Sur l'étude de la Parole

 ME 1895 page 79

 

Cher frère,

Il est de la plus haute importance que vous et chacun de nous, nous étudiions systématiquement la Parole. Vous ne sauriez mieux faire, en cherchant avant tout la communion directe avec Dieu, que de consacrer les prémices de votre temps à une étude régulière des Ecritures. Vouloir l'Esprit sans la Parole est une fausse prétention à la puissance, en dehors de la position d'obéissance et de la soumission du coeur. Quant à la direction de l'Esprit et à la méthode à suivre, je vois les deux chez l'apôtre, mais sous la forme la plus élevée. «Si nous sommes hors de nous-mêmes, c'est pour Dieu; si nous sommes de sens rassis, c'est pour vous» (2 Corinthiens 5: 13). Il y a une puissance qui nous fait, pour ainsi dire, sortir de nous-mêmes; Dieu est là en divine énergie; mais il y a un calcul d'amour qui, lui aussi, est divin. L'apôtre était en puissance dans la présence de Dieu par l'Esprit Saint, mais l'amour de Dieu opérant en lui, le faisait penser aux autres. Ce sont deux précieux moyens pour être délivré de soi-même. «De sens rassis pour vous», c'est la méthode — le calcul de l'amour pour les autres.

Quant à la lecture elle-même, l'Ecriture est claire: «Occupe-toi de ces choses; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents à tous» (1 Timothée 4: 15). Je vois deux manières de lire les Ecritures: placer par la grâce mon coeur et ma conscience devant elles, de sorte qu'elles agissent sur moi comme leur étant soumis; et les étudier pour saisir leur portée, la relation de leurs diverses parties, et leur profondeur. La première chose, c'est d'en être rempli, puis de puiser dans ces trésors de communion, et enfin, quand il y a de la réalité, laisser place à la libre action de l'Esprit Saint. L'Ecriture parle distinctement d'ordre et de méthode, comme elle parle aussi de la libre action de l'Esprit Saint. La première épître à Timothée presque toute entière présente une direction méthodique; seulement, maintenant que l'ordre extérieur est devenu la puissance du mal, et que les chrétiens s'y trouvent comme individus, la puissance est devenue la chose principale… tous les saints n'étant pas rassemblés, l'ordre général ne peut être là. Et c'est là, pour les frères, l'épreuve de leur foi. Mais cela n'empêche pas le principe général de l'ordre, et encore moins l'ordre et la méthode individuels…