L'Evangile de la gloire (Darby J.N.)

2 Corinthiens 3   -  ME 1888 page 466

 

L'apôtre établit ici un grand fait, c'est qu'il n'y a plus maintenant aucun voile sur la gloire de Dieu et que, si ce voile existe encore, il ne peut être que sur nos coeurs. Vérité solennelle! toute la gloire, tout ce que Dieu est, resplendit sans voile dans la face de Jésus; le voile n'est plus que sur l'homme pécheur. C'est ce qu'on trouve au chapitre 4 de cette épître; «Et si aussi notre évangile et voilé, il est voilé en ceux qui périssent, en lesquels le Dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l'évangile de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu, ne resplendit pas pour eux». Si la gloire de Christ vous est cachée, c'est que le voile est sur vos coeurs, car la gloire du Seigneur, la gloire de Dieu, révélée en Christ, peut être contemplée à face découverte (2 Corinthiens 3: 18).

Le chapitre que nous avons sous les yeux, nous montre ce qu'est le chrétien, quelle est sa position dans ce monde, et comment il la possède, tout cela en contraste avec la loi. On mettait en question l'apostolat de Paul parmi les Corinthiens; on alléguait qu'il n'était pas l'un des douze. Cette hostilité l'avait contraint, au chapitre précédent, de parler un peu de lui-même. Les Corinthiens avaient auparavant mal, ensuite mieux marché, et l'apôtre pouvait leur dire dans cette seconde épître: «Notre bouche est ouverte pour vous, ô Corinthiens! notre coeur s'est élargi» (6: 11). Il leur avait donné plusieurs signes de son apostolat, mais, au fond, cela n'était pas nécessaire. Avait-il besoin, comme quelques-uns (et comme nous aujourd'hui), de lettres de recommandation pour eux, ou de leur part? N'étaient-ils pas eux-mêmes sa lettre, connue et lue de tous les hommes? Ils étaient les témoins de la réalité de son ministère, car «ils étaient manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par le ministère de Paul, écrite non avec de l'encre, mais par l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du coeur».

Voilà donc ce qu'est le chrétien: un homme dans lequel le monde peut lire Christ, parce que Christ a été écrit sur son coeur par le Saint Esprit. Ce passage, remarquez-le, ne dit pas qu'il doive en être ainsi, mais qu'il en est ainsi, soit que le chrétien marche ou ne marche pas de manière à le manifester. Un enfant reste un enfant, qu'il agisse ou n'agisse pas selon sa relation. Le chrétien est l'épître de Christ destinée à être lue de tous les hommes: il l'est aussi réellement que les tables de pierre ayant la loi gravée sur elles; mais il faut qu'il réalise ces choses, et de plus, qu'il y croisse. Contemplant, à face découverte, la gloire du Seigneur, il est transformé en la même image, mais progressivement; c'est «de gloire en gloire» et «par l'Esprit» Tel est le christianisme en contraste avec la loi. La loi montre ce que doit être un enfant d'Adam; le chrétien est l'épître vivante de Christ. L'Esprit Saint grave Christ sur nos coeurs, puis Christ est manifesté dans nos vies.

