Méditations de Darby J.N.

 

Méditations de Darby J.N. 1

ME 1892 page 32  -  Méditation de J.N.D. no 37. 1

ME 1892 page 52  -  Méditation de J.N.D. no 38. 3

ME 1892 page 76  -  Méditation de J.N.D. no 39. 5

ME 1892 page 97  -  Méditation de J.N.D. no 40. 7

ME 1892 page 117  -  Méditation de J.N.D. no 41. 8

ME 1892 page 194  -  Méditation de J.N.D. no 42. 10

ME 1892 page 217  -  Méditation de J.N.D. no 43. 11

ME 1892 page 245  -  Méditation de J.N.D. no 44. 13

ME 1892 page 266  -  Méditation de J.N.D. no 45. 14

ME 1892 page 283  -  Méditation de J.N.D. no 46. 16

ME 1892 page 304  -  Méditation de J.N.D. no 47. 17

ME 1892 page 333  -  Méditation de J.N.D. no 48. 19

ME 1892 page 354  -  Méditation de J.N.D. no 49. 21

ME 1892 page 368  -  Méditation de J.N.D. no 50. 22

 

ME 1892 page 32  -  Méditation de J.N.D. no 37

Luc 22: 39-46

 

Comme lors de la tentation au désert, Jésus agit ici, en Gethsémané dans son caractère d'homme, semblable à l'un de nous, mais à part le péché. Les voies, en présence de la tentation, sont: Veillez et priez. Le tentateur peut chercher à nous séduire par des choses agréables, ou à nous effrayer en nous présentant de grandes difficultés dans la voie du Seigneur où nous sommes entrés.

Jésus fut conduit par l'Esprit au désert pour être tenté. Satan voulait l'empêcher d'entrer dans son ministère. Dans ce but, il lui présente des choses légitimes à accomplir et l'engage à s'appliquer les promesses hors de la voie de l'obéissance. Jésus lui répond comme homme et toujours par la Parole. S'il avait répondu comme Dieu, nous n'aurions pas trouvé dans son exemple la force qui nous est nécessaire contre Satan. Ce dernier, vaincu dans ce combat, quitte le Seigneur pour un temps, pendant lequel Jésus exerce sa puissance pour délivrer l'homme de celle des démons. A la fin de sa carrière, l'Ennemi vient lui livrer un nouvel assaut.

Satan tente les enfants de Dieu d'une manière analogue; seulement ceux-ci sont conduits en tentation par leur mauvais coeur naturel. Le diable peut leur citer la Parole, comme au Seigneur, mais il ne les conduit jamais à obéir à cette Parole. Ce qu'il nous faut à nous, pour pouvoir lui tenir tête, c'est d'être en la présence de Dieu, dans la puissance de l'Esprit, et d'y trouver la parole de Dieu qui convient aux circonstances où nous sommes. Pour être victorieux de Satan, il faut une pleine confiance en Dieu, et ne pas chercher de secours ailleurs. Nous ne devons pas non plus tenter le Seigneur, douter de sa fidélité, et essayer s'il sera avec nous.

Dans la tentation, Jésus agit comme serviteur, comme homme; il ne fait rien sans un commandement du Père. Plus nous croissons dans l'amour de Dieu, plus notre zèle se réduit à l'obéissance. Jésus répondait à Satan comme homme, mais jamais selon la chair, tandis que c'est la chair en nous, qui répond aux tentations de Satan. Nous voyons que le Seigneur a toujours résisté aux tentations, par l'Esprit. Lorsque Satan nous tente, nous devons pouvoir le rencontrer par la vie de Christ, lui opposant la présence et l'action de l'Esprit en nous. Ayant la parole de Dieu et l'Esprit en nous pour l'appliquer, il nous faut encore «veiller et prier» pour rencontrer Satan.

Quand nous sommes en communion avec Dieu, la lumière de sa présence nous fait juger de toutes choses comme lui en juge; c'est là que nous apprenons réellement ce que nous sommes et ce que le monde est. Si nous ne sommes pas devant Dieu, la chair le manifeste en nous au moment de la tentation. Il est de toute importance que nous soyons habituellement en cette présence et dans la communion du Seigneur, pour demeurer paisibles et être gardés dans la tentation. Lorsque nous jugeons la racine du mal qui est en nous, et que nous sommes aux prises avec le monde, nous repoussons ses principes et ses séductions. Possédant les richesses de la grâce de Dieu, nous rejetons tout ce qui lui est contraire. Si nous épanchons toutes nos misères dans le sein du Père, notre vie ici-bas sera sans doute une vie d'épreuves, mais aussi de calme et de joie.

Mais, comme nous l'avons dit en commençant, il y a un autre genre de tentation dans la vie du Sauveur. Quand Satan revient, ce n'est plus pour l'empêcher d'entrer dans son ministère, mais pour l'effrayer et l'empêcher d'accomplir son oeuvre. L'adversaire cherche aussi à nous effrayer; nous rencontrons des souffrances, des persécutions; l'opposition de l'Ennemi pour nous empêcher d'être fidèles, non seulement dans les grandes occasions, mais dans les détails de la vie, afin que, trouvés infidèles dans les petites choses, Dieu ne nous confie pas les grandes.

Jésus était dans l'agonie et dans un combat terrible, mais il le livrait à Satan en présence de Dieu et non pas à Judas et aux sacrificateurs. L'effet du combat est non de le décourager, mais de le faire veiller et prier avec plus d'ardeur, aussi, dans le moment critique, est-il plein de calme et de puissance.

Epargne-moi cette épreuve, dit le fidèle. Non, dit Dieu, il faut y passer. Alors le croyant sort de la présence de Dieu avec Sa force, et soumis à Sa volonté. L'épreuve vient, et quelle joie d'arriver de l'autre côté, — car l'autre côté, c'est la gloire, — par l'obéissance et l'accomplissement de la volonté de Dieu.

Il faut veiller et prier pour ne pas entrer en tentation. Si nous avons tout considéré dans la présence de Dieu, l'Esprit nous éclaire et nous fortifie pour le moment critique. Si nous sommes dans la chair et que la tentation arrive, comme dans le cas de Pierre, tous les conseils et tous les avertissements ne servent de rien. Mais quand le combat a été soutenu dans la présence de Dieu, nous y puisons toute force pour remporter la victoire par une heureuse obéissance.

ME 1892 page 52  -  Méditation de J.N.D. no 38

Nombres 23

 

A la fin des quarante années du désert, Israël, arrivé sur les confins de Moab, était près d'entrer dans le pays de Canaan. Alors Balak mande Balaam pour lui faire maudire Israël. Balaam, pour un salaire d'iniquité, répond à cette invitation, mais Dieu l'empêche de parler comme il le voudrait et met Ses propres paroles dans sa bouche.

C'est ainsi que Satan, à la fin de la vie d'un chrétien, voudrait prononcer la malédiction sur lui et l'empêcher d'entrer dans les bénédictions de la Canaan céleste. C'est la fin de notre carrière qui présente à l'Ennemi la meilleure occasion pour accomplir ses desseins, parce que toute notre vie, contemplée à la lumière de Dieu, offre toujours infiniment de choses à reprendre.

Le jugement que Moïse, homme doux et débonnaire, porte sur Israël, est celui-ci: «Sache que ce n'est pas à cause de ta justice, que l'Eternel, ton Dieu, te donne ce bon pays pour le posséder; car tu es un peuple de cou roide» (Deutéronome 9: 6). A la même époque, voici le jugement de Dieu sur Israël, à la veille du jour où, ne pouvant maudire le peuple, Balaam enseigna à Balak «à jeter une pierre d'achoppement devant les fils d'Israël, pour qu'ils mangeassent des choses sacrifiées aux idoles, et qu'ils commissent la fornication» (Apocalypse 2: 14). «Il n'a pas aperçu d'iniquité en Jacob, ni n'a vu d'injustice en Israël» (Nombres 23: 21). «Car il n'y a pas d'enchantement contre Jacob, ni de divination contre Israël». Balak croyait à ces enchantements, parce qu'il ne connaissait pas Dieu. Mais, pour Dieu, il n'est pas question de ce qu'Israël a fait: «Selon ce temps, il sera dit de Jacob et d'Israël: Qu'est-ce que Dieu a fait?» (verset 23). Quand Satan nous accuse, Dieu nous juge selon ce qu'il est pour nous et non pas selon ce que nous sommes. Dieu a racheté son peuple et l'a guidé par sa force jusqu'à la demeure de sa sainteté, le délivrant par sa puissance des pièges que Satan mettait sur son chemin. Mais lorsqu'Israël a passé quarante ans par le désert, mettant à nu son méchant coeur, prouvant qu'il était un peuple de col roide, et pour cela châtié et discipliné de Dieu, Satan, l'accusateur des frères, dit: Tu n'as pas le droit de voir les promesses s'accomplir pour toi. Cela est vrai, en un sens, mais Israël étant accusé devant Dieu, il y va non seulement de la conduite de l'homme, mais de la gloire de Dieu, et Dieu nous juge selon ce qu'il est pour nous.

