Fragments

 

Fragments. 1

ME 1887 page 20. 1

ME 1887 page 99. 1

ME 1887 page 139. 2

ME 1887 page 160. 3

ME 1887 page 220. 3

ME 1887 page 300. 3

ME 1887 page 359. 4

ME 1887 page 477. 4

 

ME 1887 page 20

On a confondu souvent l'effet produit sur l'homme, l'effet qui lui fait reconnaître la vérité et l'autorité de la Parole, avec un jugement porté par l'homme sur cette Parole, comme sur une matière qui lui est soumise. Jamais la Parole ne pourrait se présenter ainsi comme soumise au jugement des hommes; ce serait renier sa propre nature; ce serait dire «ce n'est pas Dieu qui parle» et Dieu pourrait-il dire qu'il n'est pas Dieu et s'il ne le peut, il ne saurait parler non plus et admettre que sa parole n'a pas une autorité propre.

La Parole est adaptée à la nature de l'homme; «la vie est la lumière des hommes». Il est bien des choses qui produisent un effet d'après la nature de la chose à laquelle elles sont appliquées sans qu'elles soient jugées par cet objet, et c'est ce qui a lieu dans toute action chimique. On m'administre un remède; j'en subis l'action qui produit son effet selon ma nature; et ainsi je suis convaincu et de la puissance du remède, sans que j'aie à porter un jugement sur le remède lui-même en dehors de son effet sur moi, comme si j'en avais la capacité. Il en est de même de la révélation de Christ, sauf ceci que la méchante volonté de l'homme repousse cette révélation et la rejette, de sorte qu'elle devient une odeur de mort pour la mort. La parole de Dieu n'est jamais jugée; lorsqu'elle produit son effet, «elle juge les pensées et les intentions du coeur» (Hébreux 4: 12); l'homme lui est soumis, il ne la juge pas.

ME 1887 page 99

Les communications du Nouveau Testament sont pour l'Eglise dans tous les siècles, mais elles sont adressées, historiquement parlant, à des hommes vivants, et mises en rapport avec l'état où ils se trouvaient. Cette circonstance n'affaiblit nullement la vérité qui est communiquée, et qui est de Dieu; et c'est là ce que l'apôtre Paul exprime en disant: «Nous ne sommes pas comme plusieurs qui corrompent la parole de Dieu, mais en sincérité de la part de Dieu, devant Dieu, nous parlons en Christ»; et encore: «Ne falsifiant point la parole de Dieu, mais nous recommandant par la manifestation de la vérité à toute conscience d'homme devant Dieu» (2 Corinthiens 2: 17; 4: 2). Paul ne mixtionne pas ce vin pur, il ne le frelate pas, ce qu'il a reçu sort de lui pur comme il l'a reçu. Mais adressée aux hommes, la parole de Dieu a beaucoup plus de réalité; elle est plus immédiatement de Dieu. Ce ne sont pas des idées de l'homme à l'égard de Dieu; ce ne sont pas des raisonnements de l'esprit de l'homme, lors même que la vérité en serait le sujet; ce n'est pas même la vérité soumise d'une manière abstraite à la capacité de l'homme, telle qu'elle existe en Dieu, pour qu'il en juge. Dieu s'adresse à l'homme, lui parle, lui communique ses pensées, comme étant siennes; et si l'homme devait en juger ce ne seraient pas les paroles de Dieu, annoncées comme telles. «Vous les avez reçues, dit Paul, non pas comme les paroles d'un homme, mais (ainsi qu'elles étaient réellement) comme la parole de Dieu» (1 Thessaloniciens 2: 13).

ME 1887 page 139

Au milieu d'un monde de mal, Jésus restait seul révélateur du Père et source de tout bien. Et qui invite-t-il? Que donne-t-il à ceux qui viennent? Seule source de bénédiction et révélateur du Père, il invite tous ceux qui sont travaillés et chargés. Peut-être ces hommes ne connaissaient-ils pas la vraie source de toute misère, savoir l'éloignement de Dieu, le péché; mais Jésus la connaissait, et seul il pouvait les guérir. Si c'était la conscience du péché qui travaillait ces malheureux, tant mieux; le monde en tout cas ne contentait plus leur coeur; ils étaient misérables et par là les objets de l'affection du coeur de Jésus. De plus, Jésus dit qu'il leur donnera du repos; sans en développer les moyens, il annonce seulement ici le fait. L'amour de Dieu qui, en grâce dans la personne du Fils, cherchait les misérables, donnera un repos, non pas seulement du soulagement ou des sympathies, mais du repos, à quiconque viendra à Jésus. C'était la parfaite révélation du nom du Père au coeur de celui qui en avait besoin, et cela par le Fils; c'était la paix, la paix avec Dieu. Il suffisait de venir à Jésus, Jésus se chargeait du reste.

