La position et la responsabilité chrétiennes

 ME 1890 page 236

 

Il y a une justice dans laquelle Christ, comme homme ressuscité, se tient devant Dieu; c'est celle dans laquelle je me trouve dans la puissance d'une nouvelle vie comme ressuscité avec lui. Je suis fait justice de Dieu en lui. Comme il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde. Cela est dans la réalité d'une vie dans laquelle nous vivons et qui est Christ, et d'une justice divine dans laquelle nous sommes devant Dieu et qui est Christ. Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi. C'est une position réelle, vivante et certaine devant Dieu, dans laquelle, par grâce, moi et Christ sommes un, bien que tout, béni soit Dieu, découle de lui et dépende de lui. Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie, et celui qui n'a pas le Fils n'a pas la vie: mais alors c'est déjà une parfaite justice devant Dieu.

Plus que cela, je suis un enfant, un fils. Telle est ma relation avec Dieu. J'ai la vie éternelle. Je suis avec Dieu dans une relation connue, bénie, établie d'une manière fixe, relation dans laquelle la grâce m'a placé par l'opération de la même puissance qui a ressuscité Christ d'entre les morts et l'a fait asseoir à la droite de Dieu. Je ne suis pas seulement en elle, mais c'est ma relation avec Dieu, et il n'y en a pas d'autre que celle-là. L'ancienne a pris fin; la nouvelle, fondée sur la justice divine, découle de ce que je suis réellement né de Dieu, participant de la nature divine. Je ne puis être dans aucune autre. C'est mon être, mon existence, devant Dieu; c'est la vie et la relation dans laquelle il m'a placé, dans laquelle je vis devant lui. L'ancienne a pris fin dans le sépulcre de Christ.

Quelle est maintenant ma responsabilité? Est-ce de faire tous mes efforts, afin d'obtenir par ma conduite la vie éternelle? Je la possède. Est-ce d'établir ma justice? Je suis justice de Dieu en Christ: il est ma justice. Est-ce de chercher à gagner la faveur de Dieu? Il m'a tant aimé qu'il a donné son Fils pour moi, et m'a agréé dans le Bien-aimé. Est-ce d'acquérir une position devant Dieu? Il m'a fait son enfant et son fils. «Nous sommes maintenant enfants de Dieu». Que puis-je chercher d'autre, on désirer de plus que de pouvoir dire: «Comme il est, lui, je suis aussi dans ce monde?» Là mon âme est en paix — chose précieuse! En paix avec mon Dieu et Père, dans une relation connue avec lui. Christ est monté vers son Père et mon Père, vers son Dieu et mon Dieu. Pensée bénie! Dans quelle position de paix et d'amour, selon la nature même de Dieu et la révélation de son Fils, cela m'introduit!

Ici donc, j'entre dans la vraie sorte de responsabilité, en contraste avec la responsabilité sans espoir et qui ne fait que convaincre de péché, sous laquelle la chute m'avait placé, responsabilité qui était réellement selon la position d'un être perdu, afin que je pusse découvrir ma ruine et ma condamnation, Ma responsabilité maintenant découle de la position dans laquelle je suis; qui lui appartient dans la paix; non une responsabilité par laquelle la paix peut être obtenue; mais une responsabilité telle que toutes nos responsabilités sont selon Dieu, celle de marcher selon la position dans laquelle je suis déjà. Celui qui dit demeurer en Christ, doit marcher comme lui a marché. Un enfant de Dieu, et qui est tel pour toujours, doit marcher comme un enfant de Dieu, «comme de bien-aimés enfants». Ma responsabilité est celle d'un chrétien. Je dois marcher comme toi, parce que je suis tel, et non afin de le devenir. Le fait que je suis enfant pour toujours, n'est pas une raison pour ne pas marcher comme étant dans cette relation-là. Il n'y a que la bassesse d'un être moralement ruiné qui puisse lui faire supposer qu'il n'a pas à être conséquent dans sa marche avec la relation où il est, parce que cette relation est immuable. Comme nous sommes dans notre position chrétienne en vertu d'une nouvelle vie, une semblable pensée ne peut être au fond celle d'un chrétien. C'est le raisonnement de l'apôtre, en Romains 6. Ce n'est pas que je ne dois pas, mais que je ne puis pas, si je suis mort, vivre à ce à quoi je suis mort.

Ainsi, ma responsabilité n'est pas celle d'un homme dans le premier Adam, mais celle d'un chrétien dans le dernier Adam, Christ. Sur le premier terrain, je suis déjà totalement perdu; il est inutile de parler de responsabilité, sauf pour convaincre de péché. Sur le second terrain, parce que je suis sauvé, et un enfant de Dieu dans la famille, je suis devenu responsable de marcher comme tel, en suivant l'exemple du premier-né entre plusieurs frères. Cela n'est pas plus lié avec la possibilité de perdre ma position qu'avec celle d'en acquérir une. Cette responsabilité découle de la position où je suis. J'ai à marcher comme un enfant de Dieu, puisque j'en suis un. C'est une responsabilité de paix et de joie; ce que Jacques nomme «la loi parfaite de la liberté», parce que ma nouvelle nature trouve ses délices dans ce que Dieu veut et commande, et aime à lui obéir. Elle trouve ses délices en lui, et par conséquent dans l'obéissance envers lui, et aussi dans ce qu'il veut.