La promesse de la vie

Tite 1 - Darby J.N.

ME 1890 page 421

 

L'Esprit de Dieu, au commencement de ce chapitre, marque d'un caractère spécial ce dont je désire parler — la pensée éternelle de Dieu à notre égard. C'est ce que nous trouvons dans les versets 2 et 3. Le mal s'était introduit; l'Esprit le signale, et l'effet produit est de nous rejeter, de la manière la plus remarquable, sur la pensée et le dessein de Dieu, dès le commencement. A mesure que le mal progresse et que la corruption, s'accentue, l'apôtre remonte à l'origine de tout, de ce qui vient de la nature divine elle-même (et tout ce qui peut faire face au mal et nous faire avancer, doit venir de là), c'est-à-dire la vie éternelle, que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant la fondation du monde; ce qui était dans la pensée de Dieu quant à la chose elle-même avant la fondation du monde; ce que Dieu avait dans sa pensée, le conseil de Dieu pour nous avant que le monde fût créé. Cela nous montre précisément ce que nous sommes, et ce qu'est l'homme, avec ou à part de cette vie éternelle.

En Ephésiens, nous trouvons ce conseil de Dieu en rapport avec Christ (chapitre 3: 3-7): un mystère caché dès les siècles en Dieu jusqu'à ce que Christ eût été ressuscité comme tête du corps, de l'épouse. Ce n'est pas sur ce point que je désire m'arrêter. Je n'ai pas la pensée de parler de l'Eglise, mais de m'occuper de ce qu'est cette vie, et de fixer votre attention sur cette pensée, la promesse de la vie dans le conseil de Dieu avant que le monde existât. Avant cela, dis-je, cette vie existait dans une personne, Christ, celui qui était au commencement auprès de Dieu, et qui était Dieu. C'est le Christ avec lequel ma vie est cachée auprès du Père. Etant en lui-même la vie, il vint dans le monde comme la vie, et manifesta la vie. La chose revêtit un corps dans la personne du Seigneur comme homme, et elle était là — la vie de l'homme, non des anges. Ce qui était spécialement la pensée divine de Dieu envers l'homme est manifesté, lorsque Christ devient un homme, et cette vie nous est communiquée, l'instrument employé pour cela étant la parole de la vérité qui est prêchée. Cette vie divine a été manifestée ici-bas dans un homme — le Seigneur Jésus. Nous l'ayant donnée, elle est maintenant manifestée dans nos corps mortels. Dans sa manifestation, elle a le caractère de la piété. Elle dit ce que vous êtes. Elle est dans un pauvre vase, et où se trouve une volonté mauvaise, mais elle vous dit ce que vous êtes et ce qu'est le monde; elle projette une lumière additionnelle pour montrer que l'homme est une créature totalement séparée de Dieu.

Moralement parlant, le monde s'est développé dans l'éloignement de Dieu; c'est-à-dire que le monde dans lequel nous vivons — tout ce que nous voyons autour de nous — est issu de la créature qui s'est éloignée de Dieu; mais la vie que nous avons existait avant la création du monde, et cette portion de l'Ecriture dont nous nous occupons, est pleine de ce bonheur simple et paisible résultant de ce qu'est cette vie, pratiquement manifestée et donnée en Christ.

