Notes sur le livre du prophète Esaïe

ME 1898 page 27

 

Notes sur le livre du prophète Esaïe. 1

Chapitre 1. 4

Chapitre 2. 5

Chapitre 3. 5

Chapitre 4. 5

Chapitre 8. 11

Chapitres 8: 21 à 9: 7. 12

Chapitres 9: 8 à 10: 27. 15

Chapitre 11. 17

Chapitre 12. 17

Chapitre 13. 18

Chapitre 14. 19

Chapitre 15. 20

Chapitre 16. 21

Chapitre 17. 21

Chapitre 18. 22

Chapitres 21 et 22. 23

Chapitre 24. 25

Chapitre 25. 27

Chapitre 26. 28

Chapitre 27. 29

Chapitre 28. 30

Chapitre 29. 32

Chapitre 30. 34

Chapitre 31. 35

Chapitre 32. 36

Chapitre 33. 38

Chapitre 34. 40

Chapitre 35. 40

Chapitres 36 à 39. 41

Chapitre 40. 41

 

Le grand sujet de l'introduction à cette prophétie est la manière dont l'Eternel le présente, après avoir déclaré l'état de ruine du peuple. Il y a un jour de l'Eternel qui viendra sur toute la terre et, s'il n'y avait pas un résidu, tout le peuple serait comme Sodome et comme Gomorrhe. Cela concerne le peuple de Dieu sur la terre. La main de l'Eternel sera contre tout ce que le monde exalte. Tout ce qui s'élève sera abaissé. L'Eternel seul sera exalté en ce jour-là (2: 17). Dieu purifiera le peuple terrestre par ses jugements. Le reste des hommes sera l'objet d'un jugement terrible (2: 18-21).

Je désire considérer le caractère de la prophétie comme donnée aux Juifs. Elle embrasse un cercle beaucoup plus vaste et concerne les nations aussi bien qu'Israël. Il faut noter un principe important, c'est que toute prophétie suppose la ruine de l'état de choses dans lequel la prophétie est présentée. Quand tout marche selon la pensée de Dieu, il n'est pas besoin d'avertissement. Cela est manifesté ici d'une manière frappante. La prophétie révèle toutes les espérances qui appartiennent aux fidèles quand l'économie va manquer. Elle annonce l'insuccès de ce que l'homme essaie de faire pour parer au mal, et les malheurs qui l'atteindront.

La masse des Juifs n'est pas sauvée, mais il y a un résidu sauvé au milieu d'eux. L'Eglise n'est qu'un résidu. Nous commençons comme résidu, et là où les Juifs finissent. Cela suppose que l'état du monde est mauvais, que le monde n'a pas bien marché. Dieu fait entendre à la masse des menaces et des avertissements quand tout va mal, et il fait des promesses au résidu fidèle pour le soutenir et l'encourager. Quand Israël, ou la sacrificature en Eli, a manqué, Dieu suscite un prophète, Samuel. C'est quand tout a manqué sous les rois, même sous ceux de la maison de David, que Dieu suscite Esaïe. Achaz avait introduit l'idolâtrie dans la maison de Dieu, et le témoignage d'Esaïe est envoyé pour annoncer, non seulement un résidu, mais le Messie.

L'état de ce que Dieu a établi, en face de la gloire de Dieu, montre que le peuple ne peut pas se tenir devant cette gloire (6: 5).

Dieu, pendant sept siècles, envoie prophète sur prophète et châtiment sur châtiment, et il n'a frappé le dernier coup que lorsque le Fils a été mis à mort et jeté hors de la vigne. En attendant, la promesse du Messie soutenait l'espérance des fidèles. Ils sentaient l'état de choses et attendaient la rédemption. Anne parlait de l'enfant Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance.

Un principe d'une immense importance dans la prophétie, c'est que, à cause de l'infidélité de la masse, Dieu rejette (Lamentations de Jérémie 2: 4, 7) ce qu'il a lui-même établi, et annonce qu'il remplacera ce qui est ruiné par quelque chose d'infiniment meilleur. Dieu, dans sa bonté, envoie d'avance la lumière, pour relever le coeur des fidèles. La bonté de Dieu les traite en amis et les remplit de confiance.

Si l'on reçoit la prophétie, il faut reconnaître que Dieu a jugé et condamné ce qui existe, afin de le remplacer. Si Dieu n'avait pas mis de côté l'homme, un nouvel Adam n'aurait pas été nécessaire; si l'arche de l'alliance n'avait pas été entre les mains des Philistins, il n'y aurait pas eu besoin du prophète Samuel, non plus que d'Esaïe si la maison de David n'était pas tombée. C'est pourquoi la prophétie est appelée une charge, un fardeau (*).

(*) L'auteur veut sans doute dire une accusation et une menace portées contre un peuple, etc., et qui pèsent sur lui. Le mot charge est rendu par oracle, dans les nouvelles versions (voyez Esaïe 13: 1, etc.).

L'intelligence de la prophétie d'Esaïe sera facilitée par l'indication de la division du livre.

Chapitres  

1 à 4.

Introduction, présentant à la fin la bénédiction; dans le chapitre 1, celle des Juifs; dans le 2e, celle des gentils.

5.

Discours prophétique qui compare l'état de la vigne avec ce que Dieu l'avait faite au commencement.

 

6

la compare avec la gloire de Christ. C'est ainsi que Dieu juge son peuple. Le prophète est établi dans sa charge.

 

7 à 9: 7.

Prophétie d'Emmanuel et du résidu; de la terre d'Emmanuel et de l'Assyrien, quand Emmanuel est là.

 

9: 7 à 12,

reprend la prophétie touchant Israël.

 

13 à 27,

envisage les nations et les circonstances d'Israël aux derniers jours (18) parmi les nations.

 

28 à 35.

Détails touchant Israël. Chaque prophétie se termine par une bénédiction.

 

36 à 39.

Histoire d'Ezéchias et de l'Assyrien, comme types, l'un de Christ mort et ressuscité, et l'autre de l'Assyrien des derniers jours.

 

40 à 66.

Restauration d'Israël. Il est témoin contre l'idolâtrie des nations, mais il est rejeté, parce qu'il a rejeté le Messie. Israël se trouvera à la fin parmi les rebelles, quand Jésus reviendra, le résidu étant gardé sur la terre pour la gloire de l'Eternel.

Chapitre 1

Les versets 1 à 9 de ce chapitre sont le sommaire de la prophétie contre Israël. Il y avait beaucoup de piété selon le monde; ils continuaient avec des formes religieuses à rendre un culte à Dieu, sans s'apercevoir du manque de vie, de fidélité, de pureté, qui les caractérisait. Ayant l'apparence de la piété, ils en avaient renié la force.

Ils faisaient de longues prières au coin des rues, mais leur conscience n'était pas en rapport avec Dieu. Il y avait en eux un aveuglement moral, avant que vint l'aveuglement judiciaire. Le pays était rempli de chevaux et de chars, d'or et d'argent, de bénédictions extérieures, mais aussi rempli d'idoles (chapitre 2: 7, 8). Il y avait multitude de sacrifices, mais un manque de vérité dans leurs rapports avec Dieu. C'est pourquoi (versets 14, 15) les choses que Dieu avait établies étaient maintenant celles qu'il haïssait; parce que la conscience du peuple n'était pas en rapport avec Dieu.

(Versets 16, 17). Cesser de mal faire. C'est là la chose importante. Ayez une bonne conscience devant Dieu, sinon vous tomberez dans l'aveuglement, avant que d'être aveuglés judiciairement par Dieu. Dieu distingue entre les actions. On ne peut pas apprendre à bien faire avant d'avoir cessé de mal faire. On ne peut pas avoir la lumière dans la conscience, sans avoir laissé premièrement ce qui blesse la conscience.

(Verset 18). Dieu n'impute rien.

(Versets 21-23). La chose la plus triste pour le coeur de Dieu ce n'est pas que le monde soit méchant, mais que la ville sur laquelle son nom est réclamé le soit. Son jugement commence par sa maison.

On voit dans Ezéchiel 9, que lorsque le résidu a été marqué, Dieu fait frapper toute la ville en commençant par son sanctuaire. Puis il indique, en détail, les iniquités.

Un grand principe nous est présenté ici. Si la chrétienté a mérité le jugement de Dieu, ce jugement commence par sa maison pour la purifier. En ce sens, nous sommes difficilement sauvés. C'est sur Jérusalem que le Seigneur Jésus a pleuré.

(Verset 24). L'Eternel se vengera de ses ennemis qui ont corrompu Sion. Il se satisfera en se vengeant de ses adversaires.

(Versets 25, 26). Quand il aura exécuté son jugement, il rétablira Jérusalem sur la terre comme elle était au commencement.

(Versets 27-31). Le jugement doit tomber sur Israël, et la conséquence doit en être que de nouveau la loi sortira de Sion. Jérusalem sera alors de nouveau le trône de l'Eternel.

Ainsi, la prophétie du chapitre 1 s'applique à l'état des Juifs: elle annonce le jugement et donne l'espérance à travers le jugement, que Dieu purifiera son peuple par ce jugement. Ce sera le moyen de rassembler les nations.

Chapitre 2

 (Versets 1-3). Il rassemble les nations. On pourrait penser que la loi de l'Eternel sort de Jérusalem par l'Evangile. Mais l'Evangile n'est pas l'exercice du jugement. Dieu exercera la justice et le jugement sur la terre parmi les nations.

(Verset 4). «Parce que le juge est là». Cela évidemment n'a jamais eu lieu. On a rêvé ces choses pour le christianisme. Mais c'est le jugement de Dieu qui accomplira cela.

(Versets 5, 6). L'esprit intelligent de prophétie parle toujours ainsi: «Tu as rejeté ton peuple», quoique la chose ne fût pas encore arrivée. Le jugement commence par la maison de Dieu, mais ne s'arrête pas là. Dieu jugera son peuple et ne jugerait-il pas le monde idolâtre?

Les nations se vantent de leur force, de leurs richesses. Elles seront les premières jugées, surtout les nations chrétiennes. Là où se trouve le peuple professant, là sera la cuve de l'indignation de Dieu. Quand Dieu exerce le jugement sur la terre, il reprend le cours de son gouvernement terrestre.

Chapitre 3

Il contient le détail des iniquités commises et le jugement qui en sera la conséquence.

Chapitre 4

Dieu pousse le jugement et la ruine à l'extrême (verset 1); mais Christ, le germe de l'Eternel, paraîtra en ce temps-là pour le résidu. Tous les méchants auront été retranchés (versets 2-4).

Le germe de l'Eternel sera plein de splendeur et de gloire. La gloire paraîtra sur toute l'étendue de la cité sainte (verset 5).

Le verset 6 décrit la protection active de la part de Dieu. Ceux qui resteront après la purification seront saints, et la gloire de Dieu sera manifestée dans la cité qu'il a choisie pour y mettre son nom. On voit, dans ces quatre chapitres, l'importance que Dieu attache à la terre d'Israël. Il prend connaissance de l'iniquité de son peuple terrestre, le purifie par le jugement, il purifie aussi les nations. Cela ne concerne pas l'Eglise qui reviendra avec Jésus dans la gloire.

Telle est la position où se trouve la chrétienté. En attendant, depuis le rejet du Messie jusqu'à ce qu'il revienne, Dieu a visité le monde par son Esprit, pour rassembler les cohéritiers de Christ pour le ciel.

La nature de la prophétie, qui entre dans la pensée de Dieu, touchant la ruine et le rejet de son peuple, est de toute importance. C'est ce qui distingue les fidèles qui ont la pensée de Christ — fidèles dans l'état de choses déchu. Leur conduite, en même temps, est gouvernée par la révélation d'un autre ordre de choses à venir.

(A suivre)

 

Chapitre 5

 

Deux grands principes nous sont présentés dans les chapitres 5 et 6. Dans le premier, le jugement que Dieu porte sur sa vigne, par rapport aux fruits qu'il en attend; et au 6e, l'introduction de la gloire du Messie et ce que cette gloire exige du peuple. La prophétie suppose un état de choses déchu. Elle serait superflue, si l'état de choses que Dieu a établi n'avait pas besoin d'un témoignage spécial. Dieu rend témoignage contre l'état de choses et donne une promesse en Jésus.

Dieu regarde si la vigne rapporte le fruit, qu'une vigne, objet de tant de soins, doit rapporter. C'est un principe général qui s'applique aux Juifs, à l'Eglise et à chaque individu. Si l'Eglise a reçu plus que les Juifs, Dieu a le droit d'attendre qu'elle produise davantage. Quand on considère la gloire de Christ, on voit ce qui doit correspondre à cette gloire. Ces deux principes se rencontrent toujours. Dieu a formé l'état de choses des Juifs et de l'Eglise en rapport avec Christ.

Les versets 1 à 7 présentent ce que Dieu dit d'Israël. Le bien-aimé est le Seigneur Jésus. Dieu demande que le peuple — les habitants de Jérusalem

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et les hommes de Juda — juge entre lui et sa vigne. Dieu a fait beaucoup pour cette nation qui avait une certaine responsabilité sur la terre. Dieu accomplira tous ses conseils, mais auparavant il éprouve Israël, pour voir s'il répondra lui-même au dessein de Dieu. Mais l'homme manque toujours à ce que Dieu attend de lui, et Dieu veut qu'on voie ce que c'est que l'homme. Dieu a fait tout ce que l'homme pouvait demander, et cela n'a fait que manifester la mauvaise volonté de l'homme. Sacrifices, temple, service divin, Dieu avait tout arrangé. Le peuple manque en tout, et Dieu détruit ce qu'il a fait lui-même. Il rompt la haie. Tout ce que le père avait, le frère aîné le possédait. Mais Dieu détruit ce qu'il a fait et il accomplira tous ses conseils (Lamentations de Jérémie 2: 1-9).

Le Seigneur a rejeté son autel, il a répudié son sanctuaire, il a enlevé ce qu'il avait établi pour la bénédiction de son peuple. Le peuple ayant été infidèle à cette bénédiction, Dieu lui ôte tout.

Quand le peuple est loin de Dieu, il s'attache aux ordonnances; c'est la marque que tout est sur le point d'être ruiné. Du moment où Dieu est de peu d'importance à la conscience, les ordonnances de Dieu deviennent des objets de superstition et tiennent lieu de Dieu. On dit: «C'est ici le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel». Quand Dieu va les détruire, c'est alors que les hommes y attachent le plus d'importance.

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Dieu confie à l'homme de vrais privilèges; mais l'homme manque, Dieu ôte tout, et le résultat est un jugement.

(Verset 8 et suivants). Dieu énumère tous les péchés qui étaient au milieu d'Israël. Les Israélites méprisent la menace de jugement; les méchants se prévalent de ce qu'il est retardé; c'est ce qui arrivera aussi aux derniers temps de l'Eglise (2 Pierre 3: 3-9). Mais Dieu ne hâte pas le temps de son conseil, il use de support envers les méchants. Il ne veut pas qu'ils périssent, quoiqu'il sache bien qu'il devra juger à la fin.

L'homme s'attache à sa propre sagesse et, aussi longtemps que Dieu ne châtie pas, l'homme endurcit son coeur.

Dieu ayant tout fait pour sa vigne et celle-ci ne donnant que des grappes sauvages, il juge sa vigne sur la terre. L'Eglise est aussi sur la terre, sous sa responsabilité ici-bas. Elle a plus de lumières et de connaissances que les Juifs n'en avaient. Cela ne change rien au conseil de Dieu. Dieu a confié sa gloire à la fidélité de l'Eglise ici-bas. Si nous ne répondons pas à ce qu'il demande, le jugement atteint l'Eglise ici-bas.

Au lieu d'affaiblir le sentiment de nos fautes, plus nous apprécierons les bénédictions, plus la gloire de Christ nous sera chère; et plus nous serons sensibles à sa gloire, plus nous comprendrons que l'Eglise doit être jugée comme économie ici-bas. Si quelqu'un ose dire que l'Eglise a maintenu la gloire de Christ dans le monde, c'est qu'il a perdu l'idée de ce que demande

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la gloire de Christ, tout comme un inconverti a perdu l'idée de ce que demandent la justice et la sainteté de Dieu.

 

Chapitre 6

 

(Versets 1-4). Il est ici question de la gloire de Christ (comparez Jean 12: 40, avec le verset 10 de notre chapitre). Esaïe voit ici Christ comme l'Eternel des armées qui se manifeste dans son temple. L'Esprit de Dieu mettant en présence la gloire de Dieu et l'état du peuple, juge cet état en rapport avec cette gloire. C'est là l'Esprit de prophétie et de foi. L'unité et la vie de l'Eglise répondent-elles au coeur de l'Epoux? Le tout pour nous est d'être en accord avec Dieu. L'état de son peuple est-il en accord avec la gloire de Christ, à laquelle c'est mon privilège d'avoir part?

(Verset 5). «Malheur à moi! car je suis perdu». Il juge l'état du peuple, sa propre conscience étant atteinte. Mais, Dieu établit le prophète. Le témoignage de la prophétie consiste à exposer ce que juge la sainteté de Dieu au milieu de son peuple. Le charbon de feu a touché ses lèvres et l'a purifié. Séraphin signifie brûlant qui vole. Le mot ne se trouve ailleurs qu'appliqué aux serpents dans le désert (Nombres 21).

