Méditations de Darby J.N.

 

Méditations de Darby J.N. 1

Méditation de J.N.D. no 61 – ME 1894 page 56. 1

Méditation de J.N.D. no 62 – ME 1894 page 235. 3

Méditation de J.N.D. no 63 – ME 1894 page 297. 5

Méditation de J.N.D. no 64 – ME 1894 page 316. 6

Méditation de J.N.D. no 65 – ME 1894 page 333. 9

Méditation de J.N.D. no 66 – ME 1894 page 337. 11

Méditation de J.N.D. no 67 – ME 1894 page 356. 12

Méditation de J.N.D. no 68 – ME 1894 page 377. 14

Méditation de J.N.D. no 69 – ME 1894 page 394. 15

Méditation de J.N.D. no 70 – ME 1894 page 297. 16

Méditation de J.N.D. no 71 – ME 1894 page 434. 17

Méditation de J.N.D. no 72 – ME 1894 page 453. 19

 

Méditation de J.N.D. no 61 – ME 1894 page 56

Psaume 4

 

David, l'instrument principal employé de Dieu pour nous donner les Psaumes, ainsi que les autres psalmistes, a passé par les circonstances dont il parle. Tous les Psaumes sont des prophéties, mais en même temps des expériences, et plus encore des dernières que des premières. C'est l'Esprit de Christ qui, par la bouche du prophète, pense et parle dans ces expériences. Le prophète traverse des circonstances semblables, et le Saint Esprit exprime ses propres sentiments dans ces circonstances. On connaît l'occasion de plusieurs Psaumes, mais l'Esprit de Dieu a un objet auquel cette occasion correspond. Le premier verset de chaque Psaume en contient ordinairement le sommaire.

David voyait sa gloire livrée à l'opprobre; il figure ici le Messie. Les circonstances sont pareilles à celles de Jésus devant Hérode. David est à l'étroit; les preuves de la faveur de Dieu à l'égard d'Israël lui manquent aussi. David était, selon l'homme, dans un état désespéré. Toutes les autorités étaient liguées contre lui; il avait tout perdu, ainsi que ceux qui le suivaient; les Amalékites avaient tout pillé. David n'avait rien que l'Eternel.

Le chrétien, individuellement, et l'Eglise, se trouvent dans des circonstances semblables. Le verset 6 est la réponse à la demande: «Qui nous fera voir du bien?» «Lève sur nous la lumière de ta face, ô Eternel!» Quand l'âme s'appuie entièrement sur l'Eternel et n'a rien que lui, elle peut être en paix et en joie. Il est facile de bénir Dieu, quand les circonstances vont à souhait. Mais si Dieu nous laisse à leur merci, il nous laisse loin de lui, préoccupés des choses qui périssent. L'Eden est maintenant impossible. Si l'homme est satisfait de tout ce qu'il trouve ici-bas, il est satisfait de la mort, de ce qui périt. L'âme de l'homme est toujours poussée à s'écrier: Qui nous fera voir du bien? Il ne reste rien ici-bas comme appui de l'âme; on se trouve chassé d'Eden; Dieu n'est pas pour nous; Satan est contre nous.

Il faut y être contraint pour comprendre que nous sommes éloignés de Dieu, pour ne voir aucun bien en nous-mêmes et aucune ressource au dehors. Si Dieu se révèle à l'âme, elle sentira son état et comprendra qu'elle ne peut échapper à Dieu, qu'il lui faut le rencontrer. Point de bien, point de repos pour elle! C'est alors qu'elle peut dire: «Lève sur nous la lumière de ta face, ô Eternel!»

Quand une âme qui connaît Dieu, se retire de lui et s'occupe des choses d'ici-bas comme de son objet, Dieu la discipline en la ramenant dans un état où elle doit dire: «Qui nous fera voir du bien?» Alors la foi trouve pour réponse: «Lève sur nous la lumière de ta face, ô Eternel!» Ramenée à Dieu, l'âme n'a plus alors, ni d'autres ressources, ni d'autres désirs. Elle est entièrement satisfaite de se trouver dans la lumière de la face de Dieu.

Le péché est entré dans le monde, et il n'y a rien qui n'en soit infecté. Qu'est-ce que Dieu peut trouver dans le monde? Et l'homme? Il veut s'enrichir des choses qui s'y trouvent, et ne fait que remplir les mains de la mort qui saisit tout. Dieu nous propose Christ (verset 3) et nous fait, par lui, comprendre la vanité de tout le reste. Du moment que Christ est reconnu et reçu par la foi, le coeur s'attache à lui, met en lui son trésor, voit qu'il n'y a point de bien en nous, ni autour de nous. C'est la révélation d'un objet qui fixe et attache nos coeurs, qui nous fait découvrir toujours plus l'état de nos âmes, ce qu'est l'homme, son ignorance des choses spirituelles, la vanité de toutes choses. Tout nous est ôté? Non, la vanité seule est ôtée et rien de plus. Il nous reste toujours cette assurance inébranlable: «Lève sur nous la lumière de ta face, ô Eternel!» La clarté de la face de Dieu est devenue notre tout, parce que nous savons que Dieu s'est choisi un Bien-aimé, et ne peut chercher son repos dans la vanité. Après la création, Dieu se reposa de toute son oeuvre; mais le péché a fait de tout cela la vanité même, et Dieu ne peut plus s'y reposer. Il y a un seul homme, Jésus, en qui il a mis tout son bon plaisir. Dieu ne change pas ce monde, mais il se choisit un Bien-aimé (verset 3). C'est là notre rocher et notre assurance.

Jouir de la faveur de Dieu, de la lumière de sa face, est notre seul bien, mais quand nous l'avons, nous pouvons être contents de tout, car cela satisfait aux besoins les plus profonds du coeur. Cela donne aussi de la droiture de se trouver dans cette lumière. Enfin, si je regarde à la face de Dieu, les opinions des hommes ne m'ébranlent pas.

Aussi longtemps que nous pensons qu'il y a en nous quelque bien, nous sommes encore en rébellion contre Dieu. Le monde est content de recevoir les bienfaits de Dieu, mais du moment qu'ils cessent, la rébellion du coeur et l'ingratitude se manifestent. C'est en Christ, et en Christ seul, que Dieu a mis tout son bon plaisir, parce que le monde est entièrement éloigné de lui. Mais il m'a réconcilié avec Dieu, et ainsi le bien-aimé de Dieu est devenu mon bien-aimé.

Suis-je pleinement satisfait, quelles que soient les circonstances, si Dieu lève sur moi la lumière de sa face? Si je ne le suis pas, il y a encore dans mon coeur quelque chose que le Saint Esprit condamne. Un coeur qui s'appuie sur les circonstances, perd son bonheur quand elles changent, et ne peut pas dire: «Lève sur nous la lumière de ta face». Dès qu'on s'attache à Christ, on trouve en lui tout ce qu'on peut désirer. De jour en jour, le chrétien doit apprendre à ne désirer rien d'autre que Christ, que la lumière de la face de Dieu, et à étouffer les rejetons du vieil homme, qui cherchent à se mêler à notre vie.

Méditation de J.N.D. no 62 – ME 1894 page 235

Hébreux 5

 

Dans les chapitres qui précèdent, Christ est présenté comme l'Apôtre (comparé à Moïse) et le Souverain sacrificateur de notre confession (comparé à Aaron). Comme Moise avait été le moyen de communiquer au peuple la volonté de Dieu, ainsi en est-il de Jésus pour nous. C'est lui seul que nous devons écouter comme l'apôtre de notre confession. La sacrificature de Christ est montrée tout du long comme plus excellente que celle d'Aaron.

Dans cette sacrificature, deux grands principes sont en jeu. Le premier est la responsabilité, le second la vie. Dieu nous présente dès le commencement ces deux principes dans les deux arbres du jardin, l'arbre de vie et l'arbre de la responsabilité ou de la connaissance du bien et du mal. Tous les hommes reconnaissent leur responsabilité par la voix de la conscience naturelle; d'un autre côté, tous reconnaissent qu'il faut la vie pour agir et faire le bien.