Une grande somme de mal était entrée. Satan corrompait la vérité par les raisonnements insensés de l'esprit humain. L'apôtre avertit d'une manière spéciale Timothée et Tite, et les ramène non à une profession générale de christianisme, mais à la foi des élus de Dieu, à la connaissance de la vérité qui est selon la piété. Ils devaient être comme ceux qui savaient ce qu'étaient les pensées et le dessein de Dieu, et étaient rejetés sur lui. Si j'ai saisi l'enseignement divin, je puis dire que je connais la voix du Berger; et si ce n'est pas la sienne qui se fait entendre, cela je le saurai aussi. La vérité qui est selon la piété, n'est pas seulement connue, mais elle est signalée et marquée d'un sceau comme étant de Dieu, par un homme qui vit à Dieu et pour Dieu. La piété est la manière dont un homme agit s'il est dirigé par Dieu, et ce qu'un homme ne ferait pas si Dieu était près de lui, n'est certainement pas pour Dieu. Cela est clair. Quelqu'un qui serait journellement enseigné par la connaissance de Dieu touchant la manière dont il a à vivre pour lui, ferait toutes choses pour manifester les voies de la piété, connaissant ces voies parce qu'il connaît Dieu. Je ne parle pas de faire bien au lieu de faire mal, ni d'agir selon la conscience. Il est clair qu'un croyant doit être juste à l'égard des autres, mais je parle de piété. Vous ne pouvez jamais être pour Dieu sans savoir ce que Dieu est. Je ne puis pas marcher d'une manière digne de Dieu, si je ne le connais pas. Je ne puis marcher avec Dieu sans cela, quoique je puisse marcher droitement avec les hommes. Ici, c'est marcher d'une manière digne de Dieu, ayant les reins ceints, c'est-à-dire nos affections gardées en lui. Cela s'applique à tout ce qui nous est révélé en Christ. Un croyant, quant à ses motifs et à sa vie, a la pensée de Christ qui lui est révélée, pour lui montrer comment il doit se conduire à travers les circonstances. Christ était toujours lui-même, jamais guidé par les circonstances. La douleur pouvait attirer son coeur en amour divin, mais dans ses motifs et dans toutes les circonstances, il était toujours lui-même (parfait, cela va sans dire). C'est l'esprit de Christ que les croyants doivent avoir.

Quelle place merveilleuse que celle où nous avons été amenés! Ce n'est que comme enseignés de Dieu que nous pouvons saisir cela, c'est-à-dire l'espérance de la vie éternelle, promise de Dieu avant que le monde commençât. Remarquez cela, car pour ce qui est de la vie en Adam, elle ne pouvait jamais être telle — une vie divine en ceux qui sont sauvés, une vie pour le ciel. Nous la possédons maintenant, et nous serons là, parce que nous la possédons. Là sera sa pleine manifestation, toutes choses là, toute parole et toute louange seront selon la présence de Dieu. Comme participants de la nature divine, nous jouirons de la plus complète félicité, là où rien ne peut exister d'inconsistant avec la nature divine; tout y sera en harmonie avec cette vie, et nous-mêmes comme la possédant dans sa perfection la plus élevée et la plus bénie. Nous appartenons dès maintenant à ce lieu, tandis que nos corps sont encore ici-bas. La vie que nous avons en est descendue, et a seulement là sa pleine sphère de bénédiction.

Cette vie, la promesse de Dieu avant que le monde commençât, était dans la pensée de Dieu pour nous avant même que le monde existât. Je ne parle pas maintenant de prédestination, mais de la chose elle-même dans la pensée de Dieu avant que le monde fût. Si nous lisons 1 Jean 1, nous verrons comment cette vie est descendue ici-bas: «Ce que nos mains ont touché concernant la parole de la vie» (versets 1-3). C'est un Homme réel. La vie qui était auprès du Père a été manifestée ici-bas dans la personne de Christ. Chez plusieurs personnes on trouve un grand vague de pensées par rapport à cette vie. Elle est Christ lui-même: «Quand le Christ qui est votre vie, etc.». Avant de parler de la communication de la vie, il (Jean) parle de sa manifestation. Jean pouvait voir ce qu'elle était ici-bas, parmi amis et ennemis; et il dit: «Nous avons contemplé, et nos mains ont touché». La vie qui était auprès du l'ère est la vie promise avant que le monde commençât. J'ai ce qu'elle est, parfaitement manifesté. Je vois cette vie dans Celui qui, au temps convenable, l'a pleinement manifestée comme homme. Le second Adam est l'Homme dans lequel sa perfection est vue; un Homme dans ce monde, tenté en toutes choses comme nous; un Homme parfait, sans péché, marchant dans ce monde en douceur, humilité et sainteté, un modèle placé devant nous pour que nous le suivions.

2 Timothée 1: 9, montre comment elle nous a été donnée en Christ. Dieu unit ici les deux choses: «Sauvés par Christ selon son propre dessein et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles». Dans cette vie, nous voyons une chose qui a son déploiement dans le ciel. Nous l'avons maintenant et dans un lieu où elle est entravée. Cela conduit mes pensées et mes sentiments à être toujours dans le ciel, où elle est comme avant que le monde commençât. Quoique déployée en toute perfection ici-bas par Celui qui a annulé la mort et a fait luire la vie et l'incorruptibilité, la vie était dans le ciel avant qu'elle fût manifestée ici-bas. Merveilleuse vérité!