Il y a un moment où le peuple de Dieu devient, comme Pharaon, l'occasion de la manifestation extérieure des jugements de Dieu. Pensée sérieuse et terrible, mais convenable. Où Dieu

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doit-il exercer ses jugements et sa justice, sinon là où sa lumière a été connue? C'est là où la volonté du maître aura été connue et non obéie, qu'il y aura plus de coups (Luc 12). C'est la chrétienté à qui incombe actuellement cette responsabilité. C'est pour ces temps-ci la vigne de la terre dont les grappes seront foulées dans la cuve de l'indignation de Dieu (Apocalypse 14). Dieu leur enverra une énergie d'erreur (2 Thessaloniciens 2: 9-12), comme le prophète l'annonce ici aux Juifs: «Engraisse le coeur de ce peuple», et non les gentils. La chrétienté qui n'aura pas reçu l'amour de la vérité sera jugée de la même manière. Dieu enverra une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge.

(Versets 11, 12). Le jugement doit aller jusqu'à une entière désolation. Il y a une manifestation de la gloire, le témoignage prophétique des lèvres purifiées, le jugement sur le peuple, mais il y a aussi l'esprit d'intercession, en même temps que et avec l'esprit de prophétie; seulement il faut se souvenir que les Juifs seront rétablis sur la terre, mais l'Eglise ne sera glorifiée que dans le ciel.

L'Esprit de foi sait qu'il est impossible que Dieu abandonne son peuple pour toujours; il se soumet au jugement, à la désolation, mais il dit: «Jusques à quand?» parce qu'il sait qu'il y a un terme et que finalement la grâce abonde pour le peuple. Il y aura une dixième partie puis elle sera derechef broutée. Mais la semence sainte, c'est-à-dire le résidu, sera manifestée. Pendant

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l'hiver, l'arbre paraît mort, mais au printemps, quand la grâce de Dieu reluit de nouveau sur son peuple, l'arbre reverdit.

Cette prophétie a été donnée l'année où mourut Ozias, qui fut un bon roi. L'iniquité d'Israël commença à se manifester plus grande sous Jotham, son successeur.

L'esprit de foi est préoccupé de la gloire de Dieu, il ne cache pas le péché que la gloire manifeste, mais il compte sur la grâce, malgré le péché. Les principes qui s'appliquent ici se retrouvent aussi pour l'Eglise, quoique les détails de l'application ne soient pas les mêmes. L'Eglise ne peut pas dire, jusques à quand? pour la terre. Mais la responsabilité de la vigne cultivée, et qui ne porte pas de fruits, demeure. Nous avons à désirer pour nos âmes, l'intelligence des voies de Dieu envers son peuple, et l'application à nous-mêmes et à l'Eglise de ces grands principes. Rien de plus important pour nos âmes, que l'Eglise comme ordre de choses ici-bas, pour manifester la gloire de Christ pendant son absence. Notre jugement sur l'état de l'Eglise doit avoir pour règle la manifestation de la gloire de Christ dans l'Eglise. Je ne puis avoir un sentiment profond des bienfaits de quelqu'un, sans avoir le sentiment de la responsabilité qui en résulte. Si nous avons des lèvres souillées au milieu d'un peuple souillé, nous ne gagnerions rien à nous cacher la gloire de Christ.

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Chapitre 7

 

On trouve ici non seulement les grands principes du gouvernement de Dieu, mais encore l'introduction d'un personnage, Emmanuel, le Seigneur Jésus, sur la scène de la prophétie et les conséquences de cette introduction. Dieu avait suscité à Israël un appui en David. C'était le dernier appui du peuple de Dieu sur la terre. Avant de susciter la maison de David, Dieu avait essayé tous les moyens possibles d'entretenir des relations avec son peuple. La sacrificature avait manqué en Eli, l'arche de Dieu avait été prise, et Dieu avait prononcé Ichabod: la gloire s'en est allée. Samuel est introduit et Dieu demeure par son canal en relation avec le peuple. Saül, qui est demandé, est infidèle. Sous la sacrificature, sous la royauté, sous la prophétie, sous toutes les formes ou quel que soit le moyen de relation avec Dieu, Israël manque, et, dans sa grâce, Dieu suscite la maison de David. Salomon manque. Quoique plus fidèle que les autres, cette famille manque aussi. Dieu avait annoncé qu'il la châtierait, mais, en même temps, avait promis qu'il ne lui retirerait jamais entièrement sa faveur. Christ lui-même a été l'accomplissement de cette promesse comme de toutes les autres. L'homme manque toujours à garder ses relations avec Dieu, mais tout s'accomplit en Jésus. La famille de David a manqué, et c'est en Christ seul que les Juifs trouvent la bénédiction qui s'attache à elle.

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En la personne d'Achaz, la famille de David abandonne complètement sa fidélité. Achaz s'associe au roi d'Assur, imite l'autel qu'il a vu à Damas et le place dans le temple même de Dieu. Quand la famille de David manque ainsi et que toute espérance est ruinée, la prophétie introduit la promesse de Christ, pour être l'appui des fidèles. Ce signe devait être dans la famille de David même. C'est un fait de toute importance. Le Messie, le Fils de Dieu, devait se montrer en Israël, et Israël se montrer infidèle, malgré la présence du Messie.

Ce qui est en scène ici, c'est la maison de David et non Israël seul. A cause de l'iniquité, la conscience est mauvaise et la foi est faible. Achaz n'ose pas demander un signe. Il fait semblant de ne pas le vouloir par piété. Quoique la maison de David ait manqué, Dieu ne manque pas, et il dit à Esaïe: «Sors à la rencontre d'Achaz». Il intervient an moment où la chose est nécessaire (Shear-Jashub signifie: un résidu reviendra). Le peuple est infidèle et n'a point de force contre ses ennemis. Là même où les circonstances ôtent toute espérance, Dieu se présente pour que le résidu soit appuyé par le témoignage de Dieu lui-même. Il intervient entre les circonstances fâcheuses et le fidèle, pour que la foi de celui-ci ne défaille point. Au plus fort de la misère, Dieu se manifeste et tout est lumière. Dieu veut qu'il en soit ainsi, autrement le coeur s'appuie sur la chair et oublie Dieu. Si le coeur aimait Dieu naturellement, il ne serait

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pas nécessaire que tout appui extérieur manquât à ses enfants, mais la pente du coeur l'éloigne de Dieu. Dieu n'avait pas encore livré son peuple aux Assyriens, mais où la foi manque, le coeur est craintif devant l'ennemi, même devant l'ennemi impuissant. Mais Dieu montre des consolations à son peuple; il a une parfaite connaissance de tout ce qui se fait, et méprise la force de l'ennemi. Il sait qui est Pékakh et qui est Retsin, et ce qu'est Damas et Samarie.

Quand c'est Dieu qui envoie contre nous nos ennemis comme châtiment, nous n'avons aucune force contre eux. Dieu connaît toutes les difficultés. Ce qui manque, c'est la foi, qui donne une parfaite sécurité dans toutes les circonstances possibles.

Dieu montre les intentions des deux rois (versets 4-6), intentions que peut-être Achaz ne connaît pas. Mais il a encore son roi à Jérusalem, et ils ne réussiront pas à en mettre un autre. «Cela ne sera pas, car la capitale de la Syrie, c'est Damas». Je connais tout cela en détail, dit Dieu. La force de Retsin, c'est Damas, mais ce n'est pas ce que je veux. Par là, tout est terminé. Ce qui manque au chrétien, c'est la conscience de sa relation avec Dieu. Là, rien n'est à craindre. Ce n'est pas la force de l'ennemi qui est redoutable au peuple, c'est l'iniquité du peuple qui l'affaiblit. Le danger qui se présente n'aboutit à rien, mais si nous cherchons en quelque chose de ce monde un appui quelconque, Dieu nous abandonne, nous laissant aux conséquences de

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nos relations avec l'appui que nous avons choisi. Ainsi Pékakh et Retsin n'avaient aucune force contre Israël, car Dieu ne voulait pas livrer Jérusalem à ces deux rois, mais Achaz, craintif et incrédule, s'appuie sur l'Assyrien, et c'est à lui qu'Israël doit être livré. En attendant, le vrai libérateur, le véritable appui, savoir Emmanuel, est révélé aux fidèles, quand ce qui aurait dû «régner avec Dieu» a manqué, et c'est là une leçon très importante.

Dieu offre un signe à la foi affaiblie d'Achaz et de son peuple qui cherchent un appui hors de Dieu. Dieu montre au mondain tout ce qu'il est possible pour lui faire voir où sont la force et la vie, et il veut faire sentir à ses enfants que leur incrédulité et leur infidélité sont sans excuses. Dieu dit au roi de demander un signe, soit dans les lieux bas ou en haut; mais Achaz craint d'être trop près de Dieu, et d'avoir une véritable preuve que Dieu est là, de peur d'être obligé à le suivre, d'abandonner les appuis extérieurs de son infidélité, et de renoncer à tout, sauf à Dieu. Il n'y a rien que celui qui a une profession extérieure d'être à Dieu, redoute autant que la proximité de Dieu. Bien que cette proximité soit une bénédiction sans limites, le coeur la redoute, parce qu'il ne veut pas quitter les choses que Dieu condamne.

Néanmoins, Dieu ne veut pas abandonner la maison de David. Il promet Emmanuel (versets 13-15); l'application de cette promesse concerne la maison de David et le peuple d'Israël et non le salut

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de l'Eglise. Malgré eux, Dieu donne un signe: c'est la naissance du Messie. Achaz n'a pas voulu que Dieu fût près de lui, mais Dieu veut être avec eux, Emmanuel (Dieu avec nous) est le signe.

Les deux rois faisaient peur à Achaz, mais celui sur lequel il s'appuie, le roi d'Assyrie, devient pour lui un châtiment. Voilà ce qu'il faut craindre, c'est que Dieu prenne la verge. Il fait venir les ennemis, les mouches l'ennemi qui pique, puis le rasoir d'Assyrie qui rase tout (versets 17-20). Dieu veut être notre force. Le coeur de l'homme ne le veut jamais. La crainte que nous avons d'un mal qui semble nous atteindre, nous fait chercher un appui en ce qui nous paraît un chemin sans danger, et c'est de cela même que Dieu se sert pour nous châtier. Les rois d'Israël et de Syrie venaient contre Juda de leur propre volonté. Dieu les arrête. Achaz veut s'appuyer sur le roi d'Assyrie, et Dieu à la fin le fait venir contre lui. C'est toujours ce que la volonté de l'homme cherche qui est l'instrument de son châtiment. Quand les assauts contre le peuple de Dieu ne découlent que de la volonté de l'homme, il n'y a rien à craindre.

Chapitre 8

Néanmoins la grâce de Dieu demeure envers son peuple. Le fléau de Dieu arrive, mais si Dieu fait venir l'Assyrien, il promet en même temps Emmanuel. «Qu'on se dépêche de butiner, on hâte le pillage;» voilà l'Assyrien, mais Dieu ne peut pas abandonner la maison de David et la terre d'Emmanuel (versets 1-10).

L'Assyrien est comparé à un fleuve dont les eaux montent, débordent et atteignent jusqu'au cou; mais arrivé là, Dieu revendique contre lui les droits de Christ. C'est toujours notre ressource que nous soyons à Christ.

Le peuple avait rejeté les eaux qui coulent doucement; il avait méprisé la maison de David, les eaux de Siloé qui coulaient doucement, la voie douce de Dieu qui tient toujours le coeur dans la dépendance. Si la chair peut avoir un appui, elle a confiance; elle n'en a point s'il n'y a que Dieu pour le lendemain. Du moment que nous voulons pour demain nous appuyer sur une bonne pensée d'aujourd'hui, c'est la propre justice. Dieu veut qu'en apparence nous soyons les plus faibles, pour qu'il soit notre seule force.

Comme ils méprisaient les eaux de Siloé, Dieu fait venir un fleuve. Dieu envoie contre eux, pour être leur maître, celui sur lequel ils s'appuient. On pourrait chercher des ressources dans la sagesse de l'homme: «Peuples, assemblez-vous», mais tout aboutit à cela: «Vous serez brisés». La sagesse de l'homme combine bien des moyens pour atteindre un but. Mais nous sommes enseignés de Dieu à ne pas les imiter. Les peuples feront tout ce que le prophète annonce (versets 9-12), mais leur conseil n'aboutira à rien, car Emmanuel, Dieu, est avec nous. N'ayez point de crainte, le conseil des hommes n'aura point d'effet. La pensée de l'Assyrien est de faire sa volonté et non celle de Dieu. Tout dépend de ce seul mot: Emmanuel. Ni conjurations, ni alliances, ni combinaisons de la chair ne peuvent avoir d'effet. «Ne crains point ce que ce peuple craint», car Dieu est là. Sanctifiez l'Eternel; donnez à Dieu toute l'importance qui lui est due. Rien alors ne peut nous ébranler, parce que rien ne peut ébranler Dieu. Jésus est en piège et en filet aux deux maisons d'Israël en tant qu'elles sont infidèles. Il devient une pierre d'achoppement pour le peuple, qui n'aimait pas à avoir l'Eternel près de lui. L'introduction d'Emmanuel se fait en vue de la puissance et de l'attaque de l'Assyrien (voir Michée 5). Mais le résultat pour la masse de la nation est qu'elle le rejette, elle trébuche sur la pierre d'achoppement. Le résidu est séparé, le témoignage scellé. L'Eternel vient lui-même dans la personne de Jésus. Il est l'assurance de ceux qui croient et une pierre d'achoppement aux infidèles. Il en résulte une relation plus intime. Le témoignage est caché parmi les disciples, et Dieu détourne sa face de la maison de Jacob. Le peuple cherche à trouver la lumière et n'en trouve point, il ne s'enquiert point de son Dieu, mais des esprits de Python. Mais le coeur fidèle qui a Christ pour espérance, garde la parole de Dieu, la loi et le témoignage.

Le chapitre 7 nous présente Emmanuel héritier de la maison de David, espérance du résidu qui reviendrait; le chapitre 8 nous montre la terre (Canaan) en rapport avec lui. C'est sa terre — et puis le résidu, l'affliction (mais le Messie là) et la gloire.

Quelques mots sur l'ordre des passages. Cette prophétie commence au chapitre 7 et se termine au chapitre 9: 7. Il y a une liaison entre le chapitre 5: 25, et le chapitre 9: 8, où il reprend l'histoire générale d'Israël. Les chapitres 6, 7, 8 et 9: 6, 7, sont une parenthèse pour introduire le Messie. Ayons soin de ne pas craindre la proximité de Dieu. C'est s'éloigner de la source de toute bénédiction.

Chapitres 8: 21 à 9: 7

Nous avons vu, aux chapitres 7 et 8, l'introduction du Messie. Ce ne sont plus seulement des principes, ou des raisonnements de Dieu avec sa vigne. Il reste la promesse absolue de Dieu, quoique le Fils de la vierge, Emmanuel, ait été rejeté. Christ, et ses disciples, au lieu d'être reçus, deviennent un signe à Israël. L'incrédulité cherche un appui et cet appui devient une difficulté, mais il reste, pour la foi, l'accomplissement de la pensée de Dieu en Christ. Les eaux de Siloé étant méprisées, l'Assyrien vient dans le pays, et le prophète, avec les deux enfants qui le suivaient, sont un signe aux deux maisons d'Israël. Israël ayant rejeté Jésus qui lui est devenu un signe, son châtiment est d'être dans l'angoisse et plongé dans l'obscurité. Jésus devient une pierre d'achoppement à l'incrédulité. Il en résulte deux conséquences. Le résidu ne pouvait jouir des promesses faites au Messie, mais il avait le témoignage scellé. Ceux qui ont rejeté le témoignage errent sans lumière dans le pays, qui est foulé sous les pieds des gentils. Les Juifs demeurent dans la servitude. La Syrie attaque Zabulon et Nephthali: c'est la première (ou le commencement) invasion. Plus tard, Tiglath-Piléser vient en Galilée, c'est la seconde. Mais ce qui suit est pire. Toutefois la lumière luit dans ce pays d'ombre de la mort, mais tout devient plus grave par le rejet de cette lumière. Il y a donc un nouvel élément duquel dépend le sort d'Israël. Le Christ a été là (voyez Matthieu 4: 15), et il a été rejeté. L'élection du résidu d'entre les Juifs est basée sur ce fondement. Tous ceux qui appartiennent à cette élection d'entre les Juifs sont ajoutés à l'Eglise (Actes des Apôtres 2: 47), au lieu d'être sauvés d'une autre manière, comme en Michée 5: 3.

Christ ayant été manifesté et rejeté par la nation, la nation est aveuglée. Un aveuglement judiciaire tombe sur Israël. Son rejet donne lieu à l'élection d'entre les gentils et l'élection d'Israël est ajoutée à l'Eglise.

L'Eternel cache sa face de la maison de Jacob (8: 17). Mais l'esprit prophétique attend que l'Eternel agisse en faveur d'Israël. L'Eglise anticipe la foi d'Israël quand le Messie est rejeté; elle y croit, et cela même devient l'occasion du salut d'Israël.

Si Israël avait reçu Jésus, Israël aurait été béni; la méchanceté de l'homme n'aurait pas été démontrée et Israël n'aurait pas perdu tout droit aux promesses. La sagesse de Dieu place Israël sous la miséricorde comme les gentils, et ouvre ainsi une porte aux gentils en accomplissant les promesses. Jésus est ministre de la vérité de Dieu pour les Juifs et de miséricorde pour les gentils (Romains 15).

