Soyons fidèles

(Extrait)

ME 1899 page 77

 

… Dieu a ses propres voies, sa propre manière d'agir envers chacun de nous. Les manquements devraient servir à nous amener à une juste appréciation de nous-mêmes. La faiblesse est de l'homme, mais Christ n'est pas faible, et Christ est la vie du chrétien. C'est pourquoi il est écrit: «Mes enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point». Si triste que soit une chute, la continuation d'un croyant dans une voie de péché pendant un long temps, est de beaucoup plus sérieuse. Mais il peut y avoir plus de lumières que de vie, et c'est assurément un danger auquel, avec la connaissance que nous possédons, nous sommes plus particulièrement exposés. Nous ne saurions être trop reconnaissants pour la merveilleuse somme de lumière qui nous a été accordée, mais il convient à chacun de nous d'être très vigilant, de peur que nous ne nous contentions d'avoir la lumière sans la vie, j'entends dans le sens pratique comme chrétiens. Car celle-ci est souvent moralement bien au-dessous de la lumière que l'on a reçue. Les manquements, les chutes et tant de choses douloureuses, dont nous entendons parler en différents endroits, ont assurément pour but de nous amener, comme de nouveau, en la présence de Dieu, dans un profond sentiment de jugement de nous-mêmes, cherchant à apprendre ce qu'il a à dire à chacun de nous, à la fois pour nous avertir et aussi pour nous encourager à nous attacher plus intimement à lui.

Notre position en Christ est parfaite, mais notre marche dépend de notre demeure en lui, de la connaissance que nous avons de lui, de la contemplation de sa Personne, et de notre communion avec lui. Qu'il est affligeant de penser qu'un homme peut savoir ces choses dans son intelligence et ne pas vivre en elles! Là où existe l'ardent désir de connaître Christ, comme nous le voyons chez Paul, en Philippiens 3, il y aura certainement une extrême sensibilité à l'égard du péché sous quelque forme que ce soit. L'homme sauvé qui se contente de la connaissance du plan de la rédemption, a, il est vrai, la lumière qui proteste contre le péché, mais il ne semble pas posséder la puissance pour faire face à la tentation de l'ennemi, en lui disant: «Retire-toi de moi». Et cependant le bon Berger, qui a mis sa vie pour nous, s'attend à ce que nous le suivions, et pour cela, il appelle chacun de nous par son nom.

Il y a bien du péché dans des faits qu'on ne peut ranger dans la catégorie des péchés vulgaires; et on ne peut alléguer pour les excuser les différences de tempérament et de caractère. Il y avait chez les apôtres une grande diversité; ils semblent même avoir été choisis exprès pour cela; mais il y avait l'unité, parce que Christ était tout en tous. Ils se rassemblaient autour de lui comme autour d'une Personne. Que Dieu nous accorde la grâce de croire de coeur que Christ est lui-même notre salut: «Celui qui a le Fils a la vie». La connaissance est bonne, et par elle nous croissons; mais nous ne croissons en elle qu'autant qu'elle nous amène à voir que tout a son centre en Christ lui-même, et que Dieu veut que nous demeurions en lui. Puisse-t-il nous accorder la grâce de le connaître Lui, et la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances.