissement: là où il est, il y a la liberté, la liberté d'enfants auprès de leur Père; «nous avons accès auprès du Père par un seul Esprit». Et ainsi nous ne sommes plus dans la crainte, car «l'amour parfait chasse la crainte»: nous jouissons de cet amour, et par l"Esprit d'adoption qui nous donne la conscience de notre relation d'enfants, nous crions: «Abba, Père!» Dans les Galates, c'est l'Esprit qui crie; ici, c'est nous, car «l'Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu;» les deux choses ne peuvent se séparer. La parole de Dieu me dit que, comme croyant au Fils, je suis enfant de Dieu (Jean 1: 12), que c'est la précieuse et intime relation où je suis introduit auprès de lui pour jouir de tous les privilèges d'enfant. «Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu», dit l'apôtre, et l'Esprit me fait saisir, m'approprie ce privilège, il m'en fait goûter la jouissance.

Bien-aimés, saisissons avec effusion de coeur et dans toute sa plénitude et sa réalité, cette précieuse grâce. Ne craignons pas de nous l'approprier avec tout ce qu'elle comporte d'ineffablement doux pour notre âme: être enfants de Dieu! Ne disons pas: «C'est trop grand». Oh! c'est sans doute trop grand, quand nous regardons à nous-mêmes. Mais c'est le bon plaisir de la volonté de Dieu, c'est à la louange de la gloire de sa grâce, et cela nous fait comprendre la valeur de l'oeuvre de Christ et de sa personne pour son Père, car c'est par lui que ses rachetés ont la même place que lui près du coeur du Père. Bien des croyants, fléchissant les genoux devant Dieu, lui disent avec confiance et bonheur: «Mon Père!» C'est l'Esprit en eux qui rend témoignage. Si vous leur demandez: «Etes-vous enfants de Dieu?» ils se troublent, ils hésitent, ils trouvent que ce serait présomptueux de prendre un tel titre, ils craignent d'ajouter au témoignage de l'Esprit celui de leur esprit, de sorte qu'ils ne goûtent pas le bonheur de la relation dans laquelle, par grâce, ils se trouvent. Ne craignez pas, chers amis, de prendre de la main de Dieu ce qui vous appartient. «A tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom;» ne craignez pas d'ajouter le témoignage de votre esprit à celui de l'Esprit de Dieu, par lequel vous dites: «Père!» et jouissez ainsi pleinement de votre relation d'enfants bien-aimés et de votre liberté comme tels, auprès du Père.

Mais si nous sommes enfants, nous sommes donc héritiers, héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ. Nous ne jouissons pas encore de l'héritage, bien que déjà nous puissions savoir quelles sont les richesses de la gloire de cet héritage. C'est dans les cieux qu'il nous est conservé, en Christ; nous ne pouvons en être mis en possession que quand nos corps aussi participeront de la rédemption. Mais nous sommes scellés par le Saint Esprit pour le jour de la rédemption, de la délivrance finale. Ce jour nous l'attendons. Le sceau du Saint Esprit est mis sur nous comme enfants de Dieu, et l'Esprit par lequel nous avons la vie maintenant, et qui est la puissance de cette vie, est ainsi en nous les arrhes, le gage de cette vie en abondance que nous aurons, quand Dieu vivifiera nos corps mortels à cause de son Esprit qui habite en nous. Ainsi, le Saint Esprit en nous maintenant est le gage présent que Dieu nous donne, le sceau qu'il met sur nous comme marque certaine que nous ressusciterons ou serons transformés, revêtus de corps de gloire, conformes à celui de Christ, incorruptibles, et qu'alors nous pourrons posséder, et nous posséderons, l'héritage avec notre précieux Sauveur. Quelle attente! Le Saint Esprit est là pour nous donner la certitude qu'elle ne sera pas trompée.