Par la puissance de cette vie, Christ a passé à travers la mort et l'a annulée. La mort est une chose abolie pour les saints. Elle nous sort de toute la misère du premier Adam. Il n'en était pas ainsi des saints de l'Ancien Testament. Ils ne pouvaient pas dire: «Absents du corps, présents avec le Seigneur». C'était tout mort pour eux. Elie fut enlevé comme témoignage sans passer par la mort; mais Christ y a passé et l'a annulée; il est ressuscité et est monté au ciel, et la vie et l'incorruptibilité ont ainsi été mises en lumière. En Jean, nous lisons: «En lui était la vie»; vous ne pouvez dire cela d'aucun saint. Dieu nous a donné cette vie en son Fils. Si c'était en nous-mêmes, nous pourrions la perdre, mais si lui est ma vie, cela est impossible. «Celui qui a le Fils, a la vie».

Il est la vie et la lumière des hommes, non des anges. C'est une vérité des plus humiliantes pour nous. Si Dieu voulait exercer son pouvoir vivifiant, ce devait être dans un Homme, et c'est pourquoi le Fils de son amour est devenu un homme. Dieu a déployé ce pouvoir par l'incarnation de la Parole — le Fils éternel. Il nous a été donné en promesse avant que le monde existât, et il vint dans le monde personnellement. La Parole devenue chair a habité parmi les hommes dans toutes les circonstances où nous marchons. Il descend dans la mort du premier Adam et annule la mort, fait luire la vie et l'incorruptibilité, monte à la droite de Dieu, et est là-haut le déploiement de cette vie dans un Homme, Quelle pensée! Cette vie éternelle dans ce monde — un homme, un homme pauvre, un charpentier, quelqu'un qui n'avait pas où reposer sa tête. La vie promise avant que le monde commençât d'exister, a été maintenant manifestée par l'apparition de notre Sauveur Jésus Christ, et au temps convenable manifestée à ceux qui croient par le moyen de la prédication. Christ lui-même est les grandes prémices de la vie que nous, comme sauvés, nous avons en lui — lui les prémices de la grande moisson de Dieu. Je le répète, cette vie, donnée en promesse avant que le monde fût, a été manifestée par le Christ, qui, dans la puissance de cette vie, a passé, à travers la mort, et elle est maintenant manifestée dans l'Homme Christ Jésus ressuscité, tandis qu'ici-bas elle est manifestée dans ceux qui croient par le moyen de la prédication.

C'est ainsi que nous l'obtenons. Elle est prêchée maintenant dans le monde. Et qu'est-ce que le monde fait d'elle? C'est une chose solennelle pour vos consciences. Si vous prenez le monde, vous n'avez pas le second Adam, mais le premier. Regardez en arrière au jardin d'Eden, et vous aurez l'explication du présent état de choses du monde et comment il a commencé. L'homme créé sous la responsabilité de garder son premier état, reçut le commandement de ne pas manger du fruit d'un certain arbre. Il en mange, fait sa propre volonté et est chassé du paradis. Et le monde commence où le paradis finit; et c'est le monde dans lequel nous vivons; seulement il est mille fois pire, parce qu'il a rejeté Christ. Oui, le monde qui nous entoure a pris naissance quand l'homme fut chassé du paradis. Un homme, dans un état de responsabilité, séparé de Dieu, a fait le monde ce qu'il est. Et quel monde! Si sérieuse que soit la responsabilité dans ce monde, pour nous qui avons la vie, ce n'est qu'en passant. Il est vrai que nous avons à le traverser; mais il n'a rien à faire avec la vie éternelle que nous avons, si ce n'est que c'est la place où la vie éternelle a été manifestée et nous a été apportée. Je demande: A quoi s'occupe l'homme séparé de Dieu? A faire du monde une scène de jouissances pour lui-même par la culture des arts et des sciences. (C'est parmi les païens que vous trouvez le plus beau développement des arts et des sciences). Je le répète, l'homme se fait une scène pour développer et déployer les facultés qui n'ont rien à faire avec Dieu (les meilleures comme les pires n'ont rien à faire avec lui). Eh bien, c'est dans ce monde que la vie éternelle a été manifestée et est manifestée maintenant. Est-ce en amendant et en réformant d'abord l'homme, est-ce en redressant le monde, que Dieu donne la vie éternelle? La vie doit-elle s'obtenir en réformant le monde, en modifiant les mauvaises voies et les goûts d'un homme loin de Dieu, en améliorant d'abord l'homme, mais sans Dieu?