Zacharie 3 nous en offre un exemple. Joshua, le grand sacrificateur, ne pouvait rien répondre; il était vêtu de vêtements sales, mais quand Satan l'accuse, Joshua est pour Dieu un tison sauvé du feu. Comment Satan ose-t-il donc s'en mêler? Mais entre Dieu et Joshua, une tout autre question surgit. Comment Dieu le recevra-t-il? Il le revêt d'habits de fête. Dieu connaît d'avance tous les péchés dont Satan peut nous accuser. L'Esprit de Dieu les place devant nous. Satan s'en empare pour nous accuser et nous dire: Qu'as-tu fait? La foi répond: «Qu'est-ce que Dieu a fait?» La conscience étant éveillée, plus nous considérons notre état, plus nous voyons que nous n'avons point d'excuse. Si nous repassons notre vie, impossible d'y découvrir la vie; mais si nous repassons ce que Dieu a fait, nous faisons de tout autres découvertes. Du moment que nous détournons les yeux de ce que Dieu a fait, nous perdons aussi la certitude de l'amour de Dieu pour nous.

Dieu nous a bénis; Satan est obligé de reconnaître la main de Dieu. Dieu nous a aimés lorsqu'il nous a vus dans notre inimitié contre lui, dans notre état de péché et de ruine, n'ayant rien de bon en nous, esclaves de Satan, malgré la conscience qui nous jugeait. C'est de là qu'il nous a tirés sans notre participation. Dans cet état, l'homme peut avoir le désir d'échapper à l'enfer, mais non celui d'aller à Dieu, car il préfère de beaucoup se passer de Dieu. Quelle consolation pour nous de savoir que sa puissance et son amour sont à l'oeuvre pour nous sortir de cet état. Dieu a entrepris lui-même toute l'oeuvre de notre salut; il a fait le nécessaire pour effacer le péché et nous délivrer de la puissance de Satan. Satan a vu Jésus se soumettre à sa puissance dans la mort pour nous sauver; mais Satan n'a pu le comprendre, car il ne comprend rien à l'amour, et, de fait, il s'est détruit lui-même en mettant à mort le Prince de la vie.

Jésus a tout accompli; toute iniquité est effacée par son sang; il est impossible maintenant que Dieu voie aucune iniquité en Jacob. Christ est mort pour nous, non seulement pour nos péchés, mais pour nous, tels que nous sommes, dans notre état de rébellion et de péché. Dieu, en donnant son Fils, a condamné le péché dans la chair. La résurrection de Christ a manifesté la puissance de Dieu, pour nous délivrer entièrement de la puissance de Satan. La vie du second Adam est plus puissante que la mort du premier Adam. Maintenant nous avons pleine conscience que Dieu est avec nous et pour nous. Il a tiré du sépulcre et accepté Jésus, Celui qui s'était rendu responsable de tous nos péchés et de tout notre état de péché. Il est le Dieu fort qui nous a tirés d'Egypte, et s'il l'a fait, comment ne nous introduirait-il pas en Canaan?

Tout ce que Satan pouvait faire, il l'a fait en mettant Jésus à mort. Le résultat en est notre salut. La foi dit «Qu'est-ce que Dieu a fait?» Elle ne dit pas: J'espère que Dieu me pardonnera, mais elle dit: Celui qui pour moi n'a pas épargné son propre Fils, comment ne me fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui? Dieu est pour moi, qui sera contre moi? Si Satan m'accuse, c'est Dieu qui répond pour moi.

ME 1892 page 76  -  Méditation de J.N.D. no 39

Nombres 9: 15-23; 10: 1-6, 33-36

 

L'histoire d'Israël est un tableau de notre histoire, car il est dit que toutes ces choses leur sont arrivées en type et pour notre instruction. Comme le peuple était conduit par l'Eternel dans le désert, nous sommes conduits dans ce monde par la grâce de Dieu. Aussitôt qu'il reconnaît Israël comme son peuple, Dieu habite au milieu de lui; de même il demeure dans l'Eglise par le Saint Esprit. Le peuple avait pour se diriger la nuée et les trompettes; nous avons la volonté et le dessein de Dieu dans sa Parole écrite et le Saint Esprit pour nous les faire comprendre.

La rédemption nous place dans le désert avec Dieu; c'est la présence de Dieu lui-même qui nous conduit. Pour être forts et courageux pendant le voyage, il faut reconnaître cette présence de Dieu. Le jour où le pavillon fut dressé, la nuée couvrit le tabernacle de la tente du témoignage; la présence de Dieu s'attachait ainsi à sa loi. De nuit, la nuée avait l'apparence du feu; il était facile d'apercevoir ce feu pendant la nuit. Il en est de même pour nous auxquels la présence de Dieu est bien plus manifeste et plus visible dans les ténèbres et les difficultés.

Israël campait et marchait au commandement de l'Eternel. Rien de plus beau et de plus simple que la manière dont il s'attendait à chaque moment à la volonté de Dieu. Ce qui nous est le plus préjudiciable, c'est de nous laisser diriger par notre propre volonté, et tout spécialement dans les choses de Dieu. Israël ne savait où il allait, mais il marchait sans question et sans hésitation, en suivant la direction que lui indiquait la nuée. Les circonstances n'ont pas de pouvoir sur le fidèle, car il fait la volonté de Dieu dans toutes les circonstances et n'a pas d'autre règle. Comment Israël aurait-il trouvé sa route, de nuit ou de jour, dans un désert où il n'y avait pas de chemin? Les circonstances n'étaient rien; il lui fallait prendre garde à la nuée. Philippe était extrêmement béni à Samarie, mais au milieu de toute son activité, l'Esprit lui dit: Va à Gaza la déserte; le Seigneur y avait une brebis. Philippe obéit et quand son oeuvre est faite, le Saint Esprit le conduit ailleurs. Cet homme avait les yeux fixés sur la nuée pour obéir, et nous donne un bel exemple de la conduite d'un enfant de Dieu. Obéir est plus important que tout le reste. Christ, le parfait serviteur, est venu, pour faire la volonté de Celui qui l'avait envoyé. Quand il faut agir, il agit; il dit: Si quelqu'un marche de jour, il ne bronche pas. Quant à nous-mêmes, qu'il s'agisse de nous lever ou de nous reposer, tout doit être fait selon la volonté de Dieu.

En Matthieu 11: 25, 26, Jésus célèbre le Père, parce que telle a été sa bonne volonté, Il dit: Apprenez de moi, qui suis doux et humble de coeur, à vous soumettre entièrement à la volonté de Dieu. L'enfant de Dieu doit avoir une confiance entière en son Père, unie à une obéissance parfaite. Au milieu de la nuit, la nuée se lève. Dieu dit: Va. L'on va, sans savoir où, mais avec la certitude que c'est Dieu qui nous conduit. Nous n'avons à tenir compte, ni du temps, ni des circonstances. Jésus met dehors ses propres brebis, mais il va devant elles. C'est comme la nuée qui conduisait les Israélites. Quel privilège, d'être conduit à chaque moment par lui; mais il faut prendre garde à l'Eternel, sinon la nuée pourrait se lever sans qu'aucun de nous le sût. C'est en prenant garde à lui, que l'on est capable d'aller chaque fois que la nuée se lève. Il faut le faire dans les détails de la vie de chaque jour. Si le vieillard Siméon, conduit par le Saint Esprit, ne s'était pas rendu au temple, il n'aurait pas eu le privilège de rencontrer Jésus. Si nous ne prenons pas garde à l'Eternel, les moindres circonstances peuvent avoir des suites très graves. N'oublions pas que nous sommes les rachetés de l'Eternel pour prendre garde à lui et marcher où il nous conduit.

Les trompettes étaient le témoignage de Dieu. Reconnaître ouvertement, franchement, la vérité de l'Eternel nous importe beaucoup, car l'Eternel se met en avant pour rendre témoignage à sa vérité.

On voit au chapitre 10: 11-32, que, selon l'ordre de marche, Juda et deux autres tribus allaient les premières, ensuite venait le tabernacle, puis trois autres tribus, puis l'arche de l'alliance; mais aux versets 33-36, l'arche de l'alliance marche devant eux pour leur chercher un lieu de repos. Dieu sait très bien que, même dans le désert, nous avons besoin de repos en sa présence, et sa fidélité nous le prépare. Lorsqu'Israël dut traverser le Jourdain, l'arche de l'alliance alla devant eux, se plaça au milieu de la rivière et le cours du fleuve s'arrêta, et cependant il débordait, car c'était le temps de la moisson. L'arche se tint là jusqu'à ce que chaque Israélite eût passé. Même dans la mort, nous pouvons compter sur cette conduite.

Dieu s'accommode, non au péché, mais aux résultats du péché. Lorsqu'Israël, effrayé des Cananéens, manque de fidélité et se détourne de la terre promise, la nuée se détourne aussi. A combien plus forte raison, les fidèles doivent-ils souffrir de l'état du peuple de Dieu? Josué et Caleb ont dû, pendant trente-huit ans, accompagner Israël dans le désert et subir les conséquences extérieures de son péché. Il nous faut aussi, non pas suivre le péché, mais subir les conséquences pénibles de l'état de l'Eglise; mais nous pouvons compter sur la nuée, sur la présence avec nous du Dieu de fidélité.

Si le Saint Esprit a été contristé, Dieu ne peut pas sanctionner le mal, mais ne manquera pas à sa fidélité envers nous. Jésus a été isolé; il a passé lui-même par le désert; il comprend et sent l'état du peuple de Dieu et lui prépare des lieux de repos dans la terre altérée. Nous pouvons toujours compter dans le désert sur la bonté de Dieu, car sans lui nous ne saurions découvrir un chemin. Moïse aurait voulu trouver en Hobab un guide; c'était oublier la nuée comme guide. Il n'y a pas de chemin au désert, mais Dieu y est. Si nous ne sommes pas attentifs à la nuée, quand tout est facile, nous ne la discernerons pas dans les difficultés, et c'est à la suite du péché que tout devient difficile.

