Sur Romains 8: 28-30

 ME 1890 page 438

 

Cher frère en Christ,

A votre question sur Romains 8: 28-30, je répondrai d'abord que je pense qu'il nous faut prendre la parole à la lettre, saisir Dieu au mot pour ainsi dire, et lorsqu'il dit: «Toutes choses», ne rien exclure, mais accepter en simplicité et confiance le «toutes choses». C'est d'une grande consolation pour nos âmes. Il en est ainsi, par exemple, de Philippiens 4: «Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses exposez vos requêtes à Dieu»; et en Marc 9: «Toutes choses sont possibles à celui qui croit».

Mais, pour en revenir à Romains 8, qu'est-ce que «le bien de ceux qui aiment Dieu?» N'est-ce pas l'accomplissement de ses desseins à leur égard? En fin de compte, ayant été appelés et justifiés, nous serons «glorifiés». C'est là le but, le propos de Dieu étant que nous soyons «conformes à l'image de son Fils». Mais nous sommes sur la route qui conduit à ce but. Nous y sommes dans des corps d'infirmité, assujettis à toutes sortes de misères et d'épreuves, dans un monde ennemi de Dieu et dont Satan est le chef, et ainsi exposés aux difficultés, aux luttes, aux tentations, à l'opposition plus ou moins ouverte et violente; au milieu d'une création qui souffre et soupire. Là, le coeur est serré de toutes manières, en voyant le mal se développer dans tous les domaines, et, dans la faiblesse où nous sommes, nous ne savons souvent pas de quel côté nous tourner et comment et quoi demander. Il est vrai que l'Esprit en nous intercède et donne expression devant Dieu à ces soupirs qui partent du fond de nos coeurs. Mais l'épreuve, la lutte, la souffrance n'en sont pas moins là. Alors vient cette précieuse déclaration de l'Esprit Saint pour consoler et encourager nos âmes: «Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu».

«Toutes choses», toutes celles mentionnées plus haut, «toutes choses», même le mal, même celles que nous ne connaissons pas; toutes voulues de Dieu ou permises par lui qui tient tout entre ses mains, sans la volonté de qui rien n'arrive, «toutes choses» sont dirigées par lui, pour concourir au grand but qu'il s'est proposé pour ceux qu'il avait dans sa pensée, savoir «leur bien»; le vrai bien de ceux qu'il destine à la gloire, et qui n'est pas de les affranchir ici-bas des épreuves et des souffrances, mais de faire servir «toutes choses» à les amener là. Les choses peuvent être pénibles, douloureuses, affligeantes pour le coeur, mais nous pouvons dire: «C'est pour le bien de ceux qui aiment Dieu», non seulement pour mon bien, mais pour celui de l'ensemble des prédestinés, appelés, justifiés et bientôt glorifiés.

De quel oeil tranquille, avec quel repos de coeur, cela nous fait envisager tout ce qui se passe, tout ce qui arrive, même ce qui est fâcheux, et serait de nature à troubler. Cela nous élève au-dessus de tout, nous fait traverser en paix toutes les circonstances de la vie; nous pouvons dire: Tout est finalement pour la gloire de Dieu, pour mon bien et celui de tous ses saints…

Prenez, par exemple, l'histoire de Joseph. Comme nous y voyons bien «toutes choses», conduites de Dieu, travailler, même la méchanceté de ses frères, pour l'accomplissement des desseins de Dieu et le bien final de la famille de Jacob…

Il sera beau, plus tard, dans la lumière de la gloire, en jetant un regard en arrière, de voir «toutes choses», grandes ou petites, avoir travaillé ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu. Quel motif de louanges et d'adoration!…