Le rassemblement des saints selon Dieu

1 Corinthiens 14 – ME 1890 page 377

 

Tous les chrétiens ont cherché plus ou moins, dans la parole de Dieu, le chemin du salut, mais combien peu d'entre eux, après leur conversion, ont sondé cette Parole, pour y découvrir de quelle manière le Seigneur veut que les siens se rassemblent pour rendre culte!

Bien que tous croient qu'il n'y a qu'un seul moyen d'être sauvé, un grand nombre estiment que la manière de rendre culte est laissée au choix et à l'appréciation de chacun. Ils disent: «Vous vous réunissez pour le service religieux à votre façon, et nous à la nôtre; cela ne fait aucune différence. A la fin, nous nous retrouverons tous au ciel».

Et cependant la pensée du Seigneur quant au rassemblement des croyants, est aussi clairement révélée dans la Bible que l'est le chemin du salut. Permettez-moi de vous faire une question, cher lecteur. Si quelqu'un vous demandait: «Sur quelle portion des Ecritures appuyez-vous la manière dont vous vous rassemblez avec d'autres chrétiens?» pourriez-vous le lui dire? Assurément, si nous devons être toujours prêts à répondre avec douceur et crainte à toute personne qui nous demande raison de l'espérance qui est en nous (1 Pierre 3: 15), nous devrions aussi être capables de répondre à quiconque nous demande la raison du mode de notre rassemblement comme croyants rachetés par le Seigneur Jésus Christ.

Nous affirmons que le Seigneur ne nous a pas laissés dans l'ignorance sur ce sujet, mais qu'il nous a clairement révélé dans les Ecritures sa pensée relativement aux assemblées des chrétiens.

Examinons donc, dans la parole de Dieu, comment, dans les premiers jours du christianisme, les croyants avaient l'habitude de se réunir; car pour constater la vérité de Dieu touchant son assemblée, il nous faut remonter au commencement, lorsque d'abord elle fut établie. De plus, si nous voulons bien comprendre les passages qui parlent directement du rassemblement des saints, il faut nous rappeler une vérité de la plus haute importance, qui, nous pouvons le dire, caractérise spécialement le christianisme: c'est la descente de l'Esprit Saint venu pour demeurer sur la terre dans l'assemblée de Dieu, après que le Seigneur Jésus se fut assis à la droite de la Majesté dans le ciel.

Deux grandes vérités sont à la base de tout le christianisme. La première est que Christ a été glorifié à la droite de Dieu, en vertu de ce qu'il a parfaitement accompli l'oeuvre de la rédemption. La seconde est, comme conséquence de l'exaltation de Christ, la descente du Saint Esprit, venant habiter dans l'Eglise ou l'assemblée de Dieu sur la terre.

Le Saint Esprit a toujours existé, car il est Dieu. Dans le premier chapitre de la Bible, nous lisons que l'Esprit de Dieu planait sur la face des eaux, et les anciennes prophéties de l'Ecriture vinrent par «de saints hommes de Dieu», qui parlèrent, «étant poussés par l'Esprit Saint» (2 Pierre 1: 21). Mais Dieu le Saint Esprit ne vint habiter ou demeurer sur la terre que lorsque la grande oeuvre de la rédemption eut été accomplie. C'est ainsi que nous lisons: «Il disait cela de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en lui; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié» (Jean 7: 39). Pourquoi l'Esprit Saint n'avait-il pas encore été donné? Parce que «Jésus n'avait pas encore été glorifié». Mais après que Jésus eut été glorifié, le Saint Esprit vint demeurer dans l'assemblée de Dieu sur la terre.

On voit par l'Ecriture que Dieu n'habite avec les hommes que sur le fondement d'une rédemption accomplie. Ce ne fut pas avant que les enfants d'Israël eussent été rachetés d'Egypte que Dieu habita au milieu d'eux, d'abord dans le tabernacle et plus tard dans le temple. C'est pourquoi, dans le cantique qu'ils entonnèrent dans le désert, de l'autre côté de la mer Rouge, ils disent: «Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté; tu l'as guidé par ta force jusqu'à la demeure de ta sainteté» (Exode 15: 13). Le peuple est d'abord racheté, ensuite Dieu vient demeurer au milieu d'eux. Mais si Dieu a une demeure, elle doit être sainte. C'est «la demeure de sa sainteté». C'est pourquoi, tout lépreux, toute personne ayant un flux, ou impure pour un mort, devaient être mis hors du camp d'Israël, «afin», est-il dit: «qu'ils ne rendent pas impurs leurs camps, au milieu desquels j'habite» (Nombres 5: 2, 3).

