Fragment sur Colossiens 1: 9, 10

 ME 1887 page 38

 

Les Colossiens ne sont pas envisagés comme étant assis en Christ dans les lieux célestes; ils sont vus comme ressuscités, mais sur la terre, et l'apôtre leur montre le chemin qui convient à ceux qui, ressuscités avec Christ, regardent de la terre vers le ciel. C'est la vie divine sur la terre.

Or, le premier principe de cette vie céleste en pratique est la connaissance de la volonté de Dieu. Il s'agit d'en être rempli; non de courir après elle comme après une chose en dehors de nous, non d'être dans l'indécision ou l'incertitude à l'égard de ce qu'elle est, mais d'en être rempli par un principe d'intelligence qui vient de Dieu et qui forme dans l'âme elle-même la sagesse et l'intelligence du chrétien. Le caractère de Dieu se traduit ainsi d'une manière vivante dans l'appréciation que fait le chrétien de toutes choses. Et remarquez que la connaissance de la volonté de Dieu est fondée sur l'état spirituel de l'âme — la sagesse et l'intelligence spirituelle. Cela est de la plus haute importance pratique. Les directions particulières données par l'homme pour notre conduite ne peuvent absolument point nous y amener — elles nous épargnent plutôt le besoin d'intelligence spirituelle. Une personne plus spirituelle que moi peut sans doute m'aider à discerner la volonté de Dieu (*), mais Dieu a attaché la découverte du sentier de sa volonté — son chemin — à l'état intérieur de l'âme, et il nous fait passer à travers les circonstances de la vie humaine ici-bas, pour éprouver et nous découvrir à nous-mêmes quel est cet état, et pour nous exercer à cet égard. C'est par son état spirituel que le chrétien a à connaître les voies de Dieu. La parole en est le moyen (comparez Jean 17: 17, 19). Dieu a un chemin à lui, chemin que l'oeil du vautour n'a pas aperçu, qui n'est connu que de l'homme spirituel, qui se rattache à la connaissance de Dieu et qui en découle (comparez Exode 33: 13). Le chrétien marche ainsi d'une manière digne du Seigneur (**); il sait ce qui convient au Seigneur, et il marche en conséquence pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne oeuvre et croissant par la connaissance de Dieu.

 (*) C'est une des ruses du coeur d'aller, quand nous connaissons en réalité très bien la volonté de Dieu, demander conseil à quelqu'un qui n'est pas plus spirituel que nous.

(**) Trois mesures de la marche du chrétien sont données sous cette forme: marcher d'une manière digne de Dieu, qui nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire; marcher d'une manière digne du Seigneur, et, enfin, marcher d'une manière digne de l'appel dont nous avons été appelés, c'est-à-dire à être l'habitation de Dieu par l'Esprit; le Saint Esprit demeurant dans l'Eglise (Ephésiens 2), comme nous le voyons développé à la fin du chapitre 4.