Mais la vie éternelle aurait été inconcevable dans l'état actuel de chute. Elle aurait perpétué à toujours la misère de l'homme. Aussi Dieu chasse-t-il l'homme du jardin, pour qu'il ne prenne pas de l'arbre de vie, Avant la chute, Adam innocent n'avait pas de responsabilité; il avait des dispositions innocentes qui produisaient certains effets.

La loi donne la connaissance du péché, mais elle ne donne pas la vie; elle place l'homme, tel qu'il est, sous la responsabilité d'une manière distincte, sans lui communiquer la vie. La responsabilité est d'autant plus grande, que la loi n'est pas en présence du premier Adam innocent, mais de l'homme pécheur. Plus la loi est parfaite, plus il est impossible à l'homme de l'accomplir.

Christ se présente d'abord pour porter toute la responsabilité de l'homme, et devient pour lui la source de la vie qui produit les choses que la responsabilité ne peut pas produire. Il porte toutes les conséquences du fait que l'homme a mangé le fruit de l'arbre de la connaissance. Il nous fait connaître toute la volonté de Dieu, et meurt en se plaçant sous notre responsabilité. Il subit toutes les conséquences de la connaissance du bien et du mal en face de toute la lumière de Dieu. Le péché nous a rendus incapables d'accomplir notre responsabilité, d'aimer Dieu de toute notre âme, et notre prochain comme nous-mêmes. Ou bien Dieu doit abandonner son caractère, ou nous devons être condamnés. L'oubli de nos devoirs ne diminue pas les droits de Dieu sur nous. Le péché détruit l'intelligence et fait que l'homme ne se croit pas pécheur; la lumière spirituelle nous montre en Christ homme ce que nous devrions être; elle nous conduit au sentiment de notre ruine, mais elle nous montre aussi le Seigneur Jésus prenant toutes les conséquences de notre responsabilité. C'est la grâce.

Christ est aussi pour nous la source de la vie, d'une nouvelle nature qui produit les choses que la responsabilité exige. La loi augmente la responsabilité de l'homme sans lui communiquer la vie. En Christ, cette responsabilité est ôtée de dessus nous, et il nous donne la vie.

Christ se tient tous les jours entre Dieu et nous; c'est la sacrificature. Il n'y a plus pour nous un seul péché à expier; cela est déjà fait, l'expiation est complète; il n'y a pas de pardon à acquérir, le pardon existe. Christ se présente à Dieu, comme ayant porté notre responsabilité. Mais en outre il connaît nos difficultés, nos infirmités et nos tentations; il peut nous maintenir devant la présence de Dieu avec une conscience nette.

En même temps qu'une bien plus grande lumière est donnée sur le bien et sur le mal, la médiation de Christ est le moyen par lequel toutes nos misères deviennent, non plus le sujet des châtiments de Dieu, mais l'occasion du déploiement de sa grâce. C'est la source de la droiture. Le chrétien met à nu tout son coeur devant un Dieu qui est lumière et qui est amour. Ayant une confiance entière dans la grâce, il désire que Dieu le sonde jusqu'au fond, afin qu'il ne reste aucunes ténèbres dans son coeur. S'il ne le désire pas, il n'a pas compris la grâce de Dieu, ou bien son coeur est endurci sur quelque point. Si la vie de Christ est en nous, il y a l'amour de la sainteté.

Christ a aussi une sacrificature selon l'ordre de Melchisédec. Il est notre Médiateur pour la louange à Dieu (Psaumes 22) et pour la bénédiction de la part de Dieu. Le chrétien est ressuscité avec Christ, uni à Christ: toute sa vie, à ce point de vue, est une vie d'actions de grâces, de louanges à Dieu et de bénédictions de la part de Dieu.

La sacrificature de Christ est aussi une sacrificature d'intercession. Nous prions; nos prières sont présentées par Christ au Père. Il est, au milieu de l'assemblée, le Médiateur qui présente au Père nos demandes.

Il y a une responsabilité attachée à ma vie nouvelle qui produit le bien, mais si, comme enfant d'Adam et pécheur, il me reste quelque responsabilité, je suis irrévocablement perdu. Christ sur la croix a porté cette responsabilité. Il devient sacrificateur, parce qu'il a accompli cela. Comme homme, je suis placé sous tous les effets de la désobéissance du premier Adam; comme chrétien, sous tous les effets de l'obéissance de Christ. Christ est sacrificateur quant à nos besoins et à nos péchés; quant à notre nouvelle vie, il est Médiateur de nos louanges à Dieu.

Le premier effet de toute son oeuvre est la paix. Christ me représente devant Dieu. Dieu exige tout, mais Christ a tout accompli. Il y a paix, selon la satisfaction que Dieu éprouve en Christ. Le second effet est la droiture de coeur, dans la confiance en la grâce de Dieu; droiture qui fait que le coeur est à nu devant Dieu, au lieu de cacher son péché.

Nos coeurs sont-ils ainsi ouverts devant Dieu? Présentons toutes choses à Dieu, selon la lumière, en nous comparant avec Christ, non pour être jugés, mais pour nous juger nous-mêmes. Que Dieu nous donne d'être humiliés en nous jugeant, et joyeux en nous confiant en Christ devant lui!

Méditation de J.N.D. no 63 – ME 1894 page 297

2 Samuel 6

 

Dieu nous a donné l'histoire de son peuple d'Israël alors que tout allait bien, et aussi quand tout allait mal. On trouve dans cette histoire la conduite de la foi dans toutes les circonstances possibles. Au temps de Saül, on trouve un mélange particulier. Saül ne représente pas l'ordre de Dieu; c'était le peuple qui avait voulu faire comme les nations et avoir un roi; aussi Saül est-il retranché. Il était reconnu par la chair et autorisé de Dieu, mais c'était un grand péché qui l'avait placé à la tête du peuple (1 Samuel 8: 7, 8). Le monde est doué d'une certaine puissance, et lorsque l'Eglise ne sait pas s'appuyer sur Dieu et que la foi lui manque, elle veut se fortifier en se conformant, dans son organisation, aux choses qui sont la force du monde. — Saül a réussi, à plusieurs égards, à chasser les ennemis de Dieu; l'Eglise, malgré ses misères, remporte aussi des succès contre les ennemis du Seigneur (1 Samuel 14: 47); et néanmoins l'ensemble est rejeté de Dieu, quoiqu'il y ait toujours un résidu en Israël, comme on le voit dans le cas de Jonathan.

L'histoire de David qui était un homme selon le coeur de Dieu, montre quelle est la conduite de la foi. Il cherche à connaître la volonté de Dieu, avant d'entreprendre quoi que ce soit. Depuis qu'il fut roi, il tomba et fit sa propre volonté, mais auparavant il s'appuyait sur Dieu, et la puissance de Dieu agissait par lui, souvent sans que personne le sût, comme lorsqu'il tua l'ours et le lion. Quand il se trouve devant Goliath, il ne craint pas le géant; il voit le monde tel qu'il est, sans l'appui de Dieu; il voit en Goliath un ennemi de Dieu et l'attaque, par la foi, car c'est par elle qu'il combat pour l'Eternel, par elle, que l'Eternel est avec lui. Saül en devient jaloux et veut tuer David. Celui-ci, poursuivi, persécuté, n'agit en tout, hormis à Tsiklag, qu'après avoir consulté l'Eternel.

David n'a avec lui dans sa réjection, que des gens sans aveu, mais dans sa gloire ils sont aussi avec lui et près de lui. Il en est de même de l'Eglise; elle ne se compose que de gens méprisés, mais elle sera dans la gloire auprès de Jésus.

Pendant le temps de la persécution de David, l'arche n'était pas à sa place. Prise par les Philistins qui l'avaient mise dans le temple de Dagon, Dieu, malgré l'iniquité de son peuple, avait fait valoir ses droits. Dans l'impuissance d'Israël il montre sa puissance, renverse Dagon, tourmente les Philistins et les contraint à renvoyer son arche. Après la mort de Saül, David veut avoir l'arche chez lui. Saint désir! il veut avoir Dieu près de lui et être lui-même près de Dieu. Malheureusement David arrange les choses selon la sagesse de l'homme, ce que Dieu tolérera chez les Philistins, mais non chez ceux qui ont la révélation de sa pensée (2 Samuel 6: 1-6), et la conséquence est qu'Uzza est frappé. Ce dernier agit comme si Dieu ne savait pas se garder lui-même; il fait un peu comme les disciples, quand Jésus dormait pendant la tempête.

