La vie éternelle

1 Jean 1: 1, 2  - ME 1888 page 457

 

L'épître de Jean nous présente la vie éternelle, manifestée en Jésus, et qui nous a été communiquée — la vie qui était auprès du Père et qui est dans le Fils. Cette vie est si précieuse, manifestée comme elle l'est dans la personne de Jésus, que l'épître de Jean a, sous ce rapport, un charme tout particulier. Quand je tourne les yeux vers Jésus, et que je contemple toute son obéissance, sa pureté, sa grâce, sa tendresse, sa patience, soit dévouement, sa sainteté, son amour, l'absence complète chez lui de toute recherche de soi-même, je puis dire: c'est là ma vie.

C'est une grâce incommensurable. Il se peut que cette vie soit obscurcie en moi, mais il n'en est pas moins vrai que c'est ma vie. Combien j'en jouis quand je la contemple ainsi, et combien je bénis Dieu de me l'avoir donnée! Quel repos pour l'âme, quelle joie pure pour le coeur! En même temps, Jésus lui-même est l'objet de mes affections, et toutes mes affections sont formées d'après ce saint objet. Et cela est moralement d'une grande importance, parce que c'est en lui, et non en moi-même, que je me réjouis et que je prends mes délices.

La loi promettait la vie en suite de l'obéissance, mais la vie est venue dans la personne de Jésus, la vie dans toute sa perfection divine, dans sa manifestation humaine. Oh! combien est précieuse cette vérité, que cette vie, telle qu'elle était auprès du Père, telle qu'elle était en Jésus, nous a été donnée! Dans quelles relations elle nous place, par la puissance du Saint Esprit, avec le Père et avec le Fils lui-même!

La vie a été manifestée. Nous n'avons donc plus à la chercher, à tâtonner après elle dans les ténèbres, à explorer à l'aventure, afin de la trouver, le vague ou l'obscurité de nos propres coeurs, à travailler péniblement sans fruit sous la loi, pour l'obtenir. Nous la voyons: elle est révélée, elle est là, en Jésus Christ. Celui qui possède Christ, possède cette vie.

Or comme cette vie est le Fils, on ne peut la connaître sans connaître le Fils, c'est-à-dire ce qu'il est, sans entrer dans ses pensées et ses sentiments; autrement, il n'est pas réellement connu. C'est ainsi que l'on a communion avec lui, avec le Fils, Quel fait précieux! Entrer dans les pensées — toutes les pensées — et dans les sentiments du Fils de Dieu, venu ici-bas en grâce, le faire en communion avec lui, c'est-à-dire non seulement en connaissant ces pensées et ces sentiments, mais en les partageant avec lui, — en effet, c'est là la vie.

Mais on ne peut avoir le Fils sans avoir le Père. Celui qui a vu le Fils a vu le Père, et, par conséquent, celui qui a communion avec le Fils, a aussi communion avec le Père, car les pensées et les sentiments du Père et du Fils sont les mêmes. Il est dans le Père, et le Père est en lui. Nous avons donc communion avec le Père. Et cela est vrai aussi à un autre point de vue. Nous savons que le Père trouve toutes ses délices dans le Fils. Or, en nous révélant le Fils, il nous a donné de trouver aussi nos délices en lui, tout faibles que nous sommes. Je sais, quand je trouve mes délices en Jésus — dans son obéissance, dans son amour pour son Père et pour nous, dans son oeil simple et son coeur entièrement dévoué, — je sais que j'ai les mêmes sentiments et les mêmes pensées que le Père. Par le fait que le Père trouve et ne peut que trouver ses délices en Celui en qui j'ai trouvé les miennes, j'ai communion avec le Père. Il en est ainsi du Fils dans la connaissance du Père. Tout cela découle, à l'un ou l'autre point de vue, de la personne du Fils. En cela, notre joie est accomplie. Que pouvons-nous avoir de plus que le Père et le Fils? Quel bonheur plus parfait peut-il y avoir que la communauté de pensées, de sentiments, de jouissances et de communion avec le Père et le Fils, en tirant toute notre joie d'eux-mêmes?

Si cela nous semble difficile à croire, rappelons-nous qu'en vérité il ne saurait en être autrement, car, dans la vie de Christ, le Saint Esprit est la source de mes pensées, de mes sentiments, de ma communion, et qu'il ne saurait me donner des pensées différentes de celles du Père et du Fils. Dans leur nature, elles doivent être les mêmes. Dire que ce sont des pensées adorables est dans la nature même des choses, et ne fait que les rendre plus précieuses. Dire qu'elles sont faibles et souvent entravées, tandis que celles du Père et du Fils sont divines et parfaites, c'est dire que le Père et le Fils sont Dieu, et nous de faibles créatures. Personne ne songera à le nier. Mais si l'Esprit Saint est la source de nos pensées, elles sont en nature et en fait les mêmes que celles du Père et du Fils.