Si maintenant nous ouvrons le livre des Actes, au chapitre 2, nous y trouvons le récit de la descente du Saint Esprit venu sur la terre pour y habiter sur le fondement de «la rédemption qui est dans le Christ Jésus», car, ainsi que nous l'avons vu en Jean 7, la venue du Saint Esprit était une conséquence de la glorification de Christ, et cette glorification était la réponse donnée de Dieu à la parfaite obéissance du Sauveur jusqu'à la mort et la mort même de la croix (Philippiens 2: 8, 9; Jean 13: 32).

Il était devenu un homme, afin de souffrir sur la croix pour nos péchés et d'y être fait péché pour nous (2 Corinthiens 5: 21); et, ayant glorifié Dieu dans la place même où il avait réglé la question de nos péchés, Dieu l'a glorifié comme homme et l'a élevé à sa droite.

Sa position dans la gloire est la preuve que l'oeuvre de la rédemption a été pleinement accomplie, et que, par elle, Dieu a été glorifié. Et c'est aussi la preuve, cher lecteur qui croyez en lui, que tous vos péchés sont ôtés pour toujours. Car il ne saurait avoir vos péchés sur lui, là où il est maintenant.

Le passage des Actes (2: 1-4) présente, en quelques lignes, le récit de l'un des événements les plus extraordinaires qui aient jamais été rapportés: la descente de Dieu le Saint Esprit, venu du ciel pour habiter sur la terre. Nous pouvons bien nous écrier avec Salomon: «Mais Dieu habitera-t-il vraiment avec l'homme sur la terre?» (2 Chroniques 6: 18).

Christ a été ici-bas, il y est mort, il a été ressuscité et est allé vers le Père, et alors Dieu le Saint Esprit est venu habiter sur la terre, dans l'Assemblée de Dieu. Ainsi nous lisons: «Vous (les chrétiens) êtes édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l'Esprit» (Ephésiens 2: 22).

N'est-ce pas un fait merveilleux qu'il y a réellement une personne divine, Dieu le Saint Esprit, demeurant en ce moment sur la terre, dans son habitation qui est l'Assemblée? Il habite aussi dans chaque croyant, dont le corps est devenu le temple du Saint Esprit (1 Corinthiens 6: 19).

Plusieurs personnes pensent que le Saint Esprit est une sorte d'influence et non pas une personne divine. Je vous prie donc d'examiner avec moi deux ou trois passages pour éclaircir ce point. Le premier est celui-ci: «Comme Pierre méditait sur la vision, l'Esprit lui dit: Voilà, trois hommes te cherchent; mais lève-toi, et descends, et t'en vas avec eux, sans hésiter, car c'est MOI qui les ai envoyés» (Actes des Apôtres 10: 19, 20).

L'Esprit dit: «Moi, je les ai envoyés». Il est évident qu'une personne seule peut dire et envoyer. On ne saurait se figurer une influence envoyant trois hommes, en disant: JE les ai envoyés.

Plus loin, dans les Actes, nous lisons: «Or il y avait à Antioche, dans l'assemblée qui était là, des prophètes et des docteurs: et Barnabas, et Siméon, appelé Niger, et Lucius le Cyrénéen, et Manahen, qui avait été nourri avec Hérode le tétrarque, et Saul. Et comme ils servaient le Seigneur et jeûnaient, l'Esprit Saint dit: Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l'oeuvre à laquelle JE les ai appelés… Eux donc, ayant été envoyés par l'Esprit Saint, descendirent à Séleucie» (Actes des Apôtres 13: 1, 2, 4).

Ici encore, le Saint Esprit est présenté comme une personne divine, dirigeant les serviteurs du Seigneur dans ce qui regardait leur ministère. Une influence ne dit pas: «Séparez-MOI», et n'envoie pas les serviteurs du Seigneur.

Dans l'épître aux Corinthiens, Paul dit que le Saint Esprit distribue différents dons dans l'Assemblée, «mais», ajoute-t-il, «le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plaît» (1 Corinthiens 12: 8-11). Ici de nouveau, ce ne saurait être une influence, c'est, d'une manière distincte, une personne divine qui donne et distribue, et qui est souveraine en le faisant: «Comme il lui plaît».

Tout cela nous a montré clairement, je pense, que, d'après la parole de Dieu, une personne divine, l'Esprit Saint, est venue demeurer sur la terre, et que les chrétiens sont édifiés ensemble pour être son habitation. Le Seigneur Jésus, en Jean 14, parle à ses disciples du Saint Esprit comme devant venir demeurer avec nous et en nous. «Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, pour être avec vous éternellement» (en contraste avec lui-même qui allait les quitter pour retourner au Père); «savoir l'Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous, et qu'il sera en vous» (Jean 14: 16, 17).