David, au lieu de s'enquérir auprès de l'Eternel du tort qu'il avait eu, et de reconnaître que les Lévites seuls pouvaient toucher l'arche, a peur de l'Eternel. C'est le cas de la chair: elle a toujours peur de la présence de Dieu. Le roi fait détourner l'arche dans la maison d'Obed-Edom, mais l'Eternel bénit ce dernier.

On voit, en 1 Chroniques 15, que David reconnaît sa faute et fait ensuite transporter l'arche, non plus sur un chariot neuf, comme les Philistins, mais par les Lévites, ces premiers-nés d'Israël, types du vrai peuple de Dieu. David alors est plein de joie et amène l'arche dans le tabernacle qu'il avait tendu pour elle. En attendant qu'un autre lui bâtisse un temple, David agit avec fidélité, n'ayant que l'Eternel en vue, et devient par là méprisable à la fille de Saül. Paul disait: «Si je suis de sens rassis, c'est pour vous, si je suis hors de moi-même, c'est pour Dieu». Le monde méprise ce qui est fait uniquement pour Dieu.

Mais David agissait devant l'Eternel et pour lui, et c'est la seule chose qui le préoccupe. Aussi ne craint-il aucune conséquence; il est tout occupé de la gloire de Dieu et tout décidé à porter le mépris qui pourra en résulter. Qu'elle est belle, cette préoccupation entière de joie et de dévouement devant l'Eternel, et cette détermination ferme et positive d'agir de même jusqu'au bout, dans la certitude que Dieu l'a choisi plutôt que Saül! Il est très important de faire son compte d'être méprisable aux yeux du monde; toute la prudence et les considérations humaines ne sont que péché. Dieu doit être notre seul objet, notre seule préoccupation. Si la foi avait poussé David au premier rang, c'était pour le rendre le plus méprisable parmi le peuple. Mais c'est le vrai moyen d'être honoré de Dieu, tandis que le jugement de Dieu tombe sur Mical. Dieu est la force et la puissance de ceux qui s'appuient uniquement sur lui!

Méditation de J.N.D. no 64 – ME 1894 page 316

Romains 15: 16

 

On est étonné que les hommes non convertis qui se disent chrétiens, puissent lire la parole de Dieu, sans voir qu'elle contient des choses auxquelles ils sont entièrement étrangers. Et pourtant, beaucoup d'entre eux seraient choqués si on leur disait qu'ils possèdent ce qui est énuméré au verset 13.

Paul considère, au verset 16, les chrétiens, l'Eglise, comme un peuple pris d'entre les gentils par le Saint Esprit, pour être offert à Dieu: les chrétiens sont l'oblation des gentils, l'offrande des nations. C'est une allusion à ce qui avait lieu parmi les Juifs. Ils avaient une oblation; c'étaient les Lévites, mis à part et consacrés à Dieu. En Egypte, Dieu avait frappé les premiers-nés pour faire éclater son jugement, mais le jour où il avait frappé tout premier-né d'Egypte, il s'était sanctifié tout premier-né d'Israël. Tous lui étaient consacrés. Alors Dieu a pris les Lévites en place des premiers-nés du peuple (Nombres 3: 5-13, 45). C'était là l'offrande à Dieu d'entre les Juifs. Paul fait allusion à ce fait. Nous sommes sanctifiés par le Saint Esprit d'entre les nations, comme les Lévites du milieu d'Israël. Nous sommes entièrement consacrés à Dieu, et cela est basé sur notre rachat, comme en Nombres 3: 46-50. Autrement, nous manquerions à notre vocation comme offrande des nations. Nous sommes pris du milieu du monde, pour être consacrés à Dieu. Les Lévites étaient entièrement donnés à Aaron (Nombres 3: 9), nous, à Christ. Ils étaient purifiés, donnés à Aaron et offerts à Dieu en offrande (3: 13). Lorsque Dieu frappa les premiers-nés d'Egypte, il ménagea ceux d'Israël, parce qu'il avait racheté ce peuple et se l'était acquis. Ces premiers-nés, les Lévites les représentèrent. Dieu les avait acquis pour lui-même. Nous aussi, nous ne sommes pas à nous-mêmes, mais à Celui qui nous a achetés. Le Saint Esprit nous prend et nous offre à Dieu.

Les Lévites n'avaient aucun héritage en Israël: «Moi, l'Eternel, je suis leur héritage». Il en est de même des chrétiens vis-à-vis du monde. S'ils ont un héritage selon le monde, ils peuvent l'employer pour la gloire de Dieu, mais ce n'est pas leur héritage céleste. Le Lévite était purifié et devait se consacrer au service de l'Eternel; le Saint Esprit purifie le chrétien, lui communique la vie de Christ et la nature divine, et le sanctifie pour le service du Seigneur. Dans le service, chaque Lévite avait son emploi sous la direction du souverain sacrificateur.

Toutes ces choses concernant les Lévites sont des types applicables au chrétien dans son service ici-bas, tandis que, dans le sacrificateur, nous avons le type du chrétien exerçant la sacrificature spirituelle, offrant à Dieu des louanges et des prières, et entrant pour cela avec hardiesse dans le lieu très-saint. Pour le service du tabernacle, nous sommes ici-bas sous les ordres de notre Souverain Sacrificateur; mais, quant au monde, notre caractère est d'y être voyageurs, étrangers, sans héritage et de n'en être pas, comme Celui qui nous a acquis pour lui, n'en est pas. Nous séjournons dans le monde, et notre privilège est d'y servir Dieu. Si vous vous dites chrétiens, vous n'avez pas autre chose à faire qu'à servir Christ; votre caractère vous détache de tout autre chose. Tout ce qui concernait le service de Dieu, appartenait aux Lévites seuls.

Les chrétiens, par le Saint Esprit, sont sanctifiés et purifiés selon Dieu. C'est un péché de prétendre être chrétiens, quand le Saint Esprit ne nous a pas purifiés. Ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu; il faut une nouvelle vie pour le servir. Une cérémonie, quelle qu'elle soit, de consécration extérieure vous abuse et vous nuit positivement. Ce n'est qu'une conscience tout endormie, qui ose se présenter à Dieu sans posséder la vie de Dieu. Réveillée, elle se juge indigne de se tenir devant lui. Oser servir Dieu, sans être né de Dieu, est un aveuglement de l'orgueil, car comment nous présenter à Dieu tels que nous sommes?

Les croyants sont consacrés à Dieu pour servir Christ; car servir Dieu sans servir Christ n'est pas chrétien. Lorsque les Lévites étaient donnés à Dieu, ils l'étaient à Aaron. Etant à son service, nous devons tout faire au nom du Seigneur Jésus et en amour envers le monde, selon les principes de Christ. Faire la volonté d'un autre, est pour la chair une loi insupportable; même un petit enfant aime à faire sa propre volonté; et la chair, même chez l'enfant de Dieu, ne veut jamais autre chose, tandis qu'un serviteur doit faire, non sa volonté, mais celle de son maître. Nous sommes les domestiques de la foi. Ce que je ne puis pas faire pour Jésus, je ne puis pas le faire du tout. C'est une loi très dure pour la chair. Nous sommes ou les affranchis de Dieu, ou les esclaves de Satan. C'est un grand privilège de pouvoir faire la volonté de Dieu au milieu de ce monde pécheur.

Nous faisons la volonté de Christ, non pour être sauvés, mais parce que nous le sommes. Les Lévites servaient au tabernacle, non pour être Lévites, mais parce qu'ils l'étaient, et en vertu du privilège que Dieu leur avait conféré.

