Méditations de Darby J.N.

 

Méditations de Darby J.N. 1

Méditation de J.N.D. no 90  -  Colossiens 2  - ME 1896 page 17. 1

Méditation de J.N.D. no 91  -  Psaume 63  - ME 1896 page 57. 3

Méditation de J.N.D. no 92  -  1 Pierre 4  - ME 1896 page 74. 4

Méditation de J.N.D. no 93  -  Exode 18  - ME 1896 page 271. 6

Méditation de J.N.D. no 94  -  1 Jean 1  - ME 1896 page 292. 8

Méditation de J.N.D. no 95  -  Romains 13  - ME 1896 page 313. 10

Méditation de J.N.D. no 96  -  2 Corinthiens 3; Exode 33: 4-11; 34: 28-35  - ME 1896 page 329  12

Méditation de J.N.D. no 97  -  Psaume 48  - ME 1896 page 332. 13

Méditation de J.N.D. no 98  -  Philippiens 1  - ME 1896 page 392. 15

Méditation de J.N.D. no 99  -  Exode 24  - ME 1896 page 409. 16

Méditation de J.N.D. no 100  -  2 Corinthiens 1: 15-24  - ME 1896 page 435. 18

 

Méditation de J.N.D. no 90  -  Colossiens 2  - ME 1896 page 17

 

L'apôtre s'intéressait vivement, même à ceux qui n'avaient pas vu son visage dans la chair (verset 1). Il savait bien qu'étant dans l'Eglise il était dans le combat. Du moment que le combat cesse, l'Ennemi, toujours présent, est à l'oeuvre pour faire du dégât. Le Seigneur n'a pas encore lié et enfermé Satan dans l'abîme et ne lui a pas encore ravi le monde, mais son oeuvre soustrait déjà son Eglise, et, surtout la conscience de ceux qui croient, à la puissance de Satan. Leur conscience est délivrée, quand, par la foi, ils comprennent cette oeuvre de Christ. Péché, puissance de Satan, mort et loi, jugement de Dieu, Christ nous a délivrés de tout cela par sa mort. Il s'est soumis à la puissance de Satan et à la mort, et il a pris sur lui nos péchés et leur jugement. Il a porté les conséquences de tout ce qui pesait sur nous. Sa résurrection est sa délivrance parfaite, et partant la nôtre, à l'égard de toutes ces choses. Il était dans le tombeau sous nos péchés, dans notre mort, sous la puissance de l'Ennemi, et nous en sommes délivrés avec lui par sa résurrection. Il nous unit ainsi avec lui.

Il n'y a, dans un sens, que deux hommes sur la terre, Adam et Christ. Nous sommes par nature tous en Adam. Christ prend la place d'Adam; il faut que nous soyons ou sous l'effet du péché d'Adam, ou sous tout l'effet de ce que Christ, le second Adam, a accompli, et telle est notre part dès que nous avons cru. Ce qui nous sauve, c'est que nous sommes dans le second homme, Christ.

Par cela même que l'Eglise est délivrée de Satan, et qu'elle a échappé à son pouvoir, elle a à combattre contre lui. Paul le comprenait (verset 1). Le but du combat est indiqué au verset 2. L'apôtre dit: «Pour toutes les richesses d'une pleine certitude d'intelligence».

La certitude s'applique dans la Parole: 1° A la foi: La «pleine assurance de foi» (Hébreux 10: 22) est cette simplicité qui regarde à Jésus, comme donné de Dieu, et qui a le sentiment d'une complète délivrance. C'est un péché que d'avoir un seul doute sur l'efficace du sang de Christ. 2° A l'espérance: La «pleine certitude de l'espérance» (Hébreux 6: 11). Le fidèle jouit en espérance, comme d'une réalité, des conséquences de sa délivrance et de son affranchissement. Si on n'a que l'espoir d'être sauvé, on ne peut être joyeux. Ce qui donne de la joie, c'est l'espérance de la gloire, la certitude de posséder l'héritage. 3° A l'intelligence: La «pleine certitude de l'intelligence». Il ne s'agit ici, ni de ma conscience purifiée, ni de ma gloire, mais de la gloire de Dieu. Dieu a racheté l'Eglise pour sa propre gloire. Si un seul fidèle manquait à l'Eglise dans la gloire, Dieu ne serait pas glorifié. La gloire de Christ est aussi l'objet des conseils et de la gloire de Dieu, car Dieu se donnera la gloire de glorifier Christ. Je vois, non plus ma gloire seulement, mais la gloire de Dieu, et que mon salut et celui de l'Eglise sont nécessaires à cette gloire. Cela donne à mon espérance un grand calme et une grande force. Telle est la pleine certitude de l'intelligence.

Toute notre jouissance des pensées de Dieu dans sa Parole, provient de la puissance du Saint Esprit en nous. Si l'Esprit est contristé, c'est notre faute, et nous ne pouvons nous excuser en alléguant que nous avons été entraînés ou que c'est l'habitude qui nous a fait agir ainsi. Il faut donc marcher selon l'Esprit, pour garder la certitude de foi, d'espérance et d'intelligence.

En nous donnant la vie, Dieu nous place dans le second Adam. Il passe par-dessus toutes nos fautes et nous les pardonne toutes. De plus l'obligation de la loi qui était contre nous a été clouée à la croix (versets 13, 14). Du moment que Dieu exige, l'homme n'accomplit pas, car la loi qui exige n'est pas la vie et ne peut que manifester notre impuissance. Toute cette obligation a été abolie à la croix, par laquelle Jésus a triomphé de toute la puissance de l'Ennemi. J'ai ma place dans le second Adam, en la présence de Dieu, pour jouir de tout ce qu'il a fait. Christ nous a assuré éternellement toutes ces choses. Nous sommes appelés à croire, non ce qu'il peut faire, mais ce qu'il a fait. On ne peut pas plus changer ce que Christ a fait que ce qu'Adam a fait, et la certitude des résultats de l'oeuvre de Christ n'est pas moins grande que celle de l'effet du péché d'Adam. Ce que nous avons à croire est entièrement accompli.

Les promesses de Dieu sont d'excellentes choses, mais la mort et la résurrection de Christ ne sont pas des promesses, ce sont des faits. Pour avoir la paix, nous ne sommes pas appelés à croire aux promesses de Dieu, mais à une oeuvre accomplie. Un aveugle qui a recouvré la vue, n'espère pas qu'il verra clair; il voit. Jésus est assis à la droite de Dieu, parce que tout est accompli.

Méditation de J.N.D. no 91  -  Psaume 63  - ME 1896 page 57

 

Les épreuves, la solitude, le délaissement d'une âme qui possède le Saint Esprit, ont pour résultat de lui rendre Dieu plus précieux. «Comme je t'ai contemplé dans le lieu saint» (verset 2): Jésus seul a pu dire ces paroles dans toute leur plénitude, mais elles peuvent être aussi l'expression de la position de tous les siens. La présence du Saint Esprit nous fait considérer ce monde comme une terre altérée et sans eau; il n'y trouve rien, semblable à la colombe de Noé qui ne trouva pas où poser la plante de son pied. Il n'y a rien dans le monde pour rafraîchir l'âme; la chair y trouve de quoi satisfaire ses désirs, mais non l'Esprit de Christ. A tout moment et sans exception, Jésus n'a trouvé ici-bas qu'une terre altérée et sans eau; pour lui, aucune jouissance: ses disciples, à la table de la cène, se disputaient pour savoir qui serait le plus grand; ses amis même ne le comprenaient pas; ils manquaient entièrement de sympathie, pour répondre à toutes ses affections, et cette froideur avait pour résultat de présenter à ses pensées le ciel dont il était descendu et la communion de son Père et les jouissances célestes. C'est aussi ce que produit l'Esprit de Christ en nous, dans ce monde. Un autre résultat, c'est de nous donner soif de Dieu; nous l'éprouvons dans la mesure où nous trouvons que ce monde est une terre altérée et sans eau. Ne rien trouver dans ce monde, et trouver tout en Dieu, ce sont donc les deux caractères de la présence de l'Esprit de Christ en nous. La part de la chair, et non de l'Esprit, c'est d'avoir des jouissances dans ce monde.