Mais dans le repos ne se trouve pas seulement la paix que donne la connaissance du Père en Jésus; le repos renferme un second élément, car lors même que l'âme se trouve parfaitement en paix avec Dieu, ce monde présente au coeur bien des sujets de peines; et alors il s'agit de la soumission, ou de la volonté propre. Christ, dans la conscience de son rejet, dans la peine profonde que lui faisait éprouver l'incrédulité des villes où il avait opéré tant de miracles, Christ venait de manifester la plus parfaite soumission à son Père et y avait trouvé un repos parfait pour son âme. Il invite à cette soumission et à ce repos ceux qui l'écoutent, ceux qui éprouvent ce besoin du repos de l'âme, quiconque en a besoin. «Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi!…» «Prenez mon joug», c'est-à-dire le joug d'une soumission complète à la volonté de son Père. Nous apprenons de lui comment il faut se conduire dans les peines que la vie nous procure, car lui, il était doux et humble de coeur, content d'être à la dernière place par la volonté de son Dieu; et on ne peut renverser ni abaisser celui qui est déjà au plus bas. Or Jésus, en grâce, par la volonté de son Père, a pris cette place; on y trouve le repos de son âme.

ME 1887 page 160

Jésus aurait pu délivrer le monde de toute la puissance de l'ennemi et de tous les maux de l'humanité; il avait lié l'homme fort, il pillait ses biens. Mais la présence de Dieu, de Jéhovah, gêne le monde plus que la puissance de l'ennemi ne peut dominer et dégrader le corps et l'esprit. L'empire de l'ennemi sur le coeur, trop paisible, trop peu aperçu, hélas! est plus puissant que sa force. Sa force succombe devant la parole de Jésus; mais la volonté de l'homme accepte le monde tel qu'il est, marchant sous l'influence de Satan. La cité, témoin de la délivrance du démoniaque et de la puissance de Jésus qui se trouve là (Matthieu 8: 34), supplie le Seigneur de s'en aller: triste image de l'histoire du monde! Le Seigneur est venu ici-bas, capable de délivrer le monde, l'homme, de toute la puissance de l'ennemi, mais le monde ne l'a pas voulu. L'homme était moralement éloigné de Dieu, et non pas seulement soumis à l'esclavage de la puissance de l'ennemi. L'homme subissait le joug de l'ennemi: il s'y était habitué; il ne voulait pas de la présence de Dieu.

ME 1887 page 220

Jésus, jouissant lui-même personnellement de la pleine faveur de Dieu, de la clarté de sa face, va passer quarante jours dans le désert pour être aux prises avec l'ennemi. Il n'est pas éloigné de l'homme et de toute communication avec l'homme et l'état humain, pour être avec Dieu, comme Moïse et Elie. Il est déjà pleinement avec Dieu, séparé des hommes par la puissance du Saint Esprit pour être seul dans sa lutte avec l'ennemi. Dans le cas de Moïse, c'était l'homme en dehors de son état naturel, pour être avec Dieu; dans le cas de Jésus, l'homme en dehors de l'état d'un homme vivant sur la terre, pour être avec l'ennemi.

ME 1887 page 300

Le chapitre 7 de Matthieu s'occupe essentiellement de ce qui convient aux disciples de Jésus quant à leurs rapports avec les autres: ne pas juger ses frères, savoir discerner les profanes (versets 1-6). Ensuite, le Seigneur exhorte les siens à se confier en leur Père, lui demandant ce qu'il leur fallait; il les engage à agir envers les autres d'après cette même grâce qu'on voudrait voir mise en pratique envers soi-même. Ceci est fondé sur la connaissance de la bonté du Père (versets 7-12). Enfin, le Seigneur exhorte les siens à l'énergie qui les fera entrer par la porte étroite et prendre coûte que coûte le chemin de Dieu; car beaucoup aimeront à entrer dans le royaume, mais non par cette porte-là. Il les avertit à l'égard de ceux qui chercheront à les tromper en prétendant porter la parole de Dieu; car ce n'est pas seulement notre propre coeur, le mal proprement dit, qui est à craindre quand il s'agit de suivre le Seigneur, mais aussi les ruses et les agents de l'ennemi. Or ceux-ci se trahiront par leurs fruits.