Le contraste entre la loi et l'évangile est aussi grand que possible. Paul appelle la première le ministère de la mort et de la condamnation, l'autre le ministère de l'Esprit et de la justice. Examinons ce point. La première fois que Moïse reçut les tables de pierre et descendit de la montagne, la gloire de son visage n'est pas mentionnée. Jamais les premières tables ne furent apportées par lui dans le camp. Quand il apprit la conduite d'Israël, il plaida avec Dieu pour l'amour de son grand nom, et cela, au moment où Dieu offrait de détruire ce peuple et de faire de Moïse une grande nation; mais lorsqu'il s'approcha du camp et vit le veau et les danses, il jeta de ses mains les tables et les brisa au pied de la montagne. Comment aurait-il pu apporter la loi de Dieu au milieu d'un peuple qui en violait le premier commandement? Alors Moïse intercède auprès de l'Eternel au sujet de son gouvernement à leur égard, et l'Eternel pardonne le péché du peuple; mais Moïse ne pouvait faire l'expiation pour eux, aussi sont-ils de nouveau placés sous la loi et sous cette terrible condition: «Celui qui aura péché, mourra». Moise prend avec lui deux autres tables, comme les premières, et monte vers Dieu. Enhardi par la condescendance de l'Eternel, il demande à voir Sa gloire. Dieu ne peut lui accorder cela, mais fait passer toute Sa bonté devant lui, en proclamant Sa grâce en gouvernement, puis place de nouveau le peuple sous la loi. Moïse aurait désiré faire lui-même l'expiation pour Israël; en vain, car Dieu proclamait qu'il était Celui «qui ne tient nullement le coupable pour innocent» (Exode 34: 7). Les rapports de Moïse avec Dieu font resplendir son visage, et lorsqu'il descend vers le peuple, celui-ci ne peut même supporter le reflet de la gloire divine, en sorte que Moïse met un voile sur sa face.

L'entretien du législateur avec Dieu, nous apprend la miséricorde de Dieu dans ses voies envers son peuple, mais nous n'y trouvons pas une expiation parfaite pour leurs péchés. Dès le début de l'histoire de l'homme, même dans le jardin d'Eden, Dieu avait promis un libérateur; mais un seul pouvait faire l'expiation. Dans cette belle révélation de la bonté de Dieu à Moïse, il manque un point fondamental, la justification du coupable. Israël coupable demande que Moïse mette un voile sur son visage et «jusqu'à aujourd'hui le voile est sur leurs coeurs; mais quand il se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté». La loi ne pouvait que faire pressentir, sous les sacrifices, le seul Agneau parfait, et Israël ne pouvait contempler celui qui représentait ces types, mais le voile est ôté en Christ. Il n'y a plus aucun voile sur les pensées de Dieu à notre égard, quoique le Dieu de ce monde puisse encore l'étendre et le maintenir, sur le coeur des hommes. C'est parce que ce voile est ôté, que l'évangile est appelé l'évangile de la gloire.

Dieu agit selon deux grands principes: la loi et la grâce. La loi, c'est Dieu exigeant de l'homme ce que l'homme devrait être. Elle comprend toutes les relations que Dieu a établies entre l'homme et lui. Tous les devoirs existaient avant la loi, mais la loi donne la règle de ces devoirs et y attache la sanction expresse de Dieu. La loi exige de l'homme l'obéissance. Le Seigneur résume la loi toute entière en deux sentences: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, et ton prochain comme toi-même». La loi vient exiger de l'homme ce qu'il doit être. Elle ne donne ni vie, ni puissance, ni délivrance, ni objet qui puisse devenir le motif de notre marche; elle ne peut justifier le coupable; elle ne peut être une aide, ni donner la force, bien que Dieu se réserve d'aider son peuple en tout temps. Mais la loi elle-même ne peut faire autre chose que d'exiger l'obéissance, et comme l'homme pécheur est incapable d'obéir à cette loi sainte, elle devient pour lui un ministère de mort et de condamnation. Il n'y a pas de grâce dans la loi, ces deux choses étant opposées l'une à l'autre. Sans doute, la grâce de Dieu s'exerce sous la loi envers les individus. La loi est un ministère de mort et de condamnation, parce qu'elle montre ce que Dieu veut que l'homme soit, et ce que l'homme n'est pas. Quand l'homme n'est pas exercé dans sa conscience devant Dieu, la loi ne le trouble pas beaucoup. Il se dit qu'il n'a pas fait de très mauvaises choses, ni commis des péchés grossiers; en un mot, qu'il n'est pas pire que ses voisins. Il pense en outre que Dieu est bon, car invariablement l'homme introduit un peu de grâce, pour répondre à ce sentiment du péché qui se trouve au fond de tout coeur humain. Mais de telles pensées ne donnent pas une trop grande inquiétude, aussi tout va bien tant qu'il n'est question que de conscience naturelle, et non pas de l'oeil de Dieu atteignant le coeur et sondant ses replis.

