Fragments

 

Fragments. 1

ME 1900 page 38 - Gagnons le coeur aussi bien que la conscience. 1

ME 1900 page 99. 1

ME 1900 page 477. 2

 

ME 1900 page 38 - Gagnons le coeur aussi bien que la conscience

Il peut être juste d'employer le fouet et les châtiments, mais jamais ils ne gagneront le coeur humain. Ce n'est pas la justice qui règne parmi les enfants de Dieu, mais, par la justice, la grâce qui promet la vie éternelle.

Combien de péchés, hélas! auraient pu être effacés (Jean 13) et ont été retenus! Combien de frères, éloignés à toujours, qui eussent pu être ramenés à Dieu et à nous, et cela parce que nous nous en sommes pris à la conscience seule, sans que le coeur n'ait été gagné — sans que, je puis le dire, nous ayons même cherché à l'atteindre!

Nous n'avons pas surmonté le mal, parce que nous ne l'avons pas surmonté par le bien. Nous avons pris volontiers la place du juge et avons rendu une sentence; mais nous n'avons que peu accompli l'humble travail du Maître.

Combien peu nous comprenons qu'un traitement simplement juste — absolument juste même — n'opérera pas la restauration des âmes; que le jugement, si modéré et si sincère qu'il soit, ne pourra ni toucher, ni attendrir, ni soumettre les coeurs, de façon à leur faire recevoir de l'instruction, quand il est démontré, par les actes en cause, que ces coeurs ne sont pas dans leur vraie position devant Dieu.

L'homme n'est pas tout entier conscience; si la conscience est atteinte, sans le coeur, il en sera comme avec le premier pécheur parmi les hommes: l'âme sera chassée parmi les arbres du jardin pour éviter la voix qu'elle redoute.

ME 1900 page 99 

Il est impossible de lire l'évangile de Jean (*) (ou l'un ou l'autre des évangiles), où ce que le Seigneur Jésus était — sa personne — brille d'une manière si particulière, sans y trouver, à chaque instant, ce parfum précieux de l'obéissance, de l'amour et du renoncement de soi-même. Ce n'est point de l'histoire, c'est Lui-même qu'on ne peut pas ne pas voir, et aussi la méchanceté de l'homme, qui se fraya violemment le chemin à travers la couverture et le saint lieu de refuge que l'amour avait formé autour de lui, dévoilant ainsi, malgré lui, Celui qui était vêtu d'humilité — la personne divine qui passait, débonnaire, à travers un monde qui la rejetait. La violence de l'homme ne fait ainsi que démontrer toute la signification et le prix de l'abaissement volontaire de Celui qui ne faiblit jamais, même lorsqu'il fut forcé de confesser sa divinité. «Je suis» était là, mais dans l'abaissement et l'isolement humains de la plus parfaite obéissance volontaire. Il n'y avait chez Lui nul secret désir d'occuper une place dans son humiliation et par son humiliation: glorifier son Père était le parfait désir de son coeur. Cette perfection se révèle partout. C'était vraiment «Je suis» qui était là, mais dans la perfection de l'obéissance humaine. «Il est écrit» était sa réponse à l'ennemi; «l'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu». «Il est écrit» était sa réponse constante. «Laisse faire maintenant», dit-il à Jean le baptiseur, «car ainsi il nous est convenable d'accomplir toute justice». «Donne-le», dit-il à Pierre, — quoique «les enfants soient libres» — «pour moi et pour toi». Ceci pour ce qui est de l'histoire. Dans Jean, où, comme nous l'avons dit, sa personne est davantage mise en lumière, sa bouche exprime la chose plus directement: «J'ai reçu ce commandement de mon Père, et je sais que son commandement est la vie éternelle». «Comme le Père m'a commandé, ainsi je fais». «Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne voie faire une chose au Père». «J'ai gardé», dit-il, «les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour». «Si quelqu'un marche de jour, il ne bronche pas».

(*) Dans Jean, le divin déployé dans l'homme se montre particulièrement. C'est pourquoi son évangile attire le coeur, tandis qu'il choque l'incrédulité.

ME 1900 page 477

Abraham est le premier que Dieu ait appelé à sortir du monde, le premier auquel il ait donné des promesses. Il a été mis à part par Dieu en dehors du monde, de sorte que Dieu s'est appelé son Dieu. Dieu ne s'appelle jamais le Dieu d'Abel, ni de Noé, quoiqu'il soit le Dieu de tous les saints d'une manière générale. C'est dans le cas d'Abraham qu'il est déclaré que la foi est imputée à justice.

En Eden, Dieu, en jugeant le serpent, avait annoncé la victoire finale de la semence de la femme; en Abel, il avait montré quel est le sacrifice qui Lui est agréable de la part du pécheur: non les fruits de ses travaux, placé qu'il est sous le jugement, mais le sang que la grâce de Dieu lui a fourni et qui répond à ses besoins; et ceci établissait pour l'homme une justice qui était mesurée d'après son offrande. En Hénoc, Dieu avait proclamé la victoire pleine et absolue sur la mort et l'enlèvement du juste, Dieu le prenant à Lui. En Noé, la délivrance au travers des jugements, lorsque le monde est jugé. Ensuite un nouveau monde commence, accompagné de la cessation de la malédiction de la terre par le moyen de la bonne odeur du sacrifice et de l'alliance qui la garantit à l'avenir de toute destruction par l'eau. Voilà ce que Dieu avait déjà mis en évidence devant les hommes.

Mais en Abraham (après le jugement de Babel) nous est présenté quelqu'un appelé à sortir du monde qui adorait maintenant d'autres dieux, qui est introduit, comme mis à part par Dieu, dans une relation immédiate avec Lui, et à qui des promesses sont faites, — un personnage appelé à être l'objet et le dépositaire des promesses de Dieu.

Abraham avait ainsi une position toute spéciale. Dieu était son Dieu. Il avait une place avec Dieu en dehors du monde, comme héritier de la promesse. Il est la souche et la racine de tous les héritiers de la promesse. Le Christ lui-même vint dans le monde comme sentence d'Abraham, qui est le père aussi de tous les fidèles pour ce qui regarde la terre. Israël est la nation promise selon ce titre. Eu égard à l'élection, il est bien-aimé à cause des pères.