«O Dieu, tu es mon Dieu»; ce sentiment devient toujours plus vif à mesure que croit notre isolement, mais le résultat en sera que nous verrons la force et la gloire de Dieu (verset 2). Jésus ne les trouvait pas dans ce monde; il y voyait plutôt la puissance du démon. Il y a dans l'âme un besoin de contempler cette force et cette gloire, à la vue de l'iniquité du monde qui gâte, corrompt, pervertit tout ce que Dieu a fait. La corruption du christianisme est un empêchement à la conversion du monde; il nous faut lutter maintenant contre cette corruption et non pas seulement contre le paganisme. Les quatre cinquièmes du monde demeurent païens, parce que les chrétiens de nom ne sont pas chrétiens du tout.

Pourquoi Jésus a-t-il tant désiré voir cette force et cette gloire de Dieu? Parce qu'il était descendu du ciel et qu'il les avait contemplées dans le ciel; il parlait de ce qu'il avait vu et connu; il connaissait tous les desseins, toutes les pensées de Dieu. Quelles durent donc être ses pensées, dans ce monde où le démon règne, quand il voyait l'état où les créatures de Dieu avaient été réduites par le péché. Jésus désire voir ce qu'il a déjà contemplé; s'il est dans le désert de ce monde, c'est qu'il a quitté la gloire du ciel. C'est aussi, avons-nous dit, la part du chrétien qui sort de la présence de Dieu pour se trouver dans le monde; il a le sentiment que c'est une terre altérée et sans eau, parce qu'il a goûté ce qu'est la présence de Dieu en Jésus.

La certitude que Dieu est notre Dieu, nous le fait rechercher au point du jour. C'est là l'Esprit de Christ, un Esprit familier avec la gloire de Dieu, mais qui, ne voyant rien de pareil autour de lui, soupire après cette gloire. Cet état n'empêche pas l'action de la grâce: «Ta gratuité est meilleure que la vie; mes lèvres te loueront». Jésus loue Dieu dans le désert, parce qu'il possède Dieu: «Je te bénirai durant ma vie». Pour nous, cela dépend de notre union avec Christ, d'une vie qui n'est pas de ce monde et qui remonte à Dieu qui en est la source. Le résultat en est que Jésus peut dire: «Mon âme est rassasiée comme de moelle et de graisse». Il disait, au bord du puits de Sichar: «Ma viande est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé». Mais il n'y a pas une de ses joies dont il ne nous fasse aussi jouir. Au verset 6, il est occupé dans les veilles de la nuit des choses qui ont préoccupé le coeur durant le jour. L'esprit, hors de l'activité du monde, repasse les choses qui sont au fond du coeur. Pour nous, c'est souvent le moment de la faiblesse dans lequel ce qu'il y avait au fond de nos coeurs se manifeste. Puissions-nous puiser en Dieu, quand nous sommes ainsi séparés de l'activité qui nous entoure, la joie et la bénédiction. Il est impossible que rien trouble l'âme à l'ombre des ailes du Seigneur qui nous a été en secours (verset 7). L'effet en est, au verset 8, que l'âme s'attache à Dieu pour le suivre et que, à travers le désert, dans notre faiblesse, la droite de Dieu nous soutient. Que Dieu nous donne de sentir toujours plus sa fidélité et sa bonté.

Méditation de J.N.D. no 92  -  1 Pierre 4  - ME 1896 page 74

 

Quelques versets de ce chapitre présentent des difficultés; ainsi le verset 1. Souffrir en la chair est notre part et une preuve de la bonté de Dieu; cela nous fait désister du péché. La volonté de la chair est inimitié contre Dieu; si je souffre en la chair, ce n'est plus ma volonté qui est en activité. Il faut que la chair souffre, en tant que chair, pour que nous ne péchions pas. Quant à Christ, il n'avait point de péché, et, quant à la chair, il était né du Saint Esprit. Par la volonté parfaite qui était en lui, il a toujours souffert en la chair qui était l'instrument par lequel il souffrait dans ce monde de péché. Pour nous, la volonté brisée est toujours la souffrance en la chair; la volonté de notre chair étant mauvaise, il nous faut, pour ne pas pécher, souffrir toujours, souffrir jusqu'à la fin.

Au verset 6, les morts sont ceux qui étaient morts quand l'apôtre écrit cette épître. L'Evangile leur avait été prêché, afin qu'ils fussent jugés selon les hommes quant à la chair; et qu'ils vécussent selon Dieu quant à l'esprit. Il s'agit ici de la responsabilité que leur donnaient les promesses qu'ils avaient entendues.

Verset 11. Il ne faut pas parler, si l'on ne parle pas comme oracle de Dieu, comme annonçant ses paroles. On pourrait même dire des vérités, mais, si ce n'est pas par l'Esprit, elles demeurent sans effet. Si quelque frère parle, il faut que ce soit par l'Esprit. Pour que Dieu soit glorifié, il faut que le Saint Esprit soit la source de tout ce que nous faisons et disons; principe simple, mais très important.

Verset 12. Souffrir est l'ordre naturel du christianisme; c'est à quoi nous sommes appelés et destinés ici-bas. La chair désire s'y soustraire, mais c'est se soustraire à ce qui constitue la puissance du règne de Dieu. Souffrir est un privilège; c'est participer aux souffrances de Christ; ce n'est pas quelque chose d'étrange. Toutes les fois que nous souffrons comme chrétiens, nous participons aux souffrances de Christ. Au moment où je suis sauvé, je suis joyeux, mais je n'ai pas encore la moindre expérience. Il nous en faut, pour que nous comprenions ce que Dieu est et ce que nous sommes. L'expérience chrétienne ne commence qu'après la connaissance et la certitude du salut. Si j'ai simplement le salut, c'est la joie, mais l'expérience est nécessaire et ce qui la produit, ce sont les épreuves, les contradictions, les souffrances. Nous sommes ainsi toujours plus détachés du monde et nos coeurs toujours plus attachés à Dieu. L'âme qui souffre fait, à son insu, des progrès immenses, elle mûrit. Dieu l'ordonne ainsi, pour que nous fassions l'expérience de ce qu'il est.

Dieu agit en nous de deux manières par cette participation qu'il nous donne aux souffrances de Christ, dont il est dit qu'il a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. 1° Il attaque et détruit le péché en nous. 2° Il nous fait mûrir. Paul avait une écharde, donc une souffrance, en la chair; il apprend l'obéissance; toutes les fois qu'il prêchait, il souffrait avec Christ, étant méprisable dans la chair (Galates 4: 14). Ces souffrances se rattachent pour nous au gouvernement de Dieu sur sa maison (verset 17. Cf. Ezéchiel 9: 4-6). Dieu ne peut jamais se relâcher de sa sainteté. La chose qui l'offense le plus, c'est quand la sainteté manque dans sa maison; c'est pourquoi le jugement commence par elle. Je ne puis me plaire dans une ville sale, et encore moins dans ma maison si elle a ce caractère. Le jugement sur la maison de Dieu avait déjà commencé du temps des apôtres.

La relation de Christ avec son Eglise est celle de la tête avec le corps, chaque membre agissant, selon que cela lui est départi, pour produire le bien de tout le corps. Toutes les grâces découlent de la Tête, Christ, et chaque membre répond à l'impulsion partie de la Tête. C'est là l'état normal. Mais Christ est aussi chef sur sa maison. Or, dès les temps des apôtres, l'état de la maison s'est gâté et Christ est devenu, non plus seulement le chef, mais le juge de sa maison. Un homme, très béni dans l'oeuvre, est retranché; c'est un jugement qui tombe sur la maison de Dieu, quoique ce soit une bénédiction pour le juste d'être préservé du mal à venir. Tel fut le cas de Josias, retranché par châtiment sur la maison de Dieu, mais en même temps par bénédiction pour lui, afin qu'il ne fût pas enveloppé dans les calamités qui allaient survenir.

Si le jugement commence par nous, et il existe aujourd'hui, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile? C'est ce que signifient ces mots (verset 18), que le juste est sauvé difficilement, non quant au salut, mais quant à cet état de jugement. Le temps de ce jugement avait déjà commencé avec les apôtres, quant au gouvernement de Dieu envers l'Eglise.