Mais quand la loi me dit: «Tu aimeras ton prochain comme toi-même», me voilà immédiatement convaincu de péché, car je sais que je n'aime pas ainsi mon prochain. Qui d'entre nous est aussi affligé d'une perte faite par son voisin que s'il l'avait éprouvée lui-même? Du moment que, conjointement avec la loi, Dieu se révèle à nous, et fût-ce de la manière la plus incomplète, nous sommes immédiatement condamnés, car nulle chair ne peut supporter sa présence. Alors il arrive de deux choses l'une: ou bien nous cherchons à nous cacher de Dieu, comme Adam dans le jardin d'Eden, ou bien à nous cacher Dieu, comme Israël lorsqu'il pria Moïse de mettre un voile sur son visage, Dès qu'un homme aperçoit Dieu, il peut dire avec Job: «Si je me lave avec de l'eau de neige, et que je nettoie mes mains dans la pureté, alors tu me plongeras dans un fossé, et mes vêtements m'auront en horreur» (Job 9: 30, 31). Quelque opinion que j'aie eue de moi jusqu'alors, je m'aperçois qu'aux yeux de Dieu je suis comme un homme que l'on vient de sortir du fossé, complètement sale. Sous la loi, une âme non exercée peut se trouver tout à fait à l'aise, mais elle ne pourra jamais supporter la présence de Dieu. N'y eût-il pas même un acte de péché, mais seulement de la convoitise dans le coeur, l'âme serait terrifiée par cette présence.

Le principe de la loi est que Dieu est pour moi ce que je suis pour lui; mais, par la loi, Dieu a mis en évidence que je suis un pécheur, car par elle est la connaissance du péché. La loi n'est donc autre chose qu'un ministère de mort et de condamnation. Elle ne donne jamais la paix. Elle n'est pas la grâce; elle ne considère pas ce que le Seigneur a fait pour moi, mais ce qui est en moi pour lui. Cela explique qu'on puisse être sous la loi, même en acceptant la croix. Je trouve à la croix le déploiement d'un amour parfait à mon égard, puis je considère mon coeur et j'y trouve une si faible réponse à cet amour, que je me prends à douter si j'aime réellement le Seigneur. Il est parfaitement juste et convenable que je doive l'aimer, mais ce n'est pas l'évangile, et l'âme ne trouve jamais la paix de cette manière. C'est fonder notre relation avec Dieu sur notre conduite. Quelle confusion dans une famille, si les enfants commençaient à douter qu'ils fussent réellement les enfants de leur père. Je puis me demander si je marche selon ma relation, mais je ne dois pas mettre en question si je suis un enfant de Dieu. Sous une forme plus subtile, ce n'est pas autre chose que la loi, la loi qui, pour me donner la paix, regarde toujours à ce que je suis pour Dieu et non pas à ce qu'il est pour moi. Tel est l'état du chrétien qui n'a pas trouvé la paix. Il est comme le fils prodigué qui, loin du père, demande à être traité comme un de ses mercenaires; arrivé en sa présence il n'en dit plus un mot, car il connaît sa relation. Auparavant, il pensait à ce qu'il était pour son père et non à ce que son père était pour lui. Dans les deux premières paraboles de Luc 15, nous trouvons la grâce sortant pour chercher ce qui est perdu; dans la troisième, la réception du pécheur lors de la conversion. Le Seigneur nous y montre le progrès de l'oeuvre dans le coeur, et comment les âmes converties sont souvent encore sur un principe de loi, en voyant qu'elles ne sont pas ce qu'elles voudraient être. Elles regardent au dedans d'elles-mêmes, pour voir si elles aiment Dieu, et quand elles ne trouvent pas les preuves de l'amour dans leurs propres coeurs, elles se prennent à douter de l'amour du Père. C'est une forme subtile de la loi, mais c'est toujours le même principe: regarder à ce que l'on est pour Dieu, et non pas à ce que Dieu est pour nous.