Qu'est-ce que l'homme? Un être responsable, je le répète; loin de Dieu et séparé de lui, il a construit pour lui-même un monde sans Dieu. Introduisez Dieu dans toutes les belles choses que l'homme fait, et quel en sera l'effet? La plupart d'entre nous savent comme un fait, que ce monde avec tous ses plaisirs et toutes les choses agréables à la chair, ne laisse entrer ni Dieu, ni Christ qui est la vie éternelle, et je la possède comme une chose qui vient pendant que le monde poursuit son cours. La vie éternelle est descendue ici-bas, et je l'ai dans un monde dont toute la vie est celle du premier homme, dans un monde entièrement séparé et éloigné de Dieu, un monde qui a son origine dans l'homme chassé du paradis, un monde qui, lorsque Christ était devant lui en beauté et en grâce divines, lui a craché au visage et l'a chassé. Voilà le monde dans lequel je suis maintenant.

Mais où mon coeur ira-t-il hors du monde? A cette vie bénie que j'ai en Christ. Je puis ne la posséder que depuis hier, mais, ce que j'ai reçu était là-haut pour moi dès avant la fondation du monde. J'ai Christ pour ma vie — «la vie que je vis est dans la foi au Fils de Dieu», et c'était dans la pensée de Dieu de me donner cette vie avant que le monde fût. «Celui qui a le Fils a la vie» — une vie qui n'est nullement de l'homme; et la possédant, j'ai à montrer quel en est l'effet et d'où je la tiens. Qu'est-ce qu'est la vie que je tiens du premier Adam? Rien que péché; placée sous la loi, elle ne s'y soumet pas: c'est une vie avec les convoitises et une propre volonté. Je la juge entièrement. Lorsque Christ était ici-bas, l'arbre étant mauvais, il prononça le jugement contre lui. La chair, est une chose jugée. Je ne trouve, en relation avec elle, rien que péché et condamnation, mais Dieu a agi à l'égard de ce péché dans la chair. — «Ce qui était impossible à la loi, en ce qu'elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair, afin que la juste exigence de la loi fût accomplie en nous qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l'Esprit».

Remarquez que ce n'est pas seulement que nos péchés sont remis, mais que le péché est condamné. Oh! dis-je, le péché est dans la chair, je l'ai en moi et je le hais! Il convoite en moi, fait que je n'aime pas ce que Christ aime, tandis que mon coeur s'occupe de Christ. Mais je trouve que Dieu a agi en jugement avec le péché, et l'a ôté sur la croix. Il l'a condamné là où il a été ôté, et c'est où je suis. J'ai le péché en moi, mais je ne suis pas jugé à cause de cela; Christ a été fait péché pour moi. Lui, dans sa grâce, s'en est chargé. Dans la puissance de cette vérité, mon âme possède une paix parfaite. Je n'ai plus conscience de péchés; je ne crains plus le jugement de Dieu, parce que j'ai le pardon; tout s'est évanoui dans la délivrance que j'ai en Christ. Je jouis d'une liberté parfaite; le péché ne domine plus sur moi. Je juge cette chair qui est mienne, je juge entièrement ses convoitises et ses volontés, parce que c'est une chose jugée. Je suis crucifié avec Christ. Je suis dans une nouvelle condition. J'ai la vie éternelle en moi, Christ étant ma vie. J'ai trouvé la liberté et la joie par son passage à travers la mort. Je suis mort et je suis ressuscité avec lui. C'est là que j'ai été amené.

Je n'ai pas seulement une vie venant de celui qui s'est éloigné de Dieu, mais, comme croyant, j'ai la vie de Celui qui est venu dans le lieu même où j'étais loin de Dieu, afin de me ramener à Dieu. Je lui appartiens. Je suis ressuscité avec lui, là où la vie éternelle doit être déployée. En esprit, je suis là-haut maintenant, tandis que, dans le corps, j'attends sa venue. Je suis dans un monde qui n'est pour moi qu'en passant, une chose où je ne fais que passer, n'en étant pas, comme Christ n'en était pas. Il passa à travers ce monde, nous laissant un exemple, afin que nous suivions ses traces. J'ai à me tenir pour mort. «Comme nous avons porté l'image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l'image du céleste». Un croyant n'appartient pas au premier Adam, mais au second. La vie de Christ est la sienne, et c'est tout ce qu'il reconnaît comme étant sa vie — cette vie si précieuse, si divine, que le monde ne voulut point l'avoir, et s'enfuit de devant elle, parce qu'elle était si parfaite, et Dieu la prit en haut et la plaça sur son trône, comme la seule place qui lui convînt.