Un principe présenté au verset 19, est la soumission. La volonté sera brisée dans la souffrance, si nous nous soumettons à Dieu. Il est notre fidèle Créateur. Tout en faisant ressortir la faiblesse de sa créature, la puissance du Créateur la soutient. Jacob, dans sa lutte avec Dieu, a été touché à la hanche; sa faiblesse lui a été révélée, et il est demeuré boiteux toute sa vie à cause de son infidélité, mais il a été nommé Israël, vainqueur de Dieu, parce que Dieu l'a soutenu et fortifié, en même temps qu'il lui révélait sa faiblesse.

Dieu supporte son Eglise depuis des siècles, mais il la juge. Paul disait déjà de son temps que chacun cherchait son propre intérêt et personne les intérêts de Jésus Christ.

Méditation de J.N.D. no 93  -  Exode 18  - ME 1896 page 271

 

Ce chapitre nous conduit, en type, jusqu'à l'accomplissement des bénédictions futures; il va au delà de l'économie actuelle. La grâce s'était manifestée envers le peuple dans le don de la manne et de l'eau du rocher, puis Israël avait rencontré le combat avec Amalek. Tout du long, Dieu surpassait par ses bénédictions les murmures et l'iniquité de son peuple. Au chapitre 18, nous voyons quel était le but et quel est le résultat de ces bénédictions. Nourri par la manne, rafraîchi par l'eau du rocher, Israël arrive à la montagne de Dieu et s'y repose. Aaron et tous les anciens d'Israël mangent au pied de cette montagne avec Jéthro, beau-père de Moise; c'est la jouissance en commun des bénédictions préparées au peuple.

Mais dès lors tout change. Dans le chapitre qui suit, la montagne de Dieu devient le siège de la loi. En Exode 3: 12, elle est le siège de la bénédiction. «Vous servirez Dieu sur cette montagne», dit l'Eternel, et c'est là que le festin est préparé pour le peuple. Il se repose là, après le combat d'Amalek. Nous aussi, nous sommes appelés au repos et à la gloire. Il nous faut arriver à ce repos de la gloire par la vertu qui remporte la victoire dans le bon combat: un homme vertueux garde la fidélité malgré les obstacles et les tentations. Le peuple, étant déjà le peuple de Dieu, avait à remplir son devoir par le combat. Christ nous introduit par le salut dans le chemin du désert où nous trouvons le combat, mais, pour parvenir à la gloire, il faut, en livrant le combat, traverser les obstacles. C'est là la vertu. La couronne est la suite de la victoire. Sans le salut, il n'y a pas de combat. Si Jésus ne nous avait pas aimés, et donné la vie éternelle et la force, nous ne serions pas appelés à combattre. Christ est déjà sorti du combat et entré dans la gloire, lui qui était parti de la gloire. C'est ce que Moïse, en type, avait fait: il avait vu la gloire de Dieu dans le buisson à Horeb, la montagne de Dieu (Exode 3: 1), et il est appelé à revenir à cette même montagne (Exode 3: 12). Il part seul, mais il y revient avec le peuple. Il quitte la gloire pour un temps, rachète Israël, le conduit à travers la mer Rouge, par le désert, jusqu'à la montagne d'où il était parti. C'est ce que Christ a fait; il a vaincu le monde et nous encourage ainsi. Quelle certitude de salut et de gloire! Christ a quitté le ciel pour accomplir les conseils de Dieu; si un seul de ceux qu'il est venu sauver manquait, Christ serait rentré au ciel pour rien! Moïse avait dit: «Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles» (Exode 10: 9).

Les détails du chapitre 18 sont fort intéressants. Moïse, comme nous l'avons vu, est le type de Christ. Jéthro était un gentil; Séphora, femme de Moïse, avait été séparée de lui, car Moïse l'avait renvoyée au début de sa mission (conf. 4: 24-26; 18: 2). Séphora est le type de l'Eglise prise d'entre les gentils. Moïse, chassé d'Egypte par son peuple, va à la montagne et y prend une femme étrangère; puis, quand il a amené le peuple à la montagne, Jéthro lui-même y arrive, c'est-à-dire les gentils. Jéthro, sacrificateur gentil, loue le Dieu qu'il connaît maintenant (verset 11). Jéthro, duquel est issue Séphora, connaît la gloire de l'Eternel. Séphora est donc l'épouse d'entre les gentils, comme Jéthro les gentils eux-mêmes. Il reconnaît (versets 10, 11) que c'est l'Eternel qui a délivré le peuple de la main des Egyptiens et que, en cela en quoi ils avaient agi présomptueusement, il avait été au-dessus d'eux. «Lorsque tes jugements sont sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice» (Esaïe 26: 9). Les jugements de Dieu manifestent que Dieu est le plus fort.

Les gentils mangent avec Israël: la même bénédiction aura lieu à la fin des jours. Au verset 12, Séphora ne parait pas; l'Eglise sera dans la gloire quand l'ordre et le gouvernement parfaits seront établis selon la justice. Cela n'a pas lieu maintenant, bien que l'Esprit de Dieu ait pour fonction d'établir l'ordre dans l'Eglise. Dans notre chapitre, tout est en ordre; c'est comme dans la vision de Zacharie 4: 1-3, tandis qu'en Apocalypse 11: 2-4, tout est en désordre et ne dépasse pas un témoignage rendu. Il en est de même de l'économie actuelle. L'ordre aura lieu pour la terre, quand nous arriverons à la montagne de Dieu. Alors nous verrons Christ roi et sacrificateur; maintenant nous avons le Saint Esprit. Le Saint Esprit n'est pas Christ, mais il réalise, autant que possible dans ce monde, les choses qui nous ont été promises. Nous possédons tout et n'avons encore rien, mais quand la gloire arrivera, nous aurons tout.

La puissance de l'Esprit s'est montrée au commencement de l'Eglise; alors le témoignage du Saint Esprit avait une telle puissance qu'il était comme une vue; mais le désordre s'est introduit, au point que le christianisme est devenu l'une des choses les plus corrompues qui se puisse voir. Cependant l'Eglise peut réaliser sans l'avoir la gloire de Jésus. Etienne a vu la gloire et a été lapidé. Nous pouvons déjà être bénis ici-bas; c'est une économie de témoignage, de jouissance par l'Esprit, mais ce n'est pas encore la jouissance des promesses. L'Esprit nous rafraîchit, mais il faut combattre. Après cela, l'Epouse sera présentée à l'Epoux; les enfants seront là; les gentils et les Juifs seront bénis ensemble sur la terre, et un ordre parfait sera établi.

Tout ce récit est plein, pour nous, de conséquences pratiques. 1° Nous avons la certitude parfaite d'être conduits à la montagne, d'être amenés par Christ dans la gloire d'où il est parti. Nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur, et cette gloire il nous l'a donnée, quoique nous ne la possédions pas encore. Il y va de la gloire, de l'amour et de la fidélité de Christ, que nous soyons conduits à la gloire d'où il est sorti. Il nous faut, en attendant, supporter l'absence de Jésus, dans la certitude de son amour, car la pensée de l'Epoux doit toujours être présente au coeur de son Epouse. Dans un certain sens, nous avons plus besoin de son amour que s'il était encore ici-bas. Le temps viendra où l'Epouse sera présentée à Christ dans toute sa gloire; où elle entrera dans la jouissance de tout ce qui est à Christ. Il faut, en attendant, qu'elle supporte son absence. S'il y a chez elle de l'amour, la femme est plus active pour faire des choses propres à plaire à son mari en son absence, que lorsqu'il est présent.

2° Du moment où Christ a un peuple, le nom de ce dernier est Guershom: «séjournant là» ou «étranger». L'Eglise est nécessairement ici-bas une étrangère. Il faut que nous soyons voyageurs et étrangers, et rien d'autre. Si l'Eglise perd ce caractère, si elle s'accoutume à l'absence de Christ, elle perd ce qui la caractérise comme son Epouse. Mais son nom est aussi Eliézer: «Dieu une aide»; elle a l'Eternel pour son aide. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Il nous faut avoir la certitude parfaite que Dieu est pour nous, et que la force de nos ennemis ne fera que manifester la puissance de Dieu en notre faveur.

