ME 1899 page 3
Etes-vous assuré de votre salut?
Que faut-il que je fasse pour être sauvé?
Vos péchés sont-ils pardonnés?
Il y a environ soixante ans, l'espérance longtemps oubliée du retour du Seigneur Jésus Christ se réveilla et donna lieu à un mouvement remarquable. Le cri de minuit se fit entendre, et plusieurs chrétiens furent tirés de leur sommeil par l'appel: «Voici l'Epoux; sortez à sa rencontre» (Matthieu 25).
Ils furent conduits à étudier la parole de Dieu sérieusement et avec prières. Ils s'arrêtèrent surtout sur la prophétie. Des conférences sur les sujets prophétiques se tinrent en différents lieux de l'Angleterre et de l'Irlande, et partout où le mouvement s'étendit, la bénédiction fut grande pour les âmes. Il ne fut pas confiné aux Iles Britanniques, mais bientôt se répandit sur le continent d'Europe et en Amérique.
Des chrétiens apprirent à discerner la différence qui existe entre la mort et la venue de Christ; entre l'appel de l'Eglise et ses espérances célestes, et la part terrestre et les perspectives d'avenir des Juifs. Au lieu de spiritualiser les nombreuses allusions prophétiques relatives à Sion et à Jérusalem dans l'Ancien Testament, et de les tordre pour les appliquer à des descriptions de l'Eglise et à la diffusion de l'Evangile, ils en vinrent à comprendre qu'Israël était une chose, et l'Eglise une autre, et que chaque «promesse de Dieu faite aux pères» (Juifs), a encore à recevoir et recevra son plein accomplissement littéral sur la terre, tandis que l'Eglise est appelée à partager la gloire céleste du Seigneur Jésus Christ.
«Les Juifs… les gentils… et l'Eglise de Dieu» (1 Corinthiens 10: 32) sont les trois sphères de relation avec Christ, qui ne doivent pas être confondues. Pour les deux premières classes est préparé un brillant et glorieux avenir, dont ils jouiront sur là terre et durant le règne millénaire de Christ. Pour l'Eglise de Dieu, où il n'y a «ni Juifs, ni Grecs», mais où tous sont «un dans le Christ Jésus» (Galates 3: 28), une brillante espérance est réservée dans le ciel, espérance qui est annoncée dans la parole de la vérité de l'Evangile (Colossiens 1: 5). Mais les bénédictions de l'Eglise sont éternelles. La vie possédée par chaque membre est éternelle (Tite 1: 2), elle est Christ lui-même, «cette vie qui était auprès du Père, et qui nous a été manifestée» (1 Jean 1: 2); le salut est éternel (Hébreux 5: 9); la rédemption est éternelle (Hébreux 9: 12); l'héritage est éternel (Hébreux 11: 15), et le poids éternel de gloire, auquel, par l'évangile, nous sommes appelés à avoir part, est «la gloire de notre Seigneur Jésus Christ» (2 Thessaloniciens 2: 14).
Tandis que plusieurs reçurent et saluèrent avec joie la lumière si gracieusement dispensée à l'Eglise, il y a quelque soixante ans, un grand nombre, hélas! s'y opposèrent et la refusèrent. L'ennemi des âmes et de la gloire de Christ ne resta pas non plus oisif, et de là vint que plusieurs doctrines erronées furent bientôt introduites et propagées avec un zèle digne d'une meilleure cause. Nous faisons spécialement allusion à des systèmes tels que l'irvingisme, le christodelphianisme, l'adventisme du septième jour, etc.
Mais les deux dernières années ont été témoins d'un nouveau et merveilleux réveil. Un double mouvement se fait sentir actuellement: l'un parmi les chrétiens au près et au loin, les rappelant à l'espérance longtemps perdue, et même en bien des cas combattue, du retour de Christ. L'autre n'est pas moins remarquable, et a lieu parmi les Juifs, bien que totalement indépendant de celui que nous avons mentionné parmi les chrétiens.
La nation juive se réveille Tandis que nous écrivons ces lignes, le congrès zioniste siège à Bâle, composé de députations de Juifs venus de toutes parts, et ayant pour objet de considérer sérieusement la question du retour de la nation juive en Palestine, pour y fonder un état politique.