Deux choses nous donnent confiance pour marcher dans le désert: la Parole écrite et le Saint Esprit. L'une ne servirait de rien sans l'autre, car ce n'est pas la raison humaine qui peut sonder les pensées de Dieu. Le Saint Esprit nous conduit, mais il nous faut les deux choses, non pas la Parole sans l'Esprit, ni l'Esprit sans la Parole. Il faut le Saint Esprit pour avoir le désir de comprendre la Parole, puis pour avoir la force de marcher et d'obéir. Dieu est là pour nous instruire et nous conduire; l'enfant de Dieu peut, quand il y est attentif, discerner clairement la direction du Saint Esprit. On ne peut être conduit par l'Esprit, quand on fait ce qui est contraire à la Parole; mais si nous sommes conduits par lui, nous pourrons dire comme Moïse (10: 35): «Lève-toi, ô Eternel, et que tes ennemis soient dispersés!»

ME 1892 page 97  -  Méditation de J.N.D. no 40

Galates 5

 

L'homme aura toujours de la difficulté à comprendre la bonté de Dieu à son égard. Le point extrême de cette difficulté, c'est l'incrédulité qui ne sort pas du domaine du coeur de l'homme et prend son expérience pour les limites du possible. — Pour porter remède à cet état, Dieu agit d'une manière digne de lui; il nous donne son Esprit pour que nous comprenions ce que le coeur de l'homme ne saurait comprendre; or, dès que nous recevons les pensées de Dieu, nos pensées s'élargissent et acquièrent une immense étendue (Ephésiens 3: 18-20). Par son Esprit, nous sondons même les choses profondes de Dieu. Tandis que la plupart des autres vérités de l'évangile sont des objets de foi, cette vérité-ci se réalise en nous. Le Saint Esprit demeure en nous, agit en nous, Tout ce qu'il y a de bien en nous, la vie que nous possédons comme chrétiens, viennent de lui. C'est une chose nouvelle qui n'existait pas naturellement, qui n'était pas auparavant dans le coeur.

Mais malgré cela, le coeur même du chrétien cherche à se remettre sous la loi pour sa conduite, pour sa communion. Or une telle chose ne peut se faire, car il n'est plus question pour nous d'être justifiés par la loi. Il est dit au verset 5. «Car nous, par l'Esprit, sur le principe de la foi, nous attendons l'espérance de la justice». Nous attendons la gloire, l'espérance de tout ce qui appartient à celui qui a la justice de la foi, qui est juste en Christ. Le Saint Esprit, habitant en moi, me fait comprendre que la justice est accomplie, et j'attends l'espérance de cette justice, tout ce qui appartient à celui que Christ a justifié et qui participe à tout ce que Christ possède. La chair demeure étrangère à ces choses; elle n'y entre pas; car elle est une autre nature qui ne peut rien comprendre des choses dans lesquelles le Saint Esprit nous a introduits, et ne peut que lutter contre ce dernier (verset 17).

L'exhortation qui nous est donnée ici, n'est pas de lutter, mais de marcher par l'Esprit (verset 16, comparez Romains 8: 1-16). Je ne suis pas débiteur à la chair, car je puis la considérer comme une chose morte; mais j'ai une expérience à faire, c'est de marcher selon l'Esprit, afin de jouir de mon état de justification. Cette expérience est celle de la présence et de la puissance du Saint Esprit en nous Nous ne la faisons pas pour savoir si nous sommes justifiés, mais parce que nous le sommes.

Notre coeur n'est pas toujours rempli de la joie d'être justifié, sauvé ou affranchi; il se relâche facilement et s'occupe alors de choses dont l'Esprit ne peut s'occuper. Ce dernier est contristé, ne peut développer sa puissance, et la chair qui est toujours là, trouve son agrément aux choses mauvaises. Pour jouir des choses de Dieu, il faut une conscience exercée selon Dieu. On trouve parmi les hommes beaucoup de joie sans racines, mais quand la joie est enracinée, il faut que tout ce qui, en nous, contriste l'Esprit Saint soit jugé. Par ce moyen, tout devient vrai dans le coeur. Le Saint Esprit agissant en nous, ramène l'âme au sentiment de l'amour de Dieu et à la puissance des choses divines. Ce travail du Saint Esprit ne nous ramène pas à ce que nous étions auparavant, mais nous fait faire de Christ une expérience nouvelle, et quoique ce soit par un chemin humiliant pour nous, Christ nous en devient plus cher.

Ce n'est pas en luttant, que nous trouvons la force; c'est en marchant selon l'Esprit. L'Esprit ne peut s'occuper des choses que la chair convoite. Aussi, quand la convoitise agit, ce n'est pas en s'occupant d'elle pour la repousser, qu'on est fort, mais en étant rempli de l'Esprit et en s'occupant des choses de Christ. Si la chair n'est pas habituellement mortifiée, Dieu nous fait faire l'expérience de ce qu'elle est (Romains 8: 12, 13; Ephésiens 5: 17-20).

L'action de l'Esprit est comparée, pour son effet, à l'ivresse qui nous fait sortir de nous-mêmes. Le monde se débarrasse de ses pensées par le vin; les enfants de Dieu se débarrassent des choses qui les troublent, en s'entretenant selon l'Esprit par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels. La liberté de l'âme et du coeur consiste à n'être occupé que d'une seule chose.

ME 1892 page 117  -  Méditation de J.N.D. no 41

Jean 15

 

La puissance et l'action du Saint Esprit nous sont présentées dans la Parole de trois manières distinctes: il nous communique la vie; il demeure en nous; il distribue à chacun des dons comme il lui plaît. Nous avons ainsi la vie, la communion et les dons. Quant à ces derniers, il y a des dons de l'Esprit, indépendants de la vie de l'Esprit; Balaam et Saül nous en offrent des exemples. L'Esprit de vie est aussi bien un Esprit de communion que de puissance. Comme Esprit de communion, il est donné aux disciples seuls, à ceux qui possèdent la vie. Ils ont la communion avec Dieu, dont le Saint Esprit est la source, lui qui nous communique la connaissance des choses de Christ, les rend vivantes dans nos coeurs et devient ainsi en nous une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle.

Nous trouvons trois espèces d'assurance dans la parole de Dieu: 1° Assurance de foi (Hébreux 10: 22), quand la foi s'arrête à ce que Dieu nous dit et que l'Esprit scelle ces vérités dans nos coeurs. 2° Assurance de l'espérance (Hébreux 6: 11), quand nous avons par le Saint Esprit le sentiment intime de la certitude des promesses qui nous sont faites, et la jouissance de ces choses en espérance. 3° Assurance d'intelligence (Colossiens 2: 2), quand nous connaissons le conseil de Dieu et comprenons comment Dieu a réglé et ordonné toutes choses pour la gloire de son Fils et la manifestation de son caractère. L'âme se repose alors dans la nécessité de ces choses.

Mais le Saint Esprit nous conduit encore plus loin; il nous place dans l'amour de Dieu qui est la source de toute sagesse. Le plus petit des enfants de Dieu y est placé au même titre que le plus avancé dans les Ecritures. Le résumé de toute expérience que nous faisons de Dieu, c'est qu'il est amour. Plus on avance, plus on comprend que Dieu est amour. Nous sommes introduits par le Saint Esprit dans une telle intimité avec Dieu, que nous pouvons sonder même les choses profondes de Dieu. Dieu aime le Fils, le Saint Esprit nous fait pénétrer dans toutes les relations du Père avec le Fils. L'amour de Dieu est versé dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.

C'est comme Esprit de communion qu'il est parlé du Saint Esprit à la fin de l'évangile de Jean. Il y est appelé le Consolateur; au chapitre 14: 16, Christ est présenté comme Médiateur pour nous obtenir le Saint Esprit. Chapitre 15: 26, il nous l'envoie lui-même. Chapitre 14: 26, le Père l'envoie. Cet Esprit est le moyen de notre communion avec Dieu. Il nous fait connaître que ce Jésus qui a lavé les pieds des disciples, mangé avec eux, vécu avec eux, est un avec le Père, et que nous sommes un avec lui; il nous fait connaître que nous sommes enfants de Dieu, que nous sommes un en Jésus avec le Père. Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Nous sommes introduits, non seulement dans la certitude que Dieu nous aime, mais dans la connaissance des relations du Père avec le Fils, et aussi dans la communion des enfants de Dieu les uns avec les autres.

Comme Esprit de dons, le Saint Esprit agit envers l'Eglise par notre moyen, pour communiquer certaines choses à d'autres personnes; comme Esprit de communion, il est dans tous les enfants de Dieu, il appartient à tous. Il est moins important de chasser des démons, que d'avoir son nom écrit dans les cieux.

Le Saint Esprit appartient à tous les enfants de Dieu. Il est un Esprit de vérité. Les vérités qu'il nous fait connaître, sont les canaux de la communion avec Dieu. Il suffit de connaître une seule de ces vérités, que Jésus est le Christ, pour être sauvé. Une âme qui ne connaît Christ que très peu et qui est fidèle, est plus avancée que celle qui, connaissant plus de vérité, est infidèle. On peut trouver du plaisir et de la joie à entendre expliquer la Parole; mais cette joie n'est rien, si la Parole ne se réalise pas en nous et si nous n'avons pas une communion habituelle avec le Seigneur. On peut être joyeux de savoir que Christ est notre Berger, mais à quoi cela sert-il si on ne le suit pas. Voilà pourquoi nous sommes souvent très faibles, malgré nos connaissances; c'est que nous ne réalisons pas ce que nous connaissons. Ce qui nourrit notre amour pour Dieu, c'est de réaliser toutes ces choses.