Plus je suis avec Christ en esprit, plus je sens son absence. Je ne puis le réaliser que par le Saint Esprit, mais alors je sentirai d'autant plus qu'il n'est pas là, et l'Esprit me fait soupirer et gémir jusqu'à ce que l'Epoux vienne.

Que le Saint Esprit nous fasse penser à Christ, au point de nous faire même renoncer, comme Moïse, à être fils de la fille de Pharaon, c'est-à-dire à tout ce que le monde offre de plus grand. Le chrétien ne sera chez lui qu'au ciel, et aussi longtemps qu'il reste ici-bas il a le mal du pays. Il doit être à la fois Guershom et Eliézer, voyageur, et comptant sur la fidélité de Dieu. Il arrive souvent qu'on voit le bien, mais qu'on a peur d'entrer dans le chemin du témoignage, faute de cette certitude que Dieu est avec nous.

Méditation de J.N.D. no 94  -  1 Jean 1  - ME 1896 page 292

 

Dans cette épître en particulier, le Saint Esprit a pris soin de nous ôter toute incertitude. Dieu s'est révélé, Dieu a parlé, je ne suis rien, je n'ai rien à faire qu'à croire, à me soumettre à la parole de Dieu, et cela met mon âme à l'aise, me rend parfaitement heureux, me donne une parfaite certitude des choses qu'elle me révèle. Il n'y a que la foi qui arrive à cette certitude. Tout ce que l'homme dit peut être probable et se trouver faux après tout, mais ce que Dieu a dit est certain et non pas probable. Comme cela abaisse notre orgueil naturel! La révélation provient de l'amour de Dieu. Si Dieu ne nous avait pas aimés, il ne nous aurait pas révélé toutes ces choses; s'il avait voulu agir en justice envers l'homme pécheur, la révélation n'était pas nécessaire.

Ce qui nous a été manifesté, c'est la vie, la vie éternelle qui se trouvait en Jésus. Il nous importe de pouvoir dire: Je sais que la vie éternelle est là et qu'elle ne se trouve nulle part ailleurs. C'est une vie qui a été vue, touchée, manifestée; elle est l'objet d'un témoignage qui porte au front le sceau de l'amour de Dieu. En tout cela il n'y a aucune ambiguïté, mais une grande certitude. «Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils». Dieu lui-même est venu, Dieu qui peut être touché de nos propres mains; Dieu, voilé dans l'humanité, est venu jusqu'à moi, malgré ce que Satan a pu faire. Cette vie manifestée ne me laisse aucune incertitude sur l'amour de Dieu.

Mais, en outre, Dieu est lumière, la lumière qui manifeste tout mal et découvre tout ce avec quoi elle est en rapport. Dieu n'est pas seulement une pleine clarté pour lui-même, mais il manifeste tout. Cette lumière est pure et fait ressortir tout ce qui n'est pas lumière et pureté. Quand nous arrivons en présence de la lumière, elle a pour effet de manifester tous nos péchés, et c'est notre condamnation. Mais Dieu est venu en Christ comme lumière au milieu de nous, une lumière qui nous est rendue accessible, Dieu lui-même qui manifeste par sa présence ce qu'il y a dans nos coeurs. La lumière met au même niveau l'homme de bonne réputation et celui qui est ouvertement un pécheur. Souvent l'homme, extérieurement irréprochable, hait davantage la lumière qu'un autre, parce qu'elle manifeste que toute sa justice n'est qu'un voile pour cacher son péché, et il en est blessé. C'est ainsi que Paul, ce pharisien consciencieux et sans reproche, aurait tout fait pour éteindre la lumière, objet de sa haine.

Marcher dans la lumière, c'est marcher devant Dieu, dans la connaissance de Dieu. Il ne s'agit pas ici de ce que l'homme est ou n'est pas; quand le soleil luit, on marche dans la lumière. Un aveugle même y marche sans la voir, mais ici, marcher dans la lumière, c'est aussi avoir des yeux pour la voir.

Personne n'a vu Dieu, mais le Fils bien-aimé qui est dans le sein du Père, nous l'a révélé. Dieu a été manifesté en chair; je vois le Dieu de lumière dans l'homme Christ Jésus. Lorsque je me compare avec lui, la lumière manifestée en chair, je vois toutes les perfections de Dieu dans un homme, et je ne vois en moi que ténèbres. «Celui qui connaît le Fils connaît le Père». En connaissant Jésus comme homme, je suis dans la lumière de Dieu et, dès que je m'y trouve, je désire lui ressembler, si mon coeur est changé par sa connaissance, autrement je ne pourrais le connaître. En le connaissant, j'aime la sainteté, non pas celle d'un homme, mais la sainteté de Christ, et je ne puis admettre une sainteté moindre que celle de Dieu, manifestée dans les actes de l'homme Christ Jésus.

La connaissance que je fais de Dieu en marchant dans la lumière, me fait découvrir en moi des choses que je ne voyais pas auparavant. Mais ce n'est pas tout de les découvrir, cela me porte à m'adresser à lui. Dès qu'on veut le toucher, la vertu sort de Jésus, et sa vertu nous guérit. Oui, il y a une perfection en lui qui nous fait découvrir en nous une foule de choses mauvaises, et c'est un progrès réel. Mais un homme qui a l'habitude du soleil ne saurait travailler la nuit; même au clair de la lune, il ne verrait pas s'il fait bien ou mal sa besogne. Je ne puis me contenter d'une lumière moindre que celle de Dieu. Marcher dans la lumière est une jouissance.

La lumière est venue à nous; l'Orient d'en haut nous a visités. Jésus vient, et nous voilà dans la lumière comme du soleil qui se lève. Mais voici qu'elle manifeste le péché, qu'elle en montre à la croix toute l'horreur. Pourquoi? C'est qu'elle veut nous guérir.

Ce qui m'introduit dans la lumière, c'est la croix, le sang de Jésus. Par l'expiation de mes péchés, je suis amené à la connaissance de ce qu'ils sont. Impossible de marcher dans la lumière sans avoir la certitude d'être sans tache, car ce qui nous y introduit, c'est l'expiation par le sang de Christ.

Un aveugle ne voit rien, et par conséquent ne se trompe pas sur ce qu'il voit. A demi-éclairé, tout se défigure; les hommes sont comme des arbres; il ne voit en Dieu qu'un juge; il attache de l'importance aux traditions et aux superstitions. Lorsque nous voyons que la lumière est descendue dans nos ténèbres, nous sommes assurés que c'est l'amour de Dieu qui vient à nous. Sachant que cette lumière m le croyant jouit de s'y trouver et désire en être entièrement éclairé. On ne connaît pas le soleil, si on ne jouit pas de sa chaleur comme de sa lumière. Une lumière réfléchie ne donne point de chaleur.

Il y a une quantité de choses mondaines qui nous empêchent de voir la lumière, en rompant notre communion avec Dieu. Le monde qui est clairvoyant, s'en aperçoit bien vite, et proclame qu'il n'y a pas grande différence entre les chrétiens et lui. Ne nous accommodons pas aux ténèbres, ne soyons contents que lorsque nous réalisons de Dieu tout ce que nous pouvons. Le chrétien qui se contente de peu moissonnera peu; il sera froid, il n'aura pas d'abandon, il n'aura rien à communiquer du Seigneur Jésus. Il n'y a pas en lui cette recherche de Dieu, cette communion avec lui, que la lumière entretient. La lumière est en nous, nous sommes lumière dans le Seigneur, mais marcher dans la lumière et marcher selon la lumière, sont deux choses différentes. Cette lumière est venue par Jésus, elle nous a sauvés par pure grâce, car tout est grâce, et a brillé d'une manière éclatante sur la croix. Dieu qui est lumière, nous a fait voir la lumière en nous sauvant.