Revenons maintenant à l'évangile de la gloire. Dieu est venu en grâce au milieu d'un monde qui a violé la loi. Avant la venue de Christ, Dieu n'était pas venu à l'homme, et l'homme ne pouvait venir à Dieu. Sans doute, Dieu avait donné à l'homme la loi et des promesses, mais il n'était pas venu lui-même. Le grand fait qui caractérise le temps actuel, c'est la venue de Dieu. — «La parole devint chair, et habita air milieu de nous», — et l'entrée directe de l'homme en la présence de Dieu. Quand je dis «l'homme», je parle de Christ lui-même, mais entré au dedans du voile comme notre précurseur. Dieu est venu en bonté parfaite, et non avec la manifestation de sa gloire. Il est venu quand nous étions des pécheurs, quand nous avions violé la loi, quand nous étions loin. «Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique». Nous trouvons la manifestation de l'amour le plus pur dans la vie du Seigneur ici-bas. Ses miracles n'étaient pas seulement la puissance divine, mais cette puissance en amour pour répondre à tous les besoins de tous les hommes. Il ôtait toutes les conséquences du péché; il était la manifestation de Dieu en bonté parfaite, et c'est pourquoi l'homme lui cracha au visage et le rejeta.

Rappelons-nous toujours que nous sommes dans un monde qui a rejeté Dieu, lorsqu'il y vînt en grâce. Le monde est aussi mauvais maintenant qu'alors; il n'est plus en relation avec Dieu; l'homme naturel n'est pas plus près de Dieu que jadis, et de fait, si nous regardons autour de nous, il ne nous est pas difficile de voir que les choses vont encore plus mal qu'autrefois. Le péché atteint son apogée; non seulement, comme jadis, Dieu a chassé l'homme du jardin d'Eden, mais maintenant l'homme a chassé Dieu venu en grâce dans ce monde. Comme Jésus le dit lui-même: «Si je n'avais pas fait parmi eux les oeuvres qu'aucun autre n'a faites, ils n'auraient pas eu de péché; mais maintenant ils ont, et vu, et haï, et moi et mon Père» (Jean 15: 24). Jésus a passé à travers ce monde en bonté, guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui; oui, le Fils de Dieu a été dans le monde, et le monde l'a rejeté. Dieu s'est révélé à nous dans la personne de son Fils, quand nous étions des pécheurs. Ce dernier a montré dans sa vie une sainteté parfaite, et c'est ce qu'illustre d'une manière à la fois si frappante et si touchante, sa rencontre avec le pauvre lépreux. Il se trouvait avec les pécheurs dans un amour parfait, mais sans être souillé par leur contact. Le lépreux vient à lui, reconnaissant sa puissance, mais doutant de son amour. Quelle est la réponse du Seigneur? Lui fait-il des reproches? Non, mais: «Je veux, sois net», et étendant sa main il le toucha. En Israël, celui qui touchait un lépreux était souillé comme le lépreux; Christ, dans ses rapports avec les hommes, ne contracte aucune souillure, mais purifie les pécheurs, par grâce. Cette guérison du lépreux, c'est la puissance divine touchant et ôtant le péché, magnifique expression de ce qu'est la grâce. Les hommes, hélas! ont rejeté un tel Sauveur, et dans cet acte le péché a été complètement manifesté, le péché caractérisé par la rejection de Dieu venu en grâce. Mais Dieu se sert pour sauver l'homme, de l'acte même qui met le comble à son péché. Christ est l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Ici, nous arrivons à la croix, à l'oeuvre dans laquelle l'iniquité de l'homme, ayant atteint ses dernières limites, a trouvé son expression et son accomplissement, mais, du côté de Dieu, à la manifestation de la suprématie de la grâce. Dieu est parfaitement glorifié; sa justice à l'égard du péché, pleinement manifestée. Tout le déploiement de la puissance de Satan et de la malice de l'homme, n'a fait que mettre en lumière l'amour parfait de Dieu pour le pécheur. Où le péché a abondé, la grâce a surabondé; là même où l'homme est jugé, la grâce a pour l'homme une ressource parfaite. — Ah! pourquoi donc ne voulez-vous pas venir à Christ? C'est que vous lui préférez d'autres objets. Mais laissez-moi vous adresser cette question solennelle: Où irez-vous passer votre éternité? Il faut que vous en trouviez la réponse dès ici-bas. Les hommes s'effraient à la pensée de l'éternité; le coeur incrédule s'en débarrasse en la niant, en espérant tout au moins que cette éternité n'existera pas.