Pourquoi les anges sont-ils actuellement plus élevés que nous? Parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire que de servir Dieu. Mais nous sommes introduits dans le service de Dieu par le rachat qu'il a fait de nous par le sang de son Fils, ce à quoi les anges ne participent pas. Je ne puis être le serviteur du monde, parce que je suis le serviteur de Christ. Je ne puis accepter dans le monde une place où je devrais agir selon les principes du monde. S'il y a une seule chose où je ne puisse servir Christ directement, je ne dois pas le faire.

Il y a de plus, dans le service, comme nous l'avons déjà dit, l'activité de l'amour; c'est le service de Christ lui-même. Cette activité caractérisait sa vie. Chercher les âmes, aimer les pauvres, etc., c'est là s'occuper des affaires de Christ.

Il est très important de comprendre où Dieu nous a placés et ce que nous devons être, c'est-à-dire que nous ne sommes pas du monde, mais séparés du monde pour Christ, acquis à Christ pour le servir.

Etes-vous contents, coûte que coûte, d'être à Christ de cette manière, au prix de l'opprobre, peut-être même de votre propre vie? Alors bien des questions et des difficultés disparaîtront absolument. Nos combats intérieurs proviennent de ce qu'il y a des liens qui nous attachent à la terre. Si nous pouvons répondre: «J'en suis content», nous serons heureux. Quand nous nous abandonnons à Christ, il remplit nos coeurs de joie.

Si j'ai le droit de servir Dieu, c'est que je suis délivré de la tyrannie du monde. Oui, Dieu nous a délivrés de ce présent siècle mauvais, pour nous transporter dans le royaume du Fils de son amour!

Méditation de J.N.D. no 65 – ME 1894 page 333

1 Pierre 1

 

Le but de tout ce que Dieu nous envoie est de nous apprendre à mettre notre confiance en lui. La chute a donné à l'homme plus d'intelligence, mais elle l'a séparé de Dieu, et, détruisant sa confiance en Dieu, lui a donné une confiance orgueilleuse en lui-même.

Tout ce que Dieu fait a pour objet de rétablir notre confiance en lui et de détruire celle que nous avons en la chair.

Avant la chute, Satan avait promis à l'homme la connaissance du bien et du mal, mais il lui avait caché que cette connaissance était la ruine de l'âme et l'assujettissait au mal. Dès lors il était plus difficile de rendre l'homme heureux après, qu'avant la chute, et c'est en cela que Dieu montre sa gloire: 1° Il rétablit la confiance en lui, que l'homme avait perdue. 2° Il nous exerce de mille manières, pour que nous fassions l'expérience de ce qu'il est à notre égard.

La confiance implique la vie divine. Le coeur naturel s'imagine que, si nous sommes autant que possible pour Dieu, lui sera pour nous. La première chose que Dieu fait, c'est de détruire cette pensée. Il met l'homme entièrement de côté. Il faut que tout dépende de sa volonté à lui: nous vivons de sa vie; par sa volonté nous le servons. C'est une grande difficulté pour l'homme d'accepter que Dieu soit tout; il faut une longue expérience du coeur avant de pouvoir nous mettre complètement de côté. C'est l'oeuvre que le Saint Esprit commence et achève en nous.

L'homme naturel cherche à plaire à Dieu pour en être aimé, faisant dépendre la bonté de Dieu de la bonté de l'homme. Dieu détruit cette pensée par les expériences qu'il nous fait faire, afin que nous ne cherchions à faire valoir devant Dieu quoi que ce soit qui soit en nous. Quand l'âme en est arrivée là, elle peut comprendre que Dieu l'a aimée le premier; elle se trouve devant la pleine évidence de l'amour de Dieu.

C'est ce que montre le verset 2 de notre chapitre: Nous sommes «élus, selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l'Esprit, pour l'obéissance et l'aspersion du sang de Jésus Christ». C'est la sanctification selon la Parole: Nous sommes mis à part par l'Esprit sanctifiant, pour obéir de l'obéissance même de Christ. Le Saint Esprit nous met à part, nous vivifie, nous place sous l'aspersion du sang de Christ, en sorte que nous soyons purs devant Dieu, et nous voilà capables d'obéir comme lui a obéi.

Nous sommes aussi mis à part pour un héritage (verset 4). Quelle est la puissance qui nous le donne? Dans la personne de Christ, la vie de Dieu est entrée dans la mort, pour envahir le domaine de Satan. La résurrection a fait éclater la victoire de cette puissance de vie sur la puissance de l'Ennemi. Nous avons part maintenant, quant à nos âmes, à cette résurrection d'entre les morts. La vie de Christ qui est entrée pour nous au plus profond des conséquences du péché, nous met en possession de l'héritage, conservé, non par les hommes, mais dans les cieux pour nous, qui sommes gardés par la puissance de Dieu. L'héritage est gardé dans les cieux, d'où Satan ne peut l'ôter, ni le détruire; les héritiers sont gardés sur la terre par la puissance de Dieu. Dieu garde l'héritage que nous n'avons pas encore et nous garde pour l'héritage.

Cette puissance de Dieu nous garde par la foi, par la confiance en Dieu, pour le salut. Ce salut ne sera pleinement révélé qu'au dernier temps. La vie de Christ est encore obscurcie en nous par les effets du péché.

«En quoi vous vous réjouissez». Si nous pouvions faire abstraction de tout et ne penser qu'à ce que Christ nous assure, il n'y aurait en nous que de la joie. Mais il y a encore une grande étendue de terrain à défricher dans le coeur. Il faut que Dieu le laboure, le travaille, pour éprouver notre confiance en lui (versets 6, 7). L'épreuve, l'affliction et la tentation sont pour un peu de temps, vu que cela est nécessaire.

Ces tentations sont de diverses espèces, et ce n'est pas la moindre que de voir le mal dominer. Paul connaissait d'avance le mal qui désolerait l'Eglise; il était obligé de n'avoir confiance pour elle qu'en Dieu et de sentir qu'il n'était lui, Paul, que néant, qu'il n'était point la force de l'Eglise et que toutes les ressources de celle-ci étaient en Christ.

C'est dans l'épreuve que je fais l'expérience de Dieu, de sa patience, de son amour, de nos support, de sa fidélité. L'épreuve fond aussi mon coeur et me le fait connaître, tout en me faisant connaître l'amour et le coeur de Dieu.

Nous sommes si occupés de nous-mêmes, que nous ne voyons pas comment, à tout moment, Dieu s'occupe de nos coeurs. Job n'était pas capable de comprendre que son affliction était une affaire qui se passait entre Dieu et Satan dans les lieux célestes. Quand on voit cela, on comprend le but de l'épreuve et sa fin.

Deux choses sont nécessaires pour profiter de l'épreuve: 1° Une confiance entière dans l'amour de Dieu. Il faut s'appuyer sur lui en aveugle. 2° Une soumission entière à la main de Dieu.

Dieu élève ses enfants pour être les compagnons de Jésus dans la gloire. Nous pouvons nous soumettre dans la certitude que Dieu nous aime. C'est l'épreuve de la foi, qui nous tournera à honneur et à gloire, quand Christ paraîtra. Abstraction faite de l'épreuve, le chrétien n'a en Christ qu'une joie pure, mais il faut que la foi soit éprouvée et prouvée par l'épreuve. Le coeur de l'homme est la scène où se passe le combat de Dieu contre le mal. Les anges le contemplent. Dieu se fait notre serviteur pour notre bonheur.

Méditation de J.N.D. no 66 – ME 1894 page 337

1 Chroniques 17

 

Les pensées de Dieu dépassent de beaucoup celles de l'homme, même de l'homme fidèle. David, que Dieu avait béni, pense à glorifier Dieu et à lui bâtir une maison. Ce serviteur fidèle communique son projet au prophète, à l'homme spirituel, et Nathan approuve son dessein; tandis que Dieu met tout cela de côté, non qu'il le désapprouve, mais parce que cela n'est pas dans son conseil.

On s'attache à la pensée de faire quelque chose pour Dieu, mais quand on fait des progrès, on voit toujours davantage que c'est Dieu qui fait tout pour nous. Dieu répond à David en lui dévoilant ses pensées à lui quant à la maison du roi. David voudrait bâtir une maison à Dieu. Celui-ci lui annonce que l'Eternel lui bâtira une maison. Il en est de même en Exode 15. Moïse dit: Je lui préparerai un tabernacle; mais Dieu conduit par sa force le peuple jusqu'à la demeure de sa sainteté.