Méditation de J.N.D. no 95  -  Romains 13  - ME 1896 page 313

 

Le Saint Esprit nous considère ici comme chrétiens et nous donne deux grands motifs de la conduite que nous devons tenir comme tels. Dieu n'oublie jamais la position dans laquelle il nous a placés, ni l'étendue de la grâce qui nous y a placés. Ainsi, dans les exhortations et les préceptes qu'il nous donne, Dieu commence toujours par nous rappeler toute la plénitude de sa grâce envers nous. Les chrétiens l'oublient trop souvent, ils perdent de vue leur position sous la grâce et se placent sous la loi. La grâce chrétienne embrasse tout ce dont la loi exige l'accomplissement. Si j'aime mon prochain, je ne puis ni le voler, ni le tuer. L'amour tient lieu de la loi et l'accomplit (verset 10). La vie de Christ en nous est bien plus puissante pour produire l'accomplissement de la loi, que la loi elle-même. Si le coeur de mon enfant n'est pas bien disposé, il d'obéit pas à mon commandement, mais si je réussis à produire l'affection dans son coeur, il obéira, car tout commandement est accompli par l'amour. L'amour dans le coeur produit les effets que la loi demande.

Quand il parle de l'amour, l'apôtre parle ordinairement de ses effets dans notre conduite envers le prochain; il n'en parle pas d'une manière mystique, mais selon ses résultats pratiques, que chacun peut connaître et comprendre. Dieu qui est amour est lui-même la source de l'amour; le Saint Esprit parle de ses effets dans ce que nous sommes envers notre prochain. Au lieu de demander l'obéissance à la loi, Dieu la produit en mettant son amour dans nos coeurs.

Ensuite, Dieu nous parle de la position où nous sommes. Vu la saison, c'est l'heure de nous réveiller; la nuit est presque passée, le jour approche. L'apôtre nous donne ainsi l'intelligence du temps où nous vivons. Ce n'est pas le temps de dormir; l'aube du jour est là. Quand nous avons cru, c'était minuit, les ténèbres. Le salut est plus près que lorsque nous avons cru. Lorsque Christ paraîtra, ce sera le jour; jusqu'à sa venue, c'est la nuit. Satan est le prince des ténèbres de ce monde. Nous étions nous-mêmes ténèbres; c'est l'état du monde; l'économie actuelle est la nuit; mais la nuit est fort avancée, presque passée.

A minuit on sait que le jour paraîtra, mais rien ne le dénote encore. Le chrétien voit la lumière à l'orient. Il veille, et le soleil qui va se lever sur le monde est déjà levé sur son coeur. Telle est la position du chrétien ici-bas, la saison où il se trouve. Il marche encore au milieu d'un monde de ténèbres, mais il n'en est plus, et il marche selon la lumière qu'il a reçue. En 1 Thessaloniciens 5: 1-11, nous sommes enfants du jour; le jour est levé dans notre coeur, mais non pas encore sur le monde où il fait nuit. Il est dit en Ephésiens 5: 14: «Réveille-toi, toi qui dors». L'homme qui dort est, sauf la vie, semblable à un mort; tout ce qu'il peut faire est de rêver. Tels sont les chrétiens qui vivent selon les habitudes du monde: «Relève-toi d'entre les morts!» Etre semblable à un homme mort, ne convient pas à la position où le chrétien se trouve et à la saison qu'il traverse par la grâce de Dieu. Il est dans la nuit, mais il n'est pas de la nuit, et il attend le jour. Dieu nous a révélé que la gloire de Christ va paraître, qu'elle sera notre délivrance, notre moment de joie et de gloire. Dieu use de patience, mais sa promesse n'est pas retardée; il nous a révélé d'avance un jour de gloire et de lumière. Nous sommes dans un moment d'attente où il nous faut veiller, d'autant plus que ce n'est pas encore le jour. Quand il fera jour, il n'y aura plus à veiller. Que nos coeurs réalisent cette pensée, que le jour approche! Avant de paraître, il s'est déjà levé dans nos coeurs. Nous devons marcher selon la lumière intérieure de l'Esprit, au milieu des ténèbres de la mort qui ont envahi le monde. Nous pouvons dire ce qu'un Juif ne pouvait pas dire: Le chef de toute cette gloire est déjà glorifié. Le salut est proche, parce que Christ a été glorifié comme homme. Que Dieu nous détache de cette nuit dans laquelle nous vivons, mais dont nous ne sommes plus, et qu'il nous attache à la gloire de Christ, Celui que nous attendons.

Voilà les deux principes que l'apôtre nous propose: l'amour et le fait que la nuit est avancée; l'amour qui accomplit la loi — l'attente du soleil qui n'est pas encore levé, de ce matin glorieux où Christ, le soleil de justice, paraîtra. Tout ce qui ne convient pas à un homme qui attend le jour, ne nous convient pas. Marchons, en veillant pour l'attendre, et comme voyant d'avance la lumière du soleil. Si l'étoile du matin n'est pas levée dans nos coeurs, nous ne connaissons pas la joie d'attendre le soleil de justice, Christ tel qu'il est, auquel nous serons faits semblables. Que Dieu nous remplisse du sentiment que le jour s'est approché!

Méditation de J.N.D. no 96  -  2 Corinthiens 3; Exode 33: 4-11; 34: 28-35  - ME 1896 page 329

 

Dans ce chapitre de la 2e épître aux Corinthiens, l'apôtre cite ce qui arriva à Moïse, après la ruine totale d'Israël placé sous la loi, pour nous faire comprendre notre position actuelle sous le ministère de l'Esprit.

Notre Moïse n'a plus de voile pour nous; nous sommes entrés dans son intimité et nous contemplons le Seigneur à face découverte.

La loi a été un ministère de mort et de condamnation, mais Moïse a été introduit dans l'intimité de Dieu, lui parlant face à face. Ce n'était pas la position d'Israël, qui voyait la gloire à travers un voile, mais c'est notre position à nous. Lorsque, pour la première fois, Moïse monte vers Dieu sur le sommet de la montagne, il converse avec Dieu, mais environné de la nuée, dans une certaine obscurité (Exode 24: 15-18). Redescendu de la montagne, il voit le veau d'or et brise les tables de la loi, car l'alliance était déjà rompue. C'est alors qu'il prend le caractère de médiateur. L'infidélité d'Israël avait fait le veau d'or sous prétexte de célébrer une fête à l'Eternel. Aaron conduit le peuple selon son coeur charnel. Moïse, qui a à coeur la gloire de l'Eternel, ne peut supporter ce mal; il dresse hors du camp la tente d'assignation, et «il arriva que tous ceux qui cherchaient l'Eternel sortirent vers la tente d'assignation qui était hors du camp». C'était un principe étranger à la loi et nouveau en Israël que de chercher l'Eternel. L'alliance étant rompue par le fait du veau d'or, Moïse sort du camp, intercède, et se trouve dès lors dans une intimité beaucoup plus grande même que sur la montagne; il converse avec Dieu comme un ami avec son ami. C'est la position dans laquelle Christ, notre Chef, se trouve maintenant, et l'Eglise avec lui. Josué, type du capitaine de notre salut, ne sort pas de l'intérieur de la tente.

Christ a rompu toute relation avec l'homme sur le pied de la loi, pour établir des relations bien plus intimes avec Dieu dans le ciel, en dehors du camp, du monde et de tout système mondain qui a une religion sur la terre. Christ a rompu toute relation avec la terre, pour que nous nous trouvions avec lui hors du camp. Il faut choisir entre la loi et Christ, entre la terre et le ciel.