Les croyants, non plus que le monde, ne sauraient voir le Saint Esprit, mais ils peuvent affirmer ce qu'il est impossible au monde de dire: «Nous le connaissons, parce qu'il demeure avec nous, et qu'il est en nous».

Nous rappelant donc le fait que l'Esprit Saint est venu habiter sur la terre, examinons quelques passages qui parlent explicitement du rassemblement des croyants, soit pour la participation à la cène, soit pour le culte ou pour la prière.

Prenons d'abord Actes 20: 7: «Et le premier jour de la semaine, lorsque nous étions assemblés pour rompre le pain, Paul, qui devait partir le lendemain, leur fit un discours». L'apôtre et ceux qui étaient avec lui étaient restés une semaine à Troas (verset 6), mais ce fut seulement la veille de son départ que les disciples s'assemblèrent pour rompre le pain, ce jour étant le premier de la semaine, ce qui montre que c'était leur habitude de se réunir ainsi pour la fraction du pain. L'apôtre Paul, étant à Troas, se réunit avec eux.

Ce passage nous fait donc voir que ceux qui appartenaient au Seigneur avaient coutume de s'assembler le premier jour de la semaine pour «rompre le pain», c'est-à-dire pour manger la cène (ou souper) du Seigneur. Mais quels sont ceux qui s'assemblaient? Les disciples. «Nous», dit l'auteur des Actes, l'un des compagnons de Paul réunis avec ceux qui, à Troas, croyaient au Seigneur Jésus. Ce n'était pas un mélange, de croyants et d'incrédules rassemblés pour entendre une prédication de l'évangile, mais c'était ceux qui avaient été sauvés, des disciples. Et en cette occasion, leur objet était de se souvenir ensemble de Celui qui était mort pour eux, et qui était ressuscité, qui avait ôté tous leurs péchés, et les avait rendus propres à demeurer dans la gloire de Dieu, dans la maison du Père. Ils étaient réunis pour annoncer la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il revienne prendre avec lui pour toujours tous ceux qu'il a aimés, et pour lesquels il s'est livré lui-même (1 Corinthiens 11: 26).

Il est important de remarquer deux choses dans le Nouveau Testament. Premièrement, la prédication de l'évangile à tout le monde — tous les chrétiens sont, familiers avec cette première chose; en second lieu, le rassemblement de ceux qui étaient sauvés — des enfants de Dieu — comme membres du corps de Christ. Les passage que nous avons examiné présente un exemple de la seconde chose, c'est-à-dire du rassemblement de ceux qui étaient sauvés. Dans ce cas, leur objet était de rompre le pain.

Supposons maintenant, que tous les membres du corps de Christ dans l'endroit où vous vivez, soient exercés par rapport à la manière scripturaire de se rassembler, et qu'ils agissent selon ce verset 7 du chapitre 20 des Actes: «Le premier jour de la semaine, comme nous étions assemblés pour rompre le pain», quelle bénédiction ce serait; il y aurait là une assemblée des saints de Dieu!

La question qui se pose maintenant est celle-ci: «Nous sommes assemblés, comment la réunion se passera-t-elle? Qu'avons-nous à faire? Y a-t-il dans l'Ecriture, quelques directions pour nous guider, ou bien Dieu nous a-t-il laissés à nous-mêmes pour arranger les choses du mieux que nous pouvons?

La réponse est simple. Dieu nous a donné des règles et des directions, quant au rassemblement des siens, et spécialement dans un chapitre du Nouveau Testament qui, je le crains, est peu étudié et médité par les chrétiens. C'est le chapitre 14 de la première épître aux Corinthiens. Nous avons vu, au chapitre 20 des Actes, que les disciples étaient assemblés pour rompre le pain. Or, au commencement du verset 23 du chapitre cité de l'épître aux Corinthiens, on lit: «Si donc l'assemblée tout entière se réunit ensemble» (ou en un même lieu). Nous trouvons ici les circonstances mêmes que nous avons supposées; l'assemblée entière des saints du Seigneur se réunit en un même lieu. Mais quelqu'un pourrait dire: «Comment savez-vous que l'assemblée n'était composée que de vrais croyants? Est-ce que ce ne pouvait pas être un mélange de croyants et de non-croyants?» La réponse est dans les versets 24 et 33. «S'il entre quelque incrédule», et «Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints». C'était une assemblée de saints. Et qui sont les saints? Tout vrai croyant au Seigneur Jésus, est un saint, ou quelqu'un qui est sanctifié. Tous les chrétiens sont des «bien-aimés de Dieu, saints appelés», ou saints par l'appel de Dieu (Romains 1: 7). Quelle belle expression que celle «d'assemblées des saints!» Qu'il est précieux d'être ainsi rassemblés, comme étant sauvés et le sachant, autour de Celui qui est au milieu des deux ou trois assemblés en son nom pour adorer «en esprit et en vérité; car le Père en cherche de tels qui l'adorent» (Jean 4: 23).