1 Chroniques 17: 19, montre la vraie manière dont Dieu veut être glorifié. David pensait à glorifier Dieu, mais Dieu lui révèle qu'il veut bénir David et sa famille et qu'il prend soin de se glorifier lui-même mieux que l'homme ne peut le faire. Le désir de David était bon, mais il n'était pas selon la sagesse de Dieu. L'Eternel savait se glorifier lui-même par sa conduite envers Israël. Il l'avait déjà fait (versets 4, 5); il s'était assujetti à les accompagner partout. C'est aussi ce que fait Jésus pour nous.

Dieu montre à David d'où il l'a tiré: Tu es grand, mais qui t'a rendu tel. Il rappelle à David toute sa bonté et toute sa grâce: David était un enfant méprisé quand Samuel le discerna pour l'oindre. Il enseigne à David: 1° qu'il n'avait pas besoin pour sa gloire de ce que David voulait faire pour lui. 2° Il lui fait connaître sa propre petitesse et que tout ce qui lui était arrivé, c'était la grâce seule qui l'avait fait. 3° Il lui montre tout ce que Dieu lui fera en Christ, dont Salomon était le type.

La révélation des pensées et de la grâce de Dieu a pour effet de nous placer devant sa face. David dit: Qui suis-je? dans le sentiment qu'il n'est rien en la présence de Dieu, mais aussi dans le sentiment de l'état dans lequel il a été amené (verset 16), et que Dieu l'a tiré du néant pour lui donner une position actuelle devant lui. Mais cela est encore peu de chose (verset 17), Dieu pense à nous pour le temps à venir (verset 18). David exprime un sentiment personnel de reconnaissance; il y a entre nous et Dieu une relation personnelle qui fait que nous avons le sentiment d'être connus de Dieu.

Le verset 19 explique tout ce que Dieu fait. Il le fait «à cause de son serviteur et selon son coeur». Tout ce que Dieu est se manifeste en Jésus: son amour, sa justice, sa sainteté, sa grâce. Les anges même voient Dieu en Jésus. Dieu aime le Fils et nous place dans cette relation. Tout ce que Dieu fait est l'expression de l'amour de son coeur pour nous, mais il agit «à cause de son serviteur». Ce n'est pas ici Nathan disant à David: «Fais ce qui est en ton coeur», mais Dieu agissant selon son coeur à lui. Tout ce qui est de l'homme disparaît devant cela, car tout repose sur la grâce de Dieu. Tout se fait en vue de Christ et pour le peuple de Dieu, la seule nation que Dieu soit venu racheter pour lui (versets 20, 21).

David n'a aucune incertitude sur ce que Dieu fera (versets 23, 24). Il demande que même le monde dise que Dieu est Dieu à Israël et reconnaisse sa présence avec son peuple. L'Eglise doit demander que Dieu se manifeste dans sa force et dans sa grâce, pendant qu'elle est encore ici-bas. Dans la certitude de la grâce que Dieu nous a faite et de la gloire qu'il nous donnera, nous avons la hardiesse de lui demander qu'il soit Dieu à Israël.

Au verset 26, David se fonde sur ce que Dieu est et sur ce qu'il lui a révélé. Le verset 27 montre les deux bouts de la chaîne des bénédictions. «Eternel, tu l'as bénie, et elle sera bénie à jamais».

Quand nous nous rapportons aux désirs de nos coeurs, nous ne sommes pas certains d'être dans le conseil de Dieu. Mais Dieu a parlé, et nous pouvons tout demander selon sa Parole. «Tu es Dieu, et tu as parlé de ce bien à ton serviteur». Sommes-nous tellement devant Dieu que nous soyons pénétrés de la grâce immense qu'il nous a montrée? Avons-nous compris l'amour de Dieu pour son peuple? Nos pensées sont-elles dirigées vers le bien de l'Eglise de Dieu? Nos intérêts sont-ils intimement liés à la gloire, au repos et à la bénédiction du peuple de Dieu?

Méditation de J.N.D. no 67 – ME 1894 page 356

Luc 12: 13-59

 

Ces discours n'ont pas été prononcés dans le ciel, mais sur la terre, par Celui qui a fait l'expérience de ces choses dans le ciel et sur la terre. Christ a éprouvé toutes les difficultés, et la contradiction des pécheurs; les torrents des méchants l'ont épouvanté. (Psaumes 18: 4). Si, chose impossible, on peut sonder le coeur de Jésus, on y trouve la puissance de l'amour agissant dans l'expérience de toutes nos difficultés. La croix elle-même, est l'expression de l'amour de Dieu, dans l'expérience de tous les maux dans lesquels le péché nous a plongés. Jésus a été élevé de la terre pour attirer tous les hommes à lui. Jésus crucifié, voilà ce qui convient à tous les coeurs travaillés et chargés.

Mais les promesses de Christ sont très précieuses au coeur de ceux qui lui appartiennent et au milieu de leurs difficultés; elles franchissent tous les obstacles, et nous portent dans le ciel, dans la gloire. Sommes-nous dans la crainte, les promesses s'appliquent aux circonstances où nous nous trouvons, pour fortifier nos âmes. Christ a fait l'expérience de la manière dont les promesses de Dieu s'appliquent à nos misères et à nos difficultés, et il en a senti la force. Il sait parfaitement comment les appliquer à l'âme, et combien la présence du Père est douce à un coeur délaissé. Il nous parle du sein de nos misères selon son amour qui est entré en elles toutes. Il les connaît parfaitement. Personne n'a jamais pu sonder la profondeur de son angoisse et de sa détresse, non plus que la profondeur de son amour.

Aux versets 13-32, Jésus dépeint la folie de ce monde qui cherche sa satisfaction dans les choses qui périssent. Dans tout ce que le monde recherche, il n'y a que des difficultés pour la vie éternelle. Le Seigneur nous montre en même temps notre impuissance à rien faire même selon le monde. Il veut que les disciples sachent que Dieu fait grand cas d'eux, et veille sur eux, sachant tout ce dont ils ont besoin. Il nous révèle le nom de Père que Dieu prend pour les siens, et nous place envers Dieu dans la même relation que lui-même. Si nous sommes les disciples de Jésus, si la grâce a dirigé nos coeurs vers lui, le Seigneur nous dit: «Ne crains point». Il nous est naturel de craindre; nous vivons au milieu de gens qui sont les ennemis du Seigneur; Satan cherche à nous effrayer par la contradiction des pécheurs. Mais il cherche aussi à nous inspirer confiance en nous-mêmes et à compter sur nos propres ressources, afin que nous soyons vaincus, comme Pierre lorsqu'il marcha sur la mer, ou bien quand il entra dans la cour du souverain sacrificateur. Toutes les circonstances sont contre nous; Satan est plus fort que nous; nous ne sommes qu'un petit troupeau faible devant la puissance de l'ennemi.

Mais Christ se trouve là. Il a plu au Père de nous donner le royaume; Christ lui-même nous en donne la certitude, lui qui a traversé toutes les difficultés de ce monde. Il nous communique la volonté du Père, et ces difficultés ne sont plus que le chemin par lequel il nous conduit au royaume. Ce qui est sorti du coeur de Jésus est notre joie; il satisfaisait son coeur en annonçant au petit troupeau les desseins du Père. Celui qui est venu du Père et qui a passé dans les circonstances où je me trouve, m'a dit ces choses. Christ nous sépare de ce monde et nous en détache en nous montrant que le royaume nous appartient. C'est le bon plaisir du Père de nous le donner, et c'est Christ lui-même qui se fera notre serviteur dans la gloire, afin que nous y soyons dans une joie parfaite. Toute sa joie sera de nous rendre heureux, car il est amour. Il est le plus grand, parce qu'il rend heureux; il est ainsi le serviteur de notre bonheur, et c'est de cette manière que le coeur de Christ se révèle à nous.

