Méditations de J.N.Darby

Sous ce titre, nous espérons publier, Dieu voulant, une série de près de 200 méditations et appels, prononcés dans la Suisse française et recueillis fidèlement pendant les années 1839 à 1857. Nous en devons la communication à l'obligeance de trois soeurs en Christ, qui en possédaient des copies.

Il ne faut pas oublier, en lisant ces pages, qu'il s'agit de notes et non pas de compositions offrant un ensemble continu. On y trouvera bien des lacunes, bien des paragraphes qui manquent de liaison entre eux. Quand il nous a été possible de corriger ces défauts, sans y mettre du nôtre, nous l'avons fait. Dans d'autres cas, nous avons préféré laisser le passage incomplet, certains que, même sous cette forme, il sera digne d'attention, et que le Seigneur le fera servir à l'édification des lecteurs. (Rédaction)

Les 85 premières méditations non datées ont été prononcées entre l'année 1839 et le 1er janvier 1841.

 

Méditations de J.N.Darby. 1

Méditation de J.N.D. no 1. 2

Méditation de J.N.D. no 2. 3

Méditation de J.N.D. no 3. 4

Méditation de J.N.D. no 4. 5

Méditation de J.N.D. no 5. 7

Méditation de J.N.D. no 6. 8

Méditation de J.N.D. no 7. 10

Méditation de J.N.D. no 8. 11

Méditation de J.N.D. no 9. 13

Méditation de J.N.D. no 10. 14

Méditation de J.N.D. no 11. 16

Méditation de J.N.D. no 12. 17

Méditation de J.N.D. no 13. 19

Méditation de J.N.D. no 14. 21

Méditation de J.N.D. no 15. 23

Méditation de J.N.D. no 16. 25

 


 

Méditation de J.N.D. no 1

ME 1886 page 13  -  2 Corinthiens 3   (Darby J.N.)

 

Le chrétien est la lettre de Christ à l'adresse des hommes; il doit, par sa conduite, parler aux hommes de la bonté, de la sainteté de Dieu, de la puissance du Saint Esprit. Cette lettre est souvent, il est vrai, barbouillée et tachée, mais elle doit être vue et lue du monde. Ce dernier, s'il en voit les taches, les blâme avec rigueur mais avec raison.

Dieu a fait de plusieurs manières l'épreuve du coeur de l'homme: 1° Par la défense donnée à Adam innocent. Adam désobéit, et le péché est entré dans le monde. 2° Par la loi de Moïse. La loi a donné au péché un caractère nouveau. Le péché était un mal indépendamment de la loi, avant que celle-ci fût introduite: mais la loi lui a imprimé le caractère particulier de désobéissance et de transgression. 3° Par les prophètes. En les rejetant, les hommes ont montré leur haine des bienfaits de Dieu. 4° Surtout par le don de son Fils. «Peut-être que, quand ils verront celui-ci, ils le respecteront», dit Dieu. Mais les hommes ont dit: «Celui-ci est l'héritier, tuons-le».

Dieu a vu que les pensées de l'homme ne sont que mal en tout temps, et il a voulu en faire faire à l'homme l'expérience et lui révéler ainsi la méchanceté de son coeur. Israël avait été tiré d'Egypte par grâce, préservé des dix plaies par grâce, délivré de la mer, conduit dans le désert par grâce, nourri de manne, abreuvé de l'eau du rocher par grâce; mais, au lieu de s'en tenir à la grâce, il a voulu mériter la faveur de Dieu en s'engageant à faire toutes les choses imposées par la loi, et il a fait l'expérience de son impuissance Le peuple d'Israël était au milieu des autres comme un terrain mis à part à la surface du désert; toute la culture de Dieu n'a servi qu'à montrer l'ingratitude de ce sol. Pour nous, nous n'avons pas crucifié le Christ, il est vrai, mais nous sommes du même terrain qu'Israël, et nous ne donnerions pas d'autres fruits. Israël était dans les conditions les plus favorables de culture spirituelle; il n'a produit que des ronces, et par nature nous ne pourrons produire autre chose.

Nous sommes donc hors d'état de venir à Dieu, ayant à lui présenter quelque chose de plus qu'Israël, et Dieu doit aussi nous rejeter. Serait-il donc le seul Etre qui fût obligé de recevoir des gens indignes dans sa maison, et le ciel le seul endroit où le péché et la souillure eussent leur libre entrée?

Tout ce que nous sommes, nous le sommes en Jésus, par qui seul nous avons accès auprès du Père. Il a porté notre péché et notre condamnation et les a laissés dans son tombeau, pour s'asseoir dans la gloire à la droite du Père. Le fait seul que Dieu l'a reçu nous est un gage que nous sommes reçus par lui. La mort de Christ parle de la justice de Dieu et de la condamnation du péché. Sa réception dans la gloire parle de la réception en grâce et en gloire des enfants du Père et des cohéritiers de Christ.

Du privilège d'être ses enfants découle le devoir de se conduire en enfants: «Soyez parfaits, comme votre Père qui est aux cieux est parfait». Tout privilège est la source d'un devoir. Voilà pourquoi le chrétien doit être une lettre vivante, parlant à tous, même aux méchants, de ce qui est dans le Père et chez le Père. Christ est notre lettre et notre recommandation auprès de Dieu; nous sommes la lettre de Christ pour plaider en sa faveur auprès du monde.

Christ nous a laissé un modèle à suivre; en le suivant nous nous convaincrons bientôt combien nous sommes inférieurs à lui, et cette expérience nous maintiendra dans l'humilité.

Méditation de J.N.D. no 2

ME 1886 page 28  -  Luc 17: 11-19  (Darby J.N.)

 

Le fait que Dieu nous a communiqué ses pensées est un don immense de sa part. Dieu agit envers nous en ami, et nous dévoile ses desseins. La parole de Dieu nous rend témoignage de Christ, et nous voilà comme des enfants, mangeant le bon pain de la maison de notre père. Tout ce qu'il y a de grâce en Dieu est à nous; toutes les pensées de Dieu à l'égard de Christ nous concernent. Il nous arrive souvent, sans doute, de ne pas trouver dans la Parole tout ce qui nous appartient; mais, néanmoins, Dieu a révélé dans sa Parole tout ce qu'il y a de gloire et de grâce dans son Fils, et nous communique tout cela.

Ce qui donne aux évangiles leurs caractères particuliers, c'est que le Saint Esprit nous montre, dans chacun d'eux, l'un des caractères de Christ. Nous trouvons, en Matthieu, Christ accomplissant les promesses; en Marc, Christ serviteur; en Luc, Christ fils de l'homme; en Jean, Christ fils de Dieu. Nous possédons de cette manière toute la plénitude de Jésus. Mais l'histoire des évangiles est toujours celle de la réjection du Sauveur. On y voit la méchanceté de l'homme qui va en croissant. En Matthieu 5: 1-4, Jésus commence par bénir, tandis qu'en Matthieu 23, il doit finir par maudire.

A mesure que Satan gâte ce que Dieu a fait, Dieu produit quelque chose de meilleur. Le premier Adam est suivi du second, la loi, de l'évangile. Dieu ne rétablit pas ce qui est corrompu; il fait quelque chose de plus excellent pour sa gloire.

Il nous est difficile de juger de tout ce qui est ici-bas, selon ce qui se trouve dans le ciel. C'est le caractère que nous présente le chapitre 16 de notre évangile: le principe du jugement de toutes choses est changé sous la nouvelle économie les richesses y sont considérées comme un malheur. L'introduction du ciel dans nos pensées change tout à nos yeux. C'est un principe de toute importance pour le chrétien et fort difficile pour lui à réaliser, car les habitudes de penser sont difficiles à déraciner. Un mondain a de la peine à se débarrasser des pensées de la société qui l'entoure; on trouve aussi les mêmes habitudes fâcheuses dans les pensées et le langage religieux. De fait, un chrétien n'a pas de place dans ce monde: Jésus n'en avait pas. Quand il y entre, il n'y a pas même de place pour lui dans l'hôtellerie; il est relégué à l'étable. Si, au lieu des pensées de l'homme, nous prenons ce que Dieu a dit de lui-même, et recevons les pensées de Dieu, tout en nous sera joie, liberté, affranchissement.

Sur les dix lépreux, il y avait neuf Juifs et un Samaritain. La lèpre était un type du péché; de là l'exclusion des lépreux juifs ou samaritains, tout lépreux étant également impur. Chrétien de profession, juif ou païen, tout pêcheur est également impur devant Dieu. Tous doivent également se tenir loin, et bien des âmes s'écrient comme les lépreux: «Jésus, maître, aie pitié de nous!»

Jésus les renvoie au sacrificateur, pour le rendre témoin de leur guérison; ils croient et obéissent à la parole. En s'en allant, ils sont rendus nets, mais ils vont se placer sous le joug de la loi. Ils avaient reçu un bienfait, une grâce, mais cela ne les empêche pas d'aller, de nouveau, se mettre sous la toi qui allait être abolie.

Le Samaritain revient seul à la source de toute grâce. Il donne gloire à Dieu et Jésus ne le renvoie pas sous le joug de la loi. Bien des personnes qui ont trouvé grâce et guérison n'ont pas compris cela, et, au lieu de se tenir avec le Sauveur, se sont replacées sous la servitude de la loi, et n'ont pas compris qu'elles avaient trouvé Dieu dans la bénédiction reçue. Quand Dieu nous fait grâce, nous trouvons non seulement la grâce, mais Dieu lui-même. Dieu commence par justifier le méchant, afin qu'il ne reste plus une seule chose entre Dieu et lui. Pourquoi revenir à la loi, et nous replacer ainsi sous le péché et la condamnation, quand nous avons rencontré Dieu avec tous nos péchés, et reçu grâce? Nous n'avons pas à regarder continuellement à ce que nous trouvons en nous, mais à ce qui se trouve en Dieu pour nous. Nous n'avons, comme le Samaritain, qu'à glorifier Dieu à haute voix. Autrement, nous jugeons de Dieu selon nous-mêmes, au lieu de nous juger selon la pensée de Dieu.