Nous avons vu que Dieu le Saint Esprit est descendu sur la terre pour y demeurer dans son habitation, et que les croyants sont édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l'Esprit. La même vérité se trouve dans l'épître aux Corinthiens: «Ne savez-vous pas que vous êtes (collectivement) le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous?» (1 Corinthiens 3: 16). Lorsqu'il s'agit de l'individu, l'apôtre dit: «Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit?» Relisons le verset déjà cité (1 Corinthiens 14: 33): «Dieu…, dans toutes les assemblées des saints». De là nous apprenons que, lorsque les saints sont assemblés, Dieu le Saint Esprit est réellement présent pour conduire et diriger dans l'assemblée, et non seulement cela, mais le Seigneur Jésus est au milieu d'eux, selon ce qu'il a dit: «Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux» (Matthieu 18: 20). Précieuse vérité! Le Seigneur Jésus est réellement présent au milieu de ceux qui sont assemblés en son nom, ne fussent-ils que deux ou trois!

Supposez que le Seigneur Jésus eût fait savoir à tous les siens, dans l'endroit que vous habitez, qu'il apparaîtrait en un certain lieu dimanche prochain à dix heures du matin, combien chaque vrai croyant serait empressé de se trouver là! Tous accourraient de chaque partie de la ville pour Le rencontrer, et si l'on arrêtait l'un d'eux pour lui faire la question: «Où allez-vous ce matin?» la réponse serait certainement: «Ne savez-vous pas que nous allons rencontrer le Seigneur?»

Nous lisons quelque chose de semblable dans l'évangile de Matthieu (28: 16, 17). «Et les onze disciples s'en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Et l'ayant vu, ils lui rendirent hommage; mais quelques-uns doutèrent». Le Seigneur a dit: «Bienheureux ceux qui n'ont point vu, et qui ont cru» (Jean 20: 29), et il est réellement présent pour la foi au milieu des deux ou trois assemblés en son nom, bien qu'ils ne le voient pas. Si quelqu'un nous demandait un dimanche matin, lorsque nous nous rendons au lieu de la réunion, pour nous souvenir du Seigneur en rompant le pain: «Où allez-vous?» nous pourrions lui répondre: «Nous allons rencontrer le Seigneur!»

Dans le cas que nous avons supposé, où le Seigneur apparaîtrait en un certain lieu et à une certaine heure, lui-même serait assurément le centre autour duquel chacun se rassemblerait; il en est exactement de même pour la foi maintenant.

Revenant à notre chapitre 14 de l'épître aux Corinthiens, nous y trouvons d'abord, au verset 23, «l'assemblée tout entière» réunie «en un même lieu». Le Saint Esprit est dans l'assemblée pour conduire et diriger, et le Seigneur Jésus est au milieu d'elle.

Mais que faisait-on dans l'assemblée réunie ainsi? Au verset 15, nous trouvons que la prière et le chant occupaient une place dans la réunion des saints: «Je prierai avec l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence; je chanterai avec l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence». L'esprit n'est pas ici le Saint Esprit personnellement, mais l'esprit d'un homme conduit par l'Esprit Saint. Un tel homme priait et chantait d'une manière intelligente et intelligible; ce qu'il exprimait n'était pas simplement des mots dans la signification desquels il n'entrait pas, ou que les auditeurs n'auraient pas compris.

Le verset 16 nous apprend que, dans l'assemblée, on bénissait, c'est-à-dire que l'on rendait grâces. Ce pourrait bien être, par exemple, à la table du Seigneur, ainsi qu'il est dit: «La coupe de bénédiction que nous bénissons», pour laquelle nous rendons grâces.

Il y avait aussi une part pour l'enseignement: «Dans l'assemblée, j'aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence, afin que j'instruise aussi les autres» (verset 19).

Au verset 24, il est question de prophétiser. La prophétie, dans le Nouveau Testament, ne signifie pas seulement prédire des événements à venir, mais révéler la pensée de Dieu en quelque occasion spéciale. Le résultat en est l'édification, l'exhortation et la consolation (verset 3). Il faut nous rappeler que les premiers chrétiens n'avaient pas comme nous tout le Nouveau Testament mais l'Esprit de Dieu révélait directement la vérité par le moyen des prophètes et pour l'édification des saints.