Nous avons espéré à l'avance dans le Christ (Ephésiens 1), c'est-à-dire ceux d'entre les Juifs qui ont espéré en Christ avant que la nation le reconnaisse et qu'il soit vu en gloire. Nous croyons sans avoir vu, au contraire de Thomas et d'Israël. Ceux qui croiront en le voyant seront bénis, mais ne seront pas avec lui dans la gloire; cela ne change rien aux promesses du côté de Dieu. Israël avait perdu tout droit aux promesses, mais celles-ci demeurent, parce que Dieu a juré à Abraham et que Dieu est fidèle. Il juge Israël, cache sa face de Jacob, néanmoins il garde toutes ses promesses, et Israël attend jusqu'à ce que le jugement tombe sur la chrétienté infidèle, comme il est tombé sur les Juifs. Dieu peut alors reprendre ses voies envers son peuple, et Israël sera béni.

Du verset 1 au verset 2 du chapitre 9, toute l'économie actuelle est sautée, et l'on passe à l'accomplissement des promesses pour Israël. Il s'agit d'Israël et non de l'Eglise. L'esprit prophétique attend ce que Dieu fera, et voit, à travers les siècles, la joie de Dieu à répandre sa bénédiction sur son peuple.

La première venue de Jésus n'a pas accompli les versets 2 à 5. Christ n'a pas délivré les Juifs du joug des gentils et de l'antichrist, ni de l'erreur efficace de Satan. On voit souvent la moitié d'un passage de l'Ancien Testament citée dans le Nouveau, parce que l'accomplissement de l'autre moitié n'est pas arrivé. Ainsi «Christ est monté en haut et a reçu des dons pour les hommes», mais pas encore pour les rebelles, savoir les Juifs qui recevront la pluie de la dernière saison. Toute l'économie actuelle est dans l'intervalle; il ne s'agit présentement ni de Juifs, ni de gentils, mais d'hommes nés de nouveau pour le ciel.

L'enfant était déjà né, le Fils était donné, mais Israël ne l'a pas connu. Quand il sera réintégré, il reconnaîtra Christ comme né pour lui et il dira: «L'enfant nous est né». Mais l'Eglise anticipe tout cela.

Il y a ici un principe d'intelligence pour la prophétie, par lequel nous voyons comment nous pouvons nous servir des passages mis dans la bouche des Juifs. Au chapitre 53: 1-4, c'étaient les Juifs qui voyaient Christ «battu de Dieu et affligé». Le croyant de nos jours ne dit plus cela; mais il jouit de la chose dont il s'agit: «L'Eternel a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous». Il demeure vrai qu'il est mort pour les Juifs comme nation élue, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés. Les enfants rassemblés au nom de Jésus peuvent dire: «Il a fait tomber sur lui l'iniquité de nous tous». Les gentils ne peuvent pas dire: «Nous l'avons estimé battu de Dieu et affligé». Les gentils entés sur l'olivier franc, peuvent dire tout ce qu'Israël dira: l'Eglise peut dire plus, car pour elle Jésus n'est pas sur le trône de David, mais sur celui du Père. Nous ne serons pas assis sur le trône de David, nous n'y avons aucun droit quelconque, n'étant pas de la race de David, mais nous serons assis avec Christ sur un trône plus élevé, sur le trône du Fils de l'homme glorifié. Nous sommes un avec le Roi Fils de l'homme, rois et sacrificateurs pour son Dieu et Père. En ce sens, ce n'est pas à nous à dire: «L'enfant nous est né», parce que nous ne serons pas les sujets du royaume, mais les cohéritiers du royaume, non pas sujets, mais rois.

Christ n'est pas encore Prince de paix dans l'exercice de ses fonctions. Il est Prince de vie pour ses disciples, et il a apporté l'épée sur la terre. Il veut que nous combattions revêtus de toutes les armes spirituelles. Quand Christ régnera, il sera Prince de paix comme fils de David, et la paix sera sur la terre. Il faut que Christ ait la prééminence en toutes choses et qu'il ait toutes sortes de gloires, Fils de Dieu, Fils de l'homme, Médiateur. Il a la gloire du Père et celle de Fils de l'homme. Il a un trône et il est souverain sur toutes choses. Nous serons assis avec lui sur son trône, comme il est assis maintenant sur le trône de son Père. Jusqu'à présent nous sommes assis en lui, et non avec lui, dans les lieux célestes.

Jésus aura aussi le trône de David. Dieu aime ce peuple; Jérusalem est la ville du grand Roi. Jésus aura cette gloire. L'Eglise ne l'a pas; les Juifs en jouiront sous son règne. C'est une gloire plus restreinte. Jésus est aussi le chef des anges, et il aura la gloire des anges. Il est personnellement l'image du Dieu invisible, Fils de l'homme, Chef sur toutes choses, et tous les bouts de la terre l'appelleront bienheureux (Psaumes 72). Jésus ne pouvait accomplir les promesses à moins qu'il ne fût ressuscité; il fallait qu'il fût au delà de la mort, dans une vie qui assurât tout de l'autre côté de la tombe. Un simple homme ne le pouvait pas (2 Samuel 23: 5; Esaïe 55: 3, cité en Actes des Apôtres 13: 34, comme preuve de la résurrection).

Il faut que Jésus puisse introduire la bénédiction de Dieu, sentie parmi les créatures. Ce n'est pas ici le Père et le Fils, mais l'Eternel et le Fils de David (versets 6 et 7), et il y a un conseil de paix entre les deux, afin que la création soit bénie (Zacharie 6: 12, 13), Israël étant rétabli dans sa terre.

Nous avons été des instruments de malheur pour toute la création, qui, maintenant, attend la manifestation des enfants de Dieu pour sa bénédiction et son bonheur aussi. Pendant que Dieu cache sa face de la maison de Jacob, nous sommes rassemblés, les prémices de sa nouvelle création. C'est une grande grâce de Dieu envers nous, qu'ayant été en Adam les instruments de la ruine de la création, la création attende que nous soyons manifestés avec le second Adam pour la bénédiction. Quand Christ sera sacrificateur sur son trône, le conseil de paix aura lieu pour la bénédiction de la terre. Quant à nous, identifiés maintenant avec lui dans son humiliation, nous serons identifiés avec lui dans sa gloire; seuls nous le verrons tel qu'il est dans l'intimité. Les Juifs le verront tel qu'il sera manifesté dans la gloire terrestre.

Pour la foi, comme nous en avons l'expression, dans les Psaumes, la miséricorde est toujours avant la justice, parce qu'Israël avait complètement manqué à la justice et qu'il faut qu'il ait recours à la miséricorde et à la grâce.

Nous trouvons, dans la prophétie, de grands principes de vérité qui peuvent nous guider, nous chrétiens, mais aussi des circonstances qui ne nous regardent pas. L'intelligence spirituelle saisit la place de l'Eglise et l'exaltation que Dieu réserve à son Fils Jésus pour que toute gloire lui revienne. Le coeur du chrétien est heureux de voir Jésus exalté en tout et en toute gloire. Les Ecritures rendent témoignage de lui, et à mesure que nous comprenons mieux la gloire de Jésus, les Ecritures nous deviennent plus faciles à entendre.

Chapitres 9: 8 à 10: 27

Dans les chapitres précédents, l'Esprit de Dieu a montré le Messie, espérance du résidu et protecteur contre l'Assyrien, le Messie, dont la présentation aux Juifs changeait toutes les conditions de la nation. Il reprend maintenant l'histoire prophétique du peuple d'Israël. Dieu a châtié son peuple, mais cela n'a pas encore atteint leur orgueil, ils se confient encore en eux-mêmes (9: 8-12). La colère de Dieu n'a pas cessé, et sa main est encore étendue, parce que le peuple ne s'est pas retourné jusqu'à l'Eternel et n'a pas discerné sa main, et jusqu'à ce qu'on la voie, on se regimbe et l'on se fortifie dans sa propre force.

Il y a trois choses à considérer dans les châtiments du peuple de Dieu: 1° l'instrument; 2° la malice de Satan; 3° l'intention cachée de Dieu. Si l'on regarde à l'instrument, on accuse l'instrument, ou même on est mécontent de Dieu. Mais, même derrière la malice de Satan, il y a la bonté de Dieu. Quelquefois le coeur avoue que le châtiment est venu ensuite d'un mal connu, et l'on veut bien se réformer un peu. Mais la main de Dieu demeure étendue, parce qu'on ne s'est pas retourné jusqu'à Celui qui frappait et qu'on a essayé d'apaiser Dieu par une certaine quantité d'hypocrisie. La conscience n'a pas été mise en relation directe avec Dieu.

(Versets 13-15). La conséquence en est le retranchement de tout en Israël, des conducteurs comme de ceux qui sont conduits. Ainsi Dieu ôte même un chrétien de ce monde par châtiment (1 Corinthiens 11). Quand le peuple de Dieu va mal, il y a toujours l'esprit de fausse prophétie qui veut faire croire que tout va bien. Les gens d'autorité aiment qu'on ne se décourage pas — voyez l'opposition faite à Jérémie en Jérusalem — et le faux prophète aide à cela en empêchant que la conscience ne retourne jusqu'à Dieu. Mais Dieu veut par le châtiment amener la conscience en contact direct avec lui. L'esprit de mensonge veut faire croire qu'on est très heureux, que cela va bien. Ceux-là sont des séducteurs, ceux qui les croient seront perdus (verset 16). Lorsque le peuple de Dieu est en bon état, il a à coeur la gloire de Dieu, sans laquelle il ne peut être satisfait. Il ne lui suffit pas que cela n'aille pas mal; cela suffit à l'homme, mais non pas à la gloire de Dieu.

(Versets 18-20). Il y a encore des divisions et des misères à cause de leurs iniquités. Mais le peuple ne s'est pas retourné, et la main de Dieu est encore étendue. (verset 21). Dieu n'écrase pas son peuple même quand il frappe. Il laisse quelque soulagement. Néanmoins son peuple reprend son orgueil.

 (Chapitre 10, versets 1-4). Mais enfin, Dieu appelle le grand instrument de sa colère.

(Verset 5). L'Assyrien est la verge de sa colère. Il y a deux phases dans l'histoire du peuple juif. Le temps où il est reconnu comme peuple de Dieu. Dieu le châtie par l'Egypte et l'Assyrien. Néanmoins il le reconnaît. Plus tard, il le rejette, et le peuple devient Lo-Ammi, «pas mon peuple». Lorsque Israël fut emmené en captivité, il avait été Lo-Rukhama, mais Juda restant encore, il n'était pas encore absolument retranché comme peuple.

Quand Nebucadnetsar prend Jérusalem, le peuple devient Lo-Ammi. Israël est rejeté tout entier; Dieu ne reconnaît plus son peuple. Il veille encore sur lui pour le rétablir à la fin dans sa terre; mais les temps des gentils commencent.

Le Messie a été présenté aux Juifs et non aux dix tribus qui avaient été dispersées par l'Assyrien. Toute l'histoire, pendant qu'Israël n'est pas reconnu de Dieu, appartient aux temps des gentils. Maintenant, dans cette partie d'Esaïe, nous laissons de côté les temps des gentils pour suivre Israël.

Dieu reconnaît son peuple, même en le châtiant. L'Assyrien est l'instrument du châtiment.

On voit, en Michée 5: 1-7, que lorsque l'Assyrien entre dans la terre, Christ dominateur s'y trouvera en Israël, ce qui n'est pas encore arrivé. Il fera la paix, après que l'Assyrien sera entré. Il y a un type très remarquable de cette attaque finale de l'Assyrien, dans l'histoire de Sankhérib contre Ezéchias. C'est en partie la raison pour laquelle les chapitres 36 à 39 sont donnés. L'Esprit Saint prend les circonstances actuelles et véritables des Juifs pour y rattacher la prophétie relative aux derniers jours. Quand Sankhérib vient, c'est Ezéchias qui est à Jérusalem; il est un type du temps où Christ y sera.

Dieu emploie la fierté et l'iniquité du méchant pour châtier son peuple, et ensuite Dieu détruit l'instrument. L'Assyrien, verge de Dieu pour frapper Israël, se glorifie contre Dieu, et Dieu brise la verge.

(Verset 16). Quand l'Assyrien aura tout accompli, ce sera la fin de la colère contre Israël. C'est un point important dans l'histoire d'Israël. La destruction de l'Assyrien (non la destruction de l'Antichrist) est la fin de la colère.

L'Antichrist aura déjà paru et aura été jugé. C'est pourquoi il dit: «Le résidu reviendra au Dieu fort». Dieu sondera de toutes parts la grandeur de la fierté de l'homme. Il fera une consomption décrétée au milieu de tout le pays; Christ maintiendra Israël.

Chapitre 11

 (Verset 4). Il n'est question ici, ni de l'Antichrist, ni de la gloire de l'Eglise. Christ est présenté comme gouvernant sur la terre, ce qui montre que l'Antichrist a été détruit.

 (Verset 1). Christ n'est pas appelé ici la racine de David, la source de bénédiction, mais le rejeton de David. Au commencement de l'Apocalypse, il est la racine de David (chapitre 5); à la fin, il est à la fois la racine et le rejeton de David (chapitre 22). Il n'est la racine maintenant que pour l'Eglise. Il n'est pas Juge maintenant. Plus tard, quand il reviendra, il jugera et fera mourir le méchant. (2 Thessaloniciens 2). La conséquence en est Christ régnant sur la terre, gouvernant en justice et décidant avec équité pour les débonnaires de la terre. Actuellement, ce sont les orgueilleux et les méchants qui possèdent la terre.

(Versets 6-9). La malédiction est ôtée de la terre. La terre sera remplie de la connaissance de l'Eternel par la présence de Christ, de Christ jugeant en justice après la destruction de l'Antichrist. Il n'est pas question ici de l'Evangile.

(Verset 10). Cela n'est point réalisé encore. Christ est un objet d'opprobre et non de gloire. Mais alors les nations rechercheront la racine d'Isaï. Tandis qu'à présent, c'est Dieu qui cherche des adorateurs parmi les nations, un peuple pour son nom.

(Verset 11). En ce jour-là, la malédiction de la terre est ôtée, Christ juge, les nations le recherchent et Dieu, qui a une fois ramené Juda de Babylone, le ramènera une seconde fois d'Assyrie et des îles de la mer.

(Versets 12-14). Les nations dont il est parlé ici, sont celles qui échappent à l'Antichrist, sur lesquelles il ne met pas la main (Daniel 11: 41).

Les enfants d'Israël s'assujettissent les nations qui les environnent, qui sont dans l'enceinte de leur territoire et qui ont échappé à l'Antichrist. On peut voir ici l'exactitude des détails de la Parole.

(Versets 15-16). Cela ne peut s'appliquer qu'à une délivrance terrestre d'Israël, semblable à celle d'Egypte.

Chapitre 12

C'est un cantique de louanges et d'actions de grâces pour cette délivrance.

(Verset 1). «Tu diras etc.» Tu désigne Israël.

(Verset 5). L'effet de cette délivrance est que la gloire de l'Eternel est connue dans toute la terre. Le Père est connu dans sa famille et non dans toute la terre. Mais ici l'Eternel gouverne, et par Israël il se fait connaître dans toute la terre.

Si l'on saisit bien ces deux chapitres, on ne peut confondre ce qui est dit à Israël et ce qui est dit à l'Eglise. Il faut que Christ, comme juge, ait fait mourir le méchant par le souffle de ses lèvres, pour que ces choses s'accomplissent. Sinon, l'on confond le règne et la patience de Christ, avec le royaume de la justice de Christ. Et si l'on fait accroire à l'Eglise que ce temps heureux est venu et qu'elle doit accomplir ces choses, on fourvoie les fidèles et l'on encourage les infidèles. On augmente l'orgueil naturel, en s'appliquant des choses qui ne seront réalisées que par la présence de Christ pour régner. La part de l'Eglise pendant cette économie est de souffrir avec Christ. Ici, l'on peut faire remarquer la force de cette expression: «Nulle prophétie n'est d'une interprétation particulière» (2 Pierre 1: 20). Il ne s'agit ni de Ninive, ni d'autre chose, en elle-même et par elle-même, mais finalement de la gloire de Jésus; gloire à laquelle tout aboutit et où tout se termine, vaste ensemble où tout s'enchaîne pour aboutir à cette gloire.

Chapitre 13

Dans les chapitres précédents, nous avons les relations de Dieu avec son peuple terminées par la manifestation de Christ en gloire. Ici, commence une nouvelle prophétie qui nous présente les relations d'Israël avec les nations. Cette prophétie va du chapitre 13 à la fin du 27e, où elle se termine par des cantiques.

La prophétie commence par ce qui est en contraste avec Sion, c'est-à-dire Babylone, et par la réponse aux messagers des nations, savoir que Dieu a fondé Sion et détruit Babylone (chapitre 14).

Babylone n'est pas seulement la capitale de Nebucadnetsar et de la terre habitable. Babel signifie confusion. C'est là que les hommes se sont réunis pour s'élever et s'exalter en se faisant un nom et une réputation dans le monde.

A la fin, tout le monde s'arrangera pour s'exalter par le commerce, et tout, même les corps et les âmes des hommes, y sera objet de commerce (Apocalypse 18).