Nous croyons que véritablement la main de Dieu est en tout cela. La question d'Orient est le sujet dominant de l'heure présente, et cette question ne peut recevoir de solution finale à part de la restauration des Juifs dans leur pays. Il semblerait qu'il y a déjà parmi eux un mouvement qui commence. L'Ecriture nous enseigne clairement qu'ils doivent retourner en Palestine étant dans l'incrédulité, et dans ce réveil extraordinaire et soudain dont le monde est maintenant témoin, nous cherchons vainement une confession quelconque de ce péché si terrible aux yeux de Dieu, péché qui a causé leur dispersion depuis bientôt deux mille ans — le crime d'avoir rejeté et crucifié le Messie.
Nous ne pouvons ici que diriger l'attention du lecteur chrétien sur ce double mouvement qui s'opère de nos jours, parmi les chrétiens et parmi les Juifs. Ce sont des signes des temps, auxquels nul ne devrait fermer les yeux.
Le Seigneur Jésus revient, et Il vient promptement, premièrement pour prendre l'Eglise avec lui dans le ciel; puis, après une courte, mais terrible période de jugements terrestres, pour s'asseoir sur «le trône de David son père», et pour «régner sur la maison de Jacob, à toujours» (Luc 1: 32, 33).
La nature parenthétique de la période actuelle de grâce se voit d'une manière frappante, lorsqu'on compare Esaïe 61: 2, avec Luc 4: 18-20. On remarquera que le Seigneur, citant le passage du prophète, s'arrête au milieu de la phrase: «Pour publier l'an agréable du Seigneur. ET AYANT PLOYE LE LIVRE». La période présente est «l'an agréable du Seigneur». Elle a commencé par le ministère du Seigneur, elle fut continuée par les apôtres (voir 2 Corinthiens 6: 2), et se terminera à la venue du Seigneur pour les siens. Alors commencera «le jour de la vengeance de notre Dieu».
Lorsqu'une fois la grande affaire du salut de l'âme a été réglée, il est de la plus grande importance pour le croyant d'apprendre à connaître et de se rendre familière la vérité dispensationnelle. Nous avons la pensée qu'un chrétien ne peut sans cela faire des progrès intelligents dans la vérité divine.
En tout premier lieu, nous désirons placer avec sérieux et affection devant le lecteur la question suivante: Etes-vous assuré de votre salut?
Quelqu'un peut-il avoir cette certitude? demanderez-vous peut-être. Oui; c'est le privilège de tout vrai croyant au Seigneur Jésus Christ de savoir dans ce monde qu'il est sauvé.
Prêtez l'oreille à la parole de Dieu, et ne laissez aucun «aveugle, conducteur d'aveugles», vous ravir cette précieuse vérité: «Vous ETES sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu; non pas sur le principe des oeuvres, afin que personne ne se glorifie» (Ephésiens 2: 8, 9). Ces paroles nous apprennent trois choses: 1° Que les vrais croyants sont sauvés; 2° qu'ils sont sauvés par la foi; et 3° que le salut n'est pas sur le principe des oeuvres.
AVEZ-VOUS APPRIS QUE VOUS ETES PERDU? Si non, c'est que Satan a aveuglé vos yeux, et, de plus, il cherche à vous garder dans cet état d'aveuglement, et il essaie, par les soucis des affaires, par les convoitises du péché, et par tout l'ensemble des plaisirs et des distractions du monde, de vous empêcher de penser sérieusement à votre âme et à vos intérêts éternels. Et s'il ne peut pas y réussir tout à fait, il cherche à consommer votre ruine en vous engageant sur une mauvaise route, en vous disant que vous pouvez vous sauver par vos prières, vos bonnes oeuvres et l'observation d'ordonnances religieuses. Mais écoutez la parole de Dieu. A la question: Que faut-il que je fasse pour être sauvé?
elle répond: «Crois au Seigneur Jésus Christ et tu seras sauvé» (Actes 16: 30, 31), paroles qui nous apprennent la même précieuse vérité, que le salut est la part de tous ceux qui croient du coeur au Seigneur Jésus Christ. Oui, tous les croyants peuvent et doivent savoir qu'ils sont sauvés.
Que nos lecteurs nous permettent de leur poser une autre question: Vos péchés sont-ils pardonnés?