Christ ici-bas manifesta tout ce qui caractérise cette vie. J'aimerais en indiquer un ou deux traits. Le premier est cette calme confiance en Dieu qui provient de l'amour divin et qui en est le fruit, cette confiance qui peut se reposer sur Dieu et est capable de jouir d'une heureuse communion avec Dieu, et de marcher, en se remettant à lui, à travers toutes les choses et les circonstances d'ici-bas. Je n'aurais pas pu avoir cette confiance, si Christ n'était pas mort pour ôter le péché, et ne m'avait amené en relation avec Dieu. Ayant une conscience purifiée, je puis prendre mon plaisir en Dieu, et quant à ma marche à travers ce monde, Christ est ma vie, mon tout. Je suis dépendant de lui d'une manière consciente. En passant à travers ce monde, nous avons à vaincre. Comment? «C'est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi». La vie a ce caractère spécial. J'évite le mal et je marche en grâce à travers le monde. Si j'ai la vie de Christ, je dois marcher ici-bas comme lui a marché, en vie pratique, «portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps», avec la conscience que cette vie est venue de Dieu, et a été promise avant que le monde fût.

Nous trouverons, sans doute, en cela de la défectuosité pour n'avoir pas jugé le moi, et n'avoir pas eu l'esprit libre de jouir de Christ. Nous avons à prendre garde que les choses de ce monde ne resserrent pas la vie qui doit être manifestée. N'éprouvons-nous pas continuellement que nous tombons sous le pouvoir des circonstances par lesquelles le coeur est souvent rétréci? Combien de fois n'avons-nous pas à dire: Je ne pense pas à cela au bon moment! Mais si nous portions toujours partout la mort de Jésus, il nous serait toujours aisé, de manifester sa vie. Si le coeur est rempli de Christ, il sera toujours prêt pour Christ. La tendance des saints est d'avoir le coeur rétréci — jamais prêt pour Dieu et leur prochain. Il n'en serait pas ainsi, si nous avions seulement le coeur exercé sous un profond sentiment de ce qu'est la vie que nous possédons et de ce qu'est le monde, une pauvre, misérable petite chose. Ayant les coeurs exercés à discerner le bien et le mal, tandis que nous sommes ici-bas, nous passerions à travers le monde comme pèlerins et étrangers, ayant des consciences pures, capables de juger la chair comme n'étant que la chose vieille. La vie étant donnée, le monde (qui a pour origine l'homme rejetant Dieu) est le lieu où cette vie doit être exercée, et nous passons par divers exercices. Voyez à travers quelles choses Paul passait: «Nous qui vivons, nous sommes toujours livrés à la mort». Il se glorifiait dans les tribulations et dans les infirmités, pourvu seulement que la vie fût manifestée. Je désire que vos coeurs saisissent ce qu'est cette vie éternelle, de manière à vivre dans sa puissance, afin que vous puissiez voir comment elle vint dans le monde, révélée en Christ.

Voyant toute sa félicité et sa beauté en Christ, le coeur s'y attache. En lui, la vie étant la lumière des hommes. Quelle chose d'avoir, dans le lieu même où Satan règne et gouverne, la propre vie de Dieu qui nous est donnée dans son Fils et que nous vivons en Christ seulement; mais rappelons-nous que cette vie n'a aucune affinité avec le monde. Nous avons à manifester la lumière de la vie au milieu du monde qui ne veut pas avoir Christ; et, hélas! combien chaque chose tend constamment à nous faire vivre par la vue au lieu que ce soit par la foi. Mais en quoi que nous manquions, nous trouverons certainement que Dieu nous a donné toutes choses en Christ.

Oh! qu'il nous donne de connaître de plus en plus ce qu'est cette vie éternelle qui a été promise en lui avant la fondation du monde!