Psaume 84

 ME 1893 page 429

 

Les tabernacles de l'Eternel, telle est la pensée dominante de ce Psaume. Nous voyons que, de tout temps, l'intention et le désir de Dieu étaient d'avoir un tabernacle. C'est pourquoi il en montre le modèle à Moïse sur la montagne.

Dans son cantique célébrant la délivrance d'Israël et le miraculeux passage de la mer Rouge, Moïse dit: «Jéhovah est ma force et mon cantique, et il a été mon salut. Il est mon Dieu, et je lui préparerai une habitation», un tabernacle (Exode 15: 2). Mais Dieu dit: Je me préparerai moi-même un tabernacle; et à la fin des temps, après le millénium, ce désir de Dieu sera accompli, selon ce que nous lisons dans Apocalypse 21: 3: «Voici, l'habitation (ou le tabernacle) de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux».

Le mot tabernacle signifie toujours une habitation de Dieu avec les hommes. David, après s'être écrié: «Combien sont aimables tes demeures!» ajoute: «Mon coeur et ma chair crient après le Dieu vivant».

«Le passereau même a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle, où elle a mis ses petits». C'était de ce côté-là que regardait l'âme de David. Selon cette providence de Dieu qui a préparé un lieu de repos pour chaque créature, il dit par la foi: «Puisque tu as préparé un nid même pour l'hirondelle et le passereau, tu en as aussi préparé un pour moi;» et il ajoute: «Tes autels, ô Eternel des armées!» C'était là le nid, le lieu de repos qu'il cherchait: «Tes autels, ô Eternel des armées!» Et, de fait, l'adoration est le repos de l'âme.

Il n'y a qu'un seul homme, chers lecteurs, qui n'ait jamais eu de lieu de repos. Jésus dit lui-même: «Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des demeures, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête». Et si maintenant nous avons un nid, un lieu de repos en Dieu, c'est que, pour nous, Jésus ne connut pas le repos ici-bas.

(Verset 4). «Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ils te loueront incessamment!» Il ne dit pas: Bienheureux ceux qui la visitent, qui y viennent en passant; mais: «Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison». Et il est impossible d'y habiter, sans le louer continuellement.

Mais dans un autre sens, nous ne sommes pas toujours dans la maison; nous en sortons pour le service, comme l'hirondelle qui va chercher la nourriture de ses petits. Mais (verset 5) il est des chemins qui conduisent à la maison, c'est-à-dire diverses voies de Dieu, se rapportant à nous, qui aboutissent à la maison. Ces voies, chers amis, sont parfois pierreuses, épineuses, meurtrières pour la chair. Mais elles n'en sont pas moins ses voies; et celui dont le coeur est dans la maison, préférera la route qui y conduit à celles qui s'en éloignent. Pour les premiers disciples, par exemple, ces chemins étaient la faim (verset 6), les périls, la persécution, la mort, la vallée de Baca, ce qu'il peut y avoir de plus affligeant; mais ils «en firent une fontaine». C'est ainsi que toutes les difficultés se transforment pour ceux qui sont sur le chemin de la maison; elles deviennent des fontaines, des sources de joie, de bénédiction et de gloire. «La pluie aussi les comble de bénédictions». Celui qui est dans le chemin n'y trouve pas seulement les secours ordinaires, mais la pluie même, un secours venant directement de Dieu, survient inopinément au milieu du désert.

(Verset 7). «Ils marchent de force en force; ils paraissent devant Dieu en Sion». Il y a, pour ainsi dire, des étapes sur la route du chrétien, des épreuves d'où jaillissent des fontaines qui le font marcher de force en force.

(Verset 9). «Vois, ô Dieu! et regarde la face de ton oint». Nous pouvons toujours présenter à Dieu avec confiance son oint, Christ. Nous trouvons là de quoi nous consoler et nous encourager, quand nous pensons à ce que nous sommes.

(Verset 10). «Un jour dans tes parvis vaut mieux que mille. J'aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu que de demeurer dans les tentes de la méchanceté». Beaucoup d'enfants de Dieu sont satisfaits en se tenant à la porte; il en est même qui restent dehors, tandis que nous sommes appelés à entrer et à demeurer dans la maison. Toutefois si notre incrédulité, ou les convoitises de notre coeur qui désire d'autres objets que Dieu, nous empêchent d'avancer, nous possédons du moins «la porte», car Christ est «la porte», et cette porte-là vaut mieux que tout ce que le monde peut offrir.