«Ceux qui sont du Christ, à sa venue»

1 Corinthiens 15: 23 - H.P.

ME 1900 page 12

 

Préface

 «Usez donc de patience, frères, jusqu'à la venue du Seigneur. Voici, le laboureur attend le fruit précieux de la terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce qu'il reçoive les pluies de la première et de la dernière saison. Vous aussi, usez de patience; affermissez vos coeurs, car la venue du Seigneur est proche» (Jacques 5: 7, 8).

 

Nous publions l'article suivant avec l'espoir qu'il réveillera les rachetés du Seigneur à la perspective bénie qui est devant eux; nous désirons que, durant le peu de temps de son absence, il amène chacun à redoubler de dévouement pour Lui et pour le service que son amour nous a assigné. Tout en combattant ardemment pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints, il faut servir avec un coeur et un esprit intelligents en édifiant ce qui rencontrera son approbation au jour de sa récompense. «Car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive les choses accomplies dans le corps, selon ce qu'il aura fait, soit bien, soit mal» (2 Corinthiens 5: 10).

Rappelons-nous, frères, ces paroles salutaires auxquelles les prédicateurs de la chrétienté prêtent peu d'attention et dont ils ne parlent que rarement, paroles que nous trouvons en 1 Corinthiens 3: 11-15: «Car personne ne peut poser d'autre fondement que celui qui est posé, lequel est Jésus Christ. Or si quelqu'un édifie sur ce fondement de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'ouvrage de chacun sera rendu manifeste, car le jour le fera connaître, parce qu'il est révélé en feu; et quel est l'ouvrage de chacun, le feu l'éprouvera… Si l'ouvrage de quelqu'un vient à être consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu». Nous ne pouvons manquer de voir par cette portion de l'Ecriture et par les versets qui suivent qu'il y a:

Les bons constructeurs sont suscités dans la simplicité de la vérité et par la puissance du Saint Esprit, ce que Dieu peut reconnaître comme sien, afin que les âmes soient introduites dans l'Assemblée du Dieu vivant (*), et unies ensemble par la puissance formatrice de la Parole écrite, et par l'opération incessante de l'Esprit lui-même. «Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu» (Ephésiens 2: 8; voyez aussi 1 Corinthiens 12: 13).

(*) Voyez Actes 20: 28: «L'assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre Fils».

Constructeurs sauvés et mauvais ouvrage; ce sont des saints et des serviteurs, mais qui prêchent de manière à faire appel à l'homme dans la chair et à rassembler les foules; ce n'est pas la simple parole de Dieu présentée sous la dépendance du Seigneur, et dans la puissance de l'Esprit non contristé. Ainsi sa puissance formatrice n'est pas là, bien qu'une religion d'état et qu'un esprit de secte, dénommés ou non, puissent s'élever et même commander l'admiration du monde.

En dernier lieu, les corrupteurs et la corruption. Ces corrupteurs sont ceux que l'apôtre dénonce; faux apôtres, ouvriers trompeurs, se transformant en apôtres de Christ, prêchant un évangile différent, qui veulent pervertir l'évangile du Christ, ceux sur qui il appelle l'anathème (voyez Galates 1: 7-9). «Mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent pervertir l'évangile du Christ. Mais quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu'il soit anathème. Comme nous l'avons déjà dit, maintenant aussi je le dis encore: Si quelqu'un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu'il soit anathème». Et en 2 Corinthiens 11: 3-5. «Mais je crains que, en quelque manière, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, ainsi vos pensées ne soient corrompues et détournées de la simplicité quant au Christ. Car si celui qui vient prêche un autre Jésus, que nous n'avons pas prêché, ou que vous receviez un esprit différent, que vous n'avez pas reçu, ou un évangile différent, que vous n'avez pas reçu, vous pourriez bien le supporter. Car j'estime que je n'ai été en rien moindre que les plus excellents apôtres». Et en Galates 2: 4, 5. «Les faux frères, furtivement introduits, qui s'étaient insinués pour épier la liberté que nous avons dans le Christ Jésus, afin de nous réduire à la servitude; auxquels nous n'avons pas cédé par soumission, non pas même un moment, afin que la vérité de l'évangile demeurât avec vous».

