La maison du Père - Jean 14

ME 1886 page 309

 

Dans cette partie de l'évangile de Jean, le Seigneur conduit ses disciples en dehors de la terre, pour associer leurs esprits avec lui-même dans le ciel. Cette suite de pensées commence au chapitre 13. Aux chapitres 8 et 9, nous le voyons rejeté; au chapitre 10, il déclare qu'il veut avoir ses brebis en dépit de tout; le chapitre 11 rend témoignage à ce qu'il était sur la terre comme Fils de Dieu; le chapitre 12 montre le Fils de David entrant dans Sion, monté sur le poulain d'une ânesse, et le Fils de l'homme quand les gens viennent à lui; mais alors il dit: «Je dois mourir». Il ne peut tout dire à ses disciples étant sur la terre, bien que les aimant jusqu'à la fin. Ensuite, il lave leurs pieds, et dit à Pierre: «Si je ne te lave, tu n'as pas de part avec moi». La possibilité, pour lui, d'avoir part avec l'homme ici-bas, était passée, — le monde l'avait rejeté; et maintenant, au lieu de bénir ses disciples, ici, il prenait leurs coeurs en haut. La pensée qui se déroule à travers le reste de l'évangile jusqu'au dernier chapitre, est, non pas ici, mais là, et il vous faut ici prendre votre croix.

Au chapitre 14, le Seigneur nous donne notre part sur cette base qu'il nous prend en haut. Ils ne pouvaient l'avoir avec eux, mais il dit: «Que votre coeur ne soit pas troublé» de ce que je m'en vais. Ce n'est pas en voyant Dieu corporellement, que vous jouissez de sa consolation; il en est de même avec moi. «Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi». Il va préparer une place; c'est là le grand fait. «Je m'en vais», je vais vers mon Père. Vous que j'ai rachetés, je vous ai amenés à la même relation que celle où je suis: il est votre Père comme il est le mien, et votre Dieu tout comme le mien. Je ne dois pas être seul là-haut. «Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures,… je vais vous préparer une place». La place qu'il allait préparer — et c'est ce qu'il met devant leurs coeurs — avait ce caractère distinctif, que là les enfants étaient à la maison. Il les avait introduits dans la relation d'enfants auprès de Dieu le Père, et, par conséquent, quand le temps serait venu, ils entreraient dans la maison du Père. La pensée et le dessein de Dieu était de nous avoir dans sa maison avec Christ et semblable à lui, son Fils bien-aimé. «Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi», dans la maison du Père, «afin que là où moi, je suis, vous y soyez aussi». Là où est le Fils, dans la joie, la béatitude, le repos et la gloire de la maison du Père, là nous devons être aussi. C'est son dessein, ce qu'il nous apporte. Ensuite, il ajoute cette précieuse parole, qu'il reviendra lui-même pour les prendre. Il s'intéresse à eux, c'est un intérêt qui ne varie pas, qui demeure. Il ne se contente pas d'envoyer chercher les siens; il veut venir lui-même. Quelle bénédiction merveilleuse! Ce serait un honneur s'il nous envoyait chercher, comme des rachetés qui sont tout pour lui. Je puis envoyer à la rencontre d'une personne que j'estime, mais si j'en fais grand cas, je vais moi-même.

Le Seigneur continue, en nous disant comment nous connaissons tout cela maintenant, afin que nos âmes vivent dans ces choses durant son absence. La mort de ce précieux Sauveur — la rédemption — nous donne un droit à être dans une place non moindre que la maison du Père, semblables à lui, Jésus, et avec lui. Mais si sa mort a accompli cela pour nous, elle était une rupture totale avec le monde. «Le monde ne me verra plus»; Il va dans la maison du Père, et le monde et le Père sont dans une opposition directe. «L'amitié du monde est inimitié contre Dieu». Ils n'ont vu en lui aucune beauté qui fit qu'ils le désirassent. Et quand le monde l'eut rejeté, il est allé s'asseoir à la droite du Père. Celui que le Père a accepté était le Rejeté du monde. L'homme pouvait espérer faire beaucoup par lui-même; Dieu, afin de l'éprouver, l'avait placé, de toutes manières, sous sa responsabilité. A la fin, il avait dit: «J'ai un Fils ils auront du respect pour lui» mais ils dirent: «Venez, tuons-le». Le Seigneur dit: «Maintenant est le jugement de ce monde». Totalement rejeté de ce monde, l'homme obéissant, accepté par le Père, est assis à sa droite, et il prend ses rachetés afin qu'ils soient là avec lui. Nous avons la place de fils; nous aurons la gloire; nous serons conformes à l'image de son Fils, premier-né entre plusieurs frères. En même temps que son oeuvre sur la croix ôte nos péchés, elle nous donne une place avec lui, semblables à lui, dans la gloire.