Il nous engage à attendre sa venue. Cette attente doit nous délivrer de bien des misères. Nous ne savons quand il viendra; mais, s'il nous trouve veillant à son arrivée, Christ nous établira sur tout ce qu'il a. Il nous fait connaître les circonstances où nous nous trouvons, afin que nous ne soyons pas effrayés (versets 51-53). C'est l'effet certain de l'Evangile de Christ. Ce n'est pas la paix dans le monde: Christ a été haï du monde, et celui-ci ne peut pas supporter que Christ réclame ses droits sur le coeur et qu'il établisse sa suprématie sur quelque âme. Ce n'est certes pas un état que Dieu approuve, mais la venue de Christ dans le royaume du prince de ce monde produit toujours la division (versets 49-53), car Satan combat pour na pas perdre les siens.

Christ (verset 58) était en chemin avec les Juifs et avait des droits à revendiquer contre eux. Ils n'ont pas voulu se réconcilier avec lui et ont été livrés au jugement de Dieu. C'est le sort de toute âme à laquelle Jésus est annoncé et sur laquelle les droits de Christ sont réclamés. Sous l'Evangile aussi, les inconvertis sont en chemin avec le Seigneur qui réclame ses droits et la soumission de leur âme pour être sauvés; s'ils le rejettent, il ne reste pour eux que la condamnation.

Christ parle sur la terre, au milieu de toutes nos difficultés. Certain de la parole de Christ lui-même, je puis dire: Il a plu au Père de me donner le royaume. Par là, tout devient facile, quoique le chemin puisse présenter des difficultés. A tout moment, il nous faut vivre comme des serviteurs qui attendent leur Maître. Toutes les difficultés sont indiquées d'avance et ont été rencontrées par Christ.

Que Dieu nous fasse comprendre l'amour parfait de Celui qui vint du sein du Père au milieu de nos misères, pour nous introduire dans la maison du Père.

Méditation de J.N.D. no 68 – ME 1894 page 377

1 Timothée 6

 

Plus on lit la Bible, plus éclate l'évidence du mal dans l'homme, le manquement de l'homme sous toutes les économies, la triste fin de toutes choses ici-bas, et le caractère de pèlerinage de la vie chrétienne. Il suffit de citer le veau d'or, la chute des fils d'Aaron, la présence des Cananéens après la conquête de Canaan, le roi même tombant aussi à la fin; tout effort pour remédier au mal, inutile. Le travail même de Christ au milieu des hommes a manqué, par suite de la méchanceté de leur coeur, et il a travaillé en vain (Esaïe 49). Il en est de même pour Paul à la fin de sa carrière: abandonné de tous, il voit par l'Esprit la ruine de l'Eglise; et, cette pensée, il l'exprime souvent, en particulier dans la 2e épître à Timothée. Dans le chapitre de la 1re épître que nous avons lu, Paul met Timothée en garde contre le mal dont il est déjà entouré dans l'Eglise, et l'en sépare.

«Mais toi, ô homme de Dieu…» C'est ce que doit être tout chrétien fidèle dans l'état actuel de l'Eglise; Dieu doit être la source de toutes ses pensées. Ici-bas, l'Eglise aurait dû être la manifestation de la vie cachée de Dieu; dans la gloire, elle sera la manifestation de la vie de Dieu rendue évidente. De même, le chrétien doit manifester la vie cachée de Dieu. Lorsque la chrétienté abandonnant cette vie, les hommes deviennent chrétiens de nom, l'Esprit dit: «Détourne-toi de telles gens» (2 Timothée 3: 5). Christ a manifesté la foi sous toutes ses faces, en patience, en douceur, etc.; nous devons aussi manifester ces traits de la vie cachée de Dieu et montrer que, si l'homme manque, Dieu ne manque pas. Voilà ce que nous devons rechercher. On peut être privé de secours, mais non privé de Dieu. Nous n'avons pas d'excuse, si nous ne sommes pas la manifestation de la vie de Dieu par l'action de la puissance de son Esprit.

Nous sommes des hommes de Dieu, appartenant à Dieu pour le glorifier; nous devons fuir tout ce que le monde peut nous présenter, fuir les richesses et toutes les convoitises; faire tout en vue de l'avenir, afin d'y avoir un trésor placé sur un bon fonds et de saisir la vie éternelle. Tout cela dans l'attente de l'apparition du Seigneur Jésus Christ. Le dépôt de la foi doit être gardé jusqu'à ce temps-là au milieu des combats et des difficultés. Jésus en est l'exemple, et nous devons manifester sa vie. Le repos et la gloire seront accomplis à l'apparition du Seigneur.

Il nous faut ici manifester la vie de grâce; plus tard, nous manifesterons la vie de gloire, comme Jésus sera aussi la manifestation publique de la gloire de Dieu, caractère sous lequel il se présente dans l'Apocalypse. Là, le Fils est appelé le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Les droits de Dieu seront manifestés en Jésus; il est Dieu fait chair en grâce, il sera Dieu manifesté en gloire.

Nous sommes de Dieu, et nous n'avons pas affaire avec le monde, comme étant du monde. Si nous étions à nous-mêmes, ce serait pour l'enfer. Du moment où je dis: Voici une chose qui convient à un homme qui est du monde, je dois fuir cette chose. Les préceptes de Jésus ont pour but de nous faire traverser ce monde dans un sentier de séparation tracé par Dieu lui-même.

Méditation de J.N.D. no 69 – ME 1894 page 394

1 Corinthiens 13

 

Rien n'est probablement plus méconnu que l'amour. Ce qui, chez l'homme, est aimable en un certain sens, sert souvent de couverture à l'égoïsme. On appelle de l'amour ne pas aimer à faire de la peine à autrui, et au fond rien ne lui est plus opposé. Dieu est amour, et cependant il ne songe pas à se présenter à l'homme de manière à en être bien reçu. Jésus est venu en amour dans le monde avec des paroles de vérité et les hommes l'ont rejeté. Le Dieu d'amour n'épargne pas l'homme; il lui montre sa corruption et son orgueil, mais il ne s'épargne pas lui-même et donne son propre Fils pour l'homme. La charité n'épargne pas le mal chez les autres, mais elle est un oubli complet de soi-même. Elle reçoit des autres tout le mal possible, et leur fait tout le bien possible.

Sans l'amour, les plus excellents dons de Dieu ne servent de rien. Les Corinthiens se glorifiaient de leurs dons et la chair en abusait. Paul leur montre que, sans l'amour, les dons les plus excellents exaltent l'homme et sa vanité, que sans l'amour, tous ces dons ne sont rien.

L'apôtre parle dans ce chapitre de différents caractères de l'amour et non de ce que l'amour est en lui-même. Ce n'est pas une définition, mais la manière dont l'amour agit. Quand il est dit: «Dieu est amour», c'est bien le même amour que dans notre chapitre, mais c'est l'amour vu en Dieu, la bonté souveraine, sortant d'elle-même pour se manifester, mais de nous il est dit: «L'amour de Dieu est versé dans nos coeurs, par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Romains 5: 5). Pour nous l'amour, c'est demeurer en Dieu et Dieu en nous. Dieu est la source, la présence du Saint Esprit dans le coeur est la puissance de cet amour. Dans le coeur, l'amour de Dieu pour nous et notre amour pour lui, ne sont pas séparés.

L'amour commence pour nous, quand nous comprenons que Dieu nous a aimés. Le coeur naturel n'a aucune idée de l'amour de Dieu (la conscience peut tout au plus connaître quelque chose de sa justice); mais quand je sens que Dieu m'a aimé, qu'il a pu aimer un pécheur, je comprends que Dieu est amour. Un philosophe est aveugle à de semblables pensées.

Par la foi, je connais le Dieu d'amour qui m'a sauvé; le Saint Esprit vient habiter dans mon coeur pour me donner communion avec lui. Alors mon âme est en repos, satisfaite, parce que je possède ce Dieu qui habite en moi par le Saint Esprit. J'ai la conscience qu'en le possédant tout m'appartient. Comment ne me contenterais-je pas de la plénitude de Dieu? Puis-je rien envier de ce que possède un homme quelconque? J'ai le Dieu d'amour pour ma portion, et je suis satisfait; je ne désire que de jouir toujours plus de cette plénitude. Mon coeur est ainsi débarrassé de toutes les circonstances extérieures. Mais de plus, connaissant l'amour de Dieu, je sens ma petitesse et mon néant; mon orgueil naturel, mon désir d'être quelque chose aux yeux des hommes, disparaissent. Je deviens humble; je me dévoue. L'amour se soumet aux services les plus infimes, en faveur de ce qu'il aime.