La foi perce droit au coeur de Dieu. J'ai rencontré la meilleure chose de Dieu, dans mon plus mauvais état; le Fils de Dieu, dans mon état de péché. A la croix, nous rencontrons Dieu, donnant son Fils pour nos péchés. Connaissant Dieu de cette manière, nous connaissons ce qu'il est pour nous: la grâce a été d'autant plus grande que mes péchés ont été grands. Le seul Dieu que je connaisse est celui qui m'a aimé, dans le don de son Fils pour mes péchés. Quand on a connu Dieu de cette manière, il n'y a pas de bornes à la joie. Tout ce qu'il y a en Jésus d'attrayant, de bon, de puissant, est à moi. L'amour de Dieu m'a placé dans la gloire de Christ; je suis dans cette seule relation avec Dieu il m'aime; c'est dans ma lèpre qu'il m'a guéri c'est dans mes péchés qu'il est venu a moi, qu'il est mort pour moi et m'a donné la guérison.

Si Dieu a voulu se glorifier, c'est en Jésus. L'amour de Dieu en nous, lie tous les chrétiens ensemble, ce que tous connaissent de Dieu, c'est la manifestation de son amour.

Méditation de J.N.D. no 3

ME 1886 page 56 - Jean 20 (Darby J.N)

 

Marie de Magdala aimait Jésus, mais elle le cherchait parmi les morts au lieu de le chercher parmi les vivants. Elle vient au sépulcre, comme beaucoup d'âmes attachées au Sauveur, et y pleure. Elle n'avait pas compris la puissance du Seigneur; elle le cherche où il n'est plus, et s'afflige. Jésus vient au-devant d'elle et parle à son coeur; au lieu de le trouver dans la mort, elle le retrouve dans la vie, mais il doit remonter vers le Père afin d'y attendre les siens.

C'est tout premièrement à Marie de Magdala, cette pauvre femme qui avait eu sept démons, que Jésus se révèle après sa résurrection. Il fait d'elle son messager pour annoncer la plénitude de sa résurrection.

Il l'envoie vers ses frères: «Va vers mes frères». Maintenant que Jésus est dans le ciel et qu'il nous a faits enfants de Dieu, il nous appelle ses frères. Ressuscité et glorifié, il est plus près de nous et nous sommes plus près de lui qu'avant sa résurrection.

Jésus va vers son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu; il nous met sur la même ligne que lui-même; ensemble avec Jésus, nous sommes placés dans la même relation devant Dieu. Si je crois aux paroles de Jésus et me confie en ce qu'il m'a dit, j'accepte et je saisis cette place qu'il nous donne, et dans laquelle Dieu satisfait, non pas seulement notre amour, mais son amour à lui envers nous.

Cette espérance, effet du message qui les place comme des enfants devant Dieu, rassemble les disciples. Quand Jésus était ici-bas il gardait les siens; il disait, non pas: «Paix vous soit», mais: N'ayez pas peur, ne craignez pas. Maintenant il dit: «Paix vous soit». Les disciples fermaient la porte aux Juifs; ils étaient pleins de crainte devant l'homme. Maintenant ils sont pleins d'espoir quant au ciel, ayant Jésus au milieu d'eux. Ce dernier leur communique la joie et la paix de sa présence, et en même temps il les envoie dans le monde. Il n'y a point de paix dans le monde, mais le Seigneur y envoie un message de paix. Toute la force de leur oeuvre devait s'accomplir par le Saint Esprit.

Lorsque les disciples se réunissent, ce qu'ils ont à désirer avant tout, ce n'est pas de recevoir du bien, mais c'est d'avoir la présence de Jésus et de jouir de cette présence. Ils se réunissent en communion pour goûter ensemble la présence personnelle du Seigneur au milieu d'eux.

Méditation de J.N.D. no 4

ME 1886 page 74  -  Actes des Apôtres 26: 29  (Darby J.N.)

 

Dans ce passage, Paul fait pour Agrippa un souhait remarquable. Le mondain, même le plus heureux, ne peut souhaiter cela à personne. Tout chrétien doit montrer: 1° une parfaite satisfaction de sa condition devant Dieu; 2° un désir ardent de voir les autres devenir tels qu'il est.

Comment Paul a-t-il pu dire: «Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m'entendent aujourd'hui, vous devinssiez de toutes manières, tels que je suis, hormis ces liens?» On voit en 1 Timothée 1: 15, son opinion sur lui-même. Personne au monde n'avait manifesté une haine plus prononcée contre Dieu et contre ceux que Dieu aime. Il ne pouvait souhaiter aux autres d'être encore des pécheurs. Il ne pouvait non plus souhaiter à tous son apostolat; si tous étaient apôtres, il n'y aurait point d'auditeurs. Il ne pouvait leur souhaiter ses progrès, car lui-même n'en était pas content et désirait autre chose (Philippiens 3: 12-14).

L'histoire du monde jusqu'à la mort de Jésus est l'histoire de l'iniquité de l'homme qui faillit envers Dieu, dans toutes les circonstances où il est placé. Plus un mauvais arbre est cultivé, plus il produit de mauvais fruits. L'orgueil de l'homme hait les bienfaits de Christ: «Ils ont haï et moi et mon Père». Paul allait plus loin dans l'iniquité et nous aussi, car Dieu a envoyé le Saint Esprit et a fait prêcher le pardon aux meurtriers de Jésus. Quand ils eurent rejeté Jésus et que le Saint Esprit eut dit: «Vous l'avez fait par ignorance… Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés», les Juifs rejettent encore le Saint Esprit. Etienne le leur reproche; il reprend leur histoire depuis le désert et leur dit: «Vous résistez toujours à l'Esprit Saint; comme vos pères, vous aussi». Par nature, nous rejetons aussi le Fils comme les Juifs, nous résistons aussi au Saint Esprit.

Au moment où Jésus déjà crucifié est encore outragé, son flanc percé laisse couler l'eau et le sang, symboles de notre salut. Dieu répond à la haine de l'homme par un témoignage d'amour. Le Saint Esprit vient de nouveau offrir un pardon qu'on rejette. Etienne est lapidé, et pour la première fois, Saul est nommé parmi ses meurtriers. Il va ensuite persécuter les saints dans les villes étrangères.

Dans cette occupation, Dieu le rencontre. Paul était l'expression personnelle de toute la haine du coeur humain contre ce que Dieu fait. Personne, ni parmi les sacrificateurs, ni parmi les Juifs, ni parmi les gentils, n'a été aussi actif dans cette haine que Paul. Aussi peut-on dire de lui, comme lui-même, qu'il était le premier des pêcheurs. Et cependant il avait une conscience, il observait la loi, il était fort religieux; il croyait qu'il fallait persécuter les fidèles, et agissait en cela selon ses vues, selon sa conviction, selon sa conscience, et exécutait sincèrement les ordres des chefs de sa religion. Mais sa conscience était aveuglée par son orgueil et par Satan. L'instrument de la haine de Satan contre Christ était un homme irréprochable selon le monde. Mais Jésus dans la gloire vient à sa rencontre et lui dit: «Pourquoi me persécutes-tu?» (non pas mes disciples). Pas un de nous qui n'ait été dans le cas de Paul (non pas sans doute avec la même force de caractère); pas un qui n'ait regimbé contre les aiguillons et résisté à l'évangile. Nous sommes, en principe, ce que Paul était. La parole de Dieu nous montre, par de grands exemples, des vérités universelles. L'histoire d'Adam et d'Eve est aussi notre histoire. Satan leur dit: «Tu ne mourras pas», et le persuade encore aux incrédules de nos jours quant à la mort seconde.

Mais Paul est aussi un exemple de toute la clémence de Dieu. Dieu laisse la haine de Saul arriver à son comble, et fait, en moins de trois jours, de celui qui était l'apôtre de la haine de l'homme et de Satan contre Dieu, l'apôtre de l'amour et de la grâce de Dieu. C'est que, par ces paroles: «Pourquoi me persécutes-tu?» Paul avait été convaincu par le Seigneur, alors dans la gloire, que l'Eglise était une avec lui. Ce que Paul voit d'abord, c'est la gloire de Jésus, un avec son Eglise. Pierre avait vu le Seigneur sur la terre et l'avait vu monter au ciel. Paul entre par l'autre extrémité de l'évangile. La grâce de Dieu se manifeste à lui en cette occasion d'une manière extraordinaire. La loi, la conscience, les chefs extérieurs de la religion, l'avaient poussé à la persécution; aussi Paul, en parlant de ces choses, pouvait-il décrire leurs effets; mais aussi la grâce est le sentiment qui domine chez lui. Son réveil dut être terrible: tout ce qui lui avait servi d'appui lui manquait et le condamnait; mais bientôt il se trouve enfant de Dieu. L'union de l'Eglise avec Christ la plaçait en Christ; dès le moment de sa conversion, l'union de Paul avec Jésus lui donne la même place. Il y trouve, non plus la justice de la loi, mais celle de Dieu. La justice de Dieu est la conséquence de son caractère, elle se trouve en Christ. Paul ne pouvait désirer une justice plus élevée; il participait à la vie de Christ en étant uni à lui, à l'amour dont Jésus Christ est l'objet de la part du Père qui a mis en lui toute son affection.

Paul avait la justice de Dieu en Christ, la vie de Christ, l'amour dont Christ est l'objet, la gloire de Jésus; que pouvait-il souhaiter de plus et à lui-même et aux autres? Nous, qui croyons, nous sommes en possession du même trésor. Chacun de nous doit pouvoir souhaiter aux autres ce que Paul leur souhaitait. Nous participons aux mêmes choses, si nous pouvons dire: Je crois en Jésus, tandis que bien des âmes désirent la conversion des autres, sans être elles-mêmes affermies et en possession du bonheur. Oh! oui, nous sommes à la fois ces pécheurs sauvés dont Paul était le premier, et ce que Jésus est. La foi s'en tient au témoignage de Dieu et ne lui substitue pas les jugements de l'homme. L'affection infinie de Dieu pour Christ est aussi pour nous, et doit fixer et reposer nos pensées.