Un autre privilège résultant de l'habitation du Saint Esprit en nous, c'est qu'il nous unit à Christ dans le ciel. «Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui». L'apôtre vient de parler de l'union intime de l'homme et de la femme: «Les deux seront une seule chair», dit-il. Il ajoute ensuite les paroles citées qui font voir l'intimité de l'union spirituelle du croyant avec Christ, mais Christ là où il est, dans le ciel. Mais comment cette union avec le Seigneur pourrait-elle avoir lieu? Les paroles «est un seul esprit», ne nous le disent-elles pas? Notre vie, c'est Christ; elle est cachée avec lui en Dieu; or nous vivons par l'Esprit, ainsi la vie dont nous vivons par l'Esprit est celle de Christ dans le ciel. Quand Jésus eut été ressuscité et qu'il apparut à ses disciples, leur apportant la paix et la joie, «il souffla en eux et leur dit: Recevez l'Esprit Saint». De même que Dieu souffla en Adam une respiration de vie et qu'il fut fait une âme vivante, le Seigneur communique à ses disciples la vie qu'il possède après sa résurrection, et cela par le Saint Esprit, car «le dernier Adam est un esprit vivifiant». Avant de monter au ciel, il donne ses commandements aux apôtres par le Saint Esprit, dont il avait été oint comme homme à son baptême, et qui ne l'avait point quitté; puis il est exalté et reçoit du Père le Saint Esprit pour le répandre sur les siens. Et les voilà comme lui, dans le ciel, oints du même Esprit et unis à lui par cet Esprit, un seul esprit avec lui. Nous verrons plus loin d'autres conséquences de cette union, relativement à l'ensemble de ceux qui sont unis à Christ, mais quelle pensée merveilleuse pour le chrétien qu'une telle union! Quel caractère elle lui donne! Non seulement, quant à sa position devant Dieu, il est assis en Christ dans les lieux célestes et possédant la même vie, mais, par le Saint Esprit, il est uni là au Seigneur. Quels seront donc, par l'Esprit, son caractère et sa vie ici-bas, sinon un caractère et une vie célestes? Puissions-nous les réaliser! Tel qu'est le céleste, tels sont aussi les célestes. Le chrétien est un homme céleste.

D'autres conséquences découlent encore du fait de l'habitation du Saint Esprit en nous et nous en montrent la réalité. Ainsi l'apôtre dit: «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu?» Par le fait de la présence du Saint Esprit, ce pauvre corps infirme devient un temple, le temple de Dieu. Dieu, autrefois, a eu sur la terre un temple où il manifestait sa présence; ce temple a disparu: le peuple an milieu duquel il s'élevait, l'avait profané. Quand le Fils de Dieu devenu un homme, la Parole faite chair, était ici-bas, son corps sans souillure était le vrai temple de Dieu. Les hommes l'ont rejeté, et Dieu l'a exalté à sa droite. Mais il n'a pas cessé d'avoir son habitation ici-bas. Par son Esprit, le corps de tout chrétien est un temple. Or qu'est-ce qui doit caractériser un temple, la demeure de Dieu? C'est la sainteté: «La sainteté sied à ta maison», dit le Psalmiste. Avec quel soin ne devons-nous donc pas veiller à ce que rien de profane, rien qui souille, ne soit admis dans ce temple. «Quelle convenance y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles?» C'est pourquoi l'apôtre exhorte les saints d'Ephèse par ces paroles: «N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu». Un acte, une parole, une pensée même qui ne répond pas à la sainteté de Celui dont nos corps sont le temple, attriste le Saint Esprit. Et comme c'est par lui que nous avons communion avec Dieu et que nous jouissons de sa présence, si par négligence nous attristons le Saint Esprit, notre communion et notre jouissance sont interrompues; le Saint Esprit nous accuse au lieu d'être notre Consolateur. Combien nous avons à être vigilants! Et si nous avons manqué, bien-aimés, hâtons-nous de confesser notre manquement, pour être rétablis dans ces douces communications de la vie divine. Hélas! nombre de chrétiens se laissent aller au torrent des pensées diverses, des paroles vaines et légères, et même à des actes que ne saurait approuver l'Esprit de Dieu et qui ne sont point en harmonie avec la sainteté divine. D'abord, ils ont été avertis par la tristesse du Saint Esprit, par un certain malaise, mais au lieu de confesser leur faute, ils se sont étourdis; peu à peu ils s'habituent à cet état, la vie divine est comme étouffée, on finit par n'avoir plus que quelques formes. Et quelle est la conséquence d'une telle négligence? D'abord, on ne goûte plus les jouissances de la présence de Dieu, les réalités de la vie divine, de la communion avec Christ en haut, soit seul, soit dans l'assemblée; la langueur, le mécontentement, le manque de paix, la recherche des choses charnelles et mondaines, envahissent l'âme, et souvent arrivent ensuite des chutes honteuses. N'en est-il pas ainsi? Oh! bien-aimés, prenons garde, n'attristons pas le Saint Esprit de Dieu. Rien n'est délicat comme sa présence. Comment tolérerait-il le mal, le moindre mal? Il est l'Esprit Saint. S'il est en nous, c'est pour que, vivant par lui, nous marchions aussi par lui, et nous n'accomplirons pas la convoitise de la chair. Marchons par lui, mortifiant par lui les actions du corps et lui laissant produire son fruit béni sans y mettre d'entrave, nous nettoyant de toute souillure de chair et d'esprit, nous tenant soigneusement à part, en acte ou en pensée, de tout ce qui est impur ou souillé, et nous jugeant nous-mêmes. Et si nous avons péché, au lieu de passer légèrement sur l'avertissement que nous donne infailliblement le Saint Esprit, allons confesser immédiatement notre faute à Celui qui est fidèle et juste pour nous pardonner et nous purifier de toute iniquité, nous souvenant que nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste. Mais, bien-aimés, soyons jaloux de maintenir saint le temple de Dieu, pour jouir de l'approbation de Celui qui y habite. A mesure que nous veillerons, nous discernerons mieux par l'Esprit Saint, le bien et le mal, et nos sens spirituels seront de plus en plus exercés, et nous serons rendus plus capables de bannir loin de nous ce qui ne convient pas à la présence divine.