ME 1887 page 359

Si le diable pousse la tentation, le péché, jusqu'au bout, et se montre ennemi (Satan), le fidèle a le droit de le renvoyer comme tentateur; le fidèle doit lui répondre par la fidélité de la Parole, guide parfait de l'homme selon la volonté de Dieu. Le diable agissant comme adversaire avoué de Dieu, le fidèle a le droit de n'avoir rien à faire avec lui; et ce qui le garantit moralement, c'est-à-dire quant à l'état de son âme, c'est «l'oeil net». Si je ne cherche que la gloire de Dieu, ce qui ne me présente pour motif que mon propre agrandissement ou ma propre satisfaction de corps ou d'âme, n'aura pas de prise sur moi, et se présentera en face de la Parole qui dirige l'oeil net, comme n'étant pas selon les pensées de cette Parole. Ce n'est pas la hauteur à laquelle nous nous plaçons, qui nous rend capable de rejeter la tentation comme si nous étions bons; c'est l'obéissance, qui donne humblement à Dieu sa place et par conséquent aussi à la parole de Dieu. «Par les paroles de tes lèvres je me suis gardé des voies de l'homme violent», de celui qui faisait sa volonté propre (Psaumes 17: 4). Si le coeur ne cherche que Dieu, la ruse la plus habile est découverte, car l'ennemi ne nous pousse jamais à ne chercher que Dieu. Mais cela suppose le coeur pur et qu'il n'y a aucune recherche de soi-même: c'est ce qui a été montré en Jésus. Notre sauvegarde contre la tentation, c'est la Parole employée par le discernement d'un coeur parfaitement pur, vivant dans la pensée de Dieu, tirant ses pensées de lui par le moyen de la Parole, se demandant quel est le motif qui, dans le texte, pousse à agir, et connaissant par conséquent l'application de cette Parole aux circonstances qui sont présentes. C'est la Parole qui garantit l'âme des ruses de l'ennemi, et c'est dans cet esprit d'obéissance simple et humble que réside la puissance, car Satan ne peut rien contre elle; Dieu est là, aussi l'ennemi est vaincu.

ME 1887 page 477

Dieu s'est présenté au milieu d'Israël dans la personne de Jésus: il était en chemin avec eux; ils auraient dû se réconcilier avec lui; ils ne l'ont pas voulu, et ils sont livrés au Juge. En même temps, les disciples sont placés individuellement en rapport avec le Père, et il leur est présenté quelque chose de plus excellent que leur position de témoignage pour le royaume. Les disciples devaient, eux, agir en grâce comme leur Père agissait; et leurs voeux devaient chercher un ordre de choses où tout répondrait moralement au caractère et à la volonté de leur Père. «Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne»; c'est-à-dire que tout réponde au caractère du Père, que tout soit l'effet de sa puissance. «Que ta volonté soit faite sur la terre comme aux cieux», c'est l'obéissance parfaite (Matthieu 6: 9, 10). Toutes choses soumises à Dieu dans les cieux et sur la terre, ce sera là le résultat accompli, jusqu'à un certain point, par l'intervention de Christ dans le millénium, et absolument accompli, lorsque Dieu sera tout en tous. En attendant, la prière donnée par le Seigneur à ses disciples, exprime la dépendance journalière, le besoin de pardon, le besoin d'être gardé de la puissance de l'Ennemi, de ne pas être criblé par lui comme dispensation de Dieu (ainsi que Job et Pierre l'ont été), et d'être garanti du mal. C'est encore une prière en relation avec la position du résidu; elle passe par-dessus l'économie de l'Esprit et même ce qui est propre au millénium, pour passer de l'état et des dangers du résidu jusqu'au royaume du Père. Il y a bien dans cette prière des principes toujours vrais, car nous sommes dans le royaume, et, sous le rapport spirituel, nous devons en manifester les traits; mais l'application spéciale et littérale de ce passage est bien telle que je l'ai indiquée. Les disciples sont mis en rapport avec le Père quant à son caractère, qui doit reluire en eux, en vertu de cette relation avec lui, et doit leur faire souhaiter l'établissement du royaume du Père, leur faire traverser les difficultés d'un monde opposé, en se gardant contre les ruses de l'Ennemi, et faisant la volonté du Père. C'était Jésus qui savait leur communiquer cette volonté du Père. Ainsi Jésus passe de la loi, reconnue comme venant de Dieu, à l'accomplissement de cette loi, lorsqu'elle sera comme absorbée dans la volonté de Celui qui l'avait donnée, ou accomplie dans ses intentions par Celui qui seul pouvait le faire dans quelque sens que ce fût.