L'Esprit de Dieu, prenant Babylone, la cité des Chaldéens, comme occasion, donne la pensée de Dieu sur Babylone, jusqu'à la fin la cité orgueilleuse, idolâtre et corruptrice, et introduit ici des circonstances dont l'histoire ne présente pas l'accomplissement et dont l'ordre est en contraste avec ce qui est déjà arrivé. Ainsi l'Assyrien, suivant l'histoire, a été détruit avant la grandeur de Babylone, tandis qu'ici l'Esprit, parlant de ce qui arrivera aux derniers temps, dit que l'Assyrien sera détruit après Babylone. Au temps d'Esaïe, Babylone n'était point encore une capitale d'empire, mais une simple ville de province.

Au verset 5, la ruine de Babylone est annoncée comme le jour de l'Eternel. Ce qui arrivera en cette journée-là est indiqué (versets 6-12). Voilà tout ce que le monde a à attendre.

On voit dans le monde ou l'arrogance de celui qui a le dessus, ou l'envie chez celui qui a le dessous. Dieu fera cesser l'arrogance de l'homme. Dieu punira, non les morts, mais les vivants, le monde habitable, tout ce dont le monde tire gloire. Ses grands capitaines, ses victoires, ses richesses, son luxe et sa splendeur, tout cela n'est que de l'arrogance. Ce jour sera béni pour ceux qui sont pauvres en esprit, parce qu'ils jouiront de la paix.

(Verset 12). La destruction sera si grande qu'un homme sera plus estimé que l'or le plus fin.

(Versets 13-22). Tout cela est une promesse pour le chrétien. S'il est à sa place, il est séparé de tous les intérêts de ce monde; il appartient au ciel, à Jésus, et cela ne peut être ébranlé. Le monde passe, Dieu le fera cesser d'être, et cela donnera du repos. C'est pour nous une promesse, comme nous le voyons en Hébreux 12: 25, 26. Il nous parle des cieux et nous fait cette promesse d'ébranler encore une fois les cieux et la terre, parce que tout ce qui nous entoure est un obstacle qui nous empêche de jouir de ce que Jésus nous a promis.

Les chrétiens hâtent ce temps par leurs soupirs. Dieu nous fait attendre, parce que sa patience est grande et que l'oeuvre du salut se fait encore dans le monde (2 Pierre 3).

Si la destruction de tout le système de ce monde n'est pas une promesse pour nous, ce doit être parce que nous sommes attachés à ce qui est sur la terre. Il y a un royaume qui ne peut être ébranlé et qui ébranlera tous les autres, et c'est à cela que la simplicité chrétienne s'attache.

Pouvons-nous vraiment désirer comme l'accomplissement d'une promesse, que Dieu ébranle les cieux et la terre? Nos coeurs ne s'attachent-ils à rien de ce qui sera l'objet de cette destruction? Dieu nous en fait voir la fin, pour que nos coeurs soient séparés de tout ce qui va être détruit.

Chapitre 14

 (Versets 1, 2). Quand Dieu agit en jugement, il a toujours soin de son peuple. Lorsque la dévastation du monde habitable aura lieu, ce sera le moment de la délivrance du peuple de Dieu qui prendra possession de sa terre. Des versets 3 à 23, il y a un beau tableau de la chute du roi de Babylone, préfigurant celui qu'il représente: la bête de la fin. Le prophète prend comme occasion, les choses contemporaines, mais il n'y a point de prophétie qui ait été encore pleinement et entièrement accomplie. La raison en est que le Saint Esprit a toujours en vue Jésus et son royaume; Dieu a toujours le second Homme dans sa pensée. Même la prophétie que la semence de la femme écrasera la tête du serpent, n'est pas encore accomplie. Tout dans la parole de Dieu aboutit à la gloire de Jésus. Il y a une foule d'exemples de prophéties que la Parole cite et qui ne sont encore qu'à moitié accomplies; ainsi le Psaume 8 n'est pas encore accompli quant aux versets 6-9, car nous ne voyons pas toutes choses mises sous les pieds de Christ (Hébreux 2). De même le Psaume 68. L'expression «même pour les rebelles» (verset 18), est omise par l'apôtre (Ephésiens 4: 8), parce que cela s'applique aux Juifs aux derniers jours. Ce serait perdre l'intention de Dieu que de croire les prophéties accomplies en deçà de la gloire de Christ; ce serait donner à la prophétie «une interprétation particulière».

(Versets 7-12). Aussi longtemps que la bête est sur la terre, elle se croit Dieu, et néanmoins elle est vouée à la destruction; Dieu n'a qu'à remuer le doigt et celui qui brisait les rois comme des roseaux, est lui-même un roseau brisé.

(Versets 12, 13). Christ est la véritable étoile du matin, mais la bête voudra l'être; elle s'attribue toute la gloire de Christ. Tous ces détails sont vrais de Christ, mais la bête, roi de Babylone, veut aussi monter aux cieux, s'emparer de la royauté de Christ en Sion.

«Au fond du nord» (verset 13). C'est la ville du grand Roi (Psaumes 48: 2). La bête voudra s'emparer aussi de la gloire céleste de Christ, elle voudra être semblable au Très-haut. Le Fils de l'homme, l'homme du ciel, viendra contre l'homme de la terre qui ne donnera plus d'effroi (Psaumes 10: 18). La bête et le faux prophète étant détruits, Christ est roi en Sion. Vient alors la destruction de l'Assyrien (versets 24-27), qui est assez insensé pour s'élever contre Christ, Roi à Jérusalem, Prince des princes, alors qu'Israël longtemps châtié, est de nouveau reconnu de Dieu. Quand Christ est Roi en Sion, Israël est reconnu, mais tous les ennemis ne sont pas encore détruits. Ce qui suit la destruction de Babylone, c'est celle de l'Assyrien.

On s'est trompé en confondant la petite corne de Daniel 7 avec celle du chapitre 8. Celle-ci s'élèvera, non pas contre le Dieu des dieux, mais contre le Seigneur des seigneurs.

Pour que l'indignation cesse complètement, il faut que l'Assyrien soit détruit (Michée 5). L'Eternel brisera l'Assyrien dans la terre d'Israël, parce qu'Il reconnaît Israël pour son peuple. Dieu affirmera en la personne de Christ tous ses droits sur sa terre.

(Versets 28-32). Les Philistins étaient le reste des Cananéens. Ezéchias travailla encore à les soumettre. Jésus y mettra fin par une destruction plus terrible, quand il établira son trône en Sion. Lorsque Babylone, l'Assyrien et les Philistins, auront été détruits, les affligés, le petit résidu, se retireront en Sion, leur refuge (Psaumes 132: 13-17). Jamais, dans la Parole, Sion ne signifie autre chose que Sion et ne s'applique à l'Eglise.

Chapitre 15

Depuis le chapitre 13, nous avons commencé à voir Israël centre de toute la providence de Dieu dans le monde, en contraste avec les autres nations. Le chapitre 32 du Deutéronome montre Israël comme le centre des voies de Dieu dans le monde. Il n'y a pas dans l'antiquité d'histoire profane de quelque importance qui ne soit en rapport avec le peuple juif. Dieu a un peuple au milieu duquel il gouverne et manifeste ses voies, et les conséquences de son caractère. Cela est vrai d'Israël et de l'Eglise; tout ce qui leur arrive est la manifestation des principes du gouvernement de Dieu.

Dieu demeurait visiblement en Israël, son trône était là; par l'Esprit, il demeure dans l'Eglise. Il agit toujours en gouvernement au milieu de son peuple, c'est là qu'il veut se manifester, et ne pas demeurer seulement dans le ciel. Du moment que Dieu est là, il s'identifie avec son peuple. A cause de cela, les nations sont traitées selon qu'elles ont traité Israël. «En tant que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, vous me l'avez fait à moi-même», dira le Roi; du moment qu'elles touchent à Israël, elles touchent à la prunelle de l'oeil de Dieu.

Du 13e au 27e chapitre, on voit les relations d'Israël avec les nations, et les châtiments de Dieu qui les atteignent, parce qu'elles ont foulé le peuple de Dieu. C'est de la part de Dieu qu'elles ont servi au châtiment de son peuple; mais le monde n'entre pas dans la pensée de Dieu, et attaque le peuple de Dieu, non parce que celui-ci est infidèle, mais parce que le monde hait le peuple de Dieu et veut lui enlever tout ce qu'il possède. Le peuple est infidèle, Dieu envoie un témoignage au peuple infidèle, comme, par exemple, Jérémie; mais on l'accuse de conspirer, d'affaiblir le peuple, parce qu'il annonce qu'à cause de l'infidélité d'Israël, Dieu livrera Jérusalem aux Chaldéens. On voit au 18e chapitre les voies de Dieu au milieu d'Israël dans ces circonstances.

Chapitre 16

Jugement de l'orgueil de Moab.

Chapitre 17

Jugement de l'orgueil de Damas. Aux versets 4 à 6, ou voit déjà le jugement d'Israël; mais en Israël il reste quelques grappillages. Dieu châtie son peuple jusqu'à ce qu'il ait cessé de s'appuyer sur sa propre force, au lieu de s'appuyer sur Dieu seul. Il le réduit à n'être qu'un grappillage, jusqu'à ce qu'il s'appuie sur Celui qui est la source de toute force, et qu'il regarde vers le Saint d'Israël. A la fin du chapitre, on voit la multitude de plusieurs peuples acharnés contre Israël.

Quand le peuple de Dieu cesse d'être fidèle, Dieu ne permet même pas qu'il agisse selon la prudence et la sagesse de l'homme naturel. Quand il ne s'appuie pas sur Dieu, il est plus faible que le monde, et lorsque Dieu abandonne son peuple à ce châtiment, il est aussitôt brisé. Le prophète Habakuk demande le jugement de Dieu, parce qu'il est navré de voir l'iniquité dans la demeure de la justice. Quand Dieu dit qu'il punira et fait voir au prophète la désolation de son peuple, le prophète demande: «Gardes-tu le silence quand le méchant engloutit un plus juste que lui?» c'est-à-dire le puniras-tu par un plus méchant que lui? Dieu répond: «Le juste vivra par sa foi» (Habakuk 1; 2: 4). Dieu a livré son Fils entre les mains des hommes, et leur haine s'acharne contre ce qui est le plus cher à Dieu. Nos relations avec Dieu, parce qu'il demeure au milieu de nous, amènent son jugement sur les hommes, à cause de ce qu'ils font au peuple de Dieu.

Chapitre 18

 (Verset 1). Il faut se souvenir de la position du pays d'Israël. Les fleuves de Cush sont le Nil et l'Euphrate, qui représentent les deux nations sur la frontière d'Israël qui l'avaient opprimé, savoir l'Egypte et Babylone. Le pays qui fait ombre avec ses ailes (verset 1), est au delà de ces fleuves. C'était un pays inconnu au temps où le prophète vivait, et n'était par conséquent point encore en rapport avec Israël, mais il y sera aux derniers temps. Faire ombre avec des ailes est une expression souvent employée dans la Parole pour désigner la protection: ce sera une nation puissante et protectrice.

Les grandes nations de ces jours-ci s'occupent des Juifs (verset 2). Du moment que les nations commencent à être l'objet du jugement de Dieu, elles seront écrasées (Zacharie 12: 1-3).

(Verset 3). «Vous tous, habitants du monde, et vous qui demeurez sur la terre, écoutez!» Dieu appelle l'attention sur ce qu'il va faire. «Ecoutez», dit-il, car il y va aussi de votre sort.

(Verset 4). Nous voyons ce que Dieu fera quand les nations, en suivant leur politique, auront rétabli les Juifs dans leur terre. Il les laisse agir, et se tient tranquille, mais il regarde de sa demeure.

 (Verset 5). «Avant la moisson», avant le jugement. Le cep de Dieu en apparence est rétabli, mais c'est selon le conseil de l'homme, et tout sera derechef brouté, retranché de nouveau (Esaïe 6: 13).

(Verset 6). Le peuple est ramené dans son pays pour être tout à fait en proie aux nations. Les bêtes de la terre passeront l'hiver sur eux, et les oiseaux de proie l'été; tel sera leur sort, quand ils seront de nouveau de retour dans leur terre, car Dieu n'y a pas encore mis la main. Déjà à présent Jérusalem devient le centre de toutes les affaires politiques du monde; ce monde qui méprise le peuple de Dieu, et ne s'occupe de lui que pour s'exalter soi-même!

(Verset 7). Ce peuple merveilleux est apporté comme un présent à l'Eternel, et apporte aussi lui-même son présent. Israël sera comme une offrande à l'Eternel; Dieu manifestera de nouveau sa demeure en Sion, la main de Dieu se manifestera et les nations seront jugées! Après cela commencent leurs rapports avec Israël en bénédiction. La montagne de Sion est le lieu que Dieu avait choisi, elle est en contraste avec Sinaï (Hébreux 12). En Sinaï, Dieu donne la loi et dit au peuple: «Ne t'approche pas»; Sion est tout une autre chose. Israël ayant manqué sous Eli, Samuel et Saül, sous le sacrificateur, le prophète et le roi, David devient roi, et place l'arche de Dieu en Sion, qui devient la manifestation de la grâce royale sur la terre, après que l'homme a manqué à tous égards dans ses relations avec Dieu. La montagne de Sion est la même chose en principe pour la terre que les relations de Dieu avec l'Eglise pour le ciel, sauf la royauté. La majesté de Dieu ne demande plus la justice dans l'homme; elle s'établit en grâce sur la terre, quand l'homme a manqué en tout; cela sera vrai en tout, bien que nous ne soyons pas là, mais en haut. L'Eternel des armées (c'est-à-dire le Dieu de gouvernement ici-bas) ne nous place pas en relation avec la montagne de Sion. Le Père nous place dans sa maison comme enfants; il ne nous gouverne pas sur la terre comme des sujets. Il est toujours important de distinguer ce qui est notre part, de celle du peuple terrestre, sinon l'on abaisse notre vocation, nos privilèges et notre responsabilité; Dieu se place lui-même en relation avec le monde par le moyen de son peuple Israël.

Chapitres 21 et 22

Ces deux chapitres nous introduisent de nouveau dans la pensée de Dieu, en montrant le contraste entre Babylone, «le désert de la mer», et Jérusalem, «la vision de paix». L'idée du Saint Esprit en parlant de Babylone est que c'est un désert; la mer, dans le langage prophétique, signifie la masse des peuples. C'est en Jérusalem que le Saint Esprit voit la gloire et la paix de Christ (on sait que Salem veut dire paix). On voit encore ici la confusion historique, si l'on voulait considérer la prophétie comme étant accomplie. Il est évident qu'il est ici question de l'histoire du temps à venir. Tous les événements sont entassés ici, sans aucun rapport avec l'ordre chronologique du passé, mais dans le rapport qu'ils auront entre eux aux derniers jours. Nous trouvons aussi ici, des instructions pour l'Eglise.

Je ferai d'abord quelques remarques sur le chapitre 19, versets 17-25. On voit ici l'application des événements aux derniers jours. Il y a un changement complet dans toute la condition de la terre; premièrement, la terre sera bénie; secondement, Juda sera en effroi à l'Egypte, chose qui n'est pas encore arrivée, puisque au contraire c'était l'Egypte qui opprimait Israël. Ici, nous voyons Israël redevenu l'héritage de l'Eternel, être béni avec l'Egypte et l'Assyrie qui l'ont opprimé. Juda est le centre de la bénédiction, et les Egyptiens et les Assyriens sont bénis après les Jugements, quand l'Eternel les aura frappés et guéris.

Chapitre 21. — Les deux centres de la puissance du mal sont Jérusalem (où l'Antichrist déploiera sa violence) et Babylone. Dieu prépare une verge pour Babylone et pour Jérusalem.

Il est instructif pour nous, de voir l'âme qui, comme une sentinelle, fait attention à ce que Dieu va faire dans son gouvernement de la terre; les hommes n'ont aucune valeur, et ne savent rien du tout: toute leur sagesse et leur prudence ne font que contribuer à amener le résultat que Dieu s'est proposé pour la manifestation de sa gloire dans la personne de Jésus au milieu du peuple juif. La prophétie nous fait comprendre que tout est jugé dans le monde, et que tout son train n'est que le désert de la mer!

C'est à Babylone que le peuple avait été captif, et que se trouve l'orgueil et la gloire du monde. On a pensé que Babylone serait littéralement rétablie par l'incrédulité qui s'élèvera contre Dieu, et voudra démontrer que ce qui avait été dit de Babylone n'est pas vrai, mais, s'il en est ainsi, cela ne fera qu'attirer sur elle le jugement final.

(Verset 11). Duma ou Edom a une haine perpétuelle contre le peuple de Dieu. Le peuple de Dieu peut être en fort pauvre état, et le monde lui dire avec insolence: «Où est ton Dieu?» Voici la réponse de l'Esprit de Dieu à cette insolence (verset 11). «A quoi en est la nuit?» Aussi longtemps que Jésus était dans le monde, il était la lumière du monde, mais la nuit est là depuis que Jésus n'y est plus. L'insolence des ennemis sert à fortifier la foi, et rappelle à l'enfant de Dieu quels sont ses privilèges et sa position.

Si le peuple de Dieu est infidèle, Dieu le châtie; il l'appelle Lo-Ammi, mais en présence du monde, on se souvient qu'on est pourtant le peuple de Dieu. Jacob a été souvent infidèle et châtié de toutes manières; il dit au Pharaon: «Courts et mauvais ont été mes jours», néanmoins c'est lui qui bénit Pharaon, étant, comme serviteur de Dieu, quoique faible et misérable, dans une position supérieure à celle du roi d'Egypte. Le plus faible enfant de Dieu est supérieur au monde dans toute sa gloire et sa force.