Méditation de J.N.D. no 5

ME 1886 page 96  - Jean 13: 3-19   (Darby J.N.)

 

Jésus garde toujours le caractère de serviteur. Dans ce passage, il rend à ses disciples le service le plus vil, celui d'un esclave à la réception d'un hôte. Comme l'amour du Père ne cesse jamais à notre égard, de même, par amour, le Fils est notre serviteur à toujours. Il est dans la gloire; il y a une inconséquence apparente entre l'idée de Dieu et celle de serviteur, entre l'idée de gloire et celle de service. S'humilier était la seule chose nouvelle pour Dieu; ici, il le fait à l'égard des siens, encore dans le monde, encore ignorants et privés d'intelligence pour comprendre les discours de Jésus et ce qui se passait dans son coeur. L'amour de l'homme a pour objet ce qui attire l'amour, mais Dieu aime parce qu'il est amour; il aime à cause de ce qui est en lui, il aime par sa nature. Jésus aima jusqu'à la fin les siens qui étaient dans le monde. L'amour de Christ pour nous, le porte à s'humilier et vient s'appliquer à nous dans nos misères. Mais cette humiliation du Seigneur manifeste Judas, car la présence du bien met le mal en lumière.

1° Judas aimait l'argent. 2° Satan lui offre l'occasion de satisfaire cette convoitise. 3° Satan lui endurcit la conscience. Il met au coeur de Judas de trahir Jésus; il n'y met pas la convoitise, mais il donne à cette convoitise une pâture.

C'est à la vue de tout cela, en présence de cette contradiction de la part des pécheurs et de la gloire qui était devant lui, que Jésus se fait le serviteur de ses disciples. Se ceindre est un signe de servitude; car il fallait se ceindre pour travailler. Jésus a dû non seulement servir Dieu et se présenter devant lui pour nous, mais aussi s'occuper de nous pour nous laver les pieds. Il y a deux choses dans l'enfant de Dieu: 1° Sa perfection en Jésus: «Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi dans ce monde». 2° Nous sommes, ici-bas, au milieu de faiblesses et de misères, et le Seigneur s'occupe de nos souillures, et bien que dans la gloire, Jésus se fait encore serviteur dans ce but.

Le chrétien doit chercher la dernière place, mais il ne peut l'occuper; Jésus y est déjà. Le serviteur qui, par amour pour son maître, sa femme et ses enfants, ne voulait pas sortir pour être libre, et avait l'oreille percée pour être serviteur à toujours, était une figure de Jésus.

Le croyant a d'abord tout le corps lavé d'eau, comme cela se faisait pour les sacrificateurs. C'est l'image de la purification qui n'a lieu qu'une fois et ne se répète plus. Le Seigneur nous lave par la Parole. Etant nés de Dieu, nous sommes nets; mais Jésus lave constamment nos pieds des souillures que nous contractons dans le monde; il est sacrificateur pour cela. De quelle manière ce lavage a-t-il lieu? Par la Parole, le Seigneur nous montre nos souillures et les place sur nos consciences. Le Saint Esprit nous les fait voir, comprendre, haïr, par leur contraste avec le Seigneur Jésus et en nous le montrant. Nous n'avons donc pas besoin d'être consacrés et purifiés de nouveau; mais il nous faut toujours le lavage des pieds, quand ils ont été souillés par leur contact avec le monde. Il en était de même du sacrificateur qui devait se laver les pieds toutes les fois qu'il entrait dans le lieu saint.

L'amour s'humilie toujours; si nous le faisons pour ceux que nous aimons, à bien plus forte raison le Seigneur Jésus l'a fait pour nous.

Méditation de J.N.D. no 6

ME 1886 page 132  -  Lévitique 14: 10-20  (Darby J.N.)

 

Nous trouvons ici les cérémonies de la loi pour la purification du lépreux, figure de la purification que Christ nous procure, car la lèpre est une image du péché.

Il faut distinguer entre la purification du lépreux et celle du sacrificateur. Il n'y avait que trois aspersions de sang dans l'Ancien Testament. L'aspersion du lépreux, celle du peuple, celle du sacrificateur; elles se faisaient une fois pour toutes et ne se répétaient pas. Il n'y avait rien à faire pour la guérison du lépreux; elle était l'oeuvre de Dieu. Pour constater sa maladie, le lépreux était mis à part et observé de sept en sept jours. Quand le lépreux était entièrement blanc de lèpre, ou que la plaie était devenue blanche, il était purifié (comparez Psaumes 32: 3-5). Quand le péché est caché et la lèpre intérieure, le mal est plus grand. La manifestation, la confession du péché, conduisent à la paix et mettent le coeur à l'aise; c'est là le coeur intègre et sans fraude.

Les symptômes de la lèpre sont décrits en Lévitique 13. La guérison venait de Dieu; le sacrificateur devait seulement la constater et accomplir les actes de la purification. La lèpre mettait le lépreux hors du camp; le péché empêche la communion avec Dieu et le peuple de Dieu. Après sa purification, le lépreux était réintégré dans la communion des enfants d'Israël; mais le premier effet de la connaissance du péché est de nous ôter le désir de la communion avec Dieu, l'intelligence de cette communion et sa recherche.

La purification nous place de fait et de droit dans la communion des enfants de Dieu, quoique l'âme ne comprenne souvent pas, dès l'abord, qu'elle ait ce droit. La guérison précède souvent la connaissance de cette guérison; l'âme convertie se place sous la loi au lieu d'accepter tout l'évangile avec joie.

Quant aux moyens employés pour la purification du lépreux, ce sont: 1° Les passereaux, l'un mort, figure de la mort de Christ, on l'égorgeait sur un vase de terre, sur de l'eau vive; le passereau vivant est le symbole de la résurrection de Christ (Lévitique 14: 4-7). Nos péchés ont mis Jésus dans le tombeau; mais il en est sorti et les y a laissés; il avait tout accompli. 2° (versets 8, 9). Le lépreux devait être lavé d'eau; Jésus nous rend nets par la Parole qu'il nous a dite. Sa Parole fait pour nos âmes ce que la purification d'eau faisait pour le corps (Ephésiens 5: 25-27). Cette purification se faisait une fois pour toutes. La sanctification est une, mais le chrétien doit y croître. Tous les croyants sont justifiés en Christ, c'est un fait accompli; le Saint Esprit nous place dans cette position. Il y a la sanctification de Dieu le Père (Jean 17: 17), celle de Jésus par son sang, et celle du Saint Esprit qui rend efficace et la volonté du Père et l'oeuvre du Fils. Le Saint Esprit accomplit la chose individuellement dans le corps. Il nous communique la vie par la Parole, et nous sanctifie entièrement. 3° Après la purification suit l'intelligence de ce qui a été fait; il faut que le lépreux le comprenne et en reçoive l'efficace dans son coeur (versets 10-20). Le lépreux est présenté à Dieu avec un sacrifice pour le délit. On le marquait de sang comme signe de sanctification. L'intelligence du chrétien ne doit rien laisser entrer par l'oreille de ce qui serait incompatible avec le sang de l'agneau; la main droite est le symbole de nos actions. Le chrétien ne doit rien faire qui déshonore le sang de Christ; tout ce qu'il fait chaque jour, il doit le faire au nom du Seigneur Jésus, et ne rien faire qui ne soit selon la mesure des pensées de Dieu dans la mort de Jésus. Tout ce qui, dans nos actions, n'est pas saint comme le sang de Christ, est péché. Le sang sur le gros orteil représente la sanctification de toutes nos démarches. Nous ne sommes pas des êtres négatifs; la vie de Christ doit toujours agir en nous. Pensées, actions, démarches, tout est sous le sang de Christ, et ce sang est la mesure de ce que doit être notre sainteté. Il faut être sous le sang de Christ ou en dehors. L'enfant de Dieu a sur lui ce sang qui ne peut ni être effacé, ni perdre de sa valeur. Il n'est jamais besoin d'une nouvelle aspersion. Chaque jour, nos âmes sont renouvelées intérieurement par le Saint Esprit, et nous demandons pardon de nos péchés à notre Père. 4° Ce n'était pas seulement le sang qu'il fallait, c'était aussi l'huile. L'huile ou le Saint Esprit est donnée, parce que le sang est là. Ce n'est pas après l'eau, c'est après le sang que l'huile est appliquée. Le Saint Esprit vient en nous, parce que le sang de Christ est sur nous. Si nous sommes devant Dieu aussi purs que le sang de Christ, comment l'Esprit ne serait-il pas en nous? Le sang de Christ a épuisé la colère de Dieu contre le péché. Tout est amour pour celui qui est sous l'aspersion de ce sang. Le Saint Esprit est un Esprit d'intelligence, de joie, de paix, d'amour. Ce sont là ses premiers fruits; c'est un Esprit de force et de puissance pour vaincre les obstacles qui se montrent sur notre chemin.

L'effet de tout cela était de rétablir le lépreux dans la communion de Dieu. Nous sommes devant Dieu dans toute la bonne odeur du sacrifice de Christ.

Méditation de J.N.D. no 7

ME 1886 page 135  -  Jean 16: 1-20  (Darby J.N.)

 

Le sentiment de notre état actuel devant Dieu provient du jugement du Saint Esprit en nous. L'inquiétude ou la paix que nous éprouvons viennent du langage du Saint Esprit qui révèle Dieu à nos âmes. Le Saint Esprit illumine notre intelligence et agit par la conscience. On peut recevoir l'évangile avec joie, et ne pas durer, parce que la conscience n'a pas été atteinte. On se contente de garder son caractère d'honnête homme, et on ne craint pas de faire devant Dieu ce qu'on n'oserait pas faire devant les hommes. Nos idées du péché sont fausses. Si un homme fait tort au bien de son prochain, on le punit comme un criminel; s'il nuit, par sa médisance, au caractère de son prochain, il est considéré comme méchant; s'il médit de Dieu ou blasphème, on le considère, presque avec indifférence, comme un pécheur. Mais, en fait, il n'est pas bienséant de nommer Dieu dans le monde qu'il a fait, ni de nommer Jésus dans les sociétés du monde. Il y a dans l'homme de mauvaises pensées, une mauvaise volonté, et la haine du coeur contre les bienfaits de Dieu.