Mais si le Saint Esprit, dont la présence fait de nos corps un temple, est, par là même, comme un gardien vigilant de la sainteté qui nous sied comme rachetés de Christ et enfants de Dieu; s'il nous avertit quand nous manquons à manifester la vie de Dieu, c'est lui aussi qui agit en nous pour conduire nos pensées, pour élever nos affections en haut, vers Christ. C'est en nous dirigeant ainsi, en nous occupant de Christ dans la gloire, que l'Esprit produit son fruit en nous. La chair alors est matée, elle qui n'a rien à voir aux choses célestes, et elle n'accomplit point ses oeuvres. Sans doute, dans notre marche ici-bas, nous avons à nous nourrir du vrai pain de vie, de la manne céleste, de Christ dans son humanité ici-bas, dans sa marche parfaite. Comme aux apôtres, les choses que Christ a faites nous sont rappelées; nous voyons en lui le modèle parfait d'une vie céleste sur la terre. Mais pour avoir la puissance de marcher selon cette vie, au milieu des circonstances diverses, des influences contraires et des pièges de l'ennemi, nous avons à regarder à Christ en haut, par l'Esprit qui habite en nous et qui dirige vers lui nos pensées. C'est ainsi que nous sommes transformés selon la même image, de gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur. Nous avons tous le privilège de contempler à face découverte, par la foi, la gloire où Dieu a placé Christ. Comme Etienne, qui, au milieu des Juifs, grinçant les dents de rage contre lui, le témoin de Christ, regardait en haut, et plein de l'Esprit, voyait la gloire de Dieu, et Jésus debout à sa droite, et était rendu capable de mourir comme Christ, en bénissant; comme Moïse qui, après avoir parlé avec Dieu sur la montagne, redescendait avec sa face rayonnante de la gloire devant laquelle il s'était trouvé, nous aussi, n'étant plus occupés de nous-mêmes, ni des choses extérieures, regardant par la foi et dans la puissance de l'Esprit la gloire du Seigneur, nous lui sommes moralement et de plus en plus rendus semblables; nous le reflétons toujours plus dans notre vie, nous sommes ses témoins. La lettre de Christ, écrite par l'Esprit du Dieu vivant sur les tables de chair du coeur, devient, pour ainsi dire, toujours plus lisible, pour la gloire de Christ aux yeux des hommes, dans une marche sainte, pure, avec des coeurs occupés de «toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée», devant Dieu, tout ce qui se manifestait dans la vie de Christ ici-bas; nos pensées n'étant pas vers les choses terrestres, mais en haut, «car notre bourgeoisie est dans les cieux». Bien-aimés, puissions-nous avoir à coeur de marcher ainsi; c'est notre précieux privilège, cela répond au coeur de Celui qui a demandé pour nous au Père, que nous soyons gardés du mal et sanctifiés par la vérité. Demandons d'être «remplis de l'Esprit», et que tout dans notre vie le témoigne.