Christ n'étant plus sur la terre, notre religion doit suivre notre chef. L'Esprit de Christ nous unit à lui, et nous place tels qu'il est en la présence de Dieu. En Romains 8, l'Esprit est présenté sous trois caractères. Au verset 9, il est l'Esprit de Dieu qui nous révèle ce que Dieu est, en contraste avec notre chair. Ce que Dieu est comme lumière, condamne en nous, racine et fruits, tout ce qui est de la chair, il est l'Esprit de Christ (verset 9), comme nous unissant avec Christ. Je suis devant Dieu ce que Christ est, et je suis devant le monde ce que Christ était. Si Christ est en moi, le corps est mort à cause du péché; — je prononce condamnation sur tout ce qui est la chair en moi; — et l'Esprit est vie à cause de la justice. Enfin (verset 11), il est l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts, un Esprit de puissance pour ressusciter notre corps mortel. En 2 Corinthiens 3: 17, il est appelé un Esprit de liberté, et le Seigneur est cet Esprit-là. Christ était la pensée et le but de Dieu dans tout le contenu de l'Ancien Testament, dans tous les sacrifices, comme dans toutes les cérémonies extérieures. Dieu prend-il soin des taureaux et des boucs? Cela est écrit pour notre instruction. Mais comprendre ces choses n'est pas le tout. Si le Saint Esprit n'est pas puissant en moi, et si son action n'est pas efficace en mon coeur, je n'ai pas la liberté; je ne vois pas que je suis en Christ, que je jouis comme lui de l'oeuvre du Père, que je suis pour le Père ce qu'il est, l'objet de son amour. Christ en nous est tout cela; là où est son Esprit, là est la liberté. Christ n'est pas seulement pour moi un objet d'intelligence; il est en moi; sa joie est en moi; son Esprit, réalise ces choses dans mon coeur. Christ habite en moi, pour me communiquer sa paix, sa joie, sa gloire en espérance; j'ai, par conséquent, une entière liberté. Lui-même est en liberté; il n'est plus ici-bas homme de douleur et sachant ce que c'est que la langueur; il a vaincu; ce Christ qui a vaincu est en nous, lui qui a mis son tabernacle dans le ciel, où ceux qui le cherchent le trouvent. Ce n'est pas une figure, que Christ est en nous; cela se réalise par la puissance de Dieu. Si nous pouvons réaliser la joie et les droits de Christ dans le ciel, nous les possédons déjà. Le péché? Christ l'a ôté. La mort? J'ai la vie éternelle. Le témoignage de l'Esprit me montre Christ comme ayant remporté la victoire. La vraie liberté des enfants de Dieu, c'est que Christ réalise en nous tout ce dont il jouit maintenant. Nous devons reconnaître que, quant à la chair, tout est fini. Que Dieu nous fasse réaliser la puissance de l'Esprit de Christ qui nous fait sentir que nous sommes un avec lui!

Méditation de J.N.D. no 97  -  Psaume 48  - ME 1896 page 332

 

Il y a entre les Psaumes beaucoup plus de liaison qu'on ne pense. Il en est ainsi, par exemple, du Psaume 42 au Psaume 48. Ces Psaumes traitent des troubles des Juifs aux derniers jours, jusqu'à ce qu'ils entrent en jouissance du repos. C'est aussi l'histoire d'une âme. Si nous étions remplis du Saint Esprit, nous serions toujours en présence de Dieu et nous n'aurions pas besoin de discipline. Mais, abstraction faite de cette discipline, le nouvel homme n'a qu'à jouir.

Nous pourrons nous glorifier en tout, même dans les tribulations, quoique la tribulation soit destinée à nous discipliner au sujet de ce qui nous manque. On trouve dans les Psaumes tantôt le fidèle jouissant de l'effet de la relation dans laquelle il est placé, tantôt, comme Daniel, privé de cette jouissance. Le résidu, comme Moïse, souffre plus de la rébellion d'Israël, qu'Israël lui-même, parce que le Saint Esprit agit dans son coeur et le rend beaucoup plus sensible à ce qui a déshonoré Dieu. Comme Josué et Caleb, comme Daniel, nous aussi, nous sommes toujours appelés à supporter les conséquences de l'état du peuple de Dieu. Un fidèle peut donc, comme Jésus avant la résurrection, être privé de toutes les jouissances qui appartiennent à un fidèle (Psaumes 22), ou jouir de l'effet des promesses.

On trouve dans les Psaumes, tantôt Dieu, tantôt l'Eternel. L'Eternel est le nom de Dieu dans sa relation avec les Juifs. Cette relation a lieu quand Israël a la jouissance de l'effet de la promesse. Ce contraste entre ces deux noms se trouve dans les Psaume 42 et 48.

Le Psaume 42 contient des gémissements; le fidèle y est privé du temple et de la présence de Dieu (verset 4). Les ennemis cherchent à troubler son âme qui ne jouit plus de la réalisation des promesses et lui crient: Où est ton Dieu? (verset 3). Israël est éloigné du temple; il est au Jourdain, à la montagne de Mitsear; il est abattu, mais il se soumet et s'attend à Dieu; s'il n'a pas la jouissance, il a Dieu qui lui reste. C'est l'état d'un coeur fidèle. Daniel souffrait de la chute d'Israël, mais il avait Dieu. Dieu nous suffit, quoique tout le reste soit ôté. Le Psaume 44 contient ce même principe, appliqué à d'autres circonstances; il montre jusqu'à quel point Israël se trouve abandonné, selon les circonstances extérieures. Néanmoins le résidu demeure fidèle. Le Psaume 45 introduit Christ, et la scène change complètement: tout est joie et allégresse. Nous aussi, nous sommes joyeux, du moment où nous nous rappelons ce que Christ est le nom de relation, le nom de l'Eternel se retrouve dans ce Psaume.

Au Psaume 48, le peuple se retrouve dans la jouissance des bénédictions (versets 9, 10). Ce qu'il avait entendu (Psaumes 42), il le voit.

Christ aussi sentait ce que c'était que de n'avoir rien que Dieu. Nos âmes peuvent se trouver dans cet état, et c'est une preuve de vie que nous nous appuyions sur Dieu. Quand la vie est là, Dieu est nécessaire à l'âme.

Par la puissance de Christ lui-même, et par la résurrection de Jésus qui est le gage de cette puissance, nous jouissons de tout l'effet des promesses et de notre relation avec Dieu comme les enfants du Père, dans toute l'étendue de cette relation. Si la patience a son oeuvre parfaite, le printemps renaît dans nos âmes. L'exercice de la patience fait que le coeur est sondé et que l'on maîtrise et condamne tout ce qui empêche de comprendre et de sonder la volonté de Dieu. Il a aussi pour effet que l'on croît en intelligence spirituelle (Philippiens 1: 9; Colossiens 1: 9). Si l'on est à Dieu et qu'on s'attende à ses promesses, on jouira de tout ce que Dieu donne. Si nous nous appuyons sur le nom de Dieu (Psaumes 48: 10), qui est toujours la révélation de ce qu'il est a son peuple, révélation communiquée à leur foi, nous en verrons l'effet et nous en jouirons. Nous aurons aussi cette manne cachée, et ce nom que connaît seul celui qui l'a, c'est-à-dire la jouissance qui appartient à la fidélité individuelle. Christ se communique particulièrement à celui qui est fidèle, par la communion dont l'âme jouit avec lui.

Méditation de J.N.D. no 98  -  Philippiens 1  - ME 1896 page 392

 

Deux choses se lient dans le coeur de l'apôtre: une grande confiance à l'égard du salut des Philippiens et un ardent désir que l'Esprit de Christ agisse en eux ici-bas, au milieu des tribulations, des difficultés, manifestant les fruits de justice qui sont par Jésus Christ. On voit les mêmes désirs en Colossiens 1: 3-11. Cette confiance et ces désirs proviennent de ce que l'apôtre s'attachait à ce qu'on trouve en Dieu lui-même, de la fidélité et de l'amour duquel dépendent le salut et la gloire des saints. On les voit, en relation immédiate avec Dieu; l'Esprit de Dieu est non seulement le gage de leur salut, mais aussi la source de leur conduite. Du moment que les Galates pensent à leur salut comme devant s'accomplir par l'observation de la loi, l'apôtre ne sait que dire d'eux, mais il reprend confiance pour eux en regardant au Seigneur. La première épître aux Corinthiens en offre aussi un exemple frappant (1: 8, 9).

Quoiqu'ils fussent dans un triste état, l'apôtre se confie en Dieu et en son amour, puis il applique à ces chrétiens, pour les reprendre, tout ce qu'il connaît de Dieu. Paul n'était pas découragé quant à eux, parce qu'il se confiait en Dieu. Il est aussi plein de confiance à l'égard des Philippiens (1: 3-6), en considérant la fidélité de Dieu. Cela nourrissait son amour; il ne voyait pas en eux des hommes, mais des enfants de Dieu, et les compagnons de Christ dans la gloire.