Comptez, cher lecteur, que beaucoup de choses qui ont cours dans la chrétienté aujourd'hui et qui rencontrent l'approbation de l'homme, ne seront, au tribunal du Christ, rien que bois, foin et chaume; tandis que ce qui maintenant est regardé comme méprisable et comme l'ordure et le rebut de toutes choses, recevra, au tribunal du Christ, son sourire et son approbation. Ceci est pour ceux qui auront estimé «l'opprobre de Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte», et qui auront «regardé à la rémunération». Or, Celui qui «tient les sept étoiles dans sa droite, qui marche au milieu des sept lampes d'or», dit: «Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées», et encore: «Celui qui vaincra,… je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j'ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône».

Si, de leur temps, Jérémie se lamentait sur la ruine de Jérusalem, et Ezéchiel, sur la désolation du peuple d'Israël; quelle doit être la lamentation de chaque enfant de Dieu, de chaque vrai serviteur de Christ sur la ruine de l'Eglise quant à son témoignage collectif; cette Eglise qui fut une fois si brillante et si belle qu'il est écrit d'elle, en Actes 5: 13: «Mais d'entre les autres, nul n'osait se joindre à eux, mais le peuple les louait hautement; et des croyants d'autant plus nombreux se joignaient au Seigneur, une multitude tant d'hommes que de femmes».

Ayant par grâce, et dans une faible mesure, connaissance du sérieux et de la solennité de ces choses, nous recommandons à tout chrétien, en quelque lieu qu'il se trouve et quel que soit son nom parmi les hommes, de faire, avec attention et prière, la lecture de cet écrit.

Quelle scène d'indescriptible gloire ce sera quand le Seigneur lui-même descendra pour rassembler ses rachetés dans la demeure qu'il a préparée pour eux. Quel moment de pur délice quand, au cri de commandement, à la voix de l'archange et à la trompette de Dieu, en un moment, en un clin d'oeil, ses saints endormis, ressuscités, et les saints vivants, changés, «seront ravis à la rencontre du Seigneur en l'air, et ainsi seront toujours avec le Seigneur!»

Toutes les armées des rachetés seront rangées là, en des corps glorieux animés de la vie divine; les saints de l'ancienne alliance, qui, sur la foi d'une promesse, furent adorateurs, forains, soldats; ceux à la foi desquels les cavernes et les trous de la terre rendent témoignage, «desquels le monde n'était pas digne;» les anciens et les justes, qui «sont morts dans la foi, n'ayant pas reçu les choses promises», seront là; «Abraham, Isaac et Jacob», «Noé, Daniel et Job», «Moïse et Elie», seront là; Abel et la longue lignée des martyrs; Aaron et les sacrificateurs de Dieu; Samuel et les prophètes de l'Eternel, David et les hommes de foi qui s'assirent sur son trône; tous les hommes de Dieu, les justes consommés, auront leur place sur cette scène qu'ils ont attendue par la foi. «L'assemblée des premiers-nés», comme l'épouse préparée pour son Seigneur, y prendra aussi sa place; tous ceux qui, depuis la première jusqu'à la dernière âme née de nouveau, formeront l'accomplissement du mystère (*). Elle aussi, dans ce matin-là, pensera à ses vaillants hommes, ceux qui se sont montrés jadis, et ceux qui se montrent de nos jours comme les témoins de la vérité de Dieu, et les hérauts du salut. Tous s'élèveront ensemble et augmenteront l'innombrable multitude de ceux qui appartiennent à Christ, et prendront leur place, chacun reflétant l'image de Jésus. Il y aura des sièges aussi dans le royaume; des trônes pour le gouvernement des tribus d'Israël; des demeures dans la maison du Père; des trônes autour du trône de Dieu; tous seront occupés par les rachetés, chacun étant revêtu des insignes que le souverain amour lui a assignés. Tous «connaîtront à fond comme ils ont été connus» — chacun connu de chacun, tous connus de tous. Quel temps d'indicible joie, de saintes relations, de continuelle communion! Mais la ravissante pensée de chacun dans cette innombrable multitude sera: ils sont du Christ. «Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi». Etre en propre à Christ sera une source de plaisir profond et sans mélange alors. (Ne devrait-il pas l'être maintenant?) L'objet absorbant de leur vision céleste sera CHRIST; leur joie, être pour toujours avec Lui, le contempler, jeter leurs couronnes à ses pieds, Lui rendant à l'unisson le suprême hommage de leur coeur, en disant: «Tu es digne: car tu as été immolé, et tu nous as achetés pour Dieu par ton sang».