L'Eglise est infidèle, et a perdu la manifestation de la faveur de Dieu. C'est un sujet d'humiliation; mais si le monde est insolent à son égard, elle peut lui répondre: «Le matin vient, et aussi la nuit». Il y a les conseils de Dieu et le caractère de Dieu; il agit dans son gouvernement selon la conduite de son peuple; il a manifesté son caractère, en montrant une patience admirable jusqu'à ce qu'il n'y eut plus de remède. Quant à ce monde où Dieu manifeste ses voies, l'Eglise est responsable et traitée selon sa responsabilité; quant à la gloire céleste, l'Eglise ne peut pas manquer.

Chapitre 22. — Maintenant vient l'oracle touchant la vallée de vision. Qu'est ce qui arrive à Jérusalem? A quoi s'attend-on? «Qu'as-tu que tu sois tout entière montée sur les toits?» (verset 1). Aujourd'hui aussi le monde est sur les toits pour attendre; le monde ecclésiastique aussi bien que le monde politique; chacun sent que tout est ébranlé.

(Verset 4). L'esprit prophétique ne cache pas le mal, mais au lieu de s'en réjouir comme Edom, il s'afflige et pleure amèrement, comme Jésus pleura sur Jérusalem; c'est toujours l'effet de l'intelligence des voies de Dieu! Il n'est besoin de prophétie que lorsque les choses vont mal. Elle réveille les affections du coeur; l'Esprit qui est en nous répond à l'Esprit de prophétie; c'est l'expression de l'affection de Dieu pour son peuple. On aime avec Dieu, et il y a toujours une grande douceur dans cette communion de pensées avec Dieu, quand même le sujet en est pénible.

(Verset 5). Dieu démolit la muraille, il rejette sa maison, son autel; c'est le jugement de Dieu qui laisse Jérusalem en proie aux gentils. S'il y a du mal, Dieu ne peut manifester sa faveur; il peut restaurer son peuple, mais il ne peut le glorifier dans le monde, quand il est infidèle.

(Versets 8-11). Tout ce que la sagesse du monde a su lui suggérer, c'est de refaire la muraille que Dieu a démolie. On prend des mesures sages, on fait «un réservoir d'eau;» c'est très prudent d'empêcher l'eau de couler hors de la ville pour abreuver les ennemis, mais avec toute cette sagesse on oublie de regarder à Celui qui l'a faite et formée dès longtemps, et pour voir ce qui en résulte, lisez versets 12-14. En employant les moyens de la sagesse humaine, le peuple de Dieu ne fait que se rabaisser au niveau des gentils; encore le peuple de Dieu ne pourra-t-il jamais être ce que le monde est, parce que du moment où il veut s'arranger comme le monde, Dieu ne peut le reconnaître, et il démolit la muraille. Il ne vaut plus la peine qu'il y ait un peuple de Dieu, s'il agit sur les principes du monde. L'Esprit prophétique voyant cela ne peut que pleurer sur la ruine de la fille de son peuple; c'est un esprit d'humiliation. L'histoire de ces choses nous est présentée dans les Chroniques, comme preuve d'une bénédiction, et c'en était une pour Ezéchias; mais le ver était au coeur, et le peuple n'était pas retourné à Celui qui l'avait frappé, aussi tout alla de mal en pis.

En comparant ceci avec l'histoire, il n'y a pas un passage qui porte plus sur le coeur, que le jugement que Dieu porte ici, sur tous les efforts de l'homme pour rétablir ce que Dieu veut démolir.

Du verset 15 à la fin, je ne doute pas qu'il ne faille voir en Shebna, l'antichrist, remplacé par le Christ (verset 20), dont Eliakim est ici le type. Eliakim signifie: Dieu de la résurrection. Toute la gloire, petite ou grande, appartiendra à Jésus sur le trône de David, et toute la puissance de l'antichrist sera retranchée. Jusqu'à ce que l'Eternel parle, l'antichrist semble ferme et en sûreté; il compte sur l'avenir; mais du moment où Dieu parle, il tombe (verset 25).

Nous avons aussi le jugement de la ville, mais nous voyons que la chute de Babylone est nécessaire pour que Jérusalem paraisse sur la scène. L'état de Jérusalem est un état de misère et de détresse; on désire et l'on entreprend de rétablir les choses; mais Dieu souffle dessus, tout tombe avec l'antichrist, et Dieu affermit le trône de David en Jésus, et donne la bénédiction à toute la terre.

Nous voyons dans ces chapitres comment Dieu détruit l'insolence de l'homme et juge l'infidélité de son peuple. L'insolence du monde à l'égard des enfants de Dieu ne doit pas ébranler leur confiance, mais au contraire l'affermir, car Dieu prend connaissance de tout, et leur cause est celle de Dieu qui veut être glorifié en eux à la fin.

Chapitre 24

Depuis le 13e chapitre, nous avons en général le jugement sur les nations. Nous avons vu les Juifs abandonnés, pour que les gentils, les bêtes du pays, passassent l'hiver sur eux. On voit ici le jugement sur Israël, et depuis le verset 13, il s'étend à toute la terre. Dans ce temps-là, il y aura la résurrection et, après le jugement, la bénédiction.

Les chrétiens marchent comme si la venue du Seigneur était une fable, sans penser que tout ce présent siècle est un présent siècle mauvais. Il est triste que, faute de spiritualité, il en soit ainsi des chrétiens; si leurs affections étaient uniquement aux choses célestes, les choses terrestres n'agiraient pas sur eux. Les conseils de Dieu se manifestent dans les voies de Dieu. On peut commencer à se retirer du monde par les préceptes de l'Evangile; mais la prophétie confirme tous ces préceptes par la lumière qu'elle jette sur le monde, dont ces préceptes nous séparent, en en montrant la valeur pratique.

(Verset 1). Il est question d'abord des hommes de Juda; mais toutes les nations de la terre seront occupées de Jérusalem, et rassemblées là où le jugement de Dieu va tomber. Le prophète passe du pays à la terre prophétique, puis à tout le monde.

(Verset 4). Ce qui est affreux dans la joie de ce monde, c'est qu'elle ne peut subsister devant Dieu; Sa présence met fin à tout ce que le monde aime et admire. C'est une terrible pensée, si on la réalise par la foi. Joies, gaieté, jouissances, du moment où Dieu se manifeste, tout est détruit.

Le chrétien doit demeurer dans une séparation complète de tout cela. Il est important que le témoignage rendu non seulement contre le monde, mais contre les chrétiens mondains, soit net et positif. A un mondain qui n'est que cela, on peut du moins parler de la grâce, mais à un chrétien qui, connaissant ses privilèges, marche avec le monde, il est difficile de parler de la grâce, parce qu'il en abuse. L'amour ne consiste pas à marcher avec lui, mais à l'avertir. Ce qui donne de l'intelligence, c'est l'onction de la part du Saint. Il n'est pas possible de marcher dans la lumière et dans la mondanité. Il faut se montrer encore plus décidé avec le chrétien qui mondanise qu'avec le mondain. «Si quelqu'un appelé frère fait ces choses, ne mangez pas même avec un tel homme» (1 Corinthiens 5). En cela est l'amour. Si l'on croit que Dieu va juger Sodome, on ne peut être à l'aise dans Sodome avec Lot. Cela est de toute importance aujourd'hui.

Le verset 14 montre la conséquence de la vendange pour un petit résidu; si l'on passe à travers le monde, ou voit que Dieu est oublié. Avant d'exécuter le jugement, Dieu sépare de la génération perverse qui va être jugée, ceux qui doivent être sauvés.

Si un chrétien passe à travers le monde, il n'y trouve rien qui parle de Christ, et il est appelé a confesser Christ là où l'on ne pense pas à lui. Croyez-vous que, quand les jugements auront passé, ce qui restera ne sera que comme un grappillage après la vendange? Le Saint Esprit nous révèle d'avance ce que la réalité manifestera, c'est-à-dire la gloire de Christ, la ruine du monde, la bénédiction du résidu. Il est évident que le jugement de Dieu effectuera une séparation totale entre les méchants et les justes. Si le Saint Esprit agit avec puissance, cela se réalise d'avance en nous. L'effet du jugement est de donner une gloire et une joie sans mélange.

Du moment où Dieu exécute le jugement, il parait comme Dieu d'Israël. Les versets 16-18, montrent l'état du peuple juif; l'homme peut se vanter longtemps contre Dieu, mais il n'échappera pas au jugement quand l'Eternel se manifestera.

(Versets 19, 20). Voilà la fin de tout ce qui nous entoure.

(Verset 21). L'armée d'en haut, c'est la puissance spirituelle de méchanceté dans les lieux célestes, la source du mal. Les rois de la terre sont les instruments du mal ici-bas.

(Verset 23). La gloire de l'Eternel remplace toute cette fausse gloire du monde.

Chapitre 25

C'est le cantique d'Israël au sujet de la manifestation de la gloire de l'Eternel.

(Verset 1). Nous avons besoin de longue patience. Les conseils pris dès longtemps ne sont pas encore accomplis, mais ils seront manifestés comme étant la fermeté même. 2 Pierre 3, montre que le monde s'attache aux choses visibles. Le soleil se lève aujourd'hui comme il s'est levé hier et se lèvera demain, et avec plus de prospérité encore en espérance; on mange et l'on boit comme si les choses présentes étaient permanentes, comme si la terre et ce monde devaient durer toujours. L'enfant de Dieu, au contraire, s'appuie sur la fermeté de la parole de Dieu. Par cette parole, le monde a été fait, par elle il a été jugé et sera détruit. Si nous jugeons par les événements, nous nous attacherons jusqu'au dernier moment aux choses qui vont être jugées. Si je juge en regardant aux événements, je m'attache à ces choses et non à la parole de Dieu. C'est un principe de toute importance. La foi se sépare du mal, parce que c'est le mal; mais c'est encore tout autre chose que de s'en séparer, parce que Dieu va le juger. On voit des chrétiens qui ne reconnaissent le mal que lorsqu'il les froisse, mais il faut le reconnaître d'avance par la parole de Dieu, afin de ne pas être au milieu du mal quand il sera jugé. Ce n'est pas l'homme enlacé dans le mal qui peut mettre ses frères sur leurs gardes.

(Versets 2-8). Nous avons ici les choses que Dieu fait dans ce jour-là:

  1.  Un banquet de choses grasses, c'est-à-dire une pleine bénédiction.
  2.  Il ôtera le voile qui couvre tous les peuples; la couverture qui est étendue sur toutes les nations; expression qui s'applique particulièrement à la chrétienté, à qui Dieu enverra comme châtiment une énergie d'erreur.
  3.  Il engloutira la mort en victoire et essuiera les larmes de dessus tout visage. Cela est appliqué, en 1 Corinthiens 15: 54, à la première résurrection dont parle l'apôtre.
  4.  L'opprobre des Juifs sera ôté de dessus toute la terre. — Tout est présenté ensemble d'une manière générale.

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(Verset 9). On peut le dire, car l'Eternel a parlé, et c'est notre bonheur de croire Dieu quand il n'y a que la parole de Dieu pour notre foi. Le monde en pensera ce qu'il voudra; l'homme croit Satan, et méprise Dieu qui demande la foi en sa parole; et nous croyons Dieu au milieu de toutes les illusions et de toutes les ruses dont Satan nous entoure dans ce monde. Il nous faut croire Dieu, quoique entourés des effets du péché. Adam a cru Satan, quoique entouré des effets de la bonté de Dieu. La foi remporte la victoire sur le monde, et agit en face de ce qui n'est pas, comme si cela existait déjà.

En rapprochant le verset 8 de notre chapitre, de 1 Corinthiens 15: 54, nous voyons quelque chose de tout différent de la résurrection des méchants. — Ceux-là seront par la résurrection plongés dans l'étang de feu, la seconde mort. — On voit clairement ici Israël restauré au temps de la première résurrection. Tout l'éclat du soleil ne sera rien en comparaison de la gloire de l'Eternel, et alors le voile de ténèbres sera ôté de dessus les nations. Car Dieu aura délivré les gentils de l'aveuglement (Romains 1; 2 Thessaloniciens 2).

Les chapitres 26 et 27 nous présentent la bénédiction de Juda et la destruction de Satan, le Léviathan.

Chapitre 26

Nous avons vu que le monde serait renversé complètement et qu'en la montagne de Sion, il y aurait un banquet de choses grasses et la résurrection.

 (Verset 1). En ce jour-là, expression qui revient très souvent et qui désigne le temps de l'accomplissement, un nouveau cantique est chanté dans le pays de Juda. Israël redevient le centre du gouvernement de Dieu sur la terre. (Deutéronome 32: 8). Maintenant les nations ont le dessus, c'est «les temps des gentils», mais à la fin, Juda reparaît sur la scène comme l'objet des conseils de Dieu. Quoique Israël ait été pour un temps livré aux nations, aux bêtes féroces, néanmoins les nations ne sont pas l'objet direct du gouvernement de Dieu, bien que sa providence dirige tout. D'après le Psaume 67 et d'autres écritures, nous apprenons qu'il faut que la face de Dieu luise sur Israël pour que sa voie soit connue sur la terre. Quand Dieu frappe les nations, elles sont mises de côté, et il reprend le cours de son gouvernement envers Israël. Dieu renverse la puissance des gentils et, quant à Israël, Il est l'Eternel.

(Verset 7). Le sentier du juste est la droiture; le juste, celui qui marche fidèlement. Le gouvernement immédiat de Dieu n'a lieu qu'au milieu de son peuple. Dieu le juge, et quand nous sommes jugés nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde (1 Corinthiens 11). Tout acte dans la vie des chrétiens a sa conséquence, Dieu juge immédiatement, et le chrétien infidèle n'a pas un sentier de droiture. C'est ce qu'Israël a déjà éprouvé et éprouvera encore. Dieu aplanit le chemin de celui qui est fidèle.

 (Verset 8). Le résidu du peuple juif a attendu, malgré l'antichrist et toutes les difficultés. Le Psaume 44 montre aussi l'angoisse du résidu en ce moment-là. Dieu a dû les châtier, néanmoins ils se sont attendus à lui. Jésus a parfaitement réalisé cette attente du fidèle qui compte sur Dieu, quelle que soit l'angoisse où l'amène l'obéissance. Il ne s'est point détourné du chemin de l'obéissance, quoiqu'elle le conduisît à boire cette coupe.

(Verset 9). Les habitants du monde n'apprennent la justice que par le jugement qui les frappe. Le chrétien doit prendre son parti de souffrir. Le chrétien qui marche avec le monde ne comprend pas les intérêts de Christ et il est affaibli. Il n'a pas le désir de la gloire de Christ et ne souffre pas pour Christ. Les habitants du monde ne sont pas de Dieu; leur part est sur la terre, ils jouissent de ce monde. Nous sommes les habitants des cieux, ou du moins nous appartenons au ciel (1 Corinthiens 15: 48; Philippiens 3: 20), mais trop souvent les chrétiens apprennent les voies des habitants de la terre. Dieu attend que l'iniquité soit à son comble pour frapper et dans l'intervalle le méchant agit méchamment.

(Verset 10). Le pays de la droiture est Juda.

(Verset 11). Les méchants ne s'aperçoivent du bras de l'Eternel que lorsqu'il tombe sur eux. Quant au résultat pour le monde, la grâce n'accomplit pas la conversion du monde. Toute espérance que le monde se convertira est sans fondement dans la parole de Dieu, et c'est encore bien plus le cas dans la chrétienté, qui s'est endurcie contre la vérité, que chez les païens. La chrétienté qui n'a pas voulu recevoir l'amour de la vérité, recevra un esprit d'erreur.

(Versets 12, 13). Le résidu n'a rien que le coeur de l'Eternel pour se glorifier. Il y a des moments dans la vie où il ne reste à l'âme rien autre que cela.

(Verset 14). Les nations qui ont maltraité Israël ne vivront plus. Elles n'ont pas été choisies de Dieu pour ce monde et n'ont fait que de manquer à leur responsabilité: toute mémoire d'elles périra.

(Versets 15-18). Israël finit par renoncer à toute espérance; tandis qu'aujourd'hui on voit les Juifs incrédules pleins d'espérance de leur rétablissement.

(Verset 19). Cependant Israël revivra (voyez Ezéchiel 37). Il sera rétabli comme nation.

(Versets 20, 21). Le résidu est appelé à se cacher pendant le temps de l'indignation, le jour de la vengeance. C'est le temps où l'iniquité de l'antichrist attirera la vengeance et l'indignation de Dieu. Le seul témoignage alors est le jugement.

Chapitre 27

Nous avons ici un autre fait de toute importance. La puissance de Satan est détruite, puissance qui domine et trompe les nations. Israël devient la vigne fertile que Dieu soigne, garde et arrose. Quiconque voudrait lui faire du mal s'attire un jugement.