L'amour de Jésus Christ pour nous devient le modèle du nôtre. Cet amour de Christ nous fait supporter les faibles, dans le sentiment que Christ les aime, et cela sans nous rendre moins clairvoyants pour le mal.

Il ne faut pas «poursuivre l'amour» (14: 1) pour l'avoir. On émonde l'arbre et on engraisse le terrain avant d'avoir les fruits. Ainsi la présence de Dieu en nous, la communion avec lui et la vie de Christ, nous le font avoir, et l'ayant, nous avons à le poursuivre en en portant les fruits. Cela est bien différent de ce que le monde appelle «charité».

L'amour est la chose la plus excellente, et cependant, nous l'avons déjà dans son principe, nous possédons l'amour de Dieu; nous le posséderons toujours; il sera toujours en nous. Ainsi l'éternité de notre joie est assurée. Si je pouvais craindre de perdre cet amour, je serais profondément malheureux.

Les meilleurs dons ne sont que des moyens qui auront leur fin, mais l'amour ne périt jamais. Nous verrons Dieu face à face; nous connaîtrons comme nous avons été connus; son amour sera éternellement en nous.

Rien ne détruit l'égoïsme, comme de connaître le Dieu d'amour.

Méditation de J.N.D. no 70 – ME 1894 page 297

Philippiens 4

 

Paul voyait les Philippiens dans le combat et privés en apparence des soins immédiats de l'apôtre, mais cela lui fournit l'occasion de présenter les ressources de Dieu lui-même. Elles sont telles, que le Saint Esprit nous exhorte à nous réjouir toujours. Christ est notre vie, notre force et notre joie éternelle; un chrétien peut d'autant plus s'appuyer sur lui, qu'il est privé de tout secours extérieur. «Réjouissez-vous dans le Seigneur», voilà ce que Paul prisonnier dit à l'Eglise. Malgré toutes les difficultés, il dit: «Réjouissez-vous». La présence du Seigneur et sa communion sont toujours la joie. La vie de Christ en nous, ne peut que se réjouir en la présence de Dieu. Christ est toutes choses en nous selon les circonstances, si nous sommes en communion avec lui. Avons-nous besoin de fermeté, il est notre fermeté; de douceur, il est notre douceur. En le trouvant, nous trouvons nécessairement la joie. Et puis, «le Seigneur est proche»; il arrangera toutes les difficultés, et c'est la conclusion de l'apôtre (verset 5).

Aux versets 6 et 8, nous trouvons deux exhortations 1° «Ne vous inquiétez de rien». La conséquence en est la paix de Dieu, au verset 7. Ah! si, dans toutes les circonstances inquiétantes, nous pensions que le Seigneur est proche! Il y avait des gens qui prêchaient Christ par contention; Evodie et Syntiche étaient divisées; Paul était en prison… mais le Seigneur est proche. Il suffit au milieu de ces difficultés que l'Eglise présente ses requêtes à Dieu. Elle lui appartient; le bonheur de ses enfants importe à son coeur. Dieu ne peut perdre la paix, s'inquiéter; la paix de Dieu, dont les conseils ont déterminé toutes choses, gardera nos coeurs. Ce ne sont pas ici nos coeurs qui garderont la paix avec Dieu, mais c'est elle qui nous garde.

2° La seconde exhortation (verset 8), c'est que toutes les choses excellentes occupent nos pensées. Si les chrétiens, au lieu de penser à des choses frivoles, pensent aux choses qui sont agréables à Dieu, ils demeurent en communion avec lui. Le Saint Esprit n'est pas contristé. Nos coeurs et nos esprits ont besoin d'occupation; il est important qu'ils s'occupent de bonnes choses. Le Saint- Esprit est délicat, et tout ce qui n'est pas de ces choses de bonne réputation le contriste.

Au verset 13: «Je puis toutes choses en Celui qui me fortifie». Ce passage pourrait décourager le chrétien, quand il verrait qu'il ne peut dire ce que Paul disait. L'apôtre disait cela à la fin de sa course, mais cela n'avait pas toujours été vrai dans son expérience, lors même que cela est toujours vrai quand on regarde à Christ. Il dit: «J'ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve» (verset 11), et il avait réalisé cette vérité dans son coeur.

Christ n'était pas plus fidèle à la fin de la vie de Paul qu'au commencement, mais Paul avait réalisé davantage la fidélité de Christ. En principe et par grâce, on peut tout, on peut supporter toutes les difficultés en Christ qui nous fortifie. Il ne faut pas être découragé de n'avoir pas fait la même expérience que Paul, et d'un autre côté, nous sommes certains que Christ ne nous manquera jamais.

Notre Dieu suppléera à tous nos besoins selon ses richesses en grâce dans le Christ Jésus!

Méditation de J.N.D. no 71 – ME 1894 page 434

Daniel 3

 

Dieu nous présente dans sa Parole quelques exemples frappants de certains principes qui se retrouvent journellement dans l'histoire de l'homme. Ainsi, tout péché est par sa nature semblable à celui d'Adam. Nebucadnetsar agit sur les mêmes principes. Nebucadnetsar, c'est la puissance mondaine qui ne s'appuie pas sur Dieu. Sa position augmentait sa responsabilité de glorifier Dieu; il était puissant, mais son coeur s'étant élevé, il a estimé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu; il a désiré que tout lui fût assujetti et a dressé une statue selon sa propre volonté, pour la faire adorer.

La providence de Dieu avait conduit quelques Juifs fidèles à Babylone, et la question se pose pour eux si le peuple de Dieu doit se soumettre à la volonté de l'homme. En principe, les Juifs qui acceptaient le jugement de Dieu, devaient se soumettre à Nebucadnetsar; mais il y avait pour eux un autre principe, celui de garder une bonne conscience devant Dieu. Si l'autorité royale demandait une chose opposée à Dieu, le peuple de Dieu ne lui devait pas obéissance, car «il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes». Ces cas sont très pénibles, car alors il faut s'attendre à subir pleinement les conséquences de son obéissance.

Ce qui aggrave les choses en apparence, c'est que, dans tous ces cas, l'appui de Dieu est caché, en sorte que la foi seule peut le voir, tandis que la puissance du monde est manifeste. Tous les satrapes entourent le roi pour accuser les trois Hébreux, mais leur foi repose sur quelque chose qui ne s'est pas vu et ne peut se voir. Dieu veut que la foi soit éprouvée et que nous apprenions à nous appuyer sur lui seul.

Les trois Hébreux avaient reçu de l'avancement dans le monde. Plus un chrétien se trouve lié avec le monde, plus il est en danger; plus aussi il a à perdre et à souffrir, parce que, lorsque Dieu intervient, c'est pour que tous nos liens soient rompus.

Bien que Dieu se cache, les voies de l'homme ne lui sont pas cachées. Il voit les circonstances et demande que nous soyons fidèles; c'est ce que savent les trois Hébreux (versets 16-17). Leurs circonstances les mettaient de trop près en contact avec le monde (2: 49); Dieu ne les délivre pas de l'épreuve et n'empêche pas qu'on les jette dans la fournaise. Le monde est en apparence le plus fort; c'est la manière de faire de Dieu, même dans le cas de Jésus livré à la mort. Il agit ainsi, pour qu'il y ait une meilleure délivrance. Il n'empêche pas que nous souffrions, mais il manifeste sa puissance en notre faveur d'une manière tout à fait inattendue pour le monde (2 Chroniques 16: 8, 9). La délivrance peut ne pas se montrer au moment même: il a fallu que les trois Hébreux sentissent la puissance terrible du monde et son résultat qui est la fournaise. Mais, comme le vit Ezéchiel (chapitre 1), les yeux de la providence de Dieu se promènent sur la terre; il en est de même en Apocalypse 5: 6, où cette providence se voit en Jésus. Rien n'échappe à la vue et à la main de Celui qui est mort pour nous. Dès que mon regard s'attache à lui, je vois que tout est sagesse de sa part. Nous aussi, nos souffrances nous conduisent vers la gloire.

