Nés de Dieu

ME 1889 page 96 

 

Etre né de Dieu marque une nouvelle nature. La nécessité morale de cette nouvelle nature nous est montrée en Jean 3, d'après la connaissance divine que Christ avait de ce qu'était le ciel. Aucun lien ne pouvait être formé entre le ciel et l'homme sur la terre et la chair. Christ venait du ciel, et, comme Fils de l'homme dans le ciel, il pouvait dire avec une certitude absolue: Voilà ce qui doit être, voilà ce qui est dans un Fils de l'homme qui peut être dans le ciel.

Mais être ressuscité avec lui est quelque chose de plus — quoique ce soit bien cette même vie — parce que cela change la position de la personne et implique la mort de l'ancienne chose, du vieil homme. Or cela n'est pas simplement une nouvelle vie, c'est la délivrance: la condition tout entière est changée. C'est pourquoi c'est maintenant un salut révélé. C'est pourquoi aussi, il est parlé du salut comme devant venir et prêt à venir, parce que la rédemption a été accomplie, et que nous sommes participants de la place et du titre auxquels la rédemption nous donne droit, que possède un Rédempteur ressuscité en qui nous sommes, mais en possession desquels nous attendons d'être introduits effectivement, quand nous serons transformés ou ressuscités, «car nous ne nous endormirons pas tous». Ce sera selon la délivrance complète de la condition et de la scène où nous sommes dans la chair — c'est-à-dire la rédemption de notre corps. Nous sommes dans cette position, comme en esprit — «notre vie est cachée avec le Christ en Dieu». Nous attendons d'y être effectivement, quant à nos corps.

Dans l'épître aux Ephésiens, bien que nous soyons envisagés comme ayant la nature divine et que nous soyons en la présence de Dieu, sans qu'il soit question de «maintenant» et «alors»: étant «saints et irréprochables devant lui en amour», il n'est pas question d'être «nés de nouveau», mais il est dit: «Vivifiés ensemble avec le Christ», et «ressuscités ensemble», et «avoir dépouillé le vieil homme», et «avoir revêtu le nouvel homme». «Nous sommes ressuscités avec lui», «créés pour les bonnes oeuvres», et ainsi de suite.

Christ, étant dans le monde, parle d'être «né de nouveau», d'avoir une nouvelle nature, car il était alors, dans sa vie, la chose nouvelle, mais il n'avait pas accompli la rédemption. C'est pourquoi il dit: «Si je vous ai parlé des choses terrestres et que vous ne croyiez point, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes?» et ensuite, il parle de la croix où il devait être élevé. Il pouvait bien alors parler d'être «né de nouveau», mais il ne pouvait pas dire: «Tenez-vous donc pour morts». Maintenant, nous pouvons dire et disons: «Je suis crucifié avec Christ», et: «Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu», parce que Christ est mort et a été ressuscité. Nous recevons la vie de cette manière, c'est-à-dire comme morts et ressuscités, et notre position est en Christ ressuscité. Ainsi nous sommes «morts au péché», «crucifiés au monde», «morts à la loi». Quant au péché et au monde, cela veut dire que nous en avons fini avec eux — avec la nature et la sphère auxquelles ils appartiennent et où ils se meuvent — sous l'autorité de Satan. Quant à la loi, elle ne perd pas son autorité en elle-même, mais nous sommes morts quant à la nature à laquelle la loi s'applique. Nous ne sommes pas dans la chair.

Si donc il est seulement question pour nous d'être «nés de Dieu», nous sommes dans la condition de Romains 7, — la nouvelle nature agissant intérieurement, mais faisant découvrir la vieille nature et notre faiblesse. Lorsque nous connaissons la rédemption, nous sommes délivrés et affranchis. C'est pourquoi, ayant reçu «la vérité, l'évangile de notre salut», nous sommes scellés. Nous avons donc, au commencement du chapitre 1 des Ephésiens, «devant lui», aussi bien que «saints et irréprochables en amour», et à la fin la même puissance qui a ressuscité Christ, nous ressuscite en lui. Le Saint Esprit nous a scellés comme étant dans la position où la rédemption nous place, et nous fait avoir la conscience du salut, d'être sauvés, et il est «les arrhes de notre héritage». Ainsi, nous l'avons comme «l'Esprit d'adoption».