Le monde est convaincu de péché en ce qu'il a rejeté Jésus, et en ce que le Saint Esprit est venu prendre, dans cette économie, la place de Jésus rejeté.

Le monde est convaincu de justice, parce que Dieu rejette le péché de sa présence et le pécheur de sa société. Si Dieu admettait le moindre péché dans le ciel, ce dernier serait un lieu aussi misérable que la terre. Les hommes ont tellement maltraité Jésus que, même un brigand, osait l'outrager du milieu de son supplice. Mais la justice se manifeste aussi en ce que Dieu a placé le Juste à sa droite, et le Saint Esprit en est la preuve: il est ici-bas parce que Jésus est là-haut.

Le monde est convaincu de jugement. Satan s'est fait condamner par la mort qu'il a fait subir à Christ, et cette condamnation, ce jugement se manifestent en ce que Christ est assis à la droite de Dieu. La condamnation de Satan n'a pas encore eu son exécution. Le second Adam a été accepté et admis en la présence de Dieu.

Méditation de J.N.D. no 8

ME 1886 page 176  -  Romains 4   (Darby J.N.)

 

Ce qui frappe dans les voies de Dieu, c'est le soin détaillé qu'il prend d'agir sur nos coeurs, et de nous donner une connaissance de nous-mêmes selon lui. On voit, à tout ce que Dieu dit, qu'il nous connaît parfaitement. Le Seigneur raconte à la Samaritaine son histoire, lui montre ce qui est dans son coeur, réveille sa conscience, et lui démontre ainsi Sa mission. Le brigand sur la croix, éclairé par le Saint Esprit, saisit la perfection de Jésus et lui rend témoignage qu'il n'a rien fait qui ne se dût faire, mais pour nous, dit-il, nous y sommes justement. Cette expérience est nécessaire, non pour être sauvé, mais pour se connaître selon Dieu, et pouvoir être en communion avec lui. Ces expériences peuvent être tristes, angoissantes, mais elles sont profitables et nous affermissent dans la paix. Elles découvrent des choses inattendues et nous instruisent ainsi d'une manière salutaire.

Il y a en nous une tendance perpétuelle à nous placer sous la loi, et à chercher en nous quelque chose qui nous rassure quant à notre état devant Dieu. Mais l'évangile nous montre que Dieu nous a connus à fond et que cependant il nous a aimés. La loi a été donnée à des pécheurs nécessairement condamnés par elle; elle devait leur révéler leur nature pécheresse et leur perdition. L'homme qui avait été trente-huit ans au réservoir de Béthesda se trouvait, par l'effet même de sa maladie, hors d'état de se servir du seul remède qui pût le guérir. L'effet du christianisme, en éveillant la conscience, est de nous remettre sous le joug de la loi, quand nous n'avons pas les yeux attachés sur Christ. Le christianisme déchire le voile qui nous cachait la sainteté de Dieu, sainteté qui éclate dans la mort de Jésus et qui nous prescrit une tout autre mesure de sanctification. Cela devient souvent un écueil pour des âmes sincères et converties, que trouble le sentiment d'une responsabilité plus grande. Elles n'ont pas encore compris la grâce comme elle doit l'être, et comme le chapitre 4 des Romains la fait voir. En cherchant à s'approcher de Dieu par leur sanctification, elles affaiblissent la promesse que Dieu justifie le méchant, et cependant c'est à cause de cela que je serai dans le ciel. Le juste n'a pas besoin d'être justifié, et il ne fera pas des bonnes oeuvres pour l'être, mais parce qu'il est juste. Si je prétends ajouter quelque chose à ma justification par mes oeuvres, elle n'est donc plus une pure grâce (versets 4, 5). Les sentiments que nous éprouvons ne doivent pas être, pour nous, un motif de sécurité ajouté à notre foi; ce ne serait qu'une propre justice plus raffinée.

En justifiant le méchant, Dieu ne sanctionne pas la méchanceté. La mort de Christ glorifie davantage la justice, la sainteté et l'amour de Dieu, que ne pourrait le faire la condamnation éternelle du pécheur. Si j'avais pu me présenter parfaitement juste à la porte du ciel, Dieu aurait dû me l'ouvrir et j'y serais entré sans connaître son amour, sans connaître Dieu, car il est amour. La croix de Christ montre la justice parfaite de Dieu et son parfait amour envers moi; elle me montre Dieu pour moi; elle a mis Christ à ma place et l'a frappé du coup qui m'était dû; elle est un témoignage permanent de l'amour de Dieu à mon égard. Dieu, après avoir connu et pesé mes péchés, a donné pour moi son Fils, dont le sang était nécessaire à leur expiation. Par l'offrande de Christ, Dieu a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés.

La foi ne peut embrasser que ce qui est hors de moi; une bonne oeuvre, un bon sentiment, se reconnaissent par l'expérience et non par la foi. La foi fait disparaître, en leur communiquant des privilèges égaux, la distinction entre Juif et gentil.

Le verset 25 montre les deux principes de notre assurance: la mort de Christ et sa résurrection. Ce sont les sources de notre paix avec Dieu. La présence de Dieu même nous laisse alors en pleine paix. Cette assurance en la présence de Dieu ne peut être un fruit de la légèreté, et d'autre part, le doute ne peut provenir que de l'incrédulité à l'égard des promesses de Dieu. Notre salut ne dépend pas de ce que nous sommes à l'égard de Dieu, mais de ce que Dieu est à notre égard; il provient de l'amour parfait de Dieu qui nous en a donné la preuve dans le don de son Fils. C'est déshonorer Christ, de douter que son sang nous purifie de tout péché. Dieu se manifeste aux pécheurs perdus, non en jugement, mais en grâce.

Plus nous voyons et sentons l'amour infini et inexprimable de Dieu pour nous, plus le coeur en est attendri et humilié, car l'amour et l'orgueil sont incompatibles.

Au commencement de l'épître aux Romains, Paul montre la méchanceté de l'homme; il convainc Juif et gentil de péché; il leur montre le sang de Christ comme la réponse de Dieu à cet état. La résurrection de Christ nous montre qu'il y a quelque chose de plus élevé que toutes nos expériences; elle donne à la conscience la vue claire de notre vivification par la vie de Christ en nous. Elle nous met en état de juger l'arbre et non pas seulement les fruits: le vieil homme, le péché qui demeure en nous, et non les péchés commis. La source de la vie, Christ, est en la présence de Dieu. La vie de Christ m'est communiquée, et c'est une vérité non moins réjouissante que celle du sang de Christ. Celui-ci nous met en paix quant à la condamnation; avoir Christ lui-même, dans la présence de Dieu, me donne la vie, et je suis rendu agréable dans le bien-aimé. Il est la source de la vie, et cette vie entretient la paix.

La vie de Christ nous donne l'expérience, mais l'expérience ne peut nous autoriser à tirer aucune conséquence quant à ce que nous sommes.

Dieu nous a donné le sang de Christ et a ressuscité Christ. Toutes mes offenses ont été sur Jésus; mes péchés sont la pierre qui ferme la tombe de Christ. Dieu vient, trouve Christ sous mes péchés, le ressuscite et le place en sa présence. Christ, après avoir subi l'effet de mes péchés, ressuscite sans mes péchés et remonte en la présence de Dieu où il m'introduit, hors des effets de la colère de Dieu, de la puissance de la mort et de Satan. Christ ressuscité témoigne éternellement de notre parfaite justification. Le Saint Esprit, par la foi, nous donne part à cette justification, mais l'oeuvre qui justifie est accomplie depuis dix-huit siècles.

Le sang de Christ est la réponse de Dieu à mes péchés.

La communication de la vie de Christ ressuscité me donne l'expérience de la sainteté de Dieu et de l'état de mon coeur, source de combats, d'angoisses, et aussi de joie.

La joie et la paix proviennent non des effets de la vie de Christ en nous, mais de la connaissance de l'amour de Dieu et du don de Christ.

Méditation de J.N.D. no 9

ME 1886 page  -  Exode 28   (Darby J.N.)

 

Ce chapitre nous parle des vêtements qu'Aaron devait revêtir pour se présenter devant l'Eternel. Il était le représentant du peuple, de ces douze tribus d'Israël dont il portait les noms, un type de ce que Christ fait pour nous dans le ciel. Le Seigneur n'est pas sacrificateur selon l'ordre d'Aaron, mais il exerce, maintenant, la sacrificature selon le type présenté en Aaron.

Maintenant Christ est caché en Dieu, comme le souverain sacrificateur quand il entrait dans le lieu très-saint, le jour des expiations.

Un sacrificateur suppose des péchés, des misères, ou, comme dans l'épître aux Hébreux, des infirmités. Il est médiateur pour intercéder en faveur du peuple et le représenter devant Dieu. Je suis infirme, mais toutes mes infirmités deviennent, non pas une occasion de jugement, mais, pour Dieu, l'occasion de déployer toute sa tendresse et toutes ses compassions envers moi, par le moyen de notre sacrificateur.

Ici-bas, Jésus lave nos pieds, mais devant Dieu il nous représente dans sa perfection. Il déploie les richesses des miséricordes de Dieu envers nous ici-bas, et il nous présente à Dieu dans sa propre perfection. Le chapitre 28 de l'Exode nous montre comment le sacrificateur nous présente devant Dieu.

L'éphod était le vêtement caractéristique du souverain sacrificateur: les deux parties en étaient jointes par deux épaulières qui portaient sur deux pierres d'onyx les noms des douze tribus. La ceinture est un signe de service: «Que vos reins soient ceints». Le pectoral était fixé à l'éphod et portait aussi, sur douze pierres, le nom des douze tribus. Les vêtements étaient de fin lin retors; ils étaient comme ornés de toutes les grâces possibles, le fond représentant la pureté même.