Après avoir établi cela dans les trois premiers versets, nous apprenons comment nous pouvons le réaliser, maintenant, dans nos âmes. Il y a deux parties: en premier, lieu, l'objet placé devant nous, et ensuite, la puissance qui est en nous. D'abord, le Seigneur nous parle du lieu où il va nous prendre — c'est la maison du Père. Et qu'est-ce qui rend précieuse la maison du Père pour l'enfant, s'il a de vraies affections? C'est que le Père est là. Christ y est aussi. Si faiblement que nous en jouissions maintenant, quand nous parlons d'aller au ciel, c'est aller au Père. Le Seigneur dit: «Nul ne vient au Père que par moi». Il allait au Père; il nous y conduit maintenant en esprit, et ensuite, nous y introduira effectivement en gloire. Ses disciples disent: «Montre-nous le Père». Personne n'a jamais vu Dieu; mais il y a cette relation bénie du Père avec le Fils, et avec nous comme nous mettant dans la même place que lui. Il nous amène au Père. Ainsi il dit: «Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin». Thomas pensait à un lieu, et dit: «Nous ne savons pas où tu vas, et comment pouvons-nous en savoir le chemin?» Le Seigneur dit: «Je suis le chemin, et la vérité, et la vie;» et alors vient le point important: «Nul ne vient au Père que par moi». Si je connais le Père, je sais où Jésus est allé et où je vais moi-même. Quand Philippe dit: «Montre-nous le Père», le Seigneur répond: Pendant ce long temps, vous avez eu avec vous le Père révélé dans le Fils: «Celui qui m'a vu a vu le Père». Nous avons ici cette précieuse vérité, que, quand le Seigneur nous dit qu'il va nous amener à la maison du Père, nous savons quelle est la béatitude de cette maison, nous savons quel en est le centre. Nous connaissons le Père, parce qu'il est parfaitement révélé dans le Fils. En venant à Christ, j'ai trouvé le chemin. Je puis ne voir que «comme au travers d'un verre obscurément», mais quant à l'objet, j'ai le Père lui-même, révélé en Christ, de sorte qu'en croyant en la personne du Seigneur Jésus Christ, je connais la bénédiction à laquelle je suis appelé — la place de Christ comme Fils, lui qui est la source et le centre de l'éternelle béatitude, du tendre amour, et de la faveur de Dieu. Ce n'est pas une simple théorie de Dieu et d'un lieu saint, mais je me trouve dans une relation parfaite, l'Esprit d'adoption criant: Abba, dans mon coeur; et j'ai la conscience de l'amour qui m'a introduit dans la faveur de Dieu où je me trouve. Si je dis: Comment moi, pauvre ver de terre que je suis, puis-je savoir que j'ai vu le Père? — Avez-vous vu Christ, non des yeux de la chair, mais par la foi? «Celui qui m'a vu, a vu le Père».

La source de toute notre bénédiction est en Christ, nous l'aurons effectivement quand il viendra, mais l'âme vit en elle maintenant, pour autant qu'elle est dans une disposition d'esprit céleste; elle en jouit pleinement en esprit, regardant en avant avec une joyeuse et bienheureuse espérance d'être bientôt là. Pour cela, je dois avoir saisi l'oeuvre aussi bien que la personne du Seigneur Jésus Christ. Il est mon titre de possession. Je sais que, dans sa mort, mes péchés sont parfaitement ôtés, et ce qu'il a accompli pour glorifier Dieu est si parfait, qu'il a pris sa place comme homme, à la droite de Dieu, et c'est ce qui me donne une place. Il a pu dire: «Glorifie ton Fils;» là, nous avons la relation dans laquelle il est avec le Père; puis il dit: «J'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire; et maintenant, glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi». C'est le titre qu'il a par l'oeuvre accomplie, et il l'a accomplie pour moi. Il est allé au Père, et en lui se trouve le chemin pour que nous y allions. Il nous fait sentir que cette bénédiction est pour nous une chose présente. J'admets tout à fait que nous voyons «comme à travers un verre obscurément», mais les choses que je posséderai au ciel ne sont pas des choses qui ne m'aient pas été révélées sur la terre. Je n'ai pas vu la gloire, mais si je parle de l'amour du Père comme devant être ma portion là-haut, c'est cet amour qui m'a donné Christ maintenant; s'il s'agit de mon titre à la gloire, ce n'est pas une chose nouvelle que l'oeuvre de Christ et l'aspersion du sang; s'il est question de la vie éternelle, je l'ai maintenant en son Fils (je l'aurai pleinement). Que ce soient les choses dont on jouit ou le titre à en jouir, nous les avons maintenant, bien que nous ne les saisissions pas pleinement. Quelle chose que de pouvoir dire, selon les propres pensées de Christ, touchant la bénédiction et la béatitude du ciel: Je l'ai maintenant. Il révélait le nom du Père: «Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître». Ce qu'il leur dit, est: Maintenant, vous avez vu le Père, Celui en qui est mon plaisir et ma joie (éternellement infinie, sans doute), Celui avec qui je marche sur la terre, avec lequel je suis un. Je vous ai amenés en relation avec lui, et je vous l'ai révélé. Jusqu'à quel point pouvons-nous dire: «Je possède sur la terre ce que je dois avoir dans le ciel?» Quel calme assuré d'esprit cela donne de se trouver avec le Père, par la connaissance du Fils, en confiance de coeur! Vos coeurs ont-ils trouvé cela? Etes-vous réellement occupés du Père? adorant sans doute, mais plus la connaissance de notre relation avec lui est claire, plus il y aura de vraie adoration. Christ est le chemin. Pouvez-vous dire: J'ai été par ce chemin, et il m'a conduit au Père? Je veux dire, dans ce monde; il n'y aura point de nouvelles choses là-haut. «Celui qui m'a vu, a vu le Père». Votre coeur peut-il dire: J'ai trouvé le Père en Christ? C'est sur cela que le Seigneur insistait, et il y avait alors beaucoup plus d'ignorance que maintenant, car le Saint Esprit n'était pas encore venu.