(Verset 6). Israël devient le centre de la bénédiction terrestre. L'Eglise n'a pas été destinée à cela, et du moment où elle y prétend, ce n'est que de l'orgueil. En fait, l'Eglise a manqué à la mission qu'elle avait reçue d'annoncer l'Evangile et d'être témoin de la gloire céleste de Christ; si elle veut ensuite y prétendre et y compter comme un droit, ce n'est plus que de l'orgueil. Même des choses qui dans un temps sont de la foi, ne sont dans d'autres circonstances que de l'orgueil. Par exemple, Esaïe dit à Ezéchias, au chapitre 38, de compter sur la délivrance d'Israël de la main des Assyriens, tandis que, plus tard, Jérémie dit au roi de se sauver en se soumettant aux Chaldéens (Jérémie 27: 12). Au chapitre 51e d'Esaïe, Dieu dit à Israël de regarder à Abraham et comment il l'a appelé, lui étant tout seul, et l'a béni et multiplié, et quand Israël se réclame d'Abraham par orgueil, Dieu le confond (voyez Ezéchiel 33: 24 Matthieu 3: 9; Jean 8: 39).

(Versets 7, 8). Israël est châtié, mais non détruit; c'est un châtiment qui purifie.

(Verset 9). Son péché sera ôté, au jour où le jugement aura lieu sur les méchants qui n'ont pas d'intelligence.

(Versets 12, 13). Nous voyons ici qu'il y aura parmi les nations un résidu d'Israël qui sera rassemblé un à un (Matthieu 24: 31). Tel est le dénouement de l'histoire de ce pauvre monde. Tout nous pousse à nous en détacher entièrement. L'orgueil d'Israël s'est transmis à la chrétienté qui s'attribue des choses que Dieu ne lui a jamais données. La mondanisation de l'Eglise et l'espérance de s'emparer du monde, vont toujours ensemble. Quand l'Eglise veut convertir le monde, elle s'attache aux puissances de ce monde. On commence, il est vrai, par désirer sincèrement la conversion des âmes, puis pour y arriver on s'allie avec le monde, et on tombe dans la faiblesse spirituelle. Quand on s'appuie sur le monde on reconnaît et l'on affermit son pouvoir. La conversion des trois mille en un jour à Jérusalem était le précurseur non de la conversion de cette ville, mais du jugement qui allait tomber sur elle.

Dieu demeure souverain, et le chrétien fidèle admire cette souveraineté et s'en réjouit.

Du chapitre 13 au 27, nous avons vu les jugements tomber sur les gentils, les Juifs s'y trouvant.

Du chapitre 28 au 35, nous avons les détails de ce qui doit arriver aux Juifs dans les derniers temps. Chaque révélation se termine par un témoignage rendu à la gloire de Dieu en Israël.

Chapitre 28

Les chapitres 28 et 29 montrent les jugements sur Ephraïm et sur Jérusalem (Ariel, lion de Dieu). Nous voyons là ce que Dieu pense de ce qui inspire le plus de confiance à l'homme, son jugement en condamnation là-dessus et la délivrance des débonnaires, du résidu. La première chose jugée, c'est la couronne de fierté, l'insouciance, le luxe, qui laissent l'homme dans l'aveuglement. Dieu suscite contre ceux qui se sont abandonnés à l'orgueil, à la gloire et aux excès, un homme fort et puissant, l'Assyrien (verset 2).

Après ce jugement il y a un changement; Dieu devient une couronne de beauté au résidu (versets 5, 6). L'orgueil, le luxe et la vaine gloire du monde empêchent la Parole d'atteindre la conscience, mais pour le résidu pauvre, méprisé, affligé, Dieu est sa ressource et sa force, et devient une couronne de beauté. Il est très possible que le peuple de Dieu soit méprisé jusqu'alors.

Il y a, quant à l'Eglise, cette différence que, dès le commencement, elle est un résidu. «Vous êtes la lumière du monde, une ville située sur une montagne». Les voies de Dieu n'étaient pas telles dans l'économie juive. La nation était le peuple de Dieu, et le résidu demeurait caché. Elie se croyait seul; le résidu n'était pas manifesté. Lorsque l'économie actuelle commença, Dieu ajoutait à l'Eglise ceux qui devaient être sauvés, le résidu d'entre les Juifs. Le principe actuel de l'économie où nous sommes, est le rassemblement en un des enfants de Dieu dispersés. Chez les Juifs, Dieu ne rassemblait pas ainsi ses élus. Les Juifs étaient le peuple élu, que Dieu reconnaissait.

C'est à tort que quelques chrétiens font de l'Eglise une chose invisible dans la chrétienté. C'est là le principe de l'économie juive, non celui de la chrétienté. Pour les Juifs, il y avait seulement la fidélité individuelle, outre leurs privilèges nationaux communs. Mais aujourd'hui, la présence de l'Esprit Saint est une puissance qui rassemble les enfants de Dieu et produit un témoignage dans le monde. C'est une ville qui ne peut être cachée. Quand Israël s'éloigne de Dieu, Dieu envoie comme à des enfants, ligne après ligne, commandement après commandement. (verset 10). Dieu ne peut cesser de rendre témoignage jusqu'à ce qu'il ait épuisé tous les moyens pour ramener à lui.

Le résultat de la résistance est d'amener sur ceux qui résistent un aveuglement d'autant plus grand, qu'il est proportionné à la lumière rejetée. Si l'on reçoit le premier témoignage on recevra toujours plus, car il est donné à celui qui a et il aura encore davantage. Ceux qui reçurent le témoignage de Jean le baptiseur reçurent aussi Jésus. Ceux qui l'ont rejeté, ont aussi rejeté Jésus; le témoignage de Jean fut retiré et le peuple livré à l'aveuglement. Jésus rend un témoignage plus grand, le résidu s'attache à lui. Le Saint Esprit rend ensuite témoignage et rassemble l'Eglise; les Juifs le rejettent et sont rejetés. Ces témoignages amènent leur jugement. Plus Dieu se manifeste, plus l'opposition naturelle au coeur se montre. Ceux qui reçoivent la première grâce, reçoivent les autres, jusqu'à la gloire, et marchent de force en force.

Dieu n'a fait tomber le jugement sur Jérusalem, que lorsque Jérusalem eut rejeté le Saint Esprit. Quand la grâce est épuisée, Dieu envoie le jugement.

La chair cherche toujours à garder la jouissance de ses convoitises et à endurcir la conscience contre le témoignage que Dieu envoie. Les Juifs ne voulaient pas qu'on détruisît leur royaume et leur saint lieu (Jean 11: 48): mais leur incrédulité les conduit à un complet aveuglement, et Satan les y pousse et va jusqu'à leur faire dire de Jésus, qu'il chasse les démons par Béelzébul. — Il n'y a point d'aveuglement pareil à celui qui résulte de la résistance à la lumière, et de ce qu'en présence de la lumière on ne renonce pas à sa volonté propre.

(Verset 15). Quand les gouverneurs à Jérusalem voient le jugement suspendu sur Ephraïm, pour y échapper, ils s'unissent plus intimement avec l'Antichrist, ils font accord avec la mort. En se disant le peuple de Dieu, ils veulent s'identifier avec la puissance de Satan. Dieu donne au résidu comme fondement sûr en Sion, une pierre éprouvée et précieuse. Dans les jugements de Dieu, on voit se débattre la question des droits de Satan à cause du péché, et des droits de Dieu. Il faut d'un côté que le jugement de Dieu soit exécuté sur le peuple, et d'autre part, qu'au milieu du jugement se trouve le salut. Noé dans l'arche était porté sur les eaux du déluge, sur le jugement. C'est dans la croix de Christ que la foi voit le jugement de Dieu contre nos péchés et pour nous, et c'est ce qui nous sauve.

Ainsi il faut que la puissance de Dieu vienne juger, et quand l'équerre est mise au niveau sur la pierre, le jugement passe sans toucher la pierre. La chose même qui détruit le méchant, me garantit de tout mal, parce que je suis fait justice de Dieu en Christ (verset 17).

La pierre du fondement a été posée dès longtemps à Jérusalem. Le sang de la nouvelle alliance de Dieu avec son peuple est porté dans le lieu très saint. L'Eglise est déjà posée sur cette pierre pour le temps présent, parce qu'elle a reconnu la pierre qui plus tard deviendra aussi la confiance du résidu d'Israël. L'Eglise en profite déjà, les Juifs en profiteront plus tard.

Les passages où il est question de cette pierre sont cités dans le Nouveau Testament, dans leur partie applicable d'une manière générale. On voit souvent des passages cités ainsi à moitié, parce que leur ensemble ne s'applique pas au temps actuel. Le jugement n'est pas encore mis à l'équerre et la justice au niveau. C'est aujourd'hui le temps de la grâce et non celui de la justice.

(Verset 21). Quel est le travail non accoutumé de Dieu? C'est le jugement de son peuple envers lequel sa bonté n'a point de bornes. Cette chose étrangère au coeur de Dieu et qui a fait pleurer le Seigneur Jésus, c'est d'exécuter le jugement sur son peuple. C'est une chose que Dieu ne fait que lorsqu'il y est forcé par l'extrême iniquité. Les Juifs ont rejeté Jésus, ils ont voulu l'Antichrist: le jugement sera beaucoup plus terrible sur eux que sur toute la terre. Il en est de même pour la chrétienté qui a la lumière, mais qui la rejette. Plus on est dans la lumière, plus on est nécessairement allié de Satan, si l'on rejette la lumière. Rien d'aussi terrible qu'une conscience endurcie et une volonté perverse. Cela commence par les convoitises les plus ordinaires. Judas n'est pas le seul qui ait aimé l'argent.

La fin du chapitre montre la sagesse de Dieu dans les plus petites choses. Il donne à l'homme la sagesse de savoir cultiver et ensemencer la terre, et ne saurait-il pas ce qu'il faut faire à son peuple?

Chapitre 29

Nous voyons ici que les plus anciennes relations avec Dieu ne servent à rien quand l'homme s'y confie. — Lorsque l'homme s'éloigne de Dieu, il s'attache aux choses anciennes que Dieu a établies, pour rejeter les choses que Dieu donne actuellement. Mais on ne peut tromper Dieu quant à ce qui est juste et injuste. Dieu dit lui-même: «Je détruirai mon autel, ma maison», parce que Dieu veut la justice et la sainteté et non les choses qu'il a établies. Dieu avait établi l'autel, le temple, les sacrificateurs et les sacrifices. Mais quand l'iniquité est là, il faut que le jugement commence par sa maison, et le jugement n'en est que plus terrible. Si les effets du Saint Esprit n'y sont pas, la seule conséquence d'être plus rapproché de Dieu sera un jugement plus terrible.

Plus la chrétienté s'éloigne de la vérité et de la justice, et plus elle s'appuie sur les choses instituées, comme étant de Dieu. Ce ne sont pas ceux qui s'occupent de l'Eternel qui est dans le temple qui crient: le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel. Plus la conscience est mauvaise, plus on s'attache aux formes.

(Verset 10). On voit à côté de ces formes que Dieu méprise, l'incapacité du peuple, soit du savant, soit de l'ignorant, de comprendre les jugements de Dieu et de saisir la révélation qu'il donne par la prophétie. Dieu donne une révélation pour le bonheur de son peuple et non pour que cela soit caché. Il n'a pas donné la Bible pour qu'elle ne soit pas comprise. Si les chrétiens disent qu'on ne la comprend pas, ils disent exactement ce que les Juifs disent ici et ce qui montre leur état de ruine. Ils évitent ainsi le témoignage qui les sauverait des conséquences du jugement.

(Verset 18). Mais les petits enfants reçoivent le témoignage de Dieu. Le Seigneur nous présente ici avec exactitude l'histoire de son peuple aux derniers jours. Il prend connaissance de tout ce qui leur arrivera, il a mesuré la force de l'ennemi. Il a tout prévu et nous fait voir la lumière derrière tous ces nuages. Ariel est Jérusalem, devenue pour Dieu comme un lion. Quand Dieu parle des jugements, il dit: Je camperai, je l'assiégerai. Les Assyriens n'étaient que des instruments en sa main. Il a voulu lui-même frapper, mais non exterminer son peuple. Il ne le détruit pas, il le châtie. Cela humilie, mais cela soulage, parce qu'au bout du compte c'est de l'amour. C'est le cas de Job. On voit les instruments du châtiment de Job; Satan derrière les instruments, et Dieu au delà dirigeant tout pour le bien de Job, qui à la fin est sept fois plus heureux. Le Psaume 118 nous montre bien clairement ces trois pas (versets 10, 13, 18). Les nations entourent, l'ennemi cherche à détruire, mais derrière tout cela on voit que c'est l'Eternel qui châtie fort, mais ne livre pas à la mort.

Toutes les nations de la terre seront autour de Jérusalem et contre elle (versets 6, 7) (voyez aussi Zacharie 12: 2-4; 14: 2, 3; Psaumes 118; Michée 5: 10, 11).

(Versets 9-12). Sages ou ignorants, tous rejettent la parole de l'Eternel. L'état du peuple dans le temps qui précède la destruction est une ignorance volontaire, après laquelle Dieu ferme l'intelligence et répand un profond sommeil. Il en sera ainsi de la chrétienté. Il y aura une énergie d'erreur, parce qu'ils n'auront pas voulu la vérité. Il en est de même ici (voyez 30: 8-11), et cette iniquité sera comme une brèche qui s'écroule, un renflement dans un mur élevé dont la rupture arrive subitement. Ils ne veulent plus entendre des visions qui les menacent, des choses terribles qui vont arriver. Il en a été de même pour les païens qui n'avaient pas voulu garder la connaissance de Dieu et qui ont été livrés à un état d'aveuglement (Romains 1: 22-24).

Dieu avait déjà dit d'Israël: «Engraisse le coeur de ce peuple», parole répétée pour la dernière fois en Actes 28. Cela est donc le cas pour les païens, pour les Juifs, et pour la chrétienté, et cela sera encore une fois vrai pour les Juifs. Ils ont dit aux voyants: «Ne voyez point». Il est affreux de voir le peuple à ce degré de mal dont il ne peut plus être tiré. Cette obstination prend une apparence de raison, parce que c'est une énergie d'erreur efficace.

(Versets 13, 14). Ce n'est pas une incrédulité avouée qui amène le jugement. Le peuple s'approche de Dieu avec un semblant de piété: il a une crainte enseignée par un commandement d'homme. Il en sera de même dans la chrétienté. Il y aura la forme de la piété, et les hommes seront amateurs d'eux-mêmes plutôt que de Dieu. C'est là ce qui caractérise les temps fâcheux. L'apparence de la piété, mais point de conscience devant Dieu (verset 15).

(Versets 16, 17). Dieu renverse tout. Le Liban devient Carmel, le champ fertile devient une forêt et la forêt un champ fertile. C'est toujours ce qui caractérise cet état, mais quand Dieu renverse tout, on voit s'accomplir les versets 18-24. Tout cela est encore à venir.

Chapitre 30

 (Verset 1). Ils prennent conseil, ils agissent selon leur prudence, «mais non de par moi», dit l'Eternel. Cela se retrouve continuellement, même chez le chrétien. C'est une folie, même avec les meilleures intentions, de prendre conseil de soi-même. C'est ce qui caractérise le mal aux derniers temps. Ce n'est pas prendre conseil de Dieu que de former des entreprises, et puis le prier de bénir. Souvent il nous faut rebrousser chemin pour revenir au lieu que nous avons quitté. Tout cela est du temps perdu.

(Verset 2). Israël cherchait un allié dans l'Egypte, puissant ennemi des Assyriens. C'est chercher de la force en la chair. Dieu rendra vaine cette prudence. Il veut que son peuple se confie en lui. Abraham aussi est descendu en Egypte sans consulter Dieu (Genèse 12), et s'en est mal trouvé. Chers amis, que de choses avez-vous faites aujourd'hui sans consulter Dieu? C'est du temps perdu, que d'agir sans Dieu.

L'homme veut toujours agir, quoique dans bien des occasions Dieu veuille qu'on se tienne tranquille en l'attendant (1 Samuel 15). Quelles que soient les apparences de raison et de prudence, c'est toujours une folie à l'homme de vouloir devancer le moment de Dieu. Dieu ne sommeille pas; il éprouve nos coeurs et intervient à la fin au temps convenable.

(Verset 7). Rien de plus méprisable que le peuple de Dieu qui s'allie au monde. Il ne fait qu'ajouter sa misère à celle du monde, et le monde ne lui profite de rien (31: 3).

(Versets 8-14). La ruine va venir; tout ce qu'ils font les trompera.

(Versets 15-17). Il n'y a point de peuple aussi faible que le peuple de Dieu, lorsque Dieu l'abandonne; le mal l'atteint et le bien le fuit; il n'y a ni force ni intelligence.

(Verset 18). Néanmoins Dieu attend pour faire grâce. Les pharisiens qui auraient voulu lapider la femme adultère, s'en vont, tandis que Jésus reste pour lui faire grâce. Eux ne sentaient pas le besoin de la grâce.

(Verset 19). Cela est dit aussi en Joël 2: 12-14. Dès que le résidu prend la place où Dieu l'a mis, Dieu écoute leur cri. La foi prend la place de pécheur et s'humilie, et alors Dieu exauce. Si l'Eglise est dans un triste état, la foi a la conscience de l'état où l'Eglise se trouve; elle le reconnaît, s'humilie, et Dieu peut exaucer. C'est ce que Christ a fait pour nous. Il a reconnu pleinement devant Dieu l'état de péché sous lequel il s'est placé pour nous, et il a opéré la rédemption. Le résidu sentira la ruine de Jérusalem et criera selon la misère et la ruine de Jérusalem. La foi donne la conscience de l'état de ruine où le péché nous a placés.

