Méditations de Darby J.N.

 

Méditations de Darby J.N. 1

Méditation de J.N.D. no 120 – ME 1900 page 131 Nombres 35: 9-34. 1

Méditation de J.N.D. no 121 – ME 1900 page 276 1 Corinthiens 2. 4

Méditation de J.N.D. no 122 – ME 1900 page 311 Philippiens 2: 1-18. 6

Méditation de J.N.D. no 123 – ME 1900 page 332 Psaume 88. 8

Méditation de J.N.D. no 124 – ME 