Lorsque je viens à la croix avec la conviction que mes péchés y ont placé Christ, je découvre qu'il n'y est plus. Je sais que mes péchés l'y ont amené, mais ma foi le voit à la droite de Dieu, et voilà pourquoi l'évangile est appelé l'évangile de la gloire; ce Jésus, crucifié pour moi, est entré dans la gloire pour moi. Il y est maintenant, assis à la droite de Dieu, mais mes péchés ne sont plus sur lui; il s'y est assis, parce que tous mes péchés ont été ôtés pour toujours. «Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés» (Hébreux 10: 14). Quand j'irai rendre compte de moi-même à Dieu, qui rencontrerai-je comme juge? Celui qui a fait par lui-même la purification de mes péchés. Pour une âme parfaitement établie dans la grâce, il n'y a pas de pensée plus heureuse que celle du tribunal de Christ. Lorsque je serai manifesté devant ce tribunal, ce sera avec un corps glorifié, rendu semblable au Seigneur lui-même. Il a dit: J'ai achevé l'oeuvre — la personne qui me juge est la même qui, pour les ôter, a porté tous mes péchés. L'évangile de la gloire, signifie que celui qui est mort pour mes péchés est dans la gloire, après que mes péchés ont été ôtés pour toujours; c'est là que l'évangile se montre dans sa plénitude. Ce fut seulement en vertu de la séance de Christ à la droite de Dieu, que le Saint Esprit descendit et que les disciples purent rendre témoignage dans la puissance de l'Esprit Saint. C'est la justice de Dieu qui a fait asseoir à sa droite Celui qui a porté mes péchés, et il s'y trouve sans eux; il les a portés à la gloire de Dieu. Le ministère de l'Esprit qui en est la conséquence, rend témoignage en puissance, par l'évangile, que celui qui a accompli toutes ces choses est maintenant exalté à la droite de Dieu. Je vois dans la gloire un homme, le précurseur qui y est entré pour moi. Je n'avais aucune part à cette oeuvre merveilleuse, si ce n'est par mes péchés et par la haine de l'homme qui a mis à mort le Seigneur Jésus. Il mourut, mais Dieu l'éleva dans la gloire, parce qu'il avait achevé l'oeuvre à sa pleine satisfaction. C'est ce que nous dit l'évangile de Jean quand, parlant du Saint Esprit, Jésus ajoute: «Il convaincra le monde de justice, parce que je m'en vais à mon Père». Christ est assis dans la gloire, parce que l'oeuvre est parfaitement achevée, et les péchés de tous ceux qui croient, ôtés pour toujours. Le Saint Esprit convainc aussi de péché, parce que c'est mon péché qui a amené Christ à la croix, où il a tout porté et a parfaitement satisfait la justice de Dieu,

La loi ne peut donner la vie; elle ne peut que convaincre de péché. L'oeuvre a été faite entre Dieu et Christ; toute la question du péché a été réglée sans retour, et Christ est ma justice devant Dieu. La justice de Dieu a été manifestée en élevant, à la droite de Dieu dans la gloire, l'homme qui a porté mes péchés. Le Saint Esprit vient me dire: «Tu n'as pas de justice pour Dieu». Alors je cherche à me sanctifier. Et j'ai parfaitement raison de désirer la sainteté, mais nullement comme moyen de trouver la paix. Mais en Christ je possède une justice divine, capable de me placer dans la gloire. Ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. A la croix de Christ, je trouve non seulement que ma dette a été payée — cela pourrait avoir lieu, sans que, pour ainsi dire, j'eusse aucun moyen d'existence — mais je trouve que Dieu m'a fait cohéritier de Christ. Dès lors, tant que je suis ici-bas, je vis dans l'espérance de sa venue, pour me prendre auprès de lui, afin que je sois toujours avec lui dans la gloire!