Ne disons jamais, nous dont le privilège est de connaître ces vérités, qu'il nous suffit de savoir que nous sommes sauvés. C'est mal reconnaître, la grâce qui nous introduit dans la maison du Père, que de se refuser à ouvrir les yeux sur les trésors qui y sont accumulés pour nous. Cette communion nous rend toujours humbles, parce qu'elle nous place dans la présence de Dieu; or dans cette présence, Satan lui-même ne saurait être orgueilleux.

ME 1892 page 194  -  Méditation de J.N.D. no 42

Matthieu 13: 44-58

 

Les trois paraboles qui précèdent sont adressées à la multitude, les trois dernières aux disciples, comme on le voit au verset 36. Les paraboles du grain de moutarde, de l'ivraie et du levain, montrent des faits, s'occupent de l'état de choses qui caractérise la chrétienté. Aussi, les trois mesures de farine sont une partie du monde que l'évangile christianise; un grand arbre, dans la parole de Dieu, est l'image d'une puissance capable de protéger d'autres personnes (Pharaon et Nébucadnetzar sont des arbres); l'Eglise, comme puissance extérieure, a pris le même caractère.

Dans les trois dernières paraboles, on voit quelqu'un d'intelligent qui agit avec joie, cherche quelque chose et vend tout ce qu'il a pour l'acquérir. C'est Christ, mais les enfants de Dieu doivent comprendre ces choses et se les appliquer. La parabole du trésor caché montre ce que Christ a fait pour l'Eglise. Ce trésor, c'est la gloire de Dieu manifestée dans l'Eglise, le conseil de Dieu à son égard. Christ seul connaissait le prix de ce trésor, et pour l'avoir il a acheté le champ qui est le monde.

Dans la parabole de la perle, c'est encore Christ qui a connaissance de la beauté, de la pureté morales qu'il a dans l'Eglise. L'Esprit de Christ produit en nous le même effet. Quand nous connaissons le trésor caché, nous vendons tout pour l'avoir. C'est une chose qui n'est comprise que de certaines personnes. Lorsque j'ai vu la gloire de Dieu en Christ, que je connais la résurrection et mon héritage, tout le reste est comme du fumier pour moi. La perle est la beauté morale, la sainteté, la pureté, la charité, la patience. La chair est en activité partout où ces choses ne nous occupent pas. Il faut les chercher par l'Esprit de Christ qui nous donne le discernement spirituel.

La dernière parabole nous offre de nouveau ces deux choses réunies, le trésor et le discernement. Le royaume des cieux est l'état de choses intérieur et extérieur ici-bas pendant que Christ est dans le ciel. Les pêcheurs du commencement sont, à la consommation du siècle, des anges, ministres de la providence de Dieu. Dans ces paraboles, ils s'occupent toujours du jugement des méchants, tandis que moi, comme chrétien, je ne m'occupe d'eux que pour leur offrir la grâce, discerner le mal, le juger si c'est nécessaire, mais toujours dans le sens de l'oeuvre de la grâce, en admettant même le cas extrême où le méchant est livré à Satan. Nous avons le même objet qu'avait le coeur de Christ en venant au monde. Quand je vois un mondain, je n'ai que la grâce à lui présenter; tandis que les anges sont envoyés pour lier en faisceaux les méchants, ou pour les séparer du milieu des justes et les jeter dans la fournaise de feu (versets 30, 49). Dans notre parabole, ce sont les serviteurs qui mettent les bons dans des vaisseaux et les anges qui jettent les méchants dans la fournaise de feu.

Le ministère de la grâce est confié aux enfants de Dieu, à l'Eglise. Ayant l'Esprit de Christ, nous avons la pensée de Christ qui est d'accomplir le but de Christ. C'est pour nous un privilège immense. L'enfant de Dieu agit par des principes que le monde ne comprend point du tout, et ne craint pas de passer par la bonne et la mauvaise réputation. L'homme spirituel discerne toutes choses et n'est jugé par personne. Nous avons la pensée de Christ. C'est là l'intimité de pensée et (l'intelligence entre Christ et l'Eglise, comme elle existait entre Dieu et Abraham, l'ami de Dieu. Où il y a cette intelligence, il y a aussi la force de Christ par son Esprit qui nous donne cette intelligence. Notre coeur est attaché à Christ, par la connaissance de sa pensée et de ses désirs. Si j'ai de l'incertitude à quelque égard sur ses intentions, c'est que j'ai péché, que mes affections sont hors de Christ, que mon oeil n'est plus net.

Trois choses se rattachent à cette communion.

  1. Nous avons les mêmes intérêts que Christ, quoique nous ne comprenions pas encore bien tous ses plans. Nous ne sommes pas à nous-mêmes, mais à Christ qui nous a rachetés.
  2. Nous avons l'intelligence, la pensée de Christ. Si mon esprit est formé selon l'Esprit de Christ, je comprendrai tout ce qu'il veut.
  3. Nous avons la force de Christ qui, pour nous, est dans l'obéissance.

Le docteur, ou le scribe (verset 52) était bien instruit dans les choses anciennes. Il voit, comme scribe, les pensées de Dieu dans l'Ancien Testament, et, par la foi en Jésus Christ, il voit les pensées de Dieu dans le Nouveau.

Mais il y a, dans le Nouveau Testament, des choses nouvelles qui ne se trouvent pas dans l'Ancien: le mystère caché en Dieu, l'union de l'Eglise avec Christ. Nous devons comme chrétiens avoir cette double lumière, produire de notre trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.

Puis-je dire que j'estime toutes choses comme des ordures à cause de l'excellence de la connaissance de Christ? S'il y a de l'eau dans mon vin, il y reste du vin, mais l'eau gâte tout. Si Christ n'est pas notre seul objet, ce qui n'est pas lui, gâte tout. C'est une grâce immense d'avoir part aux intérêts, à l'intelligence et à la force de Christ!

ME 1892 page 217  -  Méditation de J.N.D. no 43

Ephésiens 4

 

Le troisième chapitre de cette épître est une parenthèse, et le quatrième chapitre se relie à la fin du second. L'introduction de cette parenthèse contribue à rendre plus claire la suite des pensées de l'épître. Dans le second chapitre, Paul établit, comme grand principe de la grâce, que le fondement de l'évangile est l'oeuvre de Dieu, non celle de l'homme, ce que Dieu a fait, et non ce que l'homme fait. Tout ce qui a précédé est donc mis de côté. Christ, l'homme ressuscité et glorifié, devient le fondement d'un édifice tout nouveau. Les gentils ne sont plus des étrangers et des gens du dehors, comme sous l'économie juive (2: 19).

Pour constituer le peuple de Dieu, la présence de Dieu était indispensable; pour constituer l'unité du corps, il faut non seulement la vie de Christ, mais la présence du Saint Esprit, car c'est elle qui forme cette unité. La présence de Dieu à Jérusalem, formait le centre et l'unité du peuple juif. Du moment que Dieu n'y est plus, tous sont dispersés. Ainsi, la présence de Dieu distingue, dirige le peuple de Dieu et est le centre de leur union. Ceux qui étaient nés Juifs avaient, par cela même, le droit de monter au temple de Jérusalem. Leur centre était terrestre, car Dieu agissait envers l'homme dans la chair, selon les rudiments du monde. A la mort de Christ, tout cela disparaît. Cette mort introduit le fidèle dans un édifice qui n'a aucun rapport avec tout ce qui est de la chair. Le système juif est aboli. Notre économie est en principe la manifestation de la présence de Dieu et de sa puissance au milieu des fidèles, par l'Esprit. Ce ne sont plus les gentils qui sont des gens du dehors, mais les incrédules; les croyants sont le tabernacle de Dieu.

Le chapitre 4 nous présente les conséquences que Paul tire de ce grand principe. Il y en a deux:

1° L'unité parfaite de l'Eglise, par la présence de Dieu, dans la personne du Saint Esprit. Jean 17: 11, 21, 22, reproduit trois fois le grand principe de l'unité. Les Corinthiens qui le méconnaissaient par leurs divisions, sont appelés charnels (1 Corinthiens 3: 1-3). Notre vocation est d'être un en Christ par le Saint Esprit. Si nous le savons et le sentons, nous montrons inévitablement toute douceur. Impossible à nous d'être alors aigres et orgueilleux, car la présence du Saint Esprit mortifie tout ce qui est de la chair et produit tous ses résultats en humilité, en douceur, en patience. C'est ainsi que nous pouvons marcher d'une manière digne de notre vocation. Au 4: 30, cette présence du Saint Esprit a pour conséquence la sainteté, car chaque pensée de péché le contriste.

2° Une seconde conséquence est la très grande diversité des dons (verset 7). Tous les fidèles sont un par l'Esprit; mais Dieu, selon sa souveraineté, distribue des dons différents (versets 7-15). Il y a unité, une même pensée, une seule volonté; tous les membres du corps agissent ensemble, pour l'effet que la volonté d'un seul Esprit veut réaliser. La diversité sert à l'unité du corps, parce qu'elle met les membres dans une dépendance nécessaire les uns des autres. Ces dons ont un effet positif (versets 15, 16). Sans nourriture le corps s'affaiblit. Dieu veut que nous croissions dans la connaissance de Jésus Christ. Etant affermis dans la vérité, nous devenons forts pour repousser l'erreur. Il n'est pas question ici des miracles, mais seulement des dons qui servent à l'accroissement et à la nourriture du corps.