(Verset 20). Ceci est consolant; le résidu sera dans la plus grande détresse, mais ils entendront leurs docteurs; la misère est profonde, mais Dieu montre le chemin (verset 21). Une fois abaissé jusqu'au point où Dieu voit les choses, Dieu a toujours un chemin pour son peuple.

(Versets 23-26). Bénédictions terrestres. Nous voyons comment cette délivrance est effectuée.

(Versets 27, 28). Les peuples viendront dans la puissance de leur propre volonté. Dieu les dispersera.

(Versets 29, 30). C'est la part du résidu.

(Verset 31). L'Assyrien est toujours présenté ici, comme celui avec la destruction duquel finit l'indignation (chapitre 10: 24). Quand l'Assyrien sera détruit, l'indignation sera terminée (Michée 5: 5, 6). Jésus fera la paix, quand l'Assyrien sera entré dans le pays.

(Verset 32). La verge de l'Eternel tombe sur l'Assyrien. On voit ici le but de ces jugements de Dieu. Il est plein de patience et de long support. Son peuple en attendant est dans l'effroi par la puissance de l'ennemi. Quand Dieu frappe les ennemis, c'est toujours la délivrance de son peuple.

Topheth, le lieu du jugement de l'Assyrien, est déjà préparé, non pour lui seulement, mais aussi pour le Roi, l'Antichrist (voyez Daniel 11: 36-45). Le Roi qui fera selon sa volonté, l'Antichrist, se trouve jeté en Topheth avec l'Assyrien. «Le souffle de l'Eternel l'allume comme un torrent de soufre» (comparez 2 Thessaloniciens). Dieu détruira le méchant par le souffle de sa bouche.

Si nous écoutions la volonté propre, elle nous mettrait en mouvement selon la force de l'homme contre le mal qui nous entoure, mais nous n'avons rien d'autre à faire qu'à nous attendre à Dieu, lui demeurant fidèles et ne nous laissant ébranler en rien par l'adversaire. Que Dieu nous fasse la grâce de recevoir sa Parole, que ce peuple revêche n'a pas voulu recevoir, car Dieu attend pour faire grâce à ceux qui reçoivent ses paroles. Jésus dit: «Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière» (Apocalypse 3: 10).

Chapitre 31

Le Seigneur avertit son peuple contre sa tendance à chercher de l'aide en Egypte. — Ce n'est plus seulement prendre conseil sans Dieu, c'est s'appuyer sur la chair. C'est notre tendance à tous de n'avoir recours à Dieu que lorsqu'on y est forcé. L'enfant prodigue aurait désiré manger les gousses des pourceaux, avant de songer a la maison de son père. Pour s'appuyer sur Dieu, il faut être dans le vrai, avoir la conscience de ce que nous sommes. On ne peut présenter des mensonges à Dieu; ce qui empêche souvent la conversion, ou du moins la retarde, c'est qu'on ne reconnaît pas ce qu'on est par nature, c'est-à-dire sans force et impie. Il en est de même dans toutes nos voies. On cherche de l'appui ailleurs qu'en Dieu. Israël avait été tiré d'Egypte et est amené à Babylone. Tirés hors du monde, on tombe dans la corruption. (L'Egypte est le type de la force naturelle du monde, Babylone celui de la corruption du monde). Israël cherche de l'appui dans la force naturelle de l'homme, cela ne froisse pas l'orgueil et ne dévoile pas ce que nous sommes. On ne peut s'appuyer sur Dieu sans que l'orgueil de la chair soit abattu et que nous sachions que nous ne sommes rien. La tendance du péché est de voiler le péché à nos yeux. Loin de Dieu, nous ne pouvons savoir ce qu'est la puissance de Dieu, quoique nous puissions l'avoir su autrefois. Loin de Dieu, on oublie ce qu'il est. Il ne s'agit pas seulement pour nous de Dieu dans le ciel, mais de sa manifestation au milieu de son peuple, s'occupant de toutes leurs affaires et les accompagnant dans tous leurs voyages (Exode 29: 45, 46).

Ce qui est vrai pour la joie du peuple de Dieu est vrai aussi pour sa force; cela vient de la présence de Dieu. C'est aussi le cas de l'Eglise qui est l'habitation de Dieu par l'Esprit, et c'est le cas de chaque chrétien individuellement. Dieu ne manifeste pas sa puissance dans l'activité de la chair. Si l'on agit dans la chair, on perd la conscience de ce que Dieu peut faire. Quand on voit que Dieu agit, on ne pense pas même à chercher des ressources dans la chair. Dans l'activité de la chair, on sent qu'on n'a pas le droit de compter sur Dieu. La chair cherche à se cacher la chose, ou à prendre son parti d'aller avec le monde, ou à trouver quelque part une ressource qui prévienne le châtiment. La conséquence en est, qu'on ne s'aperçoit pas quand le bien est venu (Jérémie 17: 6). Israël s'est placé hors du chemin, et quand l'Eternel agit, il ne le voit point; il sera alors renversé avec ceux chez qui il a cherché du secours.

Souvent Dieu fait attendre longtemps, comme s'il ne s'inquiétait pas du sort de son peuple. Mais lorsqu'il est dans la plus grande détresse, Dieu agit. L'extrémité de l'homme est le temps opportun de Dieu, le moment favorable et convenable où il se manifeste. Il est difficile de convaincre l'âme de l'homme de ce fait que Dieu l'aime assez pour penser à lui et le délivrer. La foi n'a que Dieu, et Dieu seul est la ressource du peuple dans la résurrection.

(Verset 8). Nous avons déjà vu que l'Assyrien est le dernier ennemi du peuple.

Chapitre 32

Du moment où Dieu agit, Christ paraît. Ce chapitre est celui dont Dieu s'est servi pour ouvrir mon intelligence sur la venue de Christ.

On voit: 1° Christ venant régner en justice sur la terre. 2° Un changement complet dans l'économie; une nouvelle Pentecôte pour les Juifs et aussi pour les gentils. Une effusion du Saint Esprit ne peut pas se répéter dans l'économie présente. Il n'y a que deux effusions du Saint Esprit: la pluie de la première et celle de la dernière saison. Il faut nécessairement que les Juifs soient rentrés dans leur terre pour recevoir la pluie de la dernière saison qui leur a été promise. Ainsi il faut la présence de Christ sur la terre et une seconde effusion du Saint Esprit. Mais ce sera un témoignage rendu à la gloire de Christ et non plus une manifestation de la grâce. Nous voyons, en Zacharie 2: 8, que c'est après la gloire que les Juifs sont en bénédiction aux nations. Le témoignage à la gloire de Christ ainsi manifesté n'est pas dans l'économie présente.

Nous voyons donc ici le retour de Christ (verset 1), et l'Esprit versé d'en haut sur les Juifs (verset 15). C'est là un événement tout nouveau. Tout ce qui a eu lieu auparavant dans la chrétienté ne sera réputé que comme une forêt et non un champ fertile ou Carmel (Carmel signifie champ fertile). La grêle tombera sur la forêt des gentils) et Babylone sera détruite.

(Versets 1, 2). La première chose, c'est donc un roi qui règne sur la terre en justice. L'Eglise, au contraire, pendant cette économie, doit suivre Jésus, homme juste mais souffrant, mis à mort par un juge qui reconnaissait son innocence. Le juste souffre, et l'injustice la plus criante est commise à son égard. C'est aussi la portion de l'Eglise. Ce n'est pas encore le roi régnant en justice. Dans l'économie à venir, la justice régnera. Ce ne sera pas encore l'état éternel, où la justice habitera dans la nouvelle terre. Pendant le millénium, il y aura encore besoin d'un règne pour réprimer le mal. Le principe de l'économie actuelle, c'est la souffrance pour la justice; dans la future, «le jugement reviendra à la justice», tandis que dans celle-ci, il est contre la justice.

(Versets 9-14). Le jugement de Dieu; Sion devenue un désert, jusqu'à ce que l'Esprit soit versé d'en haut (verset 15).

Le Seigneur ayant placé l'homme près de Dieu par la résurrection, verse d'en haut le Saint Esprit sur ceux qui croient, comme Esprit de puissance, ce qu'il faut distinguer de l'oeuvre de l'Esprit pour la conversion. Lors de la Pentecôte, l'Esprit n'est descendu que sur des convertis. On voit que non seulement le Saint Esprit agit en nous pour nous faire croire, mais que de plus il est ensuite donné comme Esprit de puissance. Tout cela s'est effacé peu à peu dans ses effets par l'infidélité de l'Eglise qui a contristé l'Esprit qui demeure en elle. Quand l'Eglise est prise pour être avec le Seigneur et disparaît, le Saint Esprit s'en va avec elle, et quand il revient après la seconde venue de Jésus, comme la pluie de la dernière saison, le monde recommence comme à nouveau. Alors le désert deviendra Carmel. Tout sera paix. La paix sera l'effet de la justice (verset 17). Mais c'est le moment du jugement du monde (verset 19).

Ce chapitre nous présente donc le changement complet de l'économie, il n'est pas question ici de l'Eglise. Les relations et l'état des fidèles seront alors tout à fait opposés en caractère. Aujourd'hui, c'est la conformité à Jésus dans une communion de souffrances; alors, ce sera la conformité à sa gloire et à sa puissance sur la terre. La terre maudite à cause de nous sera bénie; la fausseté sera ôtée. L'avare ne sera plus nommé généreux. La paix et la justice fleuriront, et le Saint Esprit n'aura pas à résister à l'influence de Satan qui sera lié dans l'abîme.

On voit l'histoire du résidu du Psaume 42 au 49e, surtout dans les trois premiers. Le 45e introduit le Messie et la joie vient. Nous avons ici cette instruction: s'appuyer sur l'Eternel quand il ne se manifeste pas. Ceux qui auront cru sans voir seront particulièrement bénis; c'est la part de l'Eglise. Cela s'applique aussi à toutes les circonstances de détail. De plus, la présence du Saint Esprit est toute notre force. C'est lorsque nous sommes mis à l'épreuve que nous sommes tentés de nous appuyer sur la chair; alors la foi se manifeste en s'appuyant uniquement sur Dieu. Mais il nous faut être dans le vrai devant Dieu, et il sera manifesté que le résidu ne cherche pas son secours en Egypte.

Chapitre 33

Nous avons vu, depuis le chapitre 28, les circonstances spéciales des Juifs aux derniers jours se terminant, comme toujours, par l'introduction du Messie. Ici, au chapitre 33, nous voyons le jugement tomber sur le dernier ennemi des Israélites, l'Assyrien, puis, au chapitre 34, sur toutes les nations. Puisqu'elles sont toutes assemblées, cela suppose le jugement des nations. Quant à Jérusalem, le dernier ennemi, celui avec la destruction duquel finit l'indignation, c'est l'Assyrien. C'est pourquoi, au milieu de cette prophétie, se trouve introduite l'histoire d'Ezéchias, type de Jésus, et de la puissance de la résurrection, car il sortit comme du tombeau; et la destruction du roi d'Assyrie est le type de ce qui aura lieu aux derniers temps.

Edom est un autre ennemi acharné d'Israël; il sera jugé d'une manière particulière; sa destruction sera complète sans qu'il lui soit laissé aucun résidu. Il a toujours été opposé à Israël (voir Abdias).

Nous avons donc, dans ces chapitres, le jugement de l'Assyrien; puis celui d'Edom et des nations, pour introduire la pleine bénédiction d'Israël et de la terre, lorsque toute malédiction sera ôtée (verset 24).

L'invasion de l'Assyrien dans la Judée est sans cause. Il agit avec perfidie (verset 1), trompe Ezéchias et, après avoir reçu ses trésors, il viole l'alliance et assiège Jérusalem. Mais l'effet de la détresse d'Israël à l'arrivée de l'Assyrien est que l'Eternel se lève (versets 2-10).

On peut remarquer, dans le verset 2, l'esprit d'intercession de Christ pour son peuple, et comment il s'identifie avec lui. Il dit: «Sois leur bras tous les matins», et il ajoute: «Et notre salut au temps de la détresse». Nous voyons aussi cela bien souvent dans les Psaumes, où il dit: «Mes iniquités», en parlant de celles du peuple.

(Verset 5). «L'Eternel est exalté», dans les circonstances indiquées aux versets 8 et 9, où la puissance de l'ennemi n'a pas de bornes. C'est ainsi que la foi regarde toute la puissance de ce monde. Du moment où elle ne voit ni crainte de Dieu dans le monde, ni délivrance pour elle-même, c'est alors qu'elle attend Dieu. La foi juge justement de tout. L'incrédulité juge très bien les circonstances et les conséquences des choses visibles; elle n'oublie qu'une chose, Dieu, qui intervient et dérange toutes ses combinaisons, si sages soient-elles. La foi perce jusqu'à Dieu à travers toutes les circonstances et toutes les difficultés. Elle ne s'arrête pas à considérer, elle ne raisonne pas sur la possibilité des choses, parce qu'elle ne s'arrête qu'à Dieu, et quand l'homme désespère, la foi est parfaitement calme et heureuse. La foi n'a besoin ni de raisonnements, ni de prudence humaine. Ezéchias place devant l'Eternel la lettre de Sankhérib. La sagesse de la foi, c'est de regarder à Dieu, de faire sa volonté et de ne s'inquiéter de rien. Quand Christ vient, alors on voit que c'est la crainte de l'Eternel qui est la sagesse et la science (verset 6).

Les circonstances qui sont trop fortes pour nous ne doivent avoir d'autre effet sur nous que de nous faire réaliser la présence de Dieu. Nous voyons, dans le Psaume 18, comment Dieu répond à la détresse de son peuple. Il se lève, et tout s'ébranle en sa présence. Le plein accomplissement de ce Psaume se manifestera.

(Verset 14). C'est une terrible chose que de se trouver sans foi, entre la puissance des ennemis de Dieu et la manifestation de la puissance de Dieu, lorsqu'il vient avec le feu dévorant. Les hypocrites ne peuvent tenir entre deux, et il n'y a personne d'aussi malheureux qu'un soi-disant chrétien, ou qu'un Juif coupable, en ces temps-là. C'est la position des vierges folles. L'époux vient, et il n'y a point d'huile. C'est la position où se trouvera toute la chrétienté, tout ce qui a eu l'apparence de la piété, et, c'est pourquoi, dans les derniers jours, pendant les jugements, ils seront comme rendant l'âme de peur, et qu'ils diront aux montagnes de les cacher. La conscience prévoit les ardeurs éternelles et le jugement de Dieu qui s'élèvera contre toute la puissance de Satan.

(Versets 15, 16). Le résidu sera gardé, le feu dévorant ne le touche pas. Mais (verset 17) bien plus, ses yeux contempleront le Roi dans sa beauté. La foudre qui tombe sur les méchants passe, sans toucher le résidu, car le roi Messie est là. La paix est établie, et l'on regarde librement même vers les portions lointaines du pays.

(Verset 20). On voit ce qu'est Sion pour le peuple fidèle. C'est une paix que Dieu a donnée et établie pour toujours; rien ne peut la troubler. Même dans la dernière révolte, quand Satan réunira les nations contre elle, les ennemis environneront Jérusalem, mais ne la toucheront pas. C'est un séjour tranquille, aucun de ses pieux ne sera jamais ôté, ni aucun de ses cordeaux rompu.

(Versets 21, 22). On voit la confiance de Jérusalem. Elle est en l'Eternel.

(Verset 23). Tout ce qu'il y a de plus fort dans les ennemis sera plus faible qu'un boiteux.

(Verset 24). Toute malédiction est ôtée. Bénédiction du peuple de Dieu, quand Dieu est législateur et roi à Jérusalem.

Chapitre 34

Toute la terre est appelée à écouter. Elle est bien loin, chers amis, actuellement de vouloir se rendre à cet appel.

Les nations seront rassemblées en Edom (Idumée) et y seront jugées (Abdias 13, 15; Psaumes 137: 7; Esaïe 63: 1-4). L'épée de l'Eternel descendra sur Edom. L'Idumée est désignée comme centre du jugement des vivants. Dieu a châtié son peuple pour le sanctifier, sa fournaise était en Jérusalem, mais il jugera les nations. L'indignation contre Jérusalem se termine avec le jugement de l'Assyrien, et c'est ensuite que vient le jugement de nations en Edom. On voit, au chapitre 63 de cette prophétie, ce qui arrivera aux nations en ce temps-là. Jésus les jugera et les foulera dans sa colère. Cela n'a aucun rapport avec la croix où Jésus a été foulé lui-même.

(Versets 6, 7). Nous avons ici le terrible jugement des vivants dont l'idée s'est perdue dans la chrétienté.

Les Juifs n'avaient aucune idée d'un jugement des morts; ils étaient accoutumés à des jugements de vivants, par le gouvernement direct de Dieu qui exerçait des jugements visibles sur des vivants, comme on le voit dans le cas de Dathan, de Acan, etc. Tout a été changé, par la résurrection, dans les rapports avec Dieu pour l'Eglise, et les chrétiens ont en grande mesure perdu de vue le jugement des vivants, parce qu'ils se sont accoutumés à n'attendre le jugement qu'après la mort. Mais il y aura un jugement des vivants, aussi bien qu'un jugement des morts. On aime à l'oublier, parce que le jugement des morts plus éloigné ne touche pas aussi directement le train où l'on marche sur la terre. Le jugement aura lieu près de Jérusalem et en Botsra. Le reste du chapitre est le détail du jugement d'Edom.