Est-il possible à un homme de le savoir dans ce monde? Certainement, car la parole de Dieu nous affirme qu'en lui, c'est-à-dire en Christ, «nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes, selon les richesses de sa grâce» (Ephésiens 1: 7). Si vos péchés ne sont pas pardonnés dans ce monde, ils ne le seront jamais, car il n'y a pas de pardon après la mort. Ni purgatoire, ni prières, ni messes pour les morts, ne peuvent changer l'état de l'âme qui a passé du temps dans l'éternité. Ce que Jésus disait aux Juifs de son temps, est également vrai de nos jours: «Si vous ne croyez pas que c'est moi, vous mourrez dans vos péchés» (Jean 8: 24). Et celui qui sera mort dans ses péchés, ressuscitera dans ses péchés, afin d'être jugé pour ses péchés. Mais tandis que ceux qui n'auront pas cru, ne seront jamais pardonnés, tous ceux qui croient vraiment au Seigneur Jésus savent MAINTENANT, dans ce monde, qu'ils ONT le pardon de leurs péchés, car Dieu dit: «Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom (le nom de Jésus), quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés» (Actes des Apôtres 10: 3). Et autre part: «Par lui (par Christ ressuscité) vous est annoncée la rémission des péchés, et que de tout ce dont vous n'avez pu être justifiés par la loi de Moïse, quiconque croit est justifié par lui» (Actes des Apôtres 13: 38, 39). Ainsi le pardon des péchés s'obtient sur le fondement de la foi, et non par des oeuvres de loi.
Qui peut le savoir dans ce monde? Chacun de ceux qui croient au Seigneur Jésus Christ doit le savoir, car la parole de Dieu dit: «Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu» (1 Jean 5: 13). Il n'est pas dit: afin que vous espériez l'avoir, mais afin que vous sachiez que vous l'avez.
Nous lisons encore: «C'est ici le témoignage que Dieu nous a donné (à nous croyants) la vie éternelle; et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie» (1 Jean 5: 11, 12). Ainsi tout vrai croyant a le privilège de connaître trois choses:
Ces trois bénédictions, entre plusieurs autres, sont sa part dans ce monde avant qu'il meure.
Admettant donc que ces questions sont réglées, et que l'âme est en possession de «la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ» (Romains 5: 1), nous donnerons une courte esquisse de la vérité dispensationnelle.
Et d'abord que faut-il entendre par là?
Depuis les jours du jardin d'Eden, après que l'homme eut été créé et placé sur la terre, Dieu a agi envers lui d'après différents principes et de diverses manières; par exemple, dans l'état d'innocence en Eden, sous la loi en Sinaï, par le moyen des rois et des prophètes en Israël, etc. Ces différentes méthodes d'action de Dieu envers l'homme, sont appelées dispensations. Depuis la création jusqu'à la crucifixion de Christ, l'histoire du monde tracée du doigt de Dieu peut être regardée comme renfermée en trois volumes. Et souvenons-nous que c'est l'histoire de l'homme, votre histoire et la mienne, cher lecteur.
C'est un sombre volume. L'homme fut placé innocent dans le jardin d'Eden. «Dieu vit tout ce qu'il avait fait (y compris l'homme), et voici, cela était très bon» (Genèse 1: 31). Avec quelle rapidité tout changea de face! «Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché» (Romains 5: 12).
Le second volume de l'histoire de l'homme est encore plus sombre que le premier. Non seulement l'homme est un pécheur, mais il est un transgresseur de la loi. Le lecteur penserait-il à se placer sous la loi? Alors il est «sous la malédiction». En effet, la parole de Dieu dit: «Tous ceux qui sont sur le principe des oeuvres de loi sont sous la malédiction» (Galates 3: 10); et encore: «Tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit coupable devant Dieu» (Romains 3: 19).
C'est la plus sombre page de l'histoire de l'homme. Le Fils de Dieu est venu dans le monde en grâce, et l'homme a crié: «Ote, ôte-le, crucifie-le!» D'Eden au Calvaire, d'époque en époque, l'histoire de l'homme est devenue de plus en plus sombre. Le seul progrès que l'homme ait fait moralement, a été un progrès dans le mal. Il a progressé dans toute sorte de connaissances, dans les sciences et les arts, etc.; mais le comble de sa culpabilité a été atteint, quand il a cloué sur la croix le Seigneur de gloire. Telle est, lecteur, votre histoire et la mienne.
Eden, Sinaï et le Calvaire, révèlent l'histoire d'un péché toujours plus grand et d'une culpabilité toujours croissante.
L'épreuve de l'homme est passée. A la croix de Christ, l'histoire de l'homme a pris fin moralement. Elle ne se clora chronologiquement que lors du jugement des morts devant LE GRAND TRONE BLANC.
Ce que nous venons de dire explique le passage remarquable de la Parole inspirée: «Maintenant, en la consommation des siècles, il (Christ) a été manifesté une fois pour l'abolition du péché par le sacrifice de lui-même» (Hébreux 9: 26). En la consommation des siècles ne veut pas dire la fin du monde, car plus de mille huit cents ans se sont écoulés depuis que Christ est apparu, et le monde subsiste encore, mais ce moment a été moralement la fin du monde. L'homme a été sous l'épreuve durant tous les siècles jusqu'à la croix, mais la croix a montré que l'homme est entièrement PERDU, perdu sans espoir.