Comme le tabernacle dans le désert, et plus tard le temple à Jérusalem, était le lieu visible de la présence de Dieu, l'Eglise est aujourd'hui le lieu de la manifestation de l'Esprit de Dieu. Impossible que le monde ait part à cette unité du corps de Christ. Le monde n'a pas l'Esprit, et ne peut l'avoir. Nous avons à garder l'unité de l'Esprit. Il est impossible que nous ne ressentions pas l'état, quel qu'il soit, du corps de Christ. La main ne peut souffrir, sans que le corps entier ne souffre avec elle; mais si le corps est en bonne santé, la blessure de la main est bientôt guérie. Si le corps est en mauvais état, le mal, quelque léger qu'il soit, s'aggrave. Les membres ont aussi à prendre soin les uns des autres.

ME 1892 page 245  -  Méditation de J.N.D. no 44

Actes des Apôtres 22

 

Le Saint Esprit met souvent l'apôtre Paul en scène, parce que, dans l'histoire qu'il nous a donnée de lui, se manifestent toutes les voies de Dieu, ainsi que le coeur de l'homme de Dieu. L'apôtre avait une grande activité, une grande force de caractère, une patience admirable, dans les soins qu'il donnait à l'Eglise.

Le chapitre que nous venons de lire, contient des détails qui montrent ce qu'est une bonne conscience devant Dieu. Si la conscience n'est pas bonne, le Saint Esprit est contristé, et quelques-uns sont allés jusqu'à faire naufrage quant à la foi. Un enfant qui a offensé son père n'est plus à l'aise devant lui et ne peut lui ouvrir son coeur.

Ce chapitre nous présente d'abord le récit de la conversion de Paul (versets 6-16), puis l'apôtre est ravi en extase (versets 17-21), et Dieu lui commande de s'éloigner de Jérusalem, car c'est Dieu qui règle toutes ces choses. Paul répond librement au Seigneur qu'il est précisément l'homme propre à lui rendre témoignage dans cette ville, au milieu des Juifs. «Je t'ai persécuté», dit-il, «ils le savent, ils verront en moi l'efficace de la grâce».

Tel était le raisonnement de Paul. Le Seigneur n'en tient point compte; mais ce qui frappe ici, c'est que Paul rappelle toute son iniquité au Seigneur. Il fallait donc que sa conscience fût parfaitement purifiée devant Dieu, car il doit en être ainsi pour que nous osions parler à Dieu en détail de toutes nos offenses, de tous nos péchés. Il y a pour l'enfant de Dieu un faux repos; c'est lorsque sa conscience n'est pas parfaitement bonne et ouverte devant Dieu. Paul place sous les yeux du Seigneur tout le détail de son péché. Il ne se borne pas à dire: Tu sais tout; il met tout devant Dieu, sans avoir l'idée que cela puisse lui être imputé; il s'entretient de ses péchés, comme d'une affaire irrévocablement réglée; il peut même présenter ses péchés comme motif d'être un apôtre et de rendre témoignage à Jésus dans Jérusalem. Paul raisonne avec le Seigneur comme un ami avec son intime ami. C'est ce que fait aussi Ananias, en Actes 9: 13, 14. Quand Dieu a purifié notre conscience par sa grâce parfaite, les intérêts du Seigneur sont les nôtres. Jésus n'est plus notre juge; il a ôté nos péchés, nous a unis à lui, a pris notre cause en main; nous ne voyons plus un juge en lui, mais un ami. Au lieu d'être remplis de frayeur devant lui, nous sommes pleins de confiance en lui, parce que nous sommes assurés de son amour. Un changement complet s'est fait dans le coeur. Le raisonnement de Paul en 1 Timothée 1: 15, était vrai. Dieu l'avait préparé pour son service, parce qu'il était le plus grand ennemi de Christ et le premier des pécheurs. Dès lors, s'il avait parlé d'autre chose que de la grâce parfaite et du pardon des péchés, il aurait eu la bouche fermée.

Pierre a été préparé par son reniement, ce qui est pire encore que d'être ennemi de Christ. Cela aussi lui fermait la bouche pour toute autre chose que pour la prédication de la grâce. Ils avaient l'un et l'autre une conviction profonde du péché. Pour être forts et rendre témoignage à la grâce, il nous faut le sentiment du péché d'où Dieu nous a tirés. Si l'occasion s'en présente, on peut parler de ses péchés devant les hommes, pourvu que tout ait été mis au clair devant Dieu. Sous l'action du Saint Esprit, les chrétiens d'Ephèse apportaient leurs livres de magie, confessant et déclarant ce qu'ils avaient fait (Actes des Apôtres 19: 19). Quand l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs, nous avons plus honte de nos péchés devant Dieu que devant les hommes.

Pour avoir une bonne conscience, il faut garder une conscience pure, et Paul travaillait à l'avoir aussi bien devant Dieu que devant les hommes. Si nous contristons le Saint Esprit, il nous est impossible de sentir aussi vivement l'amour de Dieu, et une conscience souillée ne peut être à son aise devant lui; il y a des coins obscurs qu'elle cache à Dieu quand il entre, et l'âme ne peut plus avoir une parfaite confiance, ni raisonner avec Dieu comme avec un intime ami. Si nous avons d'emblée le sentiment de notre faiblesse, nous sommes poussés à rechercher la force de Dieu. Pouvons-nous avec hardiesse et sans difficulté, sans gène et sans honte, rappeler devant Dieu tout ce que nous avons pensé, dit et fait? Ne pas pouvoir le faire, c'est ne pas se tenir en la présence de Dieu; le faire, c'est rappeler à Dieu sa grâce immense qui a pu nous pardonner. Sans l'oeuvre de Christ, on ne saurait oser de telles choses. Le péché caché corrompt le coeur, l'endurcit, le rend orgueilleux. Il importe que notre conscience soit entièrement vidée devant Dieu; nous pourrons ensuite oublier ces choses, pour lesquelles nous ne serons pas jugés. Soyons donc fidèles, et ayons une conscience pure devant Dieu et devant les hommes!

ME 1892 page 266  -  Méditation de J.N.D. no 45

1 Corinthiens 12

 

Dans ce chapitre, il est question du Saint Esprit agissant comme puissance dans l'Eglise. Quand il exerce ainsi son action, il rend plus tranchée la séparation entre l'Eglise et le monde, et condamne ce dernier. L'Eglise infidèle a pu se rapprocher du monde et se mélanger avec lui; le Saint Esprit ne le peut pas, aussi sépare-t-il du monde. Il le fait en attachant les coeurs à Christ, en réunissant les enfants de Dieu dispersés et en leur donnant une même pensée. Lorsqu'il y a division entre les enfants de Dieu, c'est qu'ils sont charnels et marchent comme des hommes. Satan, le monde, le péché, dispersent; le Saint Esprit rassemble. Quand les enfants de Dieu ont perdu l'unité de l'Esprit, c'est que l'esprit de mondanité les a envahis.

Quand la parole de Dieu nous présente le Saint Esprit, non plus comme puissance, mais comme principe de communion, elle nous en parle autrement. C'est alors le Père qui l'envoie, ou le Fils qui l'envoie au nom du Père. Par lui, nous sommes unis à Christ, un seul esprit avec Christ, et en communion avec le Père et avec le Fils. Mais lorsque la Parole nous montre l'Esprit distribuant des dons comme il lui plaît, elle lui donne la place d'autorité dans l'Eglise. S'agit-il de l'Esprit comme puissance, Christ lui-même l'a reçu dans ce caractère à l'occasion du baptême de Jean. C'est au même point de vue que vous trouvez l'Esprit mentionné en Luc 24: 49; Actes 1: 8; 2: 33; Ephésiens 4: 5, 6.

Comme homme, Christ se trouve actuellement dans la présence de Dieu, afin de lui présenter l'Eglise et de recevoir tout ce qui est nécessaire à l'Assemblée, pour le lui communiquer et l'en nourrir. Comme homme, Christ a reçu le Saint Esprit pour l'Eglise; il le lui donne, et cet Esprit ne la quitte jamais. La présence du Saint Esprit dans l'Eglise est ce qui la distingue du monde. Elle est actuellement d'une faiblesse extrême, parce qu'elle ne se fie pas à la puissance du Saint Esprit.

A la fin de l'évangile de Luc, le Seigneur ouvre l'intelligence des apôtres pour entendre les Ecritures, mais ce n'était pas encore être «revêtus de puissance d'en haut» (Luc 24: 45, 49). On peut comprendre la Parole et l'expliquer, sans avoir la puissance qui la rend efficace pour nous et pour autrui. Nous pouvons jouir beaucoup en entendant expliquer la Parole, mais si la puissance du Saint Esprit n'est pas dans l'âme, cette Parole demeure inefficace, et le coeur n'en ressent pas l'effet.