Aaron devait porter les enfants d'Israël devant Dieu; il les portait sur ses épaules: tout le fardeau de son peuple et de son gouvernement est sur les épaules de Christ. Si les pierres n'avaient pas été sur les épaules d'Aaron, l'éphod serait tombé; il était attaché par les noms des enfants d'Israël. Si Christ est sacrificateur, nous sommes sur ses épaules, portés en mémorial devant Dieu. Il porte le fardeau et le gouvernement; il fait tout; l'efficace dépend entièrement de lui, même dans ce que nous faisons pour l'Eglise.

Aaron portait aussi sur son coeur, au pectoral du jugement, les noms de son peuple. Il n'est pas un rayon de la gloire et de l'amour de Dieu luisant sur Christ, qui ne luise aussi sur nous qui sommes portés sur son coeur. Le coeur de Christ nous présente à Dieu. Ce n'est pas seulement pour nous obtenir des grâces particulières, mais c'est nous-mêmes qu'il présente, selon l'amour qu'il y a entre lui et Dieu.

Les Urim et les Thummim, sont les lumières et les perfections. Aaron portait sur son coeur devant Dieu, selon les perfections de la présence de Dieu, le jugement des enfants d'Israël. Nos péchés ne peuvent pas dépasser Christ et s'interposer entre Dieu et lui. Il nous maintient continuellement en jugement devant Dieu, selon les lumières et les perfections de cette présence. Dieu ne cache jamais sa face. Il peut nous châtier; par notre faute, nous pouvons perdre sa communion, mais si Dieu nous cachait sa face, il la cacherait à Christ. Elle est cachée maintenant à Israël qui est sous la loi. Ce sont nos manquements qui élèvent un nuage entre nous et Dieu. C'est une conséquence de notre infirmité, mais la grâce souveraine de Dieu n'en est nullement altérée.

La «sainteté à l'Eternel» est toujours devant Dieu. Nos prières montent en sainteté à l'Eternel, parce que Christ est là. L'iniquité de nos saintes offrandes (car il y en a et tout notre service est imparfait) est présentée devant Dieu selon la sainteté divine en Christ.

Ce chapitre, en nous faisant mieux saisir l'étendue de l'amour et des grâces dont nous sommes les objets, nous remplit d'actions de grâce, et nous fait trouver en Christ des ressources toujours nouvelles, car notre connaissance de lui peut toujours s'accroître et augmenter notre joie.

Méditation de J.N.D. no 10

ME 1886 page 217  -  Luc 22: 1-38   (Darby J.N.)

 

Toutes les circonstances de la mort de Jésus résument, pour nous, ces deux grands principes: amour de Dieu, haine de l'homme. Ici, le Seigneur fait ses préparatifs de départ; mais, quoique absent maintenant, il est toujours présent, spirituellement, avec les siens, et veut que les enfants le Dieu s'appuient les uns et les autres sur lui.

Notre force vient de notre faiblesse; mais le sentiment même de notre faiblesse nous échappe facilement quand la grâce de Dieu agit, parce que nous nous attribuons quelque chose de ses effets. C'est alors que nous avons besoin d'être criblés, car la chair s'est introduite et le mal avec elle.

L'Eglise est en spectacle au monde, aux anges et aux hommes, pour leur démontrer et leur faire connaître la puissance de Dieu, la puissance du Saint Esprit dominant sur la puissance du mal — et cela même dans la faiblesse de l'homme. Mais si nous abandonnons l'appui de l'Esprit, la chair reparaît, reprend sa force, nous conduit en tentation et ne nous met pas à l'abri des effets de cette dernière. C'est ce qui arriva à Pierre: la force de la chair suffit pour le conduire en tentation, mais non pour l'en tirer. Jésus permit par là, que Pierre fût criblé et qu'il fit l'expérience de la faiblesse de la chair, afin que, par cette connaissance, il fût rendu propre à fortifier ses frères.

«Vous êtes», dit le Seigneur, «ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations» (verset 28), et cependant ils ne l'avaient souvent ni compris, ni entouré fidèlement. Le Seigneur laisse, par son départ, ses disciples à eux-mêmes, comme des brebis au milieu des loups; de là l'instruction du verset 36.

Il leur donne aussi l'exemple de son humilité profonde. Du moment où nous pensons être les bienfaiteurs de qui que ce soit (versets 25, 26), nous prenons la place de Dieu; l'homme est glorifié, aux dépens de Dieu, au milieu de ses semblables. Nous perdons notre caractère d'enfants de Dieu, quand nous perdons notre place de serviteurs. Jésus était le serviteur de tous (verset 27); plus nous serons serviteurs, plus nous lui serons semblables. L'amour nous fait serviteurs des autres à cause de leurs misères. Une mère est servante de son enfant, quoique au-dessus de lui.

Quant à la cène, le Seigneur a voulu donner, à ses disciples, un témoignage de son amour. Mais là aussi il était serviteur (versets 14, 15). Le Seigneur allait se placer dans le ciel, y devenir Nazaréen, séparé des joies de ses disciples et séparé extérieurement des pécheurs. L'amour ne peut être heureux sans que ceux qui sont aimés participent à ce qu'il a. Jésus ne peut être satisfait que lorsque l'Eglise sera réunie avec lui dans la gloire. Mais avant son départ, il nous laisse un gage d'amour. Il avait fort désiré de manger cette pâque avec eux avant de souffrir. Il s'est fait homme et serviteur, afin que nos coeurs aient un objet d'amour humain et divin en même temps. Le lien d'amour est parfait; c'est la communion la plus intime de lui avec nous, et de nous avec lui. Jésus est le premier-né entre plusieurs frères, et prend ce caractère comme objet de nos affections. Il ne commande pas l'amour, mais le produit par la manifestation de son amour pour nous. Jésus n'est pas changé; il nous place dans la même position que lui; il produit en nous le désir de communion avec lui. Prendre un repas en commun est une marque d'amour et de fraternité; la joie qui l'accompagne n'est pas à son comble, parce que maintenant le Seigneur est séparé de nous, et ne mange plus personnellement avec nous. Il nous a laissés ensemble dans l'amour. Le chrétien est séparé du monde par son amour pour Celui qui en est loin.

Comment un chrétien peut-il s'abstenir de prendre la cène? C'est s'excommunier. La cène est un gage de pardon, le mémorial de l'amour de Jésus. Christ est spirituellement présent avec les siens, mais il est aussi absent et nous l'attendons. En participant à un seul pain, nous sommes tous un seul corps, et je ne puis me retrancher, m'excommunier du corps de Christ. Dans la cène, Christ a voulu exprimer son amour, rappeler son amour; c'était un besoin de son coeur. Le signe de l'amour de Christ, ami mort pour nous, ami absent, doit nous être précieux. Il daigne être un de nous, séparé de nous pour un peu de temps, mais ayant sa joie à nous rendre heureux.

Méditation de J.N.D. no 11

ME 1886 page 234   -  Exode 15: 1-21   (Darby J.N.)

 

Le verset 13 nous montre qu'Israël, sans avoir fait encore un pas dans le désert, est conduit par la miséricorde de Dieu à la demeure de sa sainteté. Mais, du moment que le peuple a passé la mer Rouge, il chante avec joie et triomphe. Il en est de même du chrétien, aussitôt que Christ l'a tiré hors d'Egypte, c'est-à-dire du monde. Israël n'avait jamais été dans un état plus triste que celui qui précéda cette délivrance. Dieu avait fait, sans doute, beaucoup de prodiges en Egypte, mais le peuple ne chante sa délivrance qu'après le passage de la mer Rouge; type de la mort et de la résurrection de Christ. Notre sujet de frayeur, la mort et le jugement qui nous attendent, devient notre sujet de joie quand nous le considérons dans la mort de Christ et le jugement tombé sur lui. Le miel se trouve dans la gueule du lion. C'est avant de commencer sa marche dans le désert qu'Israël chante le cantique, parce que notre pèlerinage commence par la délivrance de Dieu. L'effet de la délivrance est de nous placer dans le désert.

En Egypte, Israël était esclave de Pharaon, mais il avait en abondance les biens de la terre. C'est la jouissance des choses de cette vie qui nous place sous l'esclavage de Satan, le prince de ce monde. Quand le peuple murmure dans le désert, il se souvient du poisson qu'il mangeait pour rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail… mais non pas des briques. Le salut du chrétien condamne le monde au lieu de l'accréditer, mais le jugement est de Dieu. Pourquoi prêcher l'évangile, si le monde n'est pas perdu?

Lorsque le sang de Christ a été placé sur nous, nous commençons à sortir d'Egypte, mais l'ennemi nous guette et nous attaque en chemin, comme Pharaon poursuivit Israël jusqu'à la mer Rouge. Nous nous trouvons aux prises avec Satan, et il faut que nous sentions sa force: cette expérience est nécessaire pour abattre nos coeurs, pour nous placer devant Dieu dans notre néant, mais aussi pour nous mettre en état de jouir de Dieu. Le sang sur la porte des Israélites, mettait en évidence le jugement de Dieu en leur faveur, mais pour que nous puissions jouir de Dieu, il faut que Pharaon nous poursuive jusqu'à la mer Rouge, jusqu'à la mort.