Et c'est ainsi qu'un autre immense privilège se réalisera en nous et par nous: celui d'être des canaux de bénédiction. Jésus, en la grande journée de la fête des tabernacles, cria, disant: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive». Nous avons entendu cette voix, nous sommes venus à lui, nous avons bu à cette source que son amour nous a ouverte; l'eau qu'il nous a donnée, est en nous «une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle». Oui, près de lui, en lui, nous avons trouvé ce qui satisfait à jamais les besoins de notre conscience, de notre coeur, de notre âme tout entière, et son Esprit en nous, nous fait jouir de ces choses divines, la paix, la joie, l'amour de Dieu. Mais est-ce pour que cela reste confiné en nous? Serait-il possible que de l'abondance de ce qui remplit le coeur, la bouche ne parlât point? Non; en cela aussi, nous lui devenons semblables. «Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre. (Or il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui)». De la profondeur des affections du coeur et par la puissance de l'Esprit, sortent comme des fleuves d'eau vive: paroles qui annoncent Christ, la paix, le salut, la joie, la consolation, l'espérance, qui sont en lui et en lui seul. Voyez André qui a trouvé Christ, voyez la Samaritaine à qui il s'est fait connaître; tous deux deviennent déjà comme des vases d'où cette eau s'épanche. Mais quand l'Esprit est venu, voyez Pierre dans son ministère, Paul dans son labeur incessant, et tant d'autres; oh! quels torrents de cette eau vivifiante ils ont répandu. Et nous-mêmes, bien-aimés, par qui avons-nous été désaltérés pour jamais? N'est-ce pas par le moyen d'un de ces canaux par lequel a coulé l'eau que nous avons bue? Le vase n'est rien, le canal n'est rien en lui-même, mais quelle grâce merveilleuse que des êtres comme nous, autrefois le canal de tant de choses impures, nous devenions celui de l'eau de la vie Ne dites pas: je suis trop petit, trop faible, «je ne sais pas parler». Jésus a dit: «Celui qui croit en moi». Croyez-vous en Jésus? Avez-vous bu de l'eau de la vie, en jouissez-vous? Avez-vous le Saint Esprit qui vous entretient des choses célestes? Ayant ce trésor dans un vase de terre, je le veux bien, mais ayant ce trésor, voulez-vous être avares de ce que vous pouvez communiquer aux autres sans vous appauvrir; bien plus, en le communiquant vous vous enrichissez? Ne pouvez-vous dire: «J'ai trouvé», «venez voir» celui qui m'a sauvé et qui veut vous sauver? Ah! chers amis, si vous goûtez vraiment ce qu'est Christ, vous ne pourrez vous taire de Christ. La source jaillit au milieu du désert de ce monde; elle jaillit en vous pour se répandre sur vos alentours, c'est pour la gloire de Christ et pour votre bonheur. Ne l'obstruez pas par une vie mondaine, par les soucis et les préoccupations de ce monde. Si l'Esprit est attristé par vous, comment la bénédiction se répandra-t-elle par vous? Vous abandonnez un des plus précieux résultats de l'habitation de l'Esprit en vous, si vous n'êtes pas un canal de bénédiction; si Christ vous laisse ici-bas un peu de temps, c'est pour que vous arrosiez ainsi autour de vous. Mais, je le répète, pour cela il faut que ni la poussière de mort du monde, ni les cailloux des préoccupations terrestres, ne remplissent le canal. Si cela était, vous ne pourriez ni boire vous-mêmes et être réjouis, ni donner à boire aux autres. Quelle perte pour vous! Ne dites pas: C'est bon pour les ouvriers du Seigneur, pour les évangélistes. Ecoutez ce que dit la Parole: «Or en ce temps-là, il y eut une grande persécution contre l'assemblée qui était à Jérusalem; et tous furent dispersés», et remarquez ceci: «excepté les apôtres». Et, plus loin, que lisons-nous: «Ceux donc qui avaient été dispersés, allaient çà et là, annonçant la Parole». Plus loin encore: «Ceux donc qui avaient été dispersés… passèrent jusqu'en Phénicie, et à Chypre, et à Antioche, n'annonçant la parole à personne, si ce n'est à des Juifs seulement. Mais quelques-uns… étant venus à Antioche, parlaient aussi aux Grecs, annonçant le Seigneur Jésus. Et la main du Seigneur était avec eux; et un grand nombre, ayant cru, se tournèrent vers le Seigneur» (Actes des Apôtres 8: 11). Qui étaient-ils donc ceux qui furent dispersés? Etaient-ils tous des apôtres, tous des pasteurs et docteurs, tous des évangélistes? Non, les apôtres étaient restés à Jérusalem; quand il y a un évangéliste proprement dit, il est nommé. Qui étaient-ils donc? Des âmes qui avaient cru au Seigneur Jésus, de simples croyants, qui avaient reçu le Saint Esprit, et de qui des fleuves d'eau vive découlaient en bénédiction abondante, des Aquilas et des Priscille qui, en travaillant de leurs mains, pouvaient instruire même un Apollos dans la voie du Seigneur. «Et un grand nombre, ayant cru, se tournèrent vers le Seigneur». Les fleuves d'eau vive se répandaient par ces humbles canaux, pauvres croyants persécutés, et, sous cette influence bénie de l'Esprit Saint, «le désert et le lieu aride se réjouissaient, le lieu solitaire s'égayait et fleurissait comme la rose; il fleurissait abondamment, s'égayant et chantant en triomphe». Au milieu de ce triste monde, il y avait comme un jardin de Dieu à la gloire de Christ, répandant son parfum. Bien-aimés, ne peut-il encore en être de même? Avons-nous à coeur de répandre la bonne odeur de Christ, désirons-nous pour la gloire de Christ que des âmes en grand nombre se tournent vers lui? ôtons les obstacles qui empêchent les fleuves d'eau vive de se répandre, tout ce qui attriste l'Esprit Saint; ayons nos coeurs occupés, non pas de notre pauvre moi, ni du monde, ni des choses qui sont sur la terre; soyons occupés de Lui qui veut avoir notre coeur tout entier, sans partage ni détour, et cela, non pas dans une activité fiévreuse où la chair trouve son compte, mais dans le calme saint et heureux d'une vraie communion avec Dieu par l'Esprit, alors les fleuves se répandront; nous serons comme «une fontaine dans les jardins, un puits d'eaux vives qui coulent du Liban», et dans notre pauvre monde occupé, fatigué, misérable et courant à sa perte, il y aura «comme un paradis de grenadiers et de fruits exquis, de myrrhe et d'aloès», produits par le Saint Esprit à la gloire de Christ. Ne le désirez-vous pas?