Dans l'Eglise, quoique le Saint Esprit soit un, il y a toutes sortes de dons. L'Esprit est Dieu, et distribue à chacun en particulier comme il lui plaît (verset 11). C'est une puissance de l'Esprit en nous, qui agit par nous pour le bien des autres; ce n'est ni la vie, ni la communion. On le voit distinctement chez les prophètes qui ont été avant Christ (1 Pierre 1: 10-12). On peut être l'agent pour opérer une bénédiction, sans en être soi-même l'objet. Par ces dons qui nous sont départis, nous devenons des serviteurs de Christ: il y a plusieurs dons, mais un même Seigneur (verset 5). Tous ces dons doivent être sous la direction de l'Esprit et au service de Christ. Il arrivait aux Corinthiens d'employer leurs dons à leur propre gloire. Tous les dons peuvent donner, lieu à cet abus. Le Saint Esprit agit librement en qui il veut, car, à cet égard, il est souverain; il peut parler par la bouche d'un homme inconverti; il peut même faire parler une ânesse; il peut, par le frère le plus ignorant, reprendre les plus instruits. A chacun est donnée la manifestation de l'Esprit, en vue de l'utilité commune (verset 7), et il ne faut pas employer les dons, si on ne le fait pour le bien des âmes et pour l'utilité du corps de Christ, de l'Eglise.

Certains dons étaient un signe pour le monde, et ont discontinué; d'autres sont nécessaires à la vie de l'Eglise, et Dieu les a maintenus. Les premiers étaient les ornements de l'Eglise, son témoignage aux yeux du monde. Si Dieu avait laissé tous ces ornements et continué ces signes à l'Eglise mondaine et idolâtre, il aurait sanctionné le mal aux yeux même des incrédules.

D'autre part, Christ n'a jamais manqué de donner les dons nécessaires à la nourriture de son corps; il aime sa chair, la nourrit et l'entretient; il les continuera toujours. Mais il est arrivé dans l'histoire de l'Eglise, et il arrive encore tous les jours, que l'Esprit étant contristé, le loup en prend occasion pour venir et disperser le troupeau. Alors les membres, n'étant pas unis de fait, n'agissent plus ensemble pour le bien de tous. Cela n'empêche pas que tout témoin fidèle ne fasse de son mieux au milieu de ce désordre.

Nous devons nous appliquer à reconnaître en nous le don du Saint Esprit, afin de servir Christ par son exercice. C'est une chose extrêmement triste de voir des chrétiens se choisir un ministre. S'ils écoutaient le Saint Esprit, ils seraient édifiés par tout ministre de Christ. Du moment où nous reconnaissons la voix du Saint Esprit, nous devons nous soumettre à cette voix. C'est une cause de bien des misères, que l'homme ait voulu remplacer le Saint Esprit. Dans les premiers temps de l'Eglise, l'Esprit agissait, on en reconnaissait la puissance, et on se soumettait à lui. Quand il agit, on est exhorté, instruit, humilié, édifié; quand c'est l'homme, on jouit peut-être, mais sans profit. Ce ne sont pas les dons les plus manifestes qui sont les plus évidents aux yeux de Dieu et qui agissent le plus puissamment pour le bien de l'Eglise. Un don de sagesse qui s'exerce en particulier, peut être plus efficace qu'un don de prédicateur qui s'exerce en public. Les membres du corps les plus faibles sont les plus nécessaires. Personne ne voit le coeur, ce réservoir de la vie du corps, mais s'il cessait de battre, tout serait fini; il est plus essentiel que les yeux et la main que l'on voit. Il est improbable que Dieu ait donné tous les dons à un seul homme. Toute assemblée est languissante, dès qu'un seul homme y exerce ses dons.

ME 1892 page 283  -  Méditation de J.N.D. no 46

Hébreux 12: 25 – 13: 1

 

L'Esprit de Dieu nous entretient ici des choses immuables. Tout ce que nous voyons actuellement sera ébranlé, et si nous pouvons désirer qu'il n'en soit pas ainsi, c'est que nous sommes attachés aux choses dont Dieu veut nous détacher. C'est une promesse de Dieu, que tout sera ébranlé. Son jugement sur le monde est déjà prononcé. Est-ce pour nous une chose désirable que cet ébranlement s'accomplisse? C'est en vain que l'homme cherche à faire de la terre un lieu de bonheur; sa condamnation est prononcée, et Dieu accomplira ce qu'il a dit. Si notre coeur s'est attaché à Dieu et aux choses que Dieu aime, il possède ce qui demeure et il a la paix dans le sens pratique. Le principe et le fondement de ces choses immuables, c'est l'amour qui demeure à toujours. Il nous rend participants de la nature divine qui ne peut être ébranlée. Il n'y a point d'amour selon Dieu en la chair; elle est toujours son centre à elle-même. Nous avons l'amour, parce que nous participons à la nature de Dieu, mais nous lui sommes complètement étrangers par nature; il est la nature de Dieu en nous. L'amour de Dieu est en activité, parce que Dieu est amour, et non parce qu'il trouve quelque chose d'aimable dans l'objet aimé. Quand nous n'étions que pécheurs, il nous a aimés, parce qu'il est amour. Par nature, nous n'aimons que ce qui nous paraît aimable, et nous n'aimons plus quand cette qualité a disparu. L'amour chrétien aime ce qui n'est pas aimable; il aime les pécheurs, en tant que pécheurs, parce qu'il les voit dans la misère du péché. L'amour divin ne dépend pas de l'objet aimé.

Si nous appliquons cette vérité à nous-mêmes, nous constaterons que notre état est des plus tristes. Notre amour pour les pécheurs est souvent refroidi; nous nous laissons rebuter, décourager. C'est qu'il y a peu d'amour divin en nous. Il en est de même à l'égard des frères. Un frère peut ne pas être un sujet de satisfaction, mais cela devient occasion d'exercer l'amour. Ce dernier se montre dans les châtiments mêmes, comme on le voit dans les rapports d'un père envers ses enfants. Ce n'est pas l'état des autres, mais notre état qui est la mesure de notre amour. Pour aimer selon Christ, il faut être rempli de son Esprit. Si un frère a péché, c'est, pour l'amour, le cas d'entrer en activité. Quand la brebis s'égare, il faut la chercher. Si je regarde mon frère comme étant sous l'aspersion du sang de Christ, je le vois selon la valeur de ce sang. Dieu l'estime ainsi; l'Esprit de Dieu en moi l'estime ainsi, et je suis affligé de voir qu'un bien-aimé de Dieu ait souillé son caractère. Si je vois dans mon frère le temple du Saint Esprit, j'aurai horreur de le voir dans le péché, et cela me poussera à exercer envers lui la répréhension dans l'amour.

«Si quelqu'un garde mes commandements, mon Père l'aimera»; c'est un amour de satisfaction. Si je rencontre un frère qui marche dans la lumière et la présence de Dieu, j'en suis aussi réjoui. On ne peut avoir communion avec un frère qui est en état de péché, mais on peut l'aimer. Si nous ne pouvons pas aimer un frère, c'est manque de grâce et d'amour en nous, et non en lui; car Christ l'aime encore. Mon amour doit surmonter toutes choses, sans exception. Cet amour ne me rend pas indifférent, mais beaucoup plus ferme contre l'erreur et le péché. Que l'amour fraternel demeure!

ME 1892 page 304  -  Méditation de J.N.D. no 47

Ephésiens 5

 

Plus on lit la Bible avec le Saint Esprit, plus on voit combien la révélation qui nous y est donnée sépare le chrétien de tout ce qui l'entoure. L'enfant de Dieu a ses habitudes, sa vie à part. Ce chapitre nous montre deux grandes relations des chrétiens: 1° celle d'enfants vis-à-vis du Père, 2° Celle d'épouse vis-à-vis de Christ.

Le verset 1 contient le grand principe de la vie chrétienne. Nous sommes tenus de manifester devant le monde, à l'honneur de Dieu, le caractère de ses enfants. Il est des choses justes, que le chrétien ne peut faire, parce que ce ne serait pas imiter Dieu. Ainsi, il ne pourrait suivre la loi du talion, car Dieu ne nous traite pas ainsi (4: 32; 5: 1). Si même j'y perdais ma fortune, il serait plus important pour moi de garder mon caractère que mes biens. Ma grande affaire est de me conduire conformément à la gloire qui m'appartient. Nous en trouvons l'exemple et la mesure en Christ (verset 2).

Le verset 14 est un conseil aux enfants de Dieu mêlés au monde, qui dorment parmi les morts et se relâchent au milieu des mondains, Nous avons à prendre garde de marcher soigneusement, parce que les jours sont mauvais et le deviennent toujours plus. Nous appartenions autrefois à cet état de choses, nous étions ténèbres, mais maintenant nous sommes lumière, car nous participons à la nature de Dieu qui est lumière.

Tous les principes de Dieu sont, pour ainsi dire, humanisés en Christ. Comme imitateurs de Dieu, il est notre exemple à tous égards. Du moment que nous avons compris que nous appartenons à Dieu, nous n'avons plus qu'une seule règle, qu'un seul objet à poursuivre. Impossible de marcher dans deux chemins à la fois. La mondanité nous rend malheureux comme chrétiens, car nous n'avons plus tout à fait ni le christianisme, ni le monde.

Quant à notre relation, d'Epouse, Christ fait trois choses pour son Eglise: 1° Il l'a aimée et s'est donné lui-même pour elle. 2° Il la sanctifie et la purifie par la Parole. 3° Il se la présentera glorieuse, pure comme Eve a été présentée à Adam.