Dieu maintenant ne cherche plus de fruit chez l'homme. La parabole du maître de maison et des cultivateurs de sa vigne, nous enseigne la même sérieuse vérité (Matthieu 21: 33 à la fin). La vigne représente la nation juive, entourée de la clôture de tous les privilèges de Dieu, et qui, au lieu de porter du fruit pour Dieu, a tué ses serviteurs, les prophètes (Matthieu 23: 34 à la fin). «Enfin, il envoya auprès d'eux son fils» (21: 37). La venue de Christ dans le monde a été la dernière épreuve que Dieu ait faite de l'homme, et l'homme a tué Christ, et tout a été fini. Depuis la croix de Christ, l'épreuve de l'homme a pris fin, et Dieu l'a traité comme PERDU — DEJA CONDAMNE.
Lecteur, vous n'avez pas besoin d'attendre jusqu'au jour du jugement pour savoir comment les choses tourneront pour vous. Regardez à la croix, et voyez là Dieu prononçant votre sentence. Comme le Seigneur Jésus le dit, en regardant d'avance à la Croix: «MAINTENANT EST LE JUGEMENT DE CE MONDE» (Jean 12: 31). L'exécution de ce jugement n'aura lieu qu'au jour où sera dressé le grand trône blanc (Apocalypse 20: 11, etc.), mais depuis la croix, l'homme est comme un criminel «déjà condamné», et qui attend dans sa cellule le jour de l'exécution.
Mais après la croix, deux choses eurent lieu; d'abord Christ est ressuscité et est entré dans la gloire. A la croix, il a accompli l'oeuvre de la propitiation pour le péché; il avait glorifié Dieu par sa mort, et Dieu l'a maintenant placé à sa droite, et l'a couronné de gloire et d'honneur (voyez Jean 13: 31, 32; 19: 30; Hébreux 2: 9). Mais une seconde chose est arrivée lorsque Jésus eut pris sa place à la droite de Dieu: l'Esprit Saint est descendu sur la terre le jour de la Pentecôte.
Alors a commencé un nouvel ordre de choses; c'est la période présente, celle de l'Eglise sur la terre. Deux choses caractérisent cette période: 1° Christ, l'homme ressuscité, est dans la gloire, et 2° l'Esprit Saint est sur la terre, non comme une influence, mais comme une Personne divine.
D'Eden jusqu'au Calvaire, l'Esprit Saint a agi comme une influence, vivifiant les âmes, mais durant la période de l'Eglise, il demeure sur la terre. Tout croyant en Christ et en son oeuvre parfaite, pendant la dispensation présente, est scellé de l'Esprit Saint, et l'Esprit demeure en lui (2 Corinthiens 1: 22; 5: 5; Galates 3: 2; 4: 6; Ephésiens 1: 13; 4: 30, etc.). Non seulement cela, mais l'Esprit Saint demeure dans l'Eglise comme corps (Ephésiens 2: 22; 1 Corinthiens 3: 16, etc.).
Dans les temps de l'Ancien Testament, on ne pouvait pas dire que l'Esprit Saint fût venu, mais depuis la Pentecôte, il est venu et demeure ici-bas (Jean 7: 39; 14: 16, 17, 26; 15: 26; 16: 7, 8; Actes des Apôtres 1: 11; 1 Pierre 1: 12).
Durant la période actuelle, tous les croyants sont unis à Christ, la Tête glorifiée de l'Eglise dans le ciel. Ils sont ainsi membres de son corps. «Il y a un seul corps» (Ephésiens 4: 4), et tous les croyants, pendant cette dispensation, sont membres de ce corps.