(*) «Ce mystère est grand; mais moi je parle relativement à Christ et à l'assemblée» (Ephésiens 5: 32). (Editeur)

La puissance de la résurrection de Christ sera appliquée aux corps de ses saints, ils seront ressuscités, parce qu'il a été ressuscité, parce qu'ils possèdent sa vie et que son Esprit habite en eux, ils seront vus dans la perfection de cette vie, dans son plein triomphe sur la mort et sur celui qui avait le pouvoir de la mort; ils sont ressuscités — non pour le jugement qui pour eux est passé, Christ l'a subi à leur place, mais parce qu'ils sont de Christ — la résurrection de Christ fut le gage et les prémices de cette abondante moisson. Il fut la première gerbe présentée à Dieu, l'échantillon et les arrhes de la moisson qui sera rassemblée alors dans le grenier de Dieu; ils seront ressuscités et présentés dans la gloire avec Lui. Il est l'expression de la gloire et ils sont en Lui. La poussière réunie sera ranimée et vivifiée par la vie divine; la faiblesse sera changée en puissance, la corruption en incorruptibilité, le déshonneur en gloire, le corps animal en corps spirituel; il portera l'empreinte du céleste, de même qu'il a porté l'image de celui qui est poussière. Où est l'aiguillon de la mort? Détruit! — Où est la victoire du hadès?Annulée! C'est une victoire pleine, complète, éternelle que la leur — Satan est brisé sous leurs pieds pour jamais.

Les saints se tiendront devant le tribunal du Christ pour recevoir les récompenses du royaume; mais ils y apparaîtront comme des saints glorifiés; il n'y aura là aucune tache de péché, la dernière trace de la malédiction aura été effacée, l'opprobre de l'Egypte enlevé et roulé au loin pour toujours, la mort de l'Agneau immolé sera parfaitement appréciée dans la lumière de la gloire et dans la présence de Dieu.

La terre peut poursuivre sa course et ses projets, comme elle le fit quand sa lumière s'obscurcit dans les ténèbres qui couvrirent la croix; sa religion peut continuer aussi, religion tout à fait compatible avec ses occupations impies, jusqu'à ce que le jugement rompe le charme de ses illusions et détruise le rêve — réveillant les hommes par cette terrible réalité: «tomber entre les mains du Dieu vivant». La lumière, lumière de Dieu, aura été transportée dans sa propre sphère pour y refléter chacune de ses clartés particulières, «brillant comme la splendeur de l'étendue», — «comme le soleil dans le royaume de leur Père». Ils seront avec Celui qui est le soleil et le centre de ce système céleste que n'éclipsent et n'obscurcissent pas les nuages du doute et de l'incrédulité. Ils sont avec Lui pendant qu'il avance dans le cours des conseils de Dieu relatifs soit aux cieux en haut, soit à la terre en bas. Ils seront vus sans tache, «avec abondance de joie», dans la présence de sa gloire. Qu'il «prenne sa grande puissance et entre dans son règne», étendant le sceptre d'une juste suprématie sur une terre jugée et renouvelée; ils y seront avec Lui. Qu'il habite la demeure même de la justice, les nouveaux cieux et la nouvelle terre, après que la durée du royaume sera accomplie et qu'il aura remis le royaume au Père; ceux qui sont siens seront encore avec Lui. Ils sont la portion actuelle et éternelle de Christ et leur place est d'être «pour toujours avec le Seigneur». Que ce soit dans le royaume ou dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, ils jouiront du repos de Dieu dans sa perfection, et rendront témoignage à sa gloire dans la sphère élevée en laquelle la grâce les a placés et à laquelle elle les a appropriés.