Telle est l'action de l'Esprit, tels sont ses résultats dans la vie du chrétien. Voilà ce qui découle de l'accomplissement de la promesse du Père. Saintes réalités bien peu connues et goûtées de nos jours. Le chrétien porte dans sa vie le fruit béni de l'Esprit, décrit par Paul en ces termes: «L'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance;» il jouit de la liberté en Christ devant Dieu, non pour marcher selon la chair, mais selon l'Esprit, et ainsi il réalise sur la terre la vie de Christ, maintenant que Christ est en haut. S'il prie, ce ne sont pas de vaines formules, répétées par routine ou par habitude, mais il prie par l'Esprit, en entrant toujours plus dans la connaissance de la pensée de Dieu. Il a constamment accès auprès du Père par l'Esprit. S'il rend culte, et lui seul peut le rendre, ce n'est pas par des formes, des cérémonies ou des liturgies, mais c'est encore par le Saint Esprit. Le Saint Esprit en tout est la puissance de cette vie, dans laquelle il connaît Dieu et son amour, et jouit de lui en Christ. Ravi par tout ce que l'Esprit lui présente de Dieu, le Père, et de Christ, le Bien-aimé du Père, il éclate en louanges, en adoration, en actions de grâces. Il réalise ainsi ce que le Seigneur disait à la femme samaritaine; il adore «le Père en esprit et en vérité».

Enfin, le Saint Esprit qui habite dans le chrétien comme onction qui l'enseigne, comme Consolateur qui l'aide, comme sceau de son adoption et gages de son héritage, le Saint Esprit qui produit en lui les saintes pensées et les affections divines, qui est la puissance de la vie de Christ en lui, pour la marche, le témoignage, la prière et le culte, le Saint Esprit qui conduit maintenant son coeur en haut où est son trésor, le dirige aussi vers le moment où Christ viendra, car «l'Esprit et l'Epouse disent: Viens».

Chers amis, nous avons passé en revue quelques-unes des bénédictions qui résultent de l'accomplissement de la promesse du Père. Permettez-moi de vous demander encore une fois: les connaissez-vous, les appréciez-vous, les goûtez-vous, les réalisez-vous? Que le Seigneur bénisse pour vous et pour moi ce qu'il vient de nous rappeler! Puissions-nous boire comme de nouveau à cette fontaine rafraîchissante qui jaillit en nous en vie éternelle, et le coeur rempli par l'Esprit de tout ce qu'est le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus, de tout ce qu'est pour lui le Fils de son amour, au centre, pour ainsi dire, de cet océan de grâce et d'amour ineffables, puissent les fleuves d'eau vive se répandre à la gloire du Père et du Fils! (*)

 (*) Le lecteur trouvera en page 237 du M.E. de 1887 un article faisant suite, publié sous le titre «La promesse du Père en rapport avec l'Eglise».