Les Saintes Ecritures

 «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Timothée 3: 16).

 ME 1886 page 377 

 

J'ai une foi profonde et sincère dans la Bible — foi que je crois donnée de Dieu. C'est par la Bible que, par grâce, j'ai été converti, éclairé, vivifié et sauvé. Par elle, j'ai reçu la connaissance de Dieu pour adorer ses perfections, la connaissance de Jésus, le Sauveur, pour la joie, la force et la consolation de mon âme. Plusieurs ont été amenés à Dieu par des instruments qu'il employait dans ce but; soit par des ministres de cet évangile que renferme la Bible, soit par des amis qui y prenaient leur plaisir. Tel n'a point été mon cas. Cette oeuvre, qui est toujours celle de Dieu, a été effectuée en moi par le moyen de la parole écrite. Celui qui connaît le prix de Jésus, comprendra ce qu'est la Bible pour quelqu'un en qui elle a opéré de cette manière. Si j'ai failli, hélas! durant environ trente années d'une vie de travail ardu et varié, au moins je n'ai jamais trouvé qu'elle m'ait manqué aussi loin que s'étende le service d'un individu faible et inconnu: si elle n'a pas manqué dans les pauvres et misérables circonstances du temps, à travers lesquelles nous passons dans la faiblesse, je suis assuré qu'elle ne manquera pas pour l'éternité. «La parole du Seigneur demeure éternellement». Si elle descend jusque dans la profondeur de ma misère, elle monte jusqu'à la hauteur même de Dieu, parce qu'elle vient de lui; comme l'amour qui, en descendant jusqu'à moi et s'appliquant aux moindres détails de ma faiblesse et de mes manquements, montre par cela même qu'il est divin. Nul autre que Dieu ne peut opérer ainsi, et voilà pourquoi la Bible me conduit à lui. Comme Jésus vint de Dieu et s'en alla à Dieu, ainsi ce livre qui révèle Dieu d'une manière divine, vient de lui et élève à lui. S'il est reçu, il conduit l'âme à Dieu, car Dieu s'y est révélé. Les preuves positives qu'il vient de Dieu sont toutes en ce livre lui-même. Le soleil n'a pas besoin de lumière pour être vu…

Je désire confesser ici, de la manière la plus entière, la plus claire et la plus distincte, ma conviction profonde, et produite par Dieu, de l'inspiration des Ecritures. C'est-à-dire que, quand je lis la Bible, tout en reconnaissant, s'il est nécessaire, la défectuosité dans la traduction et en d'autres choses semblables, je la lis comme ayant sur mon âme une autorité absolue, parce qu'elle est la parole de Dieu. Il n'y a pas de privilège plus élevé que d'avoir des communications de Dieu venant directement de lui…

Ma joie, ma consolation, ma nourriture, ma force depuis près de trente années, ont été les Ecritures reçues implicitement comme la parole de Dieu. Au commencement de cette période je passai, à cet égard, par le plus profond exercice d'âme. Quand les cieux et la terre, l'église visible et l'homme lui-même, seraient réduits en poussière et anéantis, je puis, par grâce, depuis cette époque, tenir à la parole comme lien indestructible entre mon âme et Dieu. Je suis convaincu que Dieu me l'a donnée comme telle. Je ne doute pas que la grâce du Saint Esprit ne soit nécessaire pour la rendre profitable et lui donner, sur nos âmes, sa réelle autorité, et cela à cause de ce que nous sommes; mais cela ne change pas ce qu'elle est en elle-même. Pour être vraie lorsqu'elle est reçue, il fallait qu'elle fût vraie auparavant. Et j'ajouterai que, bien qu'il faille la grâce de Dieu et l'oeuvre du Saint Esprit pour lui donner sa puissance vivifiante, cependant la vérité divine, la parole de Dieu, a sur la conscience naturelle un ascendant auquel celle-ci ne peut échapper. La lumière découvre le «transgresseur», quoiqu'il puisse la haïr. Et ainsi la parole de Dieu est appropriée à l'homme, bien qu'il lui soit hostile — appropriée en grâce, béni soit Dieu! aussi bien qu'en vérité. C'est justement ce qui montre la méchanceté de la volonté de l'homme lorsqu'il la rejette. Et c'est ainsi qu'elle a puissance dans la conscience, même si la volonté n'est pas changée. Cela peut accroître l'aversion qu'on a pour elle, mais on ne l'aime pas, parce que la conscience sent qu'elle ne peut en récuser la vérité. Les hommes résistent à la parole, parce qu'elle est vraie. Si elle n'atteignait pas leur conscience, ils n'auraient pas besoin de prendre tant de peine pour s'en débarrasser et la réfuter. Les hommes ne s'arment pas contre du chaume, mais contre un glaive dont le tranchant est senti et craint.

Lecteur, elle parle de grâce aussi bien que de vérité. Elle parle de la grâce et de l'amour de Dieu qui a donné son Fils unique, afin que des pécheurs, tels que vous et moi, nous puissions être avec lui, le connaître profondément, intimement et véritablement, jouir de lui pour toujours, et jouir de lui maintenant; afin que la conscience, parfaitement purifiée, puisse être en joie en sa présence, sans un nuage, sans un reproche, sans une crainte. Etre là, dans son amour, d'une telle manière, c'est la joie parfaite. La parole vous dira la vérité touchant vous-même, mais elle vous dira aussi la vérité d'un Dieu d'amour, tout en déployant la sagesse de ses conseils.

Que mon lecteur me permette d'ajouter que, de beaucoup, le meilleur moyen de s'assurer de la vérité et de l'autorité de la Bible, c'est de lire la Bible elle-même.