Sur la prédication de l'évangile

Darby J.N.  -  ME 1894 page 477

 

… Je crois que nous devrions prêcher l'amour de Dieu envers les pécheurs et leur adresser des appels plus que nous ne le faisons quoique je le fasse bien davantage lorsque je m'adresse à une foule mélangée de gens probablement insouciants, que dans les assemblées où vous pourriez m'entendre. Il faut vous rappeler que dans celles-ci la grande majorité sont des croyants, et demandent plus à être établis dans la foi qu'à être appelés par l'Evangile. Tout ce que je désire est que la prédication soit telle qu'elle convainque les âmes de péché, et de l'impossibilité que Dieu et le péché aillent ensemble, de sorte que l'on comprenne bien la nécessité de la réconciliation. Et alors Christ se trouve immédiatement introduit, ainsi que l'expiation et la justice. La sainteté exclut tout péché de devant Dieu, la justice le juge. C'est là ce que j'estime que le pécheur doit bien comprendre, afin qu'il sache à quoi l'amour s'applique; cependant cet amour doit être prêché pleinement. Il produit souvent lui-même la conviction de péché, car la conscience bien des fois a déjà ses besoins et cela les fait sortir, de sorte que les gens découvrent l'état où ils se trouvent. Mais la conviction de péché sous le sentiment de la justice est une chose très utile, si, en même temps, la grâce est pleinement prêchée, et si toutes deux sont unies en Christ.

Je crois très important, et surtout maintenant, que des prédicateurs aillent vers le monde avec un message distinct d'amour pour les âmes. Tout ce que je désire est que ce soit l'amour manifesté en Christ, de manière à faire ressortir devant le pécheur lui-même sa condition que ce n'est pas l'indulgence à l'égard du péché que c'est un amour plein de grâce pour les pécheurs — la grâce surabondant par-dessus le péché — la grâce régnant par la justice, et que rien n'est plus parfaitement la grâce. Je pense que quelquefois l'amour de Dieu est annoncé de telle manière qu'il semblerait que c'est une faveur de la part du pécheur quand il l'accepte. C'est la joie de Dieu, mais cependant le pécheur comme tel, doit se souvenir qu'il est débiteur. Cette pensée doit être devant son âme. J'estime qu'évangéliser est le plus heureux service. Cependant mon coeur soupire aussi pour les saints et la gloire de Christ dans la vérité. Heureusement il y en a un en haut qui opère tout.