Paul était attaché aux Philippiens, mais il pensait à Dieu comme à la source de toute grâce excellente en eux. Il n'avait pas de repos, qu'il n'eût vu en eux les fruits de l'Esprit et la manifestation de tout ce que Dieu pouvait produire. Nous devons aussi désirer voir cela en nous-mêmes et dans tous les frères. La mesure de ce que Dieu peut produire est notre communion avec lui. Peu de communion, peu de fruits; beaucoup de communion, beaucoup de désir que tous les frères y participent.

Paul demande que leur amour abonde de plus en plus. La puissance du Saint Esprit pouvait le produire et la dépendance du Saint Esprit l'entretenir. Cet amour devait abonder en connaissance et toute intelligence (verset 9). Un père aime son enfant, non pour le gâter, car son amour agit avec intelligence et discernement. Paul voyait que Dieu avait poussé ces fidèles dans la carrière, et le terme de cette carrière est la journée de Christ.

Pour ne pas broncher, il faut garder non seulement ses pas, mais surtout son coeur. Une faute grave n'est jamais que la fin de longues négligences intérieures. La communion avec Dieu est la source de la vigilance. Les chrétiens se contentent souvent d'un christianisme négatif. Dieu agit en nous, et nous devons agir. Le christianisme est l'activité de l'amour de Dieu: la loi était la défense de ce qui est contraire à la sainteté. Christ fait, agit. Le chrétien doit être l'expression de l'activité de l'amour de Dieu. Christ ne s'est pas contenté de s'abstenir du mal, il a fait du bien. Si je sens que ma vie vient de Dieu, je comprends aussi qu'elle doit être l'expression de l'activité de l'amour de Christ. Je ne puis être satisfait que ma vie soit simplement sans reproche; elle doit être positivement bonne (Colossiens 1: 9, 10). La mesure de notre conduite, c'est que nous vivions comme il est séant selon le Seigneur, pour lui plaire à tous égards. Si Christ avait agi selon sa propre volonté, il n'aurait pas manifesté le principe de sa vie. L'effet de la justice, c'est de nous faire croître dans la connaissance de Dieu; cette connaissance nous met en relation avec les choses invisibles et nous fait croître (Colossiens 1: 11).

Pensons à Dieu, comme la source de tout ce que nous faisons; que notre vie soit la manifestation de l'activité de l'amour de Dieu; qu'elle manifeste la vie de Christ. Ne soyons satisfaits qu'en produisant ce que nous pouvons concevoir de l'activité de Christ. La jouissance d'une relation nous fait agir selon cette relation. Si je suis avec mon père, j'agis dans cette relation. Il n'y a pas de doute qu'il ne soit mon père; je ne raisonne pas sur ce qu'il est; j'en jouis, et chaque jour je m'entretiens avec lui. Le résultat en est de me faire sentir que je ne suis ni à moi-même ni au monde, mais à Christ, racheté par lui à grand prix et transporté dans son royaume.

Méditation de J.N.D. no 99  -  Exode 24  - ME 1896 page 409

 

Nous trouvons ici un principe dont il n'y avait point encore eu d'exemple, savoir une alliance fondée sur le sang. L'alliance de la loi se distingue de la nouvelle alliance. La première était fondée sur l'engagement qu'avait pris Israël de faire tout ce que Dieu avait dit, c'est-à-dire d'observer la loi (versets 3, 7).

Moïse monte sur la montagne, mais des bornes sont plantées pour empêcher le peuple d'y monter. L'Eglise a une position toute différente; elle monte avec son Chef. Sous la loi, le chemin du lieu très-saint n'était pas encore manifesté, et il y avait un voile. Moïse seul peut s'approcher de l'Eternel. Mais il y a un mystère, caché depuis le commencement du monde, non encore manifesté sous la loi, c'est l'unité de l'Eglise avec Christ son chef, comme étant son corps, un corps inséparable de tous les mouvements de la Tête. Tel qu'il est, tels nous sommes dans ce monde. Quant à notre expérience, c'est tout autre chose, nous sommes loin de ce que Christ était; mais, par le fait de notre union avec Christ, nous pouvons dire que nous sommes nécessairement ce qu'il est. Dire que l'on doit être ce qu'il était, est une folie; il était, quant au corps, né du Saint Esprit. Ce qui est vrai, c'est que nous devons marcher sur ses traces; notre corps ne sera né de nouveau que dans la résurrection. Ce que Christ est, nous le sommes dans ce monde, parce que nous sommes unis à lui par le Saint Esprit, en vertu de la vie qu'il nous a communiquée. Un tel fait était une chose inconnue avant la glorification du Seigneur Jésus. Le mystère (Romains 16: 25, 26; Ephésiens 3: 5-9, etc.). maintenant révélé est l'union de Christ avec l'Eglise qui est son corps. Les fidèles de l'Ancien Testament n'en avaient aucune connaissance, tandis que ceux qui sont à Christ savent maintenant qu'ils sont unis à lui (Jean 14: 20).

Le peuple (Exode 24: 5-8) s'engage à observer la loi, et l'alliance est introduite par le sang dont ils sont aspergés, à cette condition. Telle est l'ancienne alliance. Il est évident que cette alliance, et la bénédiction qui en découlait, dépendait de deux choses: de la fidélité de Dieu et de la fidélité du peuple. La bénédiction est ici la suite de leur obéissance; pour nous, elle est la suite de l'obéissance de Christ (dans le détail aussi, il est vrai, la suite de notre propre obéissance). Point de bénédiction sans obéissance.

Comme la bénédiction dépendait de la fidélité du peuple et que le peuple était méchant, la bénédiction ne pouvait avoir lieu. Dieu a dû exiger l'obéissance sous l'alliance de la loi. Maintenant, il a dû nous bénir, nous qui sommes sous la grâce. Lorsque la bénédiction dépend de l'obéissance de l'homme, il n'y a point de bénédiction pour lui. Si le peuple manque à sa parole, il faut que Dieu reste fidèle à la sienne et que, par conséquent, il refuse la bénédiction.

Le mot alliance, dans la Parole, n'exige pas nécessairement deux parties contractantes. Une alliance est une disposition de Dieu. L'ancienne alliance était faite avec les Juifs, la nouvelle aussi. Elle n'est pas faite avec nous, mais nous en goûtons tous les bienfaits, parce que les promesses qu'elle contient et dont nous devons jouir comme chrétiens, ont été faites à Christ seul comme semence de la femme et comme semence d'Abraham. Si nous sommes de Christ, nous sommes donc héritiers de la promesse. Dieu ne peut manquer à sa fidélité. La nouvelle alliance repose sur une promesse faite à Christ. La question est donc: Dieu est-il fidèle à son Fils?

Etant fidèle à Christ, rien ne peut manquer. Dieu a reçu Christ: il me reçoit. La nouvelle alliance ne dépend donc nullement de la conduite de deux parties, mais de la promesse de Dieu à Christ et de la fidélité de Dieu à sa promesse.

Tel est le principe consolant de la grâce. Christ est l'objet d'un amour qui donne et qui promet; il y a part comme homme parfait et accompli. Nous y avons part par le sang de Christ qui est entré dans le lieu très-saint comme Chef de son peuple. Le sang de l'alliance (Hébreux 13: 20) est la preuve que la désobéissance a été expiée et que l'obéissance a été accomplie. Christ a obéi jusqu'à la mort. Voilà l'obéissance sur laquelle est fondée la nouvelle alliance, et le sang qui a été répandu par l'obéissance de Christ est l'expiation de nos désobéissances. Toute désobéissance est effacée, toute obéissance est accomplie. Ce n'est pas dans une obéissance future de notre part que nous trouvons la paix, mais dans l'obéissance déjà accomplie de Christ. Dieu a fait des promesses pour que nous en jouissions avec Christ, mais il faut pour cela que nous soyons parfaitement nettoyés, et pour cela l'effusion de son sang est nécessaire. La nouvelle alliance qui sera faite avec Israël repose sur une promesse de Dieu à Christ, la semence, et nous en avons le bénéfice, parce que nous sommes unis à Christ. Le Juif, sous la loi, commençait par la nécessité de l'obéissance; le chrétien, par la certitude que Dieu est pour lui, par la certitude de son salut, de la fidélité de Dieu, et de ce que Christ a tout accompli.