Satan est derrière nous; il nous accule et nous pousse dans la mer; il cherche à nous effrayer de la même manière. C'est alors que la force de Dieu se manifeste dans notre faiblesse; c'est alors que la vue de la mort et de la résurrection de Christ nous montre la puissance de Dieu triomphant de celle de Satan et nous affranchissant. La mer Rouge devient la sûreté d'Israël, une muraille à droite et à gauche; ainsi, la mort de Christ devient notre assurance. La mort est la puissance de Satan aussi longtemps que nous ne la voyons pas dans celle de Christ. La mort de Christ est le salaire de mon péché et me soustrait au jugement. Les croyants passent par la mort de Christ et ont part à sa résurrection: nous sommes ressuscités avec lui. Où est Satan, où Pharaon? Dans la mer Rouge. Du moment où nous avons compris la force et la puissance de Dieu qui nous placent hors d'Egypte, quoique dans le désert, nous n'avons plus rien à redouter de Pharaon. Il ne reste à Satan que la puissance de la mort. Il a déjà fait tout son possible contre nous; il n'a pu toucher le peuple de Dieu, sans toucher d'abord le chef de notre salut. Rien n'est plus effrayant que d'entendre le Fils de Dieu dire à Dieu: «Pourquoi m'as-tu abandonné?» Le jugement dernier et tout le reste n'ont rien d'aussi terrible. Mais la mort n'a pu retenir Christ: du moment qu'il sort du tombeau, la puissance de Satan est détruite et Christ emmène la captivité captive. La mort et le jugement de Christ font tomber Satan dans la fosse qu'il a creusée, tandis que nous sommes amenés auprès de Celui qui nous a aimés.

Etre dans le désert est une preuve de la délivrance. Dieu nous conduit dans le désert, afin que nous n'y trouvions que lui-même; il n'y a, sans lui, ni force, ni nourriture, ni breuvage, ni sentier. L'intelligence humaine ne peut s'appuyer sur Dieu; la foi seule le peut, parce qu'elle n'a rien. Ou Dieu, ou le désert; ni l'Egypte, ni Canaan. Quand nous cessons de voir Dieu, le désert est devant nos yeux; nous sommes hors d'Egypte, pas encore dans le ciel.

Tout ce qui était contre nous est vaincu dans la mort et la résurrection de Christ; dans le désert, il n'y a que Dieu qui nous donne ce qui est nécessaire pour le voyage et non pour le repos (Deutéronome 8: 2-5). Dieu, dans sa force, nous conduit à la demeure de sa sainteté. C'est le moment de chanter le cantique de délivrance. Nous sommes déjà dans la demeure de sa sainteté, mais non encore introduits dans la gloire (verset 17).

Méditation de J.N.D. no 12

ME 1886 page 316  -  Lévitique 1   (Darby J.N.)

 

Hébreux 10 nous rappelle les quatre espèces de sacrifices dont parle le Lévitique. Ils sont tous des types de Christ, montrant les desseins de Dieu en lui, et Dieu nous l'a présenté ainsi de près, afin que nous puissions contempler sa gloire infinie.

C'est du tabernacle d'assignation (verset 1), que toutes ces choses ont été communiquées à Moïse. Le tabernacle représentait les choses célestes; on y trouvait le parvis, le lieu saint et le lieu très-saint, ce dernier fermé par un voile, au delà duquel Moïse seul entrait, et Aaron une fois l'an. Dans le lieu très-saint se trouvait l'arche, le trône de Dieu. Dans le lieu saint étaient le chandelier (lumière, sainteté) et la table avec les pains de proposition; dans le parvis, l'autel d'airain des holocaustes et la cuve avec l'eau de purification. Le peuple entrait dans le parvis; les sacrificateurs, types des enfants de Dieu, entraient dans le lieu saint; le souverain sacrificateur, seul, entrait une fois l'an dans le lieu très-saint. Le tabernacle d'assignation, vu comme un tout, était le lieu où Dieu assignait son peuple en sa présence (Exode 29: 42, 43). Pour nous, c'est en Christ que nous pouvons nous approcher de Dieu.

Comme moyen de s'approcher de Dieu, les sacrifices sont de deux sortes: l'holocauste, et le sacrifice pour le péché. Christ a été la réalisation de l'un et de l'autre.

On peut contempler Jésus dans la gloire, dans le ciel, — vu dans le détail de sa bonté, de son amour, de ce qu'il a souffert ici-bas comme ayant pris part à toutes nos afflictions. Plus nous le considérons de cette seconde manière, plus nous trouvons en lui l'objet de notre joie et de notre affection. Il devient pour nous un ami intime et bien connu. Son sacrifice résume tout.

Les sacrifices nous montrent la mort de Christ. Celle-ci a deux caractères: 1° Jésus s'est présenté de plein gré pour nous. 2° Il a été fait péché pour nous. — Nous voyons dans l'holocauste Christ s'offrant volontairement; dans le sacrifice pour le péché, Christ fait péché pour nous. Ces deux caractères sont importants; le premier nous montre l'amour infini de Christ. Dans le détail des sacrifices, l'holocauste se présente le premier; dans l'application de ces sacrifices à l'homme, c'est, au contraire, l'offrande pour le péché qui occupe la première place.

L'holocauste est une odeur agréable (verset 9) cela n'est jamais dit du sacrifice pour le péché, où la victime était brûlée hors du camp, type de Christ offert à notre place et rejeté, parce qu'il est fait péché pour nous; c'est pourquoi il s'écrie: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» Jésus s'est offert complètement, c'est pourquoi le Père l'aime; il a eu la volonté parfaite de souffrir: «Me voici pour faire, ô Dieu, ta volonté». Du moment qu'il entre dans cette carrière, c'est avec une obéissance parfaite; on peut voir la perfection de Christ à cet égard au jardin de Gethsémané. Mais nous sommes les objets de tout ce que Christ a fait comme homme obéissant. Ce dévouement est nécessairement agréable à Dieu. Il le fallait pour ôter la méchante volonté de l'homme. Tout le mal consiste en notre volonté qui est contraire à celle de Dieu. Christ, lui, n'a point d'autre volonté que celle du Père; il s'est dévoué, tout entier, à la gloire de Dieu; en ce sens, Dieu a pu se reposer en Christ; son dévouement était une agréable odeur à l'Eternel. Christ renonçait à lui-même pour obéir en toutes choses. Lorsqu'il est tenté par Satan, le Seigneur refuse tout, parce qu'il n'avait aucun ordre, aucun commandement du Père de faire ce que Satan voulait. Il a fait cela, non comme Dieu, mais comme homme, sans quoi ce ne serait pas un exemple pour nous de la manière dont nous devons repousser les tentations, par la Parole et par l'entière obéissance à Dieu.

L'offrande devait être sans défaut (verset 3). Christ a été sans tache, même quant à la chair; tandis que nous sommes conçus dans le péché; Christ, même selon la chair, a été conçu du Saint Esprit.

Christ ne donne pas pour nous ses oeuvres seulement, mais aussi sa vie. La mort de Christ est le jugement de Dieu; la tentation de Christ a montré que Satan n'avait rien en lui. Nos tentations sont une épreuve de ce qu'il y a en nous, et servent à le manifester; elles exercent un effet sur nous à cause de la convoitise. En Adam, la tentation a trouvé de la faiblesse et non du péché; il a succombé devant un être plus fort et plus rusé que lui. Dans l'épreuve, Christ se repose sur son Père. La tentation devait éprouver sa sainteté, non aux yeux de Satan, mais à ceux de Dieu: l'effet de cette épreuve a été une bonne odeur à l'Eternel.; elle a manifesté la sainteté de Christ; elle a été le moyen de mettre au jour toute sa perfection. Hébreux 5: 7, montre que Jésus a craint; il a été angoissé et a sué des grumeaux de sang, mais il s'est soumis entièrement. Les hommes, les anges même ne peuvent sonder une telle chose jusqu'au fond.

Jésus qui était la sainteté même, a pu, d'autant mieux, éprouver l'horreur d'être fait péché. L'amour du Père lui faisait sentir d'autant plus la colère qui tombe sur le péché. Il s'est humilié, afin que Dieu fût exalté, glorifié en lui. Il s'est soumis au jugement de toute la sainteté et de toute la puissance de l'Eternel.

Tout cela a été manifesté dans l'homme, dans le Fils de l'homme. L'oeil de Dieu ne pouvait se reposer sur aucun des fils des hommes, ni sur Abraham qui avait menti, ni sur Moïse qui avait péché. Mais en Jésus, Satan ne trouve rien; l'oeil de Dieu se repose sur lui. Tout ce que Dieu demande à l'homme, il le trouve en Jésus. C'est dans l'homme, c'est en Christ, que les anges voient l'amour, la sainteté, la justice de Dieu. Si Dieu veut se satisfaire à lui-même, il faut qu'il contemple l'homme en Jésus. Le plus petit des enfants de Dieu est présenté dans tout ce que Christ est, dans toute la bonne odeur de Christ devant Dieu. Après le déluge, Dieu flaire le sacrifice de Noé comme une odeur agréable. L'Eternel dit en son coeur: «Je ne maudirai plus». C'était un type de l'effet du sacrifice de Christ. Christ nous représente et glorifie parfaitement Dieu.

Il est difficile de se dévouer à la colère quand tout est contre nous, et c'est ce que Christ a fait. Christ a été en butte à la haine de l'homme, à la colère de Dieu et à la puissance de Satan. Quand nous le voyons dans ses souffrances, nos coeurs se lient à lui.

Nous sommes présentés à Dieu selon la bonne odeur du sacrifice de Christ. Ma présence devant Dieu est un témoignage de plus de l'efficace de ce sacrifice.

Méditation de J.N.D. no 13

ME 1886 page 335   -   Apocalypse 21: 9 – 22: 5   (Darby J.N.)

 

Considérons d'abord le caractère de la joie dans la cité de Dieu. La joie peut contribuer à nous sanctifier, si nous la considérons dans sa source, sans cela elle peut nous faire du mal et nous éloigner de Dieu. Il y a des tentations que Satan choisit de préférence pour ceux qui sont spirituels. C'est par les promesses faites au Messie, mais en les tronquant, que Satan tente Jésus. Aussi longtemps que Paul était dans le troisième ciel, il ne s'enorgueillissait pas, mais il est en danger de le faire quand il se retrouve sur la terre, et pense à ses révélations. Les enfants de Dieu ont leur vie cachée avec Christ en Dieu; elle doit sans cesse découler de cette source.

Les symboles employés dans les descriptions du genre de celle que nous venons de lire, sont d'autant plus obscurs qu'on les adapte généralement à ses propres idées, au lieu de recevoir les idées du Saint Esprit. Là, l'Eglise est présentée en gloire; cette gloire nous appartient maintenant par l'espérance et plus tard en réalité, mais la première chose qui nous est présentée, c'est la gloire de Dieu (verset 10). Dieu a communiqué sa gloire à l'homme dans la personne de Christ.