Le jour de la Pentecôte a été le jour de naissance de l'Eglise. Les saints, avant la Pentecôte, étaient vivifiés par l'Esprit, mais l'Esprit n'habitait pas en eux, et ils n'étaient pas non plus «membres l'un de l'autre». Comme individus, ils marchaient avec Dieu ainsi qu'Hénoc, et ils seront dans la gloire, en vertu de l'oeuvre de la croix. Ils forment le groupe de ceux dont il est parlé comme des «esprits des justes consommés» (Hébreux 12: 23). Il y aura dans le ciel d'autres groupes, par exemple «les myriades d'anges, l'assemblée universelle», de même que «l'assemblée (ou l'Eglise) des premiers-nés écrits dans les cieux (*)». C'est pour n'avoir pas compris les différentes dispensations que bien des personnes ont eu la pensée erronée que les saints de tous les âges font partie de l'Eglise. Tous les saints de l'Ancien Testament seront dans le ciel, car ils auront part à la première résurrection; mais, quoique dans le ciel, ils ne seront pas avec Christ dans la même relation que l'Eglise, car l'Eglise est son corps (Ephésiens 1: 23) et son épouse (Ephésiens 5: 25; Apocalypse 19: 7; 21: 2, 9, 10; 22: 17), tandis que les saints de l'Ancien Testament seront dans la position de Jean le Baptiseur, c'est-à-dire les amis de l'Epoux (Jean 3: 29).
(*) Les mots rendus par «assemblée universelle», et «assemblée des premiers-nés»,
sont différents dans l'original. (Note du traducteur)
La période actuelle, celle de l'Eglise, prendra fin lors de la venue du Seigneur dans les airs. Quelqu'un peut-il dire à quel moment ce sera? Nous ne le croyons pas. A la croix, Dieu a interrompu le cours de ses voies envers la terre (*); mais il les reprendra à la venue du Seigneur. Durant l'intervalle occupé par l'Eglise, les temps prophétiques ne sont pas comptés. En conséquence, tous ceux qui cherchent à fixer la date de la venue du Seigneur se trompent nécessairement, lorsqu'ils cherchent à appliquer les 1260 jours ou d'autres indications de temps à la période actuelle.
(*) Bien que sa
Providence régisse toujours tout et qu'il conduise toutes choses à Sa fin. (Note
du traducteur)
Il est de toute importance de bien saisir que la période de l'Eglise est une parenthèse dans les voies de Dieu à l'égard de la terre. C'est le temps où la grâce règne par la justice (Romains 5: 21). Les temps prophétiques se terminent quand l'Eglise commence; ils ne reprennent que lorsque l'Eglise est dans le ciel.
Nous savons à quel moment la période de l'Eglise a commencé; personne ne peut dire quand elle finira: ce peut être à tout moment. Sans chercher à fixer une date, nous croyons que nous sommes très proches de cet instant: «La venue du Seigneur est proche» (Jacques 5: 8). Lecteur chrétien, où est votre trésor? Est-il sur la terre, ou dans le ciel? «Là où est votre trésor, là sera aussi votre coeur» (Luc 12: 34). Vos affections, vos pensées sont-elles placées dans les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu? (Colossiens 3: 1, 2). Christ est-il le trésor de votre coeur? Rappelez-vous que Jésus n'est «pas ici», et que vous êtes laissé ici-bas afin de luire pour lui pendant son absence. «Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées; et soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur maître… Bienheureux sont ces esclaves que le maître, quand il viendra, trouvera veillant» (Luc 13: 35-38).
La venue du Seigneur a deux aspects — l'un céleste, en rapport avec l'Eglise, l'autre terrestre, en rapport avec Israël et les nations de la terre. Dans «l'étoile brillante du matin», nous voyons l'espérance céleste de l'Eglise; dans «la racine et la postérité de David», l'espérance terrestre d'Israël (Apocalypse 22: 16). Avant qu'il vienne en jugement vers la terre, il viendra dans l'air prendre les saints. A ce moment, trois choses auront lieu simultanément, en un clin d'oeil (voyez 1 Thessaloniciens 4: 13-18; 1 Corinthiens 15: 51, 52):
Espérance bienheureuse (Tite 2: 13), consolante (1 Thessaloniciens 4: 18), et purifiante! (1 Jean 3: 3). Le Seigneur vient donc d'abord en l'air pour ses saints, et ensuite il vient vers la terre avec ses saints.
Quels sont ceux qui seront ravis à la rencontre du Seigneur? D'abord tous les saints qui sont morts depuis le commencement jusqu'à la venue du Seigneur, et en second lieu, tous les saints vivants sur la terre à cette venue (1 Corinthiens 15: 23, 51). Ces saints glorifiés nous sont présentés aux chapitres 4 et 5 de l'Apocalypse, sous la figure des vingt-quatre anciens assis sur des trônes, vêtus de blanc, et portant des couronnes d'or. Vingt-quatre est un nombre symbolique représentant l'ensemble complet de la sacrificature céleste, par allusion aux vingt-quatre classes de la sacrificature terrestre (1 Chroniques 24).
Dans le livre de l'Apocalypse, la venue du Seigneur pour ses saints a lieu entre les chapitres 3 et 4; mais la venue du Seigneur avec ses saints ne se trouve qu'au chapitre 19: 14.