Le verset 26 nous dit: «Qu'est-ce donc frères? Quand vous vous réunissez, chacun de vous a un psaume, a un enseignement, a une langue, a une révélation, a une interprétation, que tout se fasse pour l'édification». Ici, chacun a un psaume, ou un enseignement, etc., ce qui montre qu'il y avait la liberté pour chaque frère dans l'assemblée de prendre part à l'action, mais seulement en tant que conduit par l'Esprit Saint, car l'apôtre ajoute: «Que tout se fasse pour l'édification».

Or les Corinthiens avaient une grande abondance de dons. «Vous ne manquez d'aucun don de grâce», leur dit l'apôtre (chapitre 1: 7). Ils possédaient en particulier le don des langues — c'est-à-dire la faculté de parler des langues étrangères — et il est évident qu'ils estimaient ces manifestations extérieures de la puissance de l'Esprit plus que l'édification de l'assemblée.

Dans ces jours, ainsi que nous l'avons dit, le Nouveau Testament n'étant pas complété, Dieu donnait aux saints des révélations directes. Bien qu'aujourd'hui il n'y ait plus de révélations en dehors de ce qui est écrit dans la parole de Dieu, le principe s'applique tout autant qu'alors, que tout frère a la liberté de prendre part à l'action dans l'assemblée, s'il est conduit par l'Esprit, et alors le résultat en sera l'édification. L'apôtre ne blâmait pas les Corinthiens d'agir dans l'assemblée, mais il insiste sur ce que leur action devait être pour l'édification. Le verset 31 lève tout doute à cet égard: «Car vous pouvez tous prophétiser un à un, afin que tous apprennent et que tous soient exhortés».

Il y avait pour tous liberté de prophétiser, en tant que conduits par l'Esprit, sans doute; car alors il ne pouvait y avoir de désordre, puisque «Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints».

Les femmes devaient garder le silence dans l'assemblée (verset 34). «Il ne leur est pas permis de parler; mais qu'elles soient soumises, comme le dit aussi la loi». Et l'apôtre ajoute: «Car il est honteux pour une femme de parler dans l'assemblée».

Mais on pourrait dire: «Quoiqu'il semble clair, d'après ce chapitre, que c'est ainsi que ces premiers chrétiens se réunissaient, les choses sont maintenant toutes différentes, et il faut nous conformer aux temps où nous vivons».

La réponse se trouve dans la première épître de Jean: «Pour vous, que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous» (1 Jean 2: 24). Il nous faut remonter au commencement, à la vérité révélée alors, pour connaître la pensée de Dieu touchant chaque chose. Il n'y a eu aucune révélation nouvelle depuis ce jour. Les «commandements» du Seigneur sont les mêmes aujourd'hui qu'aux jours de l'apôtre. Quelqu'un dirait-il: «Je ne pense pas qu'il y ait aucun commandement qui nous prescrive de nous rassembler de la manière qui est indiquée dans le chapitre 14 de la première épître aux Corinthiens»; combien claires et sérieuses sont à cet égard les paroles inspirées de l'apôtre Paul, au verset 37: «Si quelqu'un pense être prophète ou spirituel, qu'il reconnaisse que les choses que je vous écris sont le commandement du Seigneur».

Les choses écrites dans ce chapitre ne sont pas les opinions de l'apôtre, ni même ses commandements. Elles sont «le commandement du Seigneur»; «et si quelqu'un est ignorant, qu'il soit ignorant».

Cher lecteur, avez-vous obéi à ce commandement du Seigneur? Vous réunissez-vous avec les rachetés du Seigneur de la manière dont il est parlé dans ce chapitre? Ou bien, diriez-vous peut-être: «Cela n'a été écrit que pour les Corinthiens?» Ce serait une erreur. Cette épître a été aussi écrite pour vous, car si vous êtes un croyant, vous êtes compris dans le nombre de ceux à qui elle est adressée. Lisez le verset 2 du premier chapitre. A qui l'épître est-elle adressée? «A l'assemblée de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le Christ Jésus, saints appelés, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, et leur Seigneur et le nôtre».

L'épître, comme vous le voyez, est non seulement pour les Corinthiens, mais pour tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom du Seigneur. N'êtes-vous pas de ce nombre?

Souvenez-vous des paroles du Seigneur Jésus à ses disciples: «Si vous m'aimez, gardez mes commandements… Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime» (Jean 14: 15, 21). «L'Eternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices, comme à ce que l'on écoute la voix de l'Eternel? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l'oreille, meilleur que la graisse des béliers» (1 Samuel 15: 22).