C'est notre portion actuelle d'avoir l'amour de Dieu répandu dans nos coeurs, et de nous glorifier dans l'espérance de la gloire de Dieu. Nous aimons, selon le principe et la nature de l'amour de Dieu, non pas selon le degré de cet amour. Dieu, nous ayant communiqué sa nature, nous a aussi donné son Esprit pour en jouir.

Les chrétiens n'appartiennent nullement à ce monde; leur vie est cachée avec Christ en Dieu; ils doivent donc vivre d'une vie céleste. La joie de Dieu est de nous faire part de tout ce qu'il a; il donne actuellement la gloire à ses enfants par l'union vitale de l'homme en Christ avec Dieu.

Tout ce que Dieu a développé dans les dispensations passées se retrouve dans la gloire: douze anges, douze tribus, douze apôtres, douze fois douze, mesure de la muraille.

Ses fondements (verset 19) sont ornés de toute pierre précieuse. Le souverain sacrificateur portait aussi devant Dieu, sur des pierres précieuses, le nom des douze tribus. Cette relation avec Dieu est le fondement de la muraille de la cité; c'est par la personne de Jésus que nous sommes ainsi présentés à Dieu.

Les douze portes (verset 21) étaient douze perles. Ces dernières sont le symbole de la beauté et de la perfection morale, comme dans la parabole de l'homme qui cherche de belles perles. Cette perfection est la porte de la cité.

(Versets 18, 21). L'or pur représente la justice divine. Le verre transparent (verset 21) est la même chose que l'eau pure dont Jésus lave ses disciples, seulement dans l'Apocalypse cette eau pure devient stable, et cette pureté est comme un terrain solide où nous marchons, tandis qu'ici-bas nous marchons sur une terre souillée de péchés, où Christ sacrificateur nous lave les pieds. Dans la cité, nous marchons sur la sainteté, dans la sainteté parfaite; nos démarches y seront sans souillure.

(Verset 22). La joie immédiate de la présence de Dieu et de l'Agneau remplit les âmes, et il n'y a plus de temple, car notre culte s'adressera immédiatement à Dieu.

(Verset 23). Nous aurons la jouissance de la lumière même; elle ne sera ni partielle, ni temporaire, comme aujourd'hui.

 (Verset 27). Il n'entrera dans la ville aucune chose souillée; elle sera, au dedans, la gardienne des principes de la sainteté de Dieu même, et au dehors l'expression parfaite de l'amour de Dieu pour les pécheurs. Au dedans rien de souillé, mais l'amour peut atteindre au dehors toutes les souillures. «Les feuilles de l'arbre sont pour la guérison des nations», et le fleuve d'eau vive coulera de la nouvelle Jérusalem au milieu de la sécheresse des gentils (chapitre 22: 1, 2).

Les chrétiens doivent déjà revêtir ces caractères. Nous sommes sur le pectoral de Christ; nous devons faire briller au dehors la grâce de Christ, de la plénitude duquel nous avons tous reçu et grâce sur grâce. Nous avons à présenter au monde ce caractère, et dans ce but, veiller à ce que la chair n'obscurcisse pas cette grâce, et marcher selon la justice et la sainteté de Dieu.

Nous pouvons entrer en confiance en la présence de Dieu par l'Agneau, car cette présence nous est dévoilée par l'amour qui a déchiré le voile en frappant le Seigneur Jésus.

Que ces choses soient vraies de nous. Impossible de présenter au dehors la grâce au monde, sans la sainteté au dedans. La chair ne peut présenter la grâce de Dieu, car elle contriste le Saint Esprit. La fidélité journalière, en cherchant la présence de Dieu, nous met en état de résister aux tentations et de marcher dans ce monde en nous tenant à part du péché.

Méditation de J.N.D. no 14

ME 1886 page 355  -  Hébreux 4   (Darby J.N.)

 

Cette vie n'offre point de repos; Christ nous y promet des afflictions, des souffrances, des persécutions, et non le repos. Quand, après le travail, on attend, dans ce monde, la bénédiction et la paix, on trouve la dévastation et la guerre. Le Saint Esprit que le chrétien possède, au lieu de nous donner du repos en ce monde, produit en nous l'activité. Christ n'a pas connu le repos ici-bas; ses apôtres ont été éprouvés par toute sorte de souffrances; pouvons-nous attendre mieux? Dieu nous donne un repos hors de ce monde plein de péché et de la servitude de la corruption, et Jésus est allé nous préparer un lieu de repos pour nous y recevoir. Délivrés d'Egypte, les Israélites n'avaient pas été introduits dans le repos, mais dans le désert et dans la lutte avec l'ennemi.

Il est pénible de trouver, sans cesse, la guerre autour de nous, et cela devait surtout être sensible aux Hébreux, accoutumés à espérer un Messie terrestre, et peu habitués à la pensée d'un Christ caché en Dieu. Ils ne trouvaient ici-bas rien de ce qu'ils attendaient, du moment où ils devenaient chrétiens, car le chrétien quitte le monde sans être encore en possession du ciel.

L'effet de la rédemption est de nous placer dans le désert; là nous trouvons l'épreuve de notre chair et l'épreuve de notre coeur. Nous subissons la première comme hommes par la souffrance. Notre coeur est éprouvé pour nous montrer que nous n'avons rien ici-bas. Nous n'avons à y attendre que le désert, et c'est la seule chose dont nous soyons toujours assurés. Si nous y attendons autre chose, il nous arrivera ou de vouloir nous y établir, ou d'y trouver la fatigue et la lassitude. Dans le désert, nous ne pouvons compter que sur Dieu.

Le repos qui nous est promis est celui de Dieu. Dieu n'est pas encore entré dans son repos quant à ses créatures; il s'est reposé après la création parce que tout était bon, mais le péché a tout gâté, et le repos de Dieu quant à sa créature a été interrompu. Le Seigneur dit «Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi je travaille».

Dans la résurrection, Christ s'est reposé de son oeuvre de rédemption; il est maintenant assis à la droite de Dieu et, quant à notre rédemption, n'a plus rien à faire; mais c'est seulement lorsque Dieu aura rassemblé tout son peuple, que nous entrerons dans le repos.

Deutéronome 8: 2-6, nous montre que Dieu nous a fait entrer dans le désert pour nous humilier et pour nous mettre entièrement sous sa dépendance. Moïse, parlant d'Israël, constate ce fait humiliant qu'il s'est constamment rebellé; mais Dieu arrive à ses fins; il dit, par la bouche de Balaam, qu'il n'a point vu d'iniquité en Jacob. Après quarante ans, leurs vêtements n'étaient pas usés, ni leurs pieds foulés. Peut-être, l'effet journalier de l'amour de Dieu était-il peu senti, mais au bout du voyage, le bien qu'il avait fait à son peuple était admirable. Il leur avait donné la manne, l'eau, la nuée pour leur montrer le chemin. Le désert nous fait mieux sentir nos misères. Le désert est pénible à chacun de nous, selon notre caractère, en nous dépouillant de l'objet de nos désirs quant au repos, à l'ambition, etc. Le désert nous montre Dieu s'occupant de tous les détails de notre vie, c'est la chair seule qui nous empêche d'y jouir de la présence directe de Dieu.

La parole de Dieu et la sacrificature de Christ (versets 12-16) nous sont données pour nous soutenir durant le voyage du désert. La Parole est le premier instrument dont Dieu se sert pour nous y faire du bien; elle nous donne la connaissance de Dieu et celle de nous-mêmes. L'homme naturel ne comprend pas les choses spirituelles; Dieu emploie ce qu'il trouve dans nos coeurs pour se faire connaître et pour nous révéler ce que nous sommes — pour pénétrer en nous et y répandre sa lumière qui manifeste nos misères et nos ténèbres. Les affections naturelles deviennent mauvaises quand elles ne tendent pas à Dieu; elles sont de l'âme et non de l'Esprit: la Parole atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'Esprit. Le nouvel homme n'a rien ici-bas comme objet; Dieu est son objet unique. Le chrétien juge tout ce qui, dans son coeur, ne se passe pas selon Dieu, et le même Esprit qui le porte à se juger, lui fait comprendre qu'il n'aura pas à subir le jugement de Dieu. La patience, le support, la tendresse de Dieu ne peuvent s'apprendre dans le ciel; c'est uniquement dans le désert que nous pouvons connaître Dieu sous ces divers aspects. Dieu laboure nos coeurs pour y semer le blé de son amour. Il est un ami dont nous avons fait la connaissance dans nos misères et dans nos afflictions et que nous retrouverons dans le ciel avec une joie d'autant plus vive.

Au verset 14, nous avons un souverain sacrificateur compatissant qui a fait l'expérience de tous nos besoins et qui plaide notre cause auprès de Dieu. Il a été notre compagnon de voyage dans le désert, c'est pourquoi nous pouvons aller au trône de la grâce qui n'est plus un trône de jugement. Le Saint Esprit est dans nos coeurs pour les juger, et le Père nous châtie encore, mais ne nous jugera plus.

Laissons les afflictions et la parole de Dieu avoir tout leur effet sur nos coeurs, afin que la patience ait son oeuvre parfaite. Ne leur préférons pas la consolation. Si Dieu nous sonde, c'est pour nous mettre en état de mieux jouir de son amour. La sagesse, pour l'homme, est de se soumettre avec confiance, non pas avec orgueil ou insensibilité.

Méditation de J.N.D. no 15

ME 1886 page 396 -  Lévitique 2  (Darby J.N.)

 

En Christ se trouve l'accomplissement de toutes les cérémonies de la loi. Les Juifs devaient sonder les Ecritures, parce qu'elles rendaient témoignage de Lui; en effet, elles contiennent l'histoire, du second Adam aussi bien que celle du premier.