Lisons au chapitre 1: 19. Le Seigneur dit à Jean «Ecris donc:
Les chapitres 4 et 5 nous montrent les saints glorifiés assis autour du trône dans une paix parfaite, et dans la même gloire d'où vont tomber les jugements sur la terre. «Monte ici», a dit la voix qui parlait au prophète, «et je te montrerai les choses qui doivent arriver après celles-ci». Après celles-ci, c'est-à-dire après «les choses qui sont», ou, en d'autres mots, après que l'histoire de l'Eglise est terminée (Apocalypse 4: 1).
Par conséquent, tout ce que le livre de l'Apocalypse décrit, du chapitre 6 au chapitre 19, arrive entre l'enlèvement des saints et la venue de Christ pour le jugement.
«Le mystère d'iniquité», qui opère même déjà, se manifestera alors avec une terrible puissance, et l'Antichrist, qui peut-être vit à ce moment même, sera révélé; car «celui qui retient maintenant», c'est-à-dire l'Esprit Saint, «sera loin», ce qui arrivera lors de l'enlèvement des saints. L'Esprit Saint qui, au jour de la Pentecôte, est descendu pour demeurer avec les saints de la période actuelle, et pour être en eux (Jean 14: 17), sera loin, quand l'Eglise, qui est «l'habitation de Dieu par l'Esprit» (Ephésiens 2: 22), ne sera plus sur la terre.
Mais bien que, dans la période qui s'écoule entre l'enlèvement des saints et le retour de Christ pour le jugement, l'Esprit Saint ne soit plus sur la terre comme une Personne divine, cependant, durant cette période, il agira dans les âmes, comme il l'a fait avant le jour de la Pentecôte. Dan s les temps qui précèdent ce jour-là, des âmes furent nées de l'Esprit; quelques-unes seront nées de l'Esprit après que l'Eglise ne sera plus sur la terre, de même que, dans la période présente, celle de l'Eglise, des âmes sont aussi nées de l'Esprit. Mais en outre, dans les croyants de la période actuelle, l'Esprit Saint demeure. Il est en eux le sceau de leur relation avec Dieu comme fils (Galates 4: 6); le lien de leur union avec un Christ glorifié (1 Corinthiens 12: 12, 13), et les arrhes de la gloire où ils seront introduits à la venue de Christ (Ephésiens 1: 14).
Quelles sont les âmes qui seront sauvées dans l'intervalle entre l'enlèvement des saints et le retour de Christ pour le jugement du monde? D'où seront-elles prises? Le chapitre 7 de l'Apocalypse, nous donne la réponse.
Premièrement, 144.000 d'entre les tribus d'Israël.
Secondement, «une grande foule que personne ne pouvait dénombrer», d'entre les nations païennes.
Aucune d'entre la chrétienté.
Le jour de grâce de la chrétienté aura pris fin quand les saints auront été pris pour être avec le Seigneur. Tous ceux qui, par une incrédulité obstinée et coupable, refusent de recevoir l'Evangile de la grâce de Dieu qui est maintenant annoncé aux âmes, seront livrés à «une énergie d'erreur pour qu'ils croient au mensonge» (2 Thessaloniciens 2: 11). Il n'y aura plus d'occasion de salut pour la chrétienté après la venue du Seigneur.
Lorsque l'Epoux vient, tous les vrais croyants (les cinq vierges prudentes) entrent aux noces; tous les professants qui n'ont pas d'huile dans leurs lampes (c'est-à-dire ceux qui n'ont pas l'Esprit) sont laissés dehors. «Et la porte fut fermée» (Matthieu 25).
L'Ecriture nous fournit-elle quelque indication relative à la longueur de la période qui suit l'enlèvement des saints? Oui. Les soixante-dix semaines dont parle Daniel (chapitre 9), jettent une grande lumière sur ce point. Elles se partagent en trois périodes:
(*) Il serait plus exact
de dire que l'Apocalypse nous présente une première période sans durée limitée
et qui s'étend depuis l'enlèvement des saints jusqu'au temps de la deuxième
trompette de malheur. Dès lors commence une deuxième période limitée à la
deuxième demi-semaine de Daniel et qui va jusqu'à la fin. Nous pensons, avec
d'autres, que la première demi-semaine de Daniel, correspond au ministère
public de Christ, jusqu'à la croix. (Réd.)
