Fragments de lettres

 

Fragments de lettres. 1

ME 1889 page 179. 1

ME 1889 page 260. 2

ME 1889 page 477. 2

 

ME 1889 page 179

A Mr F…

6 juillet 1849

 Il n'y a pas assez, me semble-t-il, de prières chez les frères; ils ne cherchent pas assez les choses positives de la part de Dieu, ils se fient à la vérité, et dans un sens ils ont raison; mais ils ne se fient pas assez à Dieu, ils n'ont guère l'idée que les choses dont ils ont besoin puissent leur être accordées. Je crains cette tendance. Nous avons eu ici un jour de jeûne et de prières qui, quoique très restreint, a été certainement béni. Il est si doux, cela apporte tant de bénédictions, de se placer directement devant le Seigneur. C'est ce qui manque particulièrement dans les petites réunions, où il n'y a pas beaucoup de secours spirituels; on ne se place pas assez avec une foi commune, devant Celui qui aime a nous nourrir, qui fait trouver de la pâture aux brebis qu'il mène dehors. Prions qu'il communique beaucoup de cet esprit aux siens. La piété est aussi une grande chose pour les frères, on est heureux là où elle se trouve, on est calme et satisfait, on jouit d'un bonheur commun; il n'y a pas cet appétit morbide qui a besoin de quelque excitation nouvelle.

Que Dieu donne à ses chers enfants de demeurer beaucoup dans sa communion.

Peut-être y aura-t-il bientôt quelque mouvement en Suisse…

Je suis bien paisible et tranquille quant aux saints; peut-être seront-ils criblés moralement, et ils le seront selon la proportion dans laquelle ils seront caractérisés comme «habitants de la terre»; mais ceux qui gardent la parole de la patience de Christ, seront gardés; la porte sera ouverte devant eux et nul ne la fermera. Dieu ne change pas avec les événements; les événements sont pour le monde, la Parole qui demeure éternellement est pour les saints. Si nous l'avons comprise par la foi, nous n'avons pas à regarder ailleurs, les événements ne la changeront pas. Jusqu'à présent, Dieu nous a gardés à travers tout, et n'a pas même permis que notre marche ait été entravée. Que son nom soit béni, et je me fie en lui pour qu'il nous garde jusqu'à la fin, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus besoin de ce témoignage. Alors nous aurons quelque chose de bien meilleur, et «le repos avec repos», que mon âme souhaite ardemment, quoique heureux, très heureux qu'il me soit permis de travailler…

 ME 1889 page 260

Il me semble, selon ma faible intelligence, que la responsabilité du chrétien le tient constamment sur le qui-vive, comme une sentinelle à un poste avancé, et qu'il y a pour cette âme un travail qui lui donne quelquefois la crainte d'y manquer, ce qui doit nécessairement lui ôter de la joie et du courage. Par contre, la dépendance, bien réalisée, laisse à Dieu toute la gloire de son action dans l'âme du fidèle, et les résultats de cette dépendance honorent Celui qui donne la volonté et l'exécution pour y marcher. «Toutefois, nous avons besoin d'avoir de l'intelligence en toutes choses» (2 Timothée 2: 7), afin de ne pas pencher trop d'un côté, quant à la responsabilité, ce qui nous ferait retourner à la loi, tout en voulant être conduits par la grâce.

ME 1889 page 477

Chicago 30 juin 1876

… Il y a du mieux en Suisse. Le fait que non seulement Christ mourut pour nos péchés qui sont ainsi effacés, mais que nous sommes morts avec lui, en sorte que nous faisons notre compte que nous sommes morts, ce fait qui s'applique au péché dans la chair, occupe les âmes sérieuses.

Ensuite, vient la question de la responsabilité de l'homme, pleinement mise à l'épreuve depuis la création jusqu'à la croix. D'abord l'homme, tel qu'il était, jusqu'au déluge, puis les voies de Dieu en promesses, la loi, les prophètes, enfin son Fils. Alors l'homme est déclaré perdu, et les conseils de Dieu, arrêtés avant la fondation du monde, sont révélés; le fondement de leur accomplissement ayant été posé dans la mort de Jésus) en même temps que le pardon des péchés était obtenu (voyez Tite 1: 2; 2 Timothée 1: 9, et d'autres passages). La responsabilité et la grâce sont ainsi tirées au clair.

Puis vient la responsabilité chrétienne, savoir celle de vivre pour lui, qui est mort est ressuscité pour nous. Ah! combien nous le lui devons, à lui qui nous a tant aimés, qui nous a rachetés, qui nous a donné une part avec lui, le premier-né entre plusieurs frères, à lui qui a tant souffert, et nous a délivrés de ce présent siècle mauvais!

Prenons courage, cher frère. Encore un peu de temps, et Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. Nous n'aurons aucun regret d'avoir vécu pour lui, quand le jour viendra, où la figure de ce monde passera et fera place à la joie de son amour. Alors il daignera nous dire, à nous, pauvres et faibles créatures «Bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur». Je sais bien, cher frère, que notre service est très pauvre et chétif, mais notre Maître est bon. Il a pu dire à ses pauvres disciples: Vous avez persévéré avec moi dans mes tentations, comme s'il leur était redevable de quelque chose; or nous savons que, de sa part, tout est grâce.

Votre bien affectionné en Christ.