Gagner le coeur aussi bien que la conscience

ME 1887 page 79  -   Darby J.N.   (Extrait)

 

Le fouet et la verge peuvent être justement appliqués, mais par leur emploi on ne gagne pas le coeur de l'homme. Ce n'est pas la justice qui règne parmi les saints de Dieu, mais c'est la grâce qui règne par la justice pour la vie éternelle.

Hélas! combien de péchés auraient pu être lavés et ôtés (Jean 13) et qui ont été retenus! Combien de frères auraient pu être ramenés à Dieu et aux saints, qui ont été éloignés pour toujours, parce que l'on n'avait fait que marteler la conscience en négligeant de gagner le coeur, et, je puis le dire, sans presque chercher à le toucher.

On ne surmonte pas le mal, quand on ne le surmonte pas par le bien. Nous sommes prompts à prendre la place de juges et à rendre le jugement; mais en faisant cela nous accomplissons bien peu l'oeuvre humble du Maître.

Combien peu nous comprenons encore qu'agir simplement en justice — d'une manière absolument juste, je le veux bien — n'opère pas la restauration des âmes; que le jugement, quelque tempéré et vrai qu'il soit, ne touche pas, n'adoucit pas, et ne soumet pas les coeurs, pour qu'ils reçoivent instruction, ces coeurs qui, par les faits mêmes, montrent qu'ils ne sont pas dans leur vraie place devant Dieu.

L'homme n'est pas tout conscience; et la conscience atteinte, sans que le coeur le soit, produira ce qui a eu lieu chez le premier pécheur d'entre les hommes — le poussera à se cacher parmi les arbres du jardin pour échapper à cette voix qui l'importunait.