Obéissance et amour

 ME 1897 page 72

 

L'obéissance envers Dieu et l'amour pour les saints sont les deux traits caractéristiques de la vie de Dieu dans les croyants. L'obéissance parfaite a été la marque distinctive de la vie de Christ sur la terre. Il fut toujours ici-bas l'homme dépendant et obéissant. «Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté», dit-il, en entrant dans le monde, et dans sa marche sur la terre, il pouvait dire: «Je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé», et autre part: «Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent» (Jean 5: 30; 8: 29). C'était là l'obéissance parfaite.

Mais dans ce sentier d'obéissance envers Dieu, se manifestait aussi clairement l'amour de Dieu envers les hommes. Toutes les paroles, les voies et les actes de Christ parlaient hautement de l'amour de Dieu pour ses créatures coupables. La croix fut la pleine révélation de cet amour, de même que la plus haute expression de son obéissance sans réserve. Dans la vie de Christ ici-bas, se voient unis d'une manière indissoluble l'obéissance parfaite et l'amour accompli, et la vie, dans laquelle ces deux choses se manifestaient en Christ, est, par grâce, la vie à laquelle les croyants ont part.

En Christ ne se trouvait aucune imperfection. Son obéissance était aussi parfaite que son amour. Il y a en nous bien des choses propres a entraver la manifestation de cette vie, mais la vie en nous est semblable à celle de Christ par sa nature et ses qualités propres: c'est la même vie. Et soit en lui, soit en nous, elle se montre par l'obéissance. «Et par ceci nous savons que nous le connaissons, savoir si nous gardons ses commandements» (1 Jean 2: 3). Là où manque l'obéissance, tout manque, eût-on sur les lèvres la profession de foi la plus élevée. «Celui qui dit: Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est menteur, et la vérité n'est pas en lui» (verset 4).

Le second caractère de la vie divine ne saurait être séparé de celui-là. Où est l'obéissance, là aussi sera l'amour, parce que les deux appartiennent à la même nature, à la même vie. «Quiconque garde sa parole», — voilà l'obéissance — «en lui l'amour de Dieu est véritablement consommé: par cela nous savons que nous sommes en lui» (verset 5). Sa parole est l'expression de ce qu'il est, l'expression de sa nature; or «Dieu est amour», de sorte que, si nous gardons sa parole, son amour est consommé en nous.

Mais «ses commandements» ne sont pas seulement l'expression de ce qu'il est, mais aussi celle de son autorité. Nous sommes appelés à obéir, et à obéir comme Christ a obéi. Nous sommes «élus, en sainteté de l'Esprit, pour l'obéissance de Jésus Christ» (1 Pierre 1: 2); et si nous disons demeurer en lui, nous devons aussi marcher comme lui a marché (1 Jean 2: 6), c'est-à-dire dans l'obéissance envers Dieu, car telle a été sa vie. Pas un mouvement dans son âme, pas un acte extérieur dans sa vie qui n'ait été obéissance à la volonté de son Père. C'est vraiment un immense et précieux privilège de pouvoir contempler la perfection dans son chemin d'obéissance parfaite. Et bienheureux tous ceux qui suivent ses traces, et marchent comme lui a marché!

Le commandement d'obéir comme Christ, de marcher comme lui a marché, n'était pas un «commandement nouveau». C'était la parole qu'ils avaient entendue dès le commencement, en relation avec la manifestation de la vie divine en Christ. C'était le commandement du Père à Christ, d'après ses propres paroles: «Car je n'ai point parlé de moi-même; mais le Père qui m'a envoyé, lui-même m'a commandé ce que je devais dire, et comment j'avais à parler; et je sais que son commandement est la vie éternelle. Les choses donc que moi je dis, je les dis comme le Père m'a dit» (Jean 12: 49, 50). C'est pourquoi Jean dit du commandement qu'il est «ancien». Mais cependant c'était un commandement nouveau, parce que cela est vrai en lui et en nous. — «Son commandement est la vie éternelle» — et fut d'abord vu en Christ. Mais à présent il est vrai aussi en nous, «parce que les ténèbres s'en vont et que la vraie lumière luit déjà». La lumière de la vie brillait alors d'un éclat d'autant plus vif, après que Christ s'en fut allé, eut été glorifié, et chassa les ténèbres. Cette vie, pour les hommes et en eux comme fruit de l'oeuvre de la rédemption pleinement accomplie, était une chose nouvelle. C'est Christ en nous, Christ comme notre vie. Nous participons à sa nature, et nous sommes en lui et lui en nous. Le commandement est ancien, parce que l'obéissance, qui caractérise cette vie, a été vue en lui dès le commencement. Il est nouveau, parce que la même chose est vue maintenant dans le croyant — «ce qui est vrai en lui et en nous».

Aussi longtemps que la rédemption n'était pas accomplie, Christ demeurait seul. Mais à présent il n'est plus seul; nous sommes en lui et lui est en nous. Merveilleuse vérité, qui confère aux enfants de Dieu un non moins merveilleux caractère. L'Esprit Saint en nous est la puissance de toute cette vie, en même temps qu'il est ici-bas en nous la réponse divine à tout ce que Christ comme homme est là-haut dans la gloire. Il ne s'agit plus d'un Christ qui, comme homme, marchait seul dans ce monde; mais Christ est dans les croyants, et «la vie éternelle» se déploie en eux. Dans l'épître de Jean, Christ est considéré comme «la vie éternelle» ici-bas, dans ce monde, d'abord seul, puis dans les saints: «ce qui est vrai en lui et en vous». Et cette vie, soit en Christ seul, soit en lui et en nous, est d'abord une vie d'obéissance, et ensuite une vie d'amour.

En 1 Jean 2: 3-8, nous avons l'obéissance et la désobéissance; dans les versets 9 à 11, c'est l'amour et la haine. L'obéissance et l'amour caractérisent ceux qui sont dans la lumière; la désobéissance et la haine, ceux qui sont dans les ténèbres. Quelqu'un pourrait dire qu'il est dans la lumière; mais s'il hait son frère, il est encore dans les ténèbres, et il n'a pas vu la lumière. «Il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux». Il ne connaît pas «la lumière de la vie». Mais si nous voyons quelque part l'amour divin en activité envers un frère, nous pouvons dire: Voilà quelqu'un qui demeure dans la lumière. Il a trouvé le Dieu qui est lumière, et en même temps qu'il a trouvé la lumière, il possède aussi l'amour, car «Dieu est lumière», et «Dieu est amour». Nous ne pouvons posséder l'une sans avoir l'autre, aussi peu que nous ne pouvons avoir le soleil, sans posséder en même temps la lumière et la chaleur». Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a en lui aucune occasion de chute».

La lumière dissipe les ténèbres, et dans la lumière, il n'y a aucune occasion de broncher. «Le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendit, a relui dans nos coeurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Jésus Christ» (2 Corinthiens 4: 6). Quelle grâce, digne de toute adoration, pour ceux qui étaient «autrefois ténèbres», mais qui, maintenant, sont lumière dans le Seigneur!

Mon cher lecteur, nos yeux ont-ils été ouverts pour voir la lumière? Nos coeurs ont-ils vraiment goûté l'amour? Alors marchons «dans l'amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur». Marchons «comme des enfants de lumière (car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, et justice, et vérité), éprouvant ce qui est agréable au Seigneur» (Ephésiens 5: 2, 8-10). Oui, puissions-nous marcher dans la lumière de la présence de Celui qui pouvait dire: «Me voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté», qui n'a jamais un seul moment quitté ce chemin d'obéissance, et qui, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aime jusqu'à la fin! «SI QUELQU'UN M'AIME, IL GARDERA MA PAROLE, ET MON PERE L'AIMERA; ET NOUS VIENDRONS A LUI, ET NOUS FERONS NOTRE DEMEURE CHEZ LUI».