L'homme déploie toute sa force et toute sa colère, mais le résultat des souffrances, par lesquelles la providence de Dieu nous fait passer, est de consumer nos liens. Si nous possédons quelque chose du monde, c'est quelque chose que Satan nous a vendu, et cela doit être brûlé.

Voici maintenant que le Fils de Dieu, caché auparavant, se montre dans la fournaise; les trois Hébreux ne s'y attendaient pas. Leurs liens sont consumés, et la présence du Fils de Dieu leur est manifestée; et c'est le seul résultat de la fournaise!

C'est maintenant à Christ qu'il nous faut regarder, à lui qui a été rejeté mais qui est au milieu du trône. Les sept Esprits (Apocalypse 5: 6) jugent, non le monde qui ne le connaît pas, mais toutes nos voies, toutes les choses en nous qui proviennent du monde et de la chair. Comme Esprits de providence, ils préparent toutes choses pour l'épreuve de nos coeurs, ils préparent même la fournaise et nous y font jeter par le monde dont nous avions plus ou moins partagé la puissance en jouissant de ses avantages. Nous voyons alors mieux ce que Dieu est pour nous. Il se glorifie ainsi et manifeste au monde sa puissance à lui. Quand une persécution s'élève les enfants de Dieu sont plus unis, plus joyeux. Quoiqu'il en soit, Dieu nous éprouve de la sorte pour nous purifier et pour nous faire comprendre dans l'épreuve qu'il est tout près de nous. Nous avons à compter uniquement sur Dieu, sans savoir comment il agira; nous devons compter sur lui, ne sachant pas ce qu'il fera, sachant seulement qu'il délivre (versets 16, 17).

Tout le monde se prosterne devant la statue d'or, les trois Hébreux seuls restent debout, parce qu'ils connaissent la puissance de Dieu, que le monde ne voit pas. Rien n'échappe à Dieu, et il fera tout tourner à sa gloire et à notre gloire, et il nous fera goûter la présence bénie du Fils de Dieu. Là est notre récompense et notre joie.

Dans toutes nos afflictions, Christ a été affligé il est entré dans tous les détails de nos souffrances, et il marche devant ses brebis quand il les a mises dehors.

Méditation de J.N.D. no 72 – ME 1894 page 453

Lévitique 9

 

Sous la loi, les sacrifices répétés de tant de manières et continuellement, types de la perfection de l'oeuvre de Christ, ne pouvaient qu'apporter à la conscience du peuple le sentiment du poids de ses péchés, mais ils ne pouvaient ôter les péchés. Et de plus, l'accès en la présence de Dieu n'était pas ouvert.

Pour nous, ces types sont l'image d'une oeuvre faite. Le péché demandait l'expiation, et la justice de Dieu contre lui s'est manifestée dans le sacrifice pour le péché. L'holocauste représente la bonne odeur de l'oeuvre de Christ. Nous avons maintenant part à ces choses par la foi en lui. Avec des consciences purifiées, nous entrons dans le sanctuaire pour nous tenir devant Dieu selon la bonne odeur et l'acceptation de Christ lui-même. Voilà ce qui nous est assuré par sa mort, sa vie et son élévation à la droite de Dieu.

Dans ce chapitre, nous trouvons en outre ce que Christ est comme sacrificateur pour nous dans la présence de Dieu. Sans Christ, nous serions complètement privés de la gloire de Dieu (9: 6, 23), et la manifestation de cette gloire serait notre condamnation éternelle. Cette gloire, au contraire, sera la joie du peuple de Dieu quand elle sera manifestée. Au lieu d'être privés de la gloire de Dieu, les croyants jouiront de toute la bénédiction qu'elle apporte. La gloire de Dieu ne peut supporter la présence du mal. Ceux qui seront glorifiés jouiront de cette gloire, sans que le mal puisse l'entraver. Alors nous entrerons dans la plénitude de notre jouissance (verset 24). Ce sera une joie, une adoration sans nuage et sans empêchement, car Dieu a ôté de dessus nous ce qui pourrait nous priver de cette gloire.

Nous sommes ici-bas dans une position intermédiaire. Comme croyants, nous ne sommes pas privés de la gloire de Dieu, mais nous ne sommes pas encore sous la bénédiction qui accompagnera la manifestation de cette gloire. Mais nous avons la certitude que le Seigneur Jésus est lui-même entré dans la gloire pour nous. Il est entré dans le tabernacle d'assignation, après avoir offert le sacrifice, puis il en sort pour bénir le peuple, et la gloire de Dieu apparaît (verset 23).

Dieu ne peut plus s'occuper de nos péchés comme juge, sans quoi Jésus serait mort en vain. L'amour de Dieu désire que ses enfants jouissent avec Christ de tout ce dont Il jouit lui-même. Il veut que nous partagions Sa gloire en la présence de Dieu. Il ôte ce qui pourrait nous en empêcher, et c'est pour cela qu'il est venu. Il a fait cette oeuvre entièrement et complètement; tout cela a été le fruit de son amour et le moyen de glorifier son Père par son obéissance et son dévouement à la gloire de Dieu. Cette oeuvre honorait Dieu et lui était agréable. «A cause de ceci le Père m'aime, c'est que je laisse ma vie, afin que je la reprenne». Comme cette oeuvre est parfaite, Christ s'est présenté devant Dieu selon cette perfection. Dieu peut jouir de cette oeuvre dans un homme. Il trouve en Christ, non seulement un sacrifice pour le péché, mais un homme parfait, un homme obéissant jusqu'à la mort, un homme sans péché. Il prend plaisir à cette obéissance de Christ, et comme il est amour, il prend plaisir à la joie de ses enfants, à leur communion avec lui, dont il est la source.

Jésus ayant accompli l'oeuvre qui est le fondement de notre salut, est devant Dieu, dans sa présence, comme homme. Il obtient pour nous tout ce qui nous est nécessaire ici-bas. Dieu l'a accepté, et Christ, selon tout le bon plaisir que Dieu met en lui, obtient pour nous la bénédiction de Dieu. Il est en outre notre Avocat auprès du Père. Etant glorifié, il nous fait comprendre que toute la gloire dont il jouit nous appartient, que l'amour de Dieu dont il est l'objet, est sur nous, que sa gloire, au lieu de nous condamner, sera notre héritage. C'est là ce que Christ avait à coeur en agissant envers nous et pour nous. Au milieu du sentiment de toute notre faiblesse, nous avons une espérance vivante qui nous rend joyeux. Christ nous bénit selon nos besoins et selon sa gloire.

Rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu; nous avons en cela une confiance parfaite. Les épreuves de la foi sont l'occasion pour que la puissance de Dieu s'accomplisse dans notre infirmité. Nos péchés sont effacés par l'expiation qui est la démonstration de l'amour de Dieu. Nos péchés, le plus grand obstacle à son amour, ont fait éclater cet amour. Nous avons, dans la mort de Christ, la certitude que Dieu est pour nous; en cela, nous sommes plus que vainqueurs.

Les épreuves sont la démonstration que j'ai quelque chose de meilleur, un héritage, et ces épreuves tournent à honneur et à gloire à la venue de Christ. La gloire nous appartient, parce que Christ nous aime et a voulu que nous fussions où il est. Christ, mort pour nous, vit toujours pour nous. Il s'est identifié avec nous dans la mort, et nous sommes un avec lui en vie. Nous en jouissons dès ici-bas, par la puissance de son Esprit, en attendant que la gloire soit manifestée.

Christ nous bénit, en nourrissant l'homme intérieur de toute l'efficace de ce qu'il a fait. Cela fortifie la foi. Que ces pensées remplissent nos coeurs, par la communion avec Jésus qui vit et intercède pour nous et nous bénit dans nos âmes. La mondanité et les brouillards de ce monde obscurcissent l'oeil. Quand le fidèle voit Christ, assis à la droite de Dieu, il est au-dessus de toutes les circonstances.