L'histoire de Christ est la clef de l'Ancien Testament qui montre, par des types, tout ce qu'Il a été et ce qu'il sera.

Les holocaustes, les sacrifices d'agréable odeur et les offrandes pour le péché, différent beaucoup les uns des autres. Les dernières ne sont jamais de bonne odeur à l'Eternel; elles étaient brûlées hors du camp.

Notre chapitre parle des offrandes faites par feu, en agréable odeur à l'Eternel. On n'y trouvait pas de sang c'était une offrande de gâteau. Ce sacrifice correspond à Christ vu dans son humanité. Abel offrit des victimes et reconnut, la nécessité d'un sang expiatoire; Caïn, venant avec les fruits du sol, méconnaît cette nécessité; il veut se présenter à Dieu avec ses propres forces, comme s'il n'eût pas été chassé du paradis; il apporte à Dieu le travail de ses mains, fruit de la malédiction, puisque le sol était maudit et que le travail était un châtiment. Aussi la foi aux promesses manquait-elle au sacrifice de Caïn, et Dieu n'eut pas égard a son offrande.

Christ était pur et peut se présenter dans son humanité comme offrande d'agréable odeur. L'holocauste, c'est Jésus se donnant de plein gré, pour nous; l'offrande du gâteau c'est l'humanité de Christ, dans sa sainteté parfaite et dans sa bonne odeur. Le regard de Dieu ne pouvait découvrir aucun homme sur qui il pût se reposer; Christ était le seul homme en qui l'oeil de Dieu ne trouvât rien qui fût souillé, car il était parfait dans son humanité ici-bas. Le gâteau représente tout ce que Jésus était dans sa perfection comme homme: tout en lui était pur et dévoué à Dieu.

Les gâteaux ne devaient avoir ni levain, ni miel. Le levain est l'image du péché, le miel représente les affections naturelles. Le miel est doux et agréable, mais il ne peut entrer dans un sacrifice fait par feu. Les affections naturelles sont gâtées par le péché et la corruption de la volonté; elles sont des liens qui nous retiennent à la terre; il faut les briser quelquefois pour le Seigneur; elles appartiennent à l'homme naturel, et ne peuvent subir l'épreuve du jugement de Dieu, sans que leur origine devienne manifeste. Ainsi, elles ne peuvent être d'agréable odeur à l'Eternel.

Les choses qui contiennent du levain et du miel (verset 12) peuvent être offertes comme prémices. Le jour de la Pentecôte (jour où l'Eglise fut formée), il fallait mettre du levain dans le gâteau, mais il ne pouvait fumer en agréable odeur. Quand l'Eglise est présentée à Dieu comme prémices, elle contient du levain, et il faut, en outre, un sacrifice pour le péché (Lévitique 23: 17-19). Il y avait aussi du pain levé avec les gâteaux du sacrifice de prospérité (chapitre 7: 13). Mais si ce qui figure l'Eglise contient du levain, ce qui figure Christ ne doit point en contenir: son corps avait été formé par le Saint Esprit; tout en lui, corps et âme, était pur.

Le gâteau (verset 4) était de fine farine, pétri d'huile et oint d'huile: pétri, c'est-à-dire pénétré dans toutes ses parties. Jésus, né du Saint Esprit, était parfait et saint dans sa nature humaine, mais on peut aussi dire du nouvel homme en nous, qu'il est pétri d'huile; ses désirs, ses facultés, ses mouvements, sont saints. Mais le gâteau était aussi oint d'huile. A son baptême, le Seigneur a vu l'Esprit de Dieu descendre sur lui; il a été oint du Saint Esprit avant de commencer son ministère. Dès ce moment, il s'élève au-dessus de ses relations avec ses parents selon la chair, et dit à Marie: «Qu'y a-t-il entre moi et toi, femme?» La sainteté en lui n'était pas différente de ce qu'elle était auparavant, mais c'en était une autre manifestation. Christ est humble, doux, se soumet à ses parents, jusqu'au moment de son onction par le Saint Esprit, et cependant, même dans sa soumission, il a la conscience d'être le Fils de Dieu.

Chez nous, la chair se mêle à notre activité, même si celle-ci est selon Dieu; jamais chez le Seigneur: il n'a jamais rien fait qui ne fût la volonté de Dieu dont, pour agir, il attendait la manifestation. C'est là sa perfection. Quand Dieu veut, Jésus agit; quand la volonté de Dieu ne se manifeste pas, il attend. Notre activité, dans le bien, est mélangée d'erreur et d'ignorance, quand notre coeur ne s'attend pas complètement à Dieu. C'est seulement quand nous sommes sûrs d'obéir à Dieu que nous sommes forts. Nous résisterions au monde entier avec ce sentiment, que nous ne pouvons pas faire autrement sans déplaire à Dieu. Combien ne mêlons-nous pas notre volonté à celle de Dieu! Nous avons de la complaisance pour nous-mêmes: être content de soi-même est le caractère de la chair. C'est l'onction du Saint Esprit qui nous donne la connaissance, la joie et la force.

Il y avait de l'encens (verset 2) sur le gâteau; le parfum du nom de Christ. Ce nom a quelque chose d'extraordinaire, de précieux, qui touche le coeur d'un enfant de Dieu; il est comme un charme sur ceux qui ont le Saint Esprit. Jésus est toute la perfection de Dieu déployée dans l'humanité; perfection venue de Dieu, retournant à Dieu. Tout cet encens fumait sur l'autel, en agréable odeur.

Combien souvent, ayant en nous des pensées qui viennent de Dieu, nous les laissons retomber sur nous-mêmes, au lieu de nous élever en haut! En Jésus, tout remonte à Dieu. Dieu a toujours devant lui cette bonne odeur du parfum de Christ.

Aaron et ses fils mangeaient du gâteau, ce qui figure la communion avec Dieu. Une partie du gâteau était brûlée, le reste était mangé par Aaron et ses fils qui figurent l'Eglise. Cette dernière se nourrit du pain descendu du ciel. Il faut que nos coeurs soient nourris de tout ce que Christ est comme homme, pour que nous partagions ses affections et soyons transformés à son image. Le Seigneur nous deviendra ainsi de plus en plus agréable. C'est là la sainteté.

Quand je prends plaisir en Jésus, je suis en communion avec Dieu; c'est Dieu en moi; c'est la joie et la nourriture du chrétien; c'est ce qui le sanctifie.

Méditation de J.N.D. no 16

ME 1886 page 438  -  Hébreux 7   (Darby J.N.)

 

Depuis que le péché est entré dans le monde, il a fallu un Médiateur entre l'homme et Dieu, car il n'y avait plus, pour un pécheur, de possibilité de s'entretenir avec Dieu. Sous la loi, la sacrificature d'Aaron lui donnait cette fonction. La sacrificature étant changée, l'économie l'est par là même. Sous la loi, la sacrificature correspondait aux nécessités de la loi. Il existait, avant la loi, une sacrificature d'un ordre entièrement supérieur, celle de Melchisédec, sacrificature qui n'était pas d'intercession, mais de bénédiction et de louange. Cette épître nous montre que Christ est sacrificateur, non selon l'ordre d'Aaron, mais selon celui de Melchisédec. L'économie actuelle est fondée sur l'expiation qui est un fait accompli, mais elle ne donne pas encore le plein accomplissement des choses. Le Saint Esprit y tient lieu de gages et d'arrhes des choses futures. Christ est un sacrificateur impérissable; il est entré une fois pour toutes dans le ciel. Il réunit l'intercession à la bénédiction. Si le chrétien regarde en haut, il se voit présenté à Dieu par Christ; s'il regarde à lui-même il a besoin de quelqu'un pour lui auprès de Dieu.

Melchisédec bénit Abraham quand il a vaincu tous ses ennemis, et bénit Dieu de la part d'Abraham. Christ n'est pas actuellement «roi de justice» pour ce qui concerne l'exercice de la justice sur la terre; ce n'est pas actuellement qu'il juge; c'est dans l'économie future qu'il le fera. Alors aussi il sera «roi de paix», roi et sacrificateur sur son trône, tandis qu'il est maintenant assis sur le trône de son Père. Alors la terre sera bénie, les Juifs et les nations aussi. Nous sommes placés, en esprit, sous la sacrificature de Christ, selon l'ordre de Melchisédec, mais la terre n'a point encore en lui son roi de justice et de paix, son sacrificateur de bénédiction et de louange. Melchisédec n'était pas sacrificateur par descendance, par son origine et sa généalogie qui sont inconnues. Comme lui, Christ est sacrificateur selon la puissance d'une vie impérissable. S'il était sur la terre, le Seigneur ne serait pas sacrificateur, car il y a, pour le peuple terrestre de Dieu, la sacrificature selon l'ordre d'Aaron. Toutefois, dans l'économie actuelle, Christ est aussi sacrificateur d'intercession, selon le type d'Aaron. Dans l'économie future, il le sera uniquement selon l'ordre de Melchisédec. Lévitique 9: 22, montre qu'Aaron avait aussi envers le peuple une sacrificature de bénédiction. Il bénissait à côté du sacrifice qu'il avait offert. Aaron bénit le peuple depuis l'autel, par l'efficace du sacrifice. Au verset 23, Moïse et Aaron sortirent du tabernacle, comme Jésus sortira du ciel, et ils bénirent le peuple, puis (verset 24) tout le peuple vit la gloire de l'Eternel et ils poussèrent des cris de joie et tombèrent sur leurs faces.

Avant la construction du temple, les chérubins du tabernacle avaient la face tournée vers le propitiatoire qui était sur l'arche de l'alliance; dans le temple, il n'en était plus de même. Ils regardaient non vers l'arche qui était là, mais vers le dehors. Le règne de Salomon était le type du règne de Christ en justice et en paix, et la justice régnant et étant établie, ces signes de la puissance judiciaire de Dieu peuvent regarder au dehors en bénédiction. Pendant le temps où il n'y avait que l'alliance, leurs regards étaient tournés vers elle, mais lorsque Dieu a établi son trône en justice, il peut se tourner vers le monde et bénir selon cette justice.