L'espérance que nous attendons est — non pas le jugement, non le royaume établi, non le rétablissement d'Israël, ni la délivrance de la création de sa servitude actuelle — toutes choses vraies à leur place — mais le Fils de Dieu du ciel! Il vient, non pour accomplir la prophétie, mais la promesse: «Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi». Le jugement attend! — le rétablissement d'Israël, la délivrance de la création, tout est en suspens jusqu'à l'enlèvement des saints, de «ceux qui sont du Christ, à sa venue».

Après que le Seigneur Jésus aura rassemblé les siens avec Lui dans les cieux, il exécutera la parole prophétique dans ses rapports avec la terre et délivrera la création, l'introduisant dans la liberté de la rédemption.

Les affections du coeur peuvent bien être ranimées par cette espérance! Le son de cette parole bien connue peut bien retentir dans l'homme intérieur: «Je viens bientôt!» Oui, il vient prendre ce qu'il a acquis au prix de sa propre personne; ceux à qui il peut dire: «Je t'ai racheté, tu es à moi!» Il vient pour s'entourer des trophées de son amour rédempteur. La volonté du Père sera pleinement accomplie dans la résurrection et la glorification de ceux qui en furent les objets; ils ont été sauvés pour cela (*). Nos besoins n'en furent pas la première cause; Dieu est glorifié dans la rédemption qu'il a opérée, et les objets de son amour sont préparés pour la gloire qui les attend. Ils se tiendront dans la lumière claire et sans nuages de la justice divine et là ils seront chez eux. La robe dont ils sont vêtus est la justice divine et elle répond à la place qu'ils occupent.

(*) «Or Celui qui nous a formés à cela même, c'est Dieu, qui nous a aussi donné les arrhes de l'Esprit» (2 Corinthiens 5: 5). (Editeur)

Dieu, se reposant dans la satisfaction de l'amour tout-puissant, les recevra lui-même — sa présence immédiate sera leur repos — sa gloire sans nuages, la sphère de leur adoration; — Dieu et l'Agneau seront leur lumière et leur temple: il habitera au milieu d'eux, — eux, son peuple, — Lui, leur Dieu.

Quelle perspective! La seule anticipation d'une telle espérance élève nos âmes au-dessus des nuages et des brumes de la terre; mais il nous faut des coeurs purifiés pour que les rayons de cette gloire y pénètrent et répandent leur lumière au dehors; rien ne saurait être toléré qui soit en désaccord avec la sainteté de cette scène; cela ne ferait qu'obscurcir la vue et troubler les affections; le Saint Esprit nous conduira intérieurement à surveiller la maison et à la débarrasser de toute corruption et de ceux qui s'y introduisent furtivement, avant d'ouvrir le coeur pour que la lumière d'un nouveau ciel le remplisse et l'illumine de sa gloire éclatante.

Oh! puisse notre constante position être celle de ceux qui se sont «tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils», avec le coeur purifié et l'oeil simple, avec le bâton et la ceinture; prêts à répondre au cri qui se fera entendre en l'air, à quelque moment qu'il retentisse; prêts! N'ayant rien à laisser en arrière qui retarde notre essor vers le ciel, rien qui soit contraire à ce désir souvent exprimé: «Amen, viens, Seigneur Jésus!»

 

Seigneur Jésus, viens!

Ne nous laisse pas, nous, les tiens,

Plus longtemps loin de toi, de la brillante place

Où nous te verrons face à face.

O Seigneur, viens!

 

Seigneur Jésus, viens!

Ton absence est deuil pour les tiens;

Loin de toi, pour nos coeurs, il n'est point d'allégresse,

Ta vue écarte la tristesse.

Viens, Jésus, viens!

 

Seigneur Jésus, viens!

Et réclame-nous comme tiens:

Nos pieds las finiraient leur carrière si dure

Dans ce monde noir de souillure.

Viens, Sauveur, viens!