Ces semaines, comme on le sait, sont des semaines d'années, et non de jours. Une semaine représente donc sept années. Dans ce laps de temps des choses terribles auront lieu, dans les domaines politique, religieux et social. Ce sont
Une incrédulité pleine de blasphèmes, la bête portant dix cornes, remplie de noms de blasphème (Apocalypse 13: 5, 6; 17: 3); et une religion corrompue et tyrannique (Apocalypse 17 — BABYLONE), tels seront les traits caractéristiques de l'Europe occidentale pendant le court intervalle entre l'enlèvement des saints et la venue du Seigneur pour le jugement. Ces choses marchent maintenant rapidement vers leur accomplissement.
Quand la venue du Seigneur est présentée comme la venue du Fils de l'homme, c'est toujours lorsqu'il vient pour exercer le jugement: ce n'est pas sa venue comme l'espérance de l'Eglise, laquelle aura lieu sept ans au moins auparavant (Matthieu 24: 30; 25: 31; Daniel 7: 13). Toutes deux sont appelées la «venue» du Seigneur, mais la dernière est aussi nommée son «apparition», car alors il apparaît en gloire. Quand il viendra dans les nuées (1 Thessaloniciens 4: 17), les saints seuls le verront; lorsqu'il apparaîtra en gloire, «tout oeil le verra».
On a appelé le jugement des brebis et des chèvres, en Matthieu 25, une «session» de jugement, parce que le Fils de l'homme y est dit «assis» sur le trône de sa gloire. Il suivra immédiatement le jugement «guerrier» d'Apocalypse 19, lorsqu'à l'apparition du Seigneur sortant du ciel avec ses armées, «la bête et les rois de la terre» seront écrasés.
Durant l'intervalle qui s'écoule entre la venue du Seigneur pour les saints et son apparition, et surtout pendant la dernière moitié de cette période (c'est-à-dire le temps de la grande tribulation des Juifs comprenant 1260 jours, ou 42 mois, ou encore un temps, et des temps, et une moitié de temps; c'est la dernière moitié de la soixante-dixième semaine de Daniel 9: 27), le résidu juif sera persécuté, plusieurs d'entre eux souffriront le martyre, et «si ces jours n'eussent été abrégés», aucun d'eux n'eût été sauvé (Matthieu 24: 1-31). Ce résidu portera l'Evangile du royaume parmi les nations païennes. Ceux qui le composent sont appelés par le Seigneur «ceux-ci qui sont mes frères» (Matthieu 25: 40), et qui sont reçus par les «brebis», mais rejetés par les «chèvres».
Le dernier acte de jugement avant l'établissement du millénium (règne de Christ sur la terre durant mille ans), semble devoir être la destruction du «roi du nord» (Daniel 11: 45). «En ce temps-là, ton peuple (les Juifs) sera délivré» (Daniel 12: 1).
Rétablies et bénies dans leur terre, les tribus, unies de manière à former «une seule nation dans le pays» (Ezéchiel 37: 15-28); «un seul roi (Christ) sera leur roi à tous»; ils seront alors «en repos», habitant «en sécurité». Alors viendra la vaste confédération des nations du nord-est, Gog et Magog. Elles monteront contre Israël «comme une nuée, pour couvrir le pays» (Ezéchiel 38: 16); mais ce sera (hélas! pour elles) afin d'y trouver que «l'Eternel est là». (Jéhovah-Shamma) (Ezéchiel 48: 35).
Ces actes de jugement, par lesquels Christ subjuguera ses ennemis, occuperont la première partie de son règne. Durant le millénium, Christ régnera en justice, tous les saints glorifiés vivront et régneront avec lui (Apocalypse 20: 4). Ces saints glorifiés sont tous ceux qui auront eu part à «la première résurrection», savoir, tous ceux qui seront ressuscités à la venue du Seigneur, et tous les saints qui auront souffert le martyre dans la période qui suivra. Ils sont énumérés en Apocalypse 20: 4, comme formant trois classes:
Ceux qui composent ces trois groupes, «vivront et régneront avec le Christ durant les mille ans», le règne millénaire de Christ. C'est le temps dont il est parlé comme de celui de «la révélation des fils de Dieu», après laquelle la création soupire dans une vive attente (Romains 8: 19). Alors «la servitude de la corruption», résultat du péché d'Adam, sous laquelle «toute la création ensemble gémit et est en travail jusqu'à maintenant», sera abolie. La création en sera affranchie. Les croyants sont maintenant introduits dans la liberté de la grâce; mais alors la création aura part à «la liberté de la gloire des enfants de Dieu». Les Psaumes et les prophètes sont remplis des brillantes et réjouissantes descriptions de cet heureux temps durant lequel
L'espace ne nous permet pas de poursuivre davantage ce précieux sujet.