Une pensée qui préoccupe souvent les âmes est celle de la nécessité d'être aspergé de nouveau du sang de Christ; et ainsi la jouissance d'une paix complète avec Dieu est souvent empêchée. Il n'y avait, sous la loi, que trois occasions où fût faite l'aspersion du sang. 1° Sur le peuple pour établir l'alliance. 2° Sur le lépreux pour sa purification. 3° Sur les sacrificateurs pour leur consécration. Le sang a été répandu une fois pour toutes sur le peuple, sur moi comme pécheur, sur nous comme sacrificateurs. Il n'a jamais été répandu de nouveau et ne le sera plus jamais. Si l'aspersion du sang de Christ est sur moi, ce sang peut-il perdre sa valeur? Cette valeur pourrait-elle être effacée par quelque chose? Impossible! Ma conscience est purifiée pour toujours. C'est la vraie position d'un croyant, de savoir que le sang de Christ est pour lui, devant Dieu, avec sa valeur impérissable. Je n'ai donc plus conscience de péché. Plus je sens que le péché ne m'est pas imputé, plus je le juge. C'est en présence de son père qui lui pardonne, qu'un enfant sent le mieux sa faute. Cette grâce rend la conscience délicate. Celui dont les vêtements sont propres, veille à ne pas les salir.

Le principe de l'ancienne alliance était l'obligation du peuple à l'obéissance; elle dépendait autant de la fidélité du peuple que de celle de Dieu; la nouvelle dépend de la fidélité de Dieu seul.

Exode 34: 5-11, est une modification de l'ancienne alliance que l'on confond souvent avec la nouvelle. Nous n'appartenons pas à une alliance où l'enfant est puni pour le père. Il était impossible, après le veau d'or, que Dieu introduisit Israël en Canaan sur le simple pied de la première alliance. La souveraineté de Dieu intervient ici lorsque tout est perdu sans elle, car tout était perdu pour Israël après le veau d'or. Si Dieu eût agi en justice, c'en était fait du peuple; alors Dieu se révèle comme le Dieu miséricordieux, faisant grâce, lent à la colère, et il y a espérance. Il faut en venir à la grâce, pour que nos âmes puissent avoir espérance. Du moment que l'on se croit perdu, on est très heureux que Dieu soit souverain et disposé à faire miséricorde à qui il veut. Ceux qui ne croient pas à la souveraineté de Dieu ne savent pas qu'ils sont perdus, ils seraient sans cela heureux d'y recourir pour qu'il leur fût fait miséricorde. Notre orgueil seul nous empêche de nous sentir perdus.

Méditation de J.N.D. no 100  -  2 Corinthiens 1: 15-24  - ME 1896 page 435

 

C'est l'état moral des Corinthiens qui pousse l'apôtre à parler, comme il le fait dans ces versets. Quelques-uns d'entre eux étaient tombés, les autres n'étaient pas humiliés. L'apôtre n'avait pas voulu se rendre auprès d'eux avant de leur avoir adressé sa première lettre, dans l'espoir qu'elle agirait sur leurs consciences et produirait la repentance. Il était très angoissé à Ephèse, d'où il avait envoyé Tite à Corinthe. Tite était revenu à Troas où il n'avait pas trouvé Paul qui était parti pour la Macédoine, et Tite le rejoint avec de bonnes nouvelles des Corinthiens. Paul s'était proposé d'aller directement à Corinthe et avait différé pour les épargner. Il écrit la seconde épître avec un coeur joyeux.

Au milieu de tous ces soucis, son coeur était plein de la pensée qu'il avait été envoyé pour prêcher à tous. Et cependant, en lisant l'épître aux Philippiens, on pourrait croire qu'il n'y avait d'autre assemblée que la leur; il en est de même pour les Corinthiens et les Thessaloniciens. Selon les circonstances, l'apôtre s'appliquait de tout son coeur au bien d'un seul troupeau. C'est ce que l'on trouve en Dieu lui-même qui embrasse à la fois tous ses enfants et s'applique à toutes les circonstances de chacun d'eux dans tous les détails de leur vie. Plus on est rempli de l'Esprit de Dieu, plus on peut, selon les circonstances, s'étendre ou se concentrer.

Au milieu de ces préoccupations, le coeur de Paul déborde de joie du moment qu'il pense à Christ. Toutes les promesses de Dieu sont oui et amen, sont certaines en Christ. Il est l'héritier des promesses, c'est à Lui qu'elles ont été faites. Il y aurait de l'orgueil à me les appliquer directement à moi-même, mais elles sont en Christ, et si je suis en lui je les ai toutes. La vérité et la certitude des promesses de Dieu sont en Christ qui, ressuscité d'entre les morts, les a reçues toutes, après avoir tout accompli pour expier nos péchés qui pouvaient nous empêcher d'en jouir. Christ ressuscité reçoit les promesses, parce qu'il a voulu par l'expiation nous en rendre participants en nous communiquant sa vie. Il est entré dans la puissance d'une vie qu'il peut communiquer même aux morts. Avec toute la puissance de sa perfection et de sa vie, j'ai part à toutes les promesses de Dieu. Ce qui les scelle, c'est la puissance du Saint Esprit.

Tout cela est à la gloire de Dieu par nous, parce que Christ veut partager cette gloire avec toute son Eglise, et que Dieu veut se glorifier en Christ par nous. Dieu se glorifie dans ce qu'il fait pour de pauvres pécheurs, en ce qu'il donne une vie nouvelle à une âme morte et montre aux anges une Marie de Magdala dans la gloire même de Christ. En outre, dans ces mots par nous, Dieu embrasse tous les croyants. Ces mots expriment la certitude que chacun de ceux qui croient en Jésus aura part à toutes les promesses, et que nous sommes tous ensemble éternellement unis dans la jouissance de ces mêmes promesses. C'est la présence du Saint Esprit qui donne cette certitude à l'âme. Celui qui nous lie fermement avec vous à Christ, c'est Dieu. Comme cela vient de Dieu, tous les chrétiens participent à la même certitude et à la même jouissance. Par un seul Esprit nous sommes baptisés en un seul corps. Dieu nous a oints du Saint Esprit, comme il a oint Jésus de Nazareth du Saint Esprit et de puissance. Si nous sommes faibles, ce n'est pas que nous ayons une mesure plus ou moins grande du Saint Esprit, mais à cause de la chair. C'est le Saint Esprit qui nous donne la certitude divine des vérités de l'Evangile. Car sans lui, elles ne peuvent s'imposer à une âme. L'onction du Saint nous est donnée, et par là nous avons la connaissance de ces choses. Dieu nous scelle de l'Esprit et c'est pour le jour de la rédemption.

En mettant son sceau sur nous, lui ne peut se tromper et mettre en question si nous sommes à lui ou non. Mais on peut être scellé pour jouir de ces choses, sans que le coeur en jouisse réellement.

Christ est héritier de toutes choses, et en recevant l'héritage il a tout reçu. Pour moi, du moment que j'ai cru, je reçois le Saint Esprit qui est onction, sceau et arrhes; je suis marqué par le sceau pour la jouissance, et par les arrhes je jouis déjà. Dieu nous introduit donc dans la jouissance de ces choses, et je puis dire à tous ceux qui ont le même Esprit que Dieu se glorifie par nous. La certitude de notre jouissance de ces choses existe toujours; les croyants du Nouveau Testament ont cette certitude que toutes choses sont à nous, nous à Christ, Christ à Dieu. Le Saint Esprit ne peut pas me révéler ces choses sans qu'elles m'appartiennent, parce que je suis à Christ et que tout cela est à Christ. Les prophètes de l'Ancien Testament voyaient ces choses à l'avance, mais ils voyaient aussi qu'elles n'étaient pas pour eux.

Il y a deux principes: la certitude individuelle des choses et l'union de l'Eglise avec Christ. Voilà ce que donne le Saint Esprit. Il dit toujours nous, parce que tous les fidèles sont introduits ensemble dans ces privilèges. Nous pouvons compter sur toutes ces bénédictions, parce que Christ est glorifié. Nous en avons la jouissance par l'Esprit et nous l'avons ensemble.

Le langage du Saint Esprit doit être soigneusement retenu; si nous le perdons, nous perdons beaucoup.