Il paraît que les Ephésiens étaient dans un fort bon état, car Paul ne leur fait point de reproches. Le Saint Esprit, dans cette épître, s'étend sur les privilèges de l'Eglise, parce qu'il n'a pas à réprimer un caractère terrestre chez les chrétiens. Dieu aime le monde; Christ aime l'Eglise. Je puis participer à ces deux caractères; je dois aimer tous les hommes, mais avoir pour l'Eglise une affection particulière. Christ et l'Eglise ont une intimité de relations qui ne peut exister entre Dieu et le monde. Ces mots: «Il s'est livré lui-même pour elle», nous parlent de toute l'efficace de sort oeuvre. Il s'est substitué à nous, nous a aimés; au lieu d'imputer le péché à son Epouse, il l'a pris tout entier sur lui. Il s'est livré lui-même pour elle, parce qu'il y avait du mal en elle. Ce qu'il y a de plus propre à m'humilier, est de penser que Christ a confessé mes péchés comme étant siens. C'est comme pécheurs, et parce que nous sommes pécheurs, que Christ s'est livré pour nous, et sa mort est un fait accompli, dont toute l'efficace est devant Dieu. Christ a aimé l'Eglise; le coeur de l'Eglise doit être tout entier à Christ! Si elle a un seul sentiment pour le monde, elle est une épouse infidèle. Elle doit, en l'absence de son Epoux, vivre dans l'attente de son retour, tenant toutes choses en ordre dans la maison, prenant en toute occasion son parti, et n'ayant en vue que sa gloire. Il ne faut pas même que, dans nos habitudes journalières, nous nous conformions au monde. Ce dernier cache la vérité sous les bienséances; sa politesse est une mauvaise imitation de l'amour chrétien. Il n'y a dans la Parole qu'une seule mesure de sainteté, c'est Christ. Nous sommes morts et ressuscités avec lui. Notre force n'est pas de penser, au mal afin de l'éviter, mais de penser à Christ, de nous occuper de lui, chose que la chair ne peut faire.

Plus tard il se présentera l'Eglise glorieuse. Quand il paraîtra, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est, et il est l'image du Dieu invisible. Plus nous réalisons Christ, plus nous voyons que nous sommes loin de lui être semblables. Cet état de gloire future agit puissamment sur nos coeurs maintenant, car nous savons que nous ne sommes pas dans cet état. Christ ne serait pas satisfait si son Epouse n'était pas avec lui, partageant tout ce qu'il a lui-même. Je serai devant Dieu sans que son oeil voie en moi rien à blâmer, je lui serai présenté par Christ irrépréhensible. Plus il y aura de lumière, plus il sera évident qu'il n'y a devant Dieu ni tache, ni ride, dans l'Eglise. Il faudra que le coeur de Christ, soit satisfait en nous, qu'il nous voie tels qu'il nous veut, et c'est aussi la joie de notre coeur, de savoir d'avance que nous serons dans cet état.

Christ nourrit et chérit son Eglise comme son corps, comme étant lui-même. C'est ce qu'il fait continuellement pour nous au milieu de nos misères, aussi est-il évident que nous devons être entièrement à lui. Nous serions plus en état de saisir sa pensée, si nous étions toujours avec lui par le coeur. Nous avons un privilège et une occasion de fidélité en l'absence de Christ. Il est maintenant méprisé, ce qu'il ne sera pas dans la gloire. Nous pouvons ici-bas partager son opprobre!

ME 1892 page 333  -  Méditation de J.N.D. no 48

Jean 8: 12-49

 

Jésus avait déjà dit aux Juifs tout ce qu'il avait à leur annoncer, mais ils avaient rejeté sa doctrine. Le Seigneur discute ici devant eux cette rejection de sa parole. Il était venu au milieu d'eux, apportant la grâce et non pas le jugement. Eux se confiaient à la loi, à leur descendance d'Abraham, enfin à la religion de la chair. Au milieu de beaucoup d'autres choses, la chair a sa religion. Cette religion consiste: 1° en devoirs à accomplir; 2° à suivre la religion de nos pères et à être zélé pour leur traditions, en s'opposant à toute innovation.

Ces choses sont communes aux païens et à tous les non-chrétiens; elles n'engagent en rien la conscience. La religion vraie commence au moment où Dieu se présente au coeur, et jamais auparavant; au moment où nous avons la conscience d'avoir manqué à tous nos devoirs. C'est une religion de grâce. Nous trouvons dans ce chapitre les effets que la religion de Dieu produit sur l'homme. Les Juifs étaient à la vérité la postérité d'Abraham, mais non pas spirituellement. Ils se prévalaient de leur naissance; ils se disaient libres, quoique esclaves des Romains (verset 33). Leur confiance, fondée sur la chair, avait l'orgueil pour racine.

La religion de Dieu doit nous rendre libres. L'état dans lequel l'homme se trouve est à la fois l'esclavage, de la loi et du péché. «Quiconque pratique le péché», dit le Seigneur, «est esclave du péché» (verset 34). Il est des hommes qui voient les conséquences du péché et cependant en subissent le joug. On est toujours esclave des motifs qui agissent sur le coeur; ainsi l'homme est esclave de ses convoitises, du monde, de Satan. La loi nous fait sentir encore plus cet esclavage. Les Juifs, comme peuple de Dieu, étaient dans sa maison, mais ils étaient sous la loi et dans l'esclavage du péché, et «l'esclave ne reste pas dans la maison pour toujours» (verset 35). Si le Fils ne nous affranchit pas, nous demeurons sous l'esclavage de la loi, qui nous place sous le jugement et la malédiction. «Maudit est celui qui ne persévère pas dans toutes les choses qui sont écrites au livre de la loi pour les faire». La loi devrait rendre l'homme esclave de Dieu, mais l'esclave qui ne fait pas la volonté de son maître peut être renvoyé.

Du moment qu'étant né de Dieu, je me trouve en présence de la loi, je reconnais toute sa spiritualité; j'accepte ainsi une vérité qui me remplit de crainte; mais ce n'est pas la vérité que la grâce nous révèle et qui nous affranchit. Dieu n'a pas envoyé la loi pour que nous la pratiquions, mais pour mettre en évidence le péché. La vérité nous affranchit; elle nous présente l'obéissance de Christ et la justice de Dieu.

L'homme qui veut accomplir la loi cherche sa justice, et non la justice de Dieu. Dieu présente à l'homme sa justice à Lui, en Christ. Cela veut dire que, parce que Dieu est juste, il accepte Christ et l'oeuvre qu'il a faite pour nous. Voilà ce qui nous rend libres. Plus de crainte, ni de servitude. La vérité nous affranchit par la connaissance de ce que Dieu a fait pour nous. Nous sommes en règle devant Dieu. Il fait plus encore, il nous donne l'Esprit d'adoption. Il fait de nous ses enfants, dans toute la familiarité et la jouissance de cette qualité.

Dieu fait grâce selon son amour. Nous sommes en sa présence selon le principe de l'oeuvre de Dieu, et non selon le principe de la loi. C'est une relation d'amour. Il n'attend rien de notre part et c'est par amour qu'il agit envers nous, comme un père envers ses enfants. Notre liberté consiste en ces relations d'abandon filial avec le Père. Cette liberté ne peut pas se perdre. «Le fils demeure pour toujours» dans la maison, indépendamment de sa conduite; c'est une chose établie pour l'éternité. Si j'avais à craindre de perdre un héritage, je serais d'autant plus angoissé que l'héritage serait plus grand. Or je ne puis le perdre. Il va sans dire que si, comme enfant, j'ai commis des fautes, je serai mal à l'aise devant mon père, bien que je me sente aimé de lui. Nous sommes dans la maison. Si nous péchons nous serons misérables, parce que notre conscience aura le sentiment d'avoir déshonoré notre Père et contristé son Esprit.

Demeurer dans la maison de Dieu conduit à une connaissance de Lui, toujours plus intime. Mais dans cet état il peut nous arriver de penser à notre jouissance, au lieu de penser à ce qui en est la source; ou bien de divulguer cette jouissance, ce qui nous attache à nous-mêmes, nous détache de Dieu et nuit considérablement à notre communion. Cette perte momentanée de la communion travaille le coeur et l'humilie. Cela est nécessaire; mais le bon Berger restaure l'âme malade et la rétablit dans l'intimité qui est la part d'un enfant fidèle. Il y a pour nous force et vigueur devant Dieu, quand le Saint Esprit n'est pas contristé, quand il n'est pas obligé d'être le médecin de l'âme, mais qu'il reste, au contraire, son principe de vie et de communion.

La vérité nous affranchit. Le Fils nous affranchit, parce qu'il nous place devant le Père selon ce qu'il est lui-même. Maintenons ce qui est convenable à la maison que nous habitons. Gardons nos coeurs, afin que notre communion ne soit pas interrompue!

ME 1892 page 354  -  Méditation de J.N.D. no 49

Hébreux 12: 14

 

Il est de toute importance de connaître que la grâce, non pas la loi, est le principe de notre sanctification. Ceux qui cherchent la sanctification se placent souvent sous la loi, mais la sanctification comme la justification dépend de la plénitude de la grâce (verset 10). Dieu nous discipline, afin que nous soyons rendus participants de sa sainteté. Le principe même du christianisme est que nous participons à la nature de Dieu qui est amour, que nous la possédons, que nous en avons les privilèges. Dieu est amour, et en participant à sa nature, j'aime. Dieu accomplit en nous la chose qu'il exige. Voilà pourquoi je puis aimer. Nous aimons l'Eglise, parce que nous avons l'Esprit de Christ, qui aime l'Eglise; les hommes, parce que «Dieu a tant aimé le monde»; les frères, parce que Dieu les aime.

Nous ne sommes point venus à Sinaï, à la loi qui exige de l'homme d'aimer Dieu de tout son coeur et son prochain comme soi-même, mais à la grâce qui nous donne ce que Dieu demande, tandis que la loi, ministère de mort, ne le donne jamais

Nous sommes rendus participants de la sainteté de Dieu; c'est quelque chose de bien plus élevé que l'innocence même. Les chrétiens sont, dès ici-bas, bien plus que le premier Adam. Notre privilège est de pouvoir aimer les pécheurs, ce que le premier Adam ne pouvait pas. Nous ne sommes pas, comme Adam, dans l'ignorance du mal: nous étions sous l'empire du péché, mais Dieu nous communique une autre nature qui est sainte, la vie de Christ; nous sommes nés de l'Esprit. C'est dans cette vie de Christ en nous que consiste la sainteté. Elle se maintient par l'union avec Christ, mais nous avons la sainteté, parce que nous avons la vie de Christ en nous. En nourrissant cette vie qui est en nous, nous croissons dans la sainteté et dans ses fruits. Il n'y a point de loi contre les fruits de l'Esprit; ils sont une chose positive, produite par la grâce, laquelle nous communique une vie qui n'était pas en nous auparavant. La loi est impuissante à l'égard de cette vie et de ses effets.

Lorsque la sanctification pratique est entravée, c'est que la chair n'est pas entièrement mortifiée. Nourrissez la chair, la sainteté en souffrira d'autant. Cela aura lieu d'une manière presque insensible, l'âme n'étant pas en la présence de Dieu, ou par des chutes évidentes. En cette présence, la chair est toujours mise en évidence et condamnée; hors de cette présence, les tentations de Satan nous assaillent et nous tombons. Il est affreux que cela puisse arriver à un chrétien, mais ce n'est que trop vrai. L'homme qui n'est pas en la présence de Dieu ne s'humilie point. Il peut être au clair, avoir raison sur bien des choses, mais cela encore l'enorgueillit au lieu de l'humilier. Il ne connaît pas l'amour; rien n'humilie comme l'amour.

Une chute peut être la suite d'une surprise dans un moment où la présence de Dieu n'est pas réalisée. Est-elle réalisée, alors le péché nous repousse; nous ne recherchons la sanctification pratique qu'en nous tenant en la présence de Dieu, sur le principe de la grâce. Lorsqu'il y a eu chute et que la repentance a eu son cours, tout le coeur est brisé et humilié; mais quand nous avons été surpris par le mal, si nous n'avons pas horreur du péché, c'est la preuve que nous sommes endurcis et depuis longtemps loin de la présence de Dieu. Dans un état de vraie communion entre les enfants de Dieu, qu'un frère soit dans le péché, tous en souffriront.

Nous devons attacher une haute importance à la vie spirituelle dans nos âmes et chercher la sanctification, parce que nous participons à la vie de Christ. Comprenons aussi que, par cette vie, nous sommes dans la grâce et non sous la loi, que nous n'avons affaire à Dieu que sur le principe de la grâce. Si la conscience n'est pas bonne, l'effet de la présence de Dieu est de nous rendre tristes et de produire en nous du malaise. La vie de Christ peut se développer en nous avec plus de puissance, mais non devenir plus sainte. Elle peut s'emparer de toutes nos facultés et les employer pour Christ, et en pratique nous sanctifier toujours davantage. Faisons des sentiers droits à nos pieds. Si nous sommes facilement enveloppés par tel ou tel péché, la fidélité consiste à éviter les occasions, dans le sentiment de notre faiblesse. La vie de Christ deviendra plus puissante en nous et nous mettra en état de résister. Le chrétien doit, avant tout, garder sa communion avec Dieu. Appeler les âmes à la sanctification, ce n'est pas leur dire: Vous n'êtes pas saints, mais: Vous avez la vie de Dieu en vous; qu'elle y agisse! La vie chrétienne se compose de détails.

Soyons fidèles dans les détails. Que notre joie et notre bonheur soient d'être en la présence de Dieu! Amen.

ME 1892 page 368  -  Méditation de J.N.D. no 50

Josué 1: 1-9

 

Le caractère des personnages remarquables de la parole de Dieu est en type celui de Christ. Il en est particulièrement ainsi de Josué qui introduisit le peuple de Dieu dans le pays de la promesse. Josué n'est pas un Moïse, apôtre de la profession, ni un Aaron, type sacerdotal, mais il représente Christ, agissant par l'Esprit dans son peuple. Tout le livre de Josué nous présente la puissance de l'Esprit de Christ parmi les siens, pour les introduire dans les résultats du salut. Josué paraît pour la première fois dans le combat contre Amalek (Exode 17: 9). Moïse prie; il est l'apôtre de la profession; Josué agit. Israël n'a de force qu'en vertu d'une bénédiction non interrompue. Josué est le chef du peuple dans le combat, de même que l'Esprit de Christ nous conduit dans nos combats spirituels. Josué apparaît pour la seconde fois accompagnant Moïse sur la montagne de Sinaï, mais l'Eternel ne lui parle pas (Exode 24: 13); puis dans l'intérieur de la tente d'assignation que Moïse dressa hors du camp (Exode 33: 11); puis lors de l'expédition des espions en Canaan (Nombres 13); il est enfin nommé pour remplacer Moïse, à la fin du livre des Nombres.

Moïse est allé jusqu'au Jourdain, emblème de la mort; mais c'est Josué qui introduit le peuple dans la jouissance de ses privilèges.

Deux choses nous représentent la vie chrétienne: le désert, où la patience du peuple de Dieu à travers ce pays altéré et sans eau est mise à l'épreuve; Canaan, où a lieu le combat, figure de notre combat avec les malices spirituelles dans les lieux célestes (Ephésiens 6: 12). Tout, dans ce combat, est l'effet de la puissance de Dieu. C'est par elle que, dès le début, tombent les murs de Jéricho. L'interdit affaiblit ensuite Israël, parce que la puissance de Dieu ne peut s'employer au profit de l'interdit.

Nous trouvons dans les détails de la vie de Josué, ceux de la vie chrétienne. Cette vie, quoique sous la puissance de l'Esprit, a une responsabilité; elle doit reproduire le caractère de Dieu. L'Eternel introduit le peuple dans le combat quand il a passé le Jourdain; de même pour nous, le combat commence quand nous sommes passés de la mort à la vie. Le Jourdain a beau «regorger par-dessus tous ses bords», la puissance de Dieu l'arrête, type de ce que Christ a fait pour nous. La mort est la destruction de l'homme naturel; c'est un chemin par lequel nous n'avons encore jamais passé. Il nous faut un moyen pour en arrêter la puissance; c'est le jugement de Dieu sur le péché. Quand le chrétien voit la mort de près, il se trouve en présence du jugement, mais Christ s'y est mis à notre place et a supporté le jugement de Dieu. L'arche est pour nous au milieu du Jourdain; la mort a perdu sa puissance et n'est plus que l'entrée en Canaan, l'entrée dans la jouissance des promesses de Dieu. Actuellement, c'est pour nos consciences, et pour nos âmes que, nous en avons l'efficace. Devant nous est le Jourdain débordé; de l'autre côté, la possession des choses promises. Israël passe le Jourdain avec le sentiment que Dieu en a arrêté la force. L'arche se tient au milieu du Jourdain; Dieu est pour nous au milieu des plus grandes difficultés. La mort et le jugement deviennent la certitude de notre salut, du moment que nous les voyons sur Christ qui en a porté le poids à notre place. Spirituellement, nous sommes passés de la mort à la vie.

Dès lors nous avons à combattre contre Satan et contre toutes les malices spirituelles. Les principes de ce combat se trouvent au commencement du livre de Josué. Quand nous combattons avec Dieu, Satan s'enfuit; si nous combattons avec de l'interdit, Satan est le plus fort. Avec Dieu, notre victoire est continuelle; sans Dieu, notre force est perdue. N'espérons en tout cas pas trouver quelque force dans le concours du monde.

Dieu nous introduit dans le combat, en nous disant: «Fortifie-toi et sois ferme» (1: 7-9). Il nous ordonne d'être forts, parce qu'il est notre force et nous demande une confiance entière en lui.

Israël ne pouvait pas se demander: Ai-je passé le Jourdain? C'est une ingratitude d'être dans le doute. L'ayant passé spirituellement, nous trouvons le combat pour Lui, dans lequel Dieu est pour nous. Un mondain ne craint pas Satan, mais Dieu; un chrétien ne craint pas Dieu servilement, mais il redoute Satan, parce qu'il se sait faible. Nous avons à combattre Satan, mais Dieu est pour nous. Il a déjà donné son Fils pour nous. Ayons confiance en lui. Cette confiance nous donne le courage de regarder en avant, la force pour accomplir la volonté de Dieu. Le péché est comme derrière nous; devant nous toute la volonté de Dieu. Bien des chrétiens tremblent à la pensée d'un avenir inconnu; c'est que Dieu ne remplit pas cet avenir. On tremble d'autant plus qu'on se confie davantage en soi-même.

Une dépendance continuelle de Dieu est la suite de la force de Dieu en nous et de la confiance en lui. Si les bénédictions que Dieu nous accorde, nous inspirent de la confiance en nous-mêmes, elles se tournent contre nous. Christ était dans une dépendance parfaite du Père. La dépendance nous rend humbles.

Dieu dit au verset 2: «Lève-toi»; il nous introduit lui-même dans le combat, après avoir frayé lui-même le chemin. Il est avec nous partout où nous allons (verset 9); il nous fait prospérer (verset 8), mais non dans la mondanité. Quand nous ne sommes pas devant lui, notre connaissance, nos victoires, sont tout autant de pièges, parce qu'elles nous inspirent de la confiance en nous-mêmes.