Le jour du Seigneur s'étend au delà, du millénium. Il commence lorsque le Seigneur Jésus Christ sort du ciel (Apocalypse 19: 11). Puis suit la courte période du jugement des vivants. «Voici, le jour de l'Eternel vient, cruel, avec fureur et ardeur de colère, pour réduire la terre en désolation; et il en exterminera les pécheurs» (Esaïe 13: 9).
Quand le Seigneur vient pour ses saints, il les retire du monde; lorsqu'il vient avec eux, il en ôte les pécheurs par le jugement.
Nous avons montré précédemment comment il se fait que, bien que les saints de la dispensation actuelle aient été ravis dans le ciel, il y aura cependant encore des saints sur la terre lorsque Christ revient pour le jugement.
Nous lisons aussi: «Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de feu» (Matthieu 13: 41, 42). Alors s'accomplira la parole du Seigneur: «Je vous dis qu'en cette nuit-là, deux seront dans un même lit, l'un sera pris, et l'autre laissé, etc.» (Luc 17: 20-37). Cela n'a point rapport à l'enlèvement des saints, mais au fait que les pécheurs sont ôtés de la terre par le jugement. Celui qui est pris, est pris pour le jugement.
Le millénium sera le temps, où Christ régnera en gloire et en puissance, et l'Ecriture nous apprend que plusieurs d'entre les nations se soumettront à lui extérieurement sans qu'il y ait un changement intérieur du coeur, en d'autres mots, sans qu'il y ait eu une réelle conversion (voyez Psaumes 18: 44; 66: 3, où l'expression «se soumettent à toi», a la force de «te rendent une feinte obéissance», ou se soumettent à toi en dissimulant).
C'est pourquoi, lorsque Satan est délié de sa prison, à la fin du millénium (Apocalypse 20: 7-10), une explosion terrible de rébellion de l'homme contre Dieu, a lieu une fois de plus. Il ne faut pas confondre le Gog et Magog d'Apocalypse 20, avec le Gog et Magog d'Ezéchiel 38. En Ezéchiel, ces termes s'appliquent littéralement aux contrées qui, dans l'ancienne division des races, ont été peuplées par des descendants de Japhet (Genèse 10: 2); en d'autres termes, c'est la Russie. Mais dans l'Apocalypse, ces termes sont figurés; la révolte des hommes inconvertis conduits par Satan à la fin du millénium, sera si terrible, qu'elle ne peut être comparée qu'à cette vaste confédération qui a lieu à son commencement, et qui subira les terribles jugements décrits en Ezéchiel 39.
Le jugement des morts (des méchants qui ont revécu) devant le grand trône blanc, suivra immédiatement la dernière révolte de l'homme et son châtiment. La mort, le dernier ennemi, sera alors détruite, et Christ remettra le royaume qu'il avait reçu au commencement du millénium. Le royaume médiatorial du Fils de l'homme aura pris fin, et Dieu, dans la plénitude de son Etre, comme Père, Fils, et Saint Esprit, sera «tout en tous» (1 Corinthiens 15: 24-29). Le jour du Seigneur qui commence avec l'ère des jugements quand Christ apparaît avec les nuées, se termine avec le jugement des morts. Il s'ouvre en venant comme «un voleur dans la nuit», et il se termine par «un bruit sifflant», car alors «les cieux et la terre de maintenant» seront brûlés (2 Pierre 3: 1-14).
L'état éternel commencera alors. Il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre où la justice habitera.
Pendant l'état éternel, toutes les distinctions de race et de nationalité qui existent parmi les hommes, auront cessé. Elles appartiennent au temps, et non à l'éternité. Dans l'éternité, «le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux».
D'après la courte et merveilleuse description qui nous est donnée de l'état éternel, en Apocalypse 21: 1-8, nous apprenons trois choses:
Jusqu'à la fin du verset 8 du chapitre 21 de l'Apocalypse, nous est donné le récit continu des voies de Dieu, nous conduisant jusqu'à l'éternité. Depuis le verset 9, l'Esprit de Dieu revient en arrière pour nous donner un tableau plus complet de l'état millénaire.
Lecteur, en présence de l'éternité, laissez-moi vous demander: «Sur quoi repose votre espérance? Pouvez-vous dire:
«Je repose sur Christ, le divin fondement;
Tout autre que lui seul n'est qu'un sable mouvant»?
«Celui qui rend témoignage de ces choses dit: oui, je viens bientôt. — amen; viens, Seigneur Jésus!»