Chapitre 35

On voit la pleine bénédiction de la terre, dont Sion sera le centre. Tout sera béni. Dieu ne méprise pas cette terre, ni aucune de ses créatures. La malédiction est tombée sur elle à cause du péché de l'homme. Les miracles de Jésus, opérant toutes sortes de guérisons, étaient un échantillon de la rédemption de la création (Romains 8: 19-22).

Il y aura une délivrance, le mal sera ôté. Les miracles de Jésus sont appelés les puissances du siècle à venir (Hébreux 6); les puissances ou miracles du siècle à venir, et quand ses disciples chassent les démons en son nom, il prédit la chute de Satan du ciel.

La croix brise pour notre conscience la puissance de Satan, mais quoique la conscience soit affranchie, nous gémissons et souffrons dans le corps. Mais la puissance du Fils de l'homme va plus loin que de chasser Satan de la conscience. Par sa parole il ôte pour la foi tout mal et toute souffrance. Ici, il ne s'agit pas de la conscience; c'est une manifestation merveilleuse de l'intervention de Dieu dans toutes les misères de l'homme. Jésus exercera pleinement cette puissance, lorsqu'il reviendra, mais sur un tout autre plan que lorsqu'il ne l'exerçait qu'en Judée pendant son ministère. Cela ne sera plus par l'Esprit Saint réveillant les âmes pour des joies spirituelles, mais en affranchissant la création de l'esclavage de la corruption.

(Verset 4). «Voici votre Dieu». Le résidu fidèle est restauré par cette proclamation. Est-ce aussi pour nous le plus grand sujet de joie? Ou sa venue viendrait-elle nous arracher à la terre, au lieu de nous enlever, pour nous placer là où est tout notre trésor? «Et l'Esprit et l'Epouse disent: Viens!»

Chapitres 36 à 39

Ces chapitres renferment l'histoire de l'invasion de l'Assyrien, de la maladie d'Ezéchias et de l'ambassade de Babylone. Deux grands principes se trouvent ici. La mort et la résurrection par laquelle Christ a accompli les grâces assurées de David. Pour qu'Ezéchias ait le dessus sur l'Assyrien, il faut qu'il meure pour ainsi dire et qu'il ressuscite. Voilà pourquoi cette histoire est introduite ici.

Le verset 16 du chapitre 38 explique surtout pourquoi Dieu a voulu faire passer Ezéchias par cette épreuve. Il faut que la chair soit détruite, et que la puissance qui s'élève contre le peuple de Dieu soit brisée par la seule puissance de Dieu.

Christ défendra Israël par sa puissance, quand l'Assyrien sera sur la terre.

Chapitre 40

Après cette parenthèse historique, nous avons dans cette partie d'Esaïe une révélation plus intime et détaillée des relations de Dieu avec son peuple et de ses voies envers lui. Il s'agit des conseils de Dieu en grâce relativement à Israël; mais, sous ce point de vue, Israël est le témoin de Dieu, du seul vrai Dieu, et son serviteur. Christ vient et Israël ne veut pas le reconnaître. Cela fait que le résidu seul est reconnu, que le peuple est condamné par le jugement qui va survenir, et le résidu glorifié avec Christ.

L'Eternel parle de consolation malgré tant d'iniquités dont Israël s'est rendu coupable, et il manifeste sa volonté positive d'être glorifié par son peuple sur la terre.

L'Eglise glorifie Dieu devant les principautés et les puissances dans les lieux célestes (Ephésiens 3: 10). L'Eglise est le moyen de faire connaître la sagesse dans le ciel. Israël est le moyen de la faire connaître en ce monde aux puissances sur la terre. Jusqu'à l'Eglise, les voies de Dieu avaient toujours été terrestres; on avait vu les voies de Dieu sur la terre, et sa sagesse sur la terre quant à son peuple terrestre. En considérant l'Eglise, les principautés et les puissances voient une sagesse toute nouvelle, la gloire de Christ, un peuple que Dieu fortifie par son Esprit, à qui tout est promis pour le ciel seulement, qui ne tient pas à sa propre vie, afin d'être manifesté dans la gloire de Christ. C'est pourquoi nous voyons dans l'épître aux Ephésiens, que la sagesse de Dieu est diverse en toute sorte. Quand ce dessein de Dieu est accompli dans l'Eglise, il reprend ses voies avec les Juifs, et il dit, comme sommaire de tout ce qui va suivre: «Consolez mon peuple». Dans les chapitres précédents, Dieu raisonne avec son peuple pour lui démontrer son péché. Ici est la déclaration d'une voie nouvelle et de sa volonté positive de consoler son peuple. Pour cela, il faut qu'il entre avec plus de détails dans les misères de son peuple. Il fait un appel à sa conscience, puis il donne une explication des pensées de son coeur. Il entre dans ses desseins spéciaux à l'égard de son peuple et montre qu'il n'a pas toujours pu le faire. Il veut que la conscience du peuple reconnaisse la justice de ses voies et entre dans la délicatesse de ses nouvelles relations avec Dieu. Dieu fait voir toute sa manière de faire, et toute la manière de faire de son peuple, afin que tout soit reconnu et que le peuple comprenne que tout en Dieu est amour.

Ce dont il s'agit continuellement dans cette dernière partie du livre d'Esaïe, ce n'est pas seulement des voies de Dieu envers son peuple par rapport aux nations, mais principalement de la venue et du rejet de Jésus, iniquité qui a mis le comble à toutes celles d'Israël.

Dieu avait un but, soit dans l'appel d'Israël, soit dans celui de l'Eglise. Si Dieu a voulu glorifier Israël sur la terre, il présente son peuple selon son intention à son égard. Il aurait pu dire: «Voilà ce que je veux», et laisser à l'homme la tâche de l'accomplir. C'est la loi. Il pouvait produire et accomplir dans l'homme ce qu'il voulait, et montrer les ressources qu'il y a en Dieu pour le faire. C'est la grâce. Dieu l'a fait envers Israël. Israël était un peuple en relation avec l'Eternel, pour qui l'Eternel, le seul vrai Dieu, fut manifesté au monde dans toutes ses voies; cela arrivera aussi à la fin.

Il y a deux choses vraies quant à la puissance de Satan. Il s'est emparé de la terre comme étant le théâtre du gouvernement de Dieu, et il s'est emparé de l'homme et de ses affections; c'est pourquoi le Saint Esprit dit «que l'amitié du monde est inimitié contre Dieu. Celui donc qui voudra être ami du monde se rend ennemi de Dieu», et aussi que «l'affection de la chair est inimitié contre Dieu».

L'Eglise a été introduite dans le monde pour manifester au monde la victoire du second homme sur Satan, et la gloire du second homme assis sur le trône du Père, infiniment plus grande que celle du premier Adam en Eden. Israël et l'Eglise auraient dû être les témoins de Dieu, l'un pour la terre, l'autre pour le ciel, et cela, en mettant de côté la puissance de Satan.

Avant le déluge, il n'y avait point de gouvernement. Depuis le déluge, un nouveau principe de mal se manifeste; l'homme entre en relation avec Satan par l'idolâtrie, l'homme ne se borne plus à être méchant contre Dieu, il remplace Dieu par Satan. «Les choses que les gentils sacrifient, ils les sacrifient aux démons» (1 Corinthiens 10: 20). C'est alors que Dieu appelle Abram pour que son Nom fût connu sur la terre et pour être témoin à sa gloire. C'était la grâce qui agissait. Abram était idolâtre comme les autres. Il est élu, appelé et fait héritier de la promesse. C'est là la grâce. Plus tard, les Israélites, postérité d'Abraham, ont été placés, comme témoins de Dieu en Canaan, sous la loi; loi qui ne pouvait annuler la promesse. Dieu manifeste en Israël le principe de son gouvernement. Israël ayant manqué, Dieu devait le chasser de là. Il ne pouvait y tolérer un peuple qui compromettait sa gloire, ayant cessé d'être un témoin contre l'idolâtrie, puissance directe de Satan dans le monde.

La plus grande partie du monde est encore sous cette puissance directe de Satan, outre son influence sur le coeur, car la puissance morale de Satan est encore autre chose. Par l'idolâtrie, on adore le démon pour avoir sa protection ou éviter sa malice, et on lui attribue tout ce que Dieu fait.

Israël étant devenu idolâtre, a tout à fait manqué a sa responsabilité; les dix tribus premièrement, ensuite Juda qui a fait pis encore. Alors Dieu les transporte successivement hors de leur terre.

Avec Nebucadnetsar commencent les temps des gentils (Daniel 2: 31-34, 37-43).

Il y a une circonstance particulière à remarquer. Nous voyons, au chapitre 44, Cyrus, vainqueur de Babylone, désigné comme devant mettre fin à la captivité. Le temple est rebâti, et Israël mis à une nouvelle épreuve. L'Eternel vient lui-même en Jésus se présenter comme Roi à Israël, et c'est là pour Israël une responsabilité nouvelle. La restauration sous Cyrus est un type de la grande délivrance à venir. Dieu entre en controverse avec son peuple, au chapitre 49. Israël annonce aux nations que Dieu l'avait appelé et qu'il devait être le serviteur de Dieu, mais il refuse le Roi divin, le Seigneur Jésus Christ. Christ prend la place de son peuple et devient le serviteur de Dieu.

Dieu distingue en Israël le résidu fidèle. Israël est le témoin de Dieu contre l'idolâtrie sur la terre. Le peuple sous Cyrus est rétabli. Il est établi, comme serviteur de Dieu, au milieu du monde. Christ rejeté dit: «J'ai travaillé en vain». Le résidu qui le reconnaît aux derniers jours, devient le témoin de Dieu au milieu des nations. Cela donne l'intelligence du reste du livre de cette prophétie.

Dans ce chapitre 40, Dieu intervient et annonce qu'il veut consoler son peuple. Au verset 2, c'est le coeur de l'Eternel qui trouve que son peuple a reçu le double pour ses péchés.

(Versets 3-5). L'Eternel sera manifesté; tout sera aplani devant lui. L'Eternel vient se présenter à son peuple; le résidu est manifesté par ce moyen (verset 6). La voix dit: «Crie, et on a répondu: Que crierai-je?» La réponse est une sentence sur tout Israël. Ce passage est cité par l'apôtre de la circoncision pour démontrer que tout est rejeté, hormis le résidu. C'est aussi une sentence prononcée sur tout ce qui est chair. Toute chair est comme l'herbe. La puissance du Saint Esprit découvre à nos âmes qu'en la chair ne se trouve aucun bien. Elle ne peut ni se soumettre à la loi, ni aimer Jésus, ni se soumettre au Saint Esprit.

L'homme qui n'est pas de Christ est la chair. Mais alors Israël selon la chair n'était que vanité. Aussi, parce qu'il était chair, il a fallu la résurrection pour assurer les grâces de David, même à Israël ici-bas, savoir, au résidu qui reconnaîtra Christ ressuscité.

Il faut que la justice soit de Dieu, que la vie soit de Dieu, ou bien c'est la chair, et cela ne vaut rien quelle que soit l'apparence.

L'homme se tourmente pour la vanité, en cherchant en lui-même sagesse, ou force, ou justice. Hors d'Israël comme peuple de Dieu, il n'y a que vanité et révolte.

(Verset 8). La parole de Dieu seule demeure. La conséquence en est que les promesses à Israël demeurent éternellement, qu'il veut consoler son peuple, même selon les promesses terrestres. Le reste du chapitre affirme la gloire de Dieu comme le seul et vrai Dieu.

(Versets 27-31). Si d'un côté, l'herbe est séchée, il faut, de l'autre, qu'après des siècles de douleur Israël connaisse que Dieu est toujours le même et ne se lasse jamais. L'état de son peuple ne lui a point été inconnu pendant ce long intervalle. Ceux qui s'attendent à l'Eternel prennent de nouvelles forces, la force de Dieu.

C'est une leçon difficile à apprendre, mais nécessaire, de croire que la chair n'est rien; que sagesse et plans excellents, tout n'est que vanité. Ce que Dieu fait et dit demeure, ce que l'homme fait périt.

Il est important de laisser agir Dieu sachant que nous ne sommes rien.

L'homme juste qui vient du levant, occupe tout le chapitre 41, non seulement comme le conquérant prédestiné, mais comme le vengeur appelé à invoquer le nom de l'Eternel et à exécuter le jugement sur l'idolâtrie.

Mais au commencement du chapitre 42, un plus grand que Cyrus est contemplé. C'est Celui qui, humble et débonnaire, ne se lassera pas et ne se hâtera pas, jusqu'à ce qu'il ait établi le jugement sur la terre; et les îles s'attendront à sa loi. A la fin du chapitre, Israël est le sourd et l'aveugle, parfait quant au privilège d'être le peuple terrestre de Jéhovah, mais, hélas! aveugle. La propre volonté et ta désobéissance avaient obscurci ses yeux.

Mais la grâce interviendra et le délivrera. Il sera ramené des bouts de la terre (chapitre 43), bien qu'il soit le peuple aveugle qui a des yeux, et le peuple sourd qui a des oreilles. Les voies de l'Eternel à l'égard de Babylone, qui préfigurent les jugements de la fin du siècle, montrent qu'Israël est son témoin, et que, malgré leurs iniquités, quelles que soient ses transgressions, il les effacera à cause de lui-même.

Dans le chapitre 44, l'Eternel promet les pleines et positives bénédictions de grâce; en même temps, il expose la folie de l'idolâtrie et annonce, en l'appelant par son nom, le conquérant à venir.

Ce sujet est continué dans le chapitre 45, qui prédit aussi clairement la chute de Babylone et le salut d'Israël.

Le chapitre 46 déclare comment les idoles de Babylone seront réduites à néant par «l'oiseau de proie qui vient du levant», l'homme qui, appelé d'un pays lointain, exécutera le conseil de l'Eternel. Nous voyons, en effet, dans le chapitre 47, que la vierge, fille de Babylone, doit s'asseoir dans la poussière.

Le chapitre 48 termine cette section du livre par un appel à Israël, bien qu'adressé à ceux qui sortent des eaux de Juda, parce que, dans ces jours, ceux-là seuls doivent représenter le peuple. Nous savons, d'après la parole du Seigneur en Matthieu 12, que l'esprit immonde reviendra avec sept esprits plus méchants que lui-même et rendra pire, pour les scènes finales, la condition de «cette génération méchante»


Avec le chapitre 49, commence la seconde accusation contre Israël. Ce n'est plus l'idolâtrie, mais le rejet de Christ. Cette partie du livre va jusqu'à la fin du chapitre 57 (comparez la fin du chapitre 48). Israël, ayant rejeté le Messie, est dit être de peu de valeur. «C'est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir Israël, etc.». Le Messie est donné pour être une lumière des nations, et Sion doit être rétablie.

Chapitre 50. Manifestation à toute chair; indication du rejet de Jérusalem (les Juifs), parce qu'ils ont méprisé le Seigneur dans son humiliation. Le résidu entend la voix du serviteur et sera dans les ténèbres.

Au chapitre 51, jusqu'à la fin du verset 12 du chapitre 52, Dieu s'adresse trois fois au peuple. Au verset 1, c'est à ceux qui poursuivent la justice; au verset 4, c'est à son peuple; au verset 7, c'est au peuple dans le coeur duquel est la loi; à partir du verset 9, c'est l'appel à l'Eternel, pour qu'il se réveille pour délivrer Israël; le verset 17, s'adresse à Jérusalem, pour qu'elle se réveille.

Le chapitre 52: 13, commence par la révélation du serviteur de l'Eternel.

Chapitre 53; les Juifs (le résidu) reconnaissent qu'ils ont rejeté Christ, et Dieu lui rend témoignage.

Chapitre 54; Jérusalem stérile est reconnue de l'Eternel, et il devient son époux.

Chapitre 55. Ce n'est plus seulement Jérusalem, mais quiconque est altéré. C'est le grand principe de la grâce. Le chapitre 56 continue la même partie qui finit au chapitre 57.


La troisième partie du livre va du chapitre 58 jusqu'à la fin. Au chapitre 58, le prophète parle touchant la justice, Israël, etc. La rédemption est introduite à la fin du chapitre 59, et nous y trouvons la promesse que l'Esprit demeurera avec Israël.

Le chapitre 60 présente la gloire terrestre de Jérusalem; les mêmes choses sont dites de la Jérusalem d'en haut.

Chapitre 61. — Christ vient pour bénir, et est rejeté.

Chapitre 62. — Bénédiction de la terre par le moyen de son peuple.

Chapitre 63. — C'est le jour de la vengeance. Chapitres 63 et 64. — Ces choses réveillent chez le prophète l'esprit d'intercession.

Chapitre 65. — Réponse à l'intercession du prophète. Dieu distingue entre la nation et le résidu. Il condamne la nation et sauve le résidu, qui reconnaît Christ le serviteur, et ceux qui composent le résidu deviennent, en tout, les serviteurs de Jéhovah.

Chapitre 66. — L'Eternel condamne les formes religieuses extérieures; il vient pour délivrer le résidu et bénir Jérusalem.

En Esaïe, l'Esprit Saint ne parle pas de l'Antichrist, mais des jugements de Christ contre l'Assyrien, etc. L'Assyrien viendra plutôt comme poussé en avant par Gog; mais il vient le premier, et ensuite Gog (celui-ci vient, il est vrai, avec la puissance de l'Assyrien). L'Antichrist, dans son caractère de Bête, uni au chef de l'empire romain, fera la guerre, les rois des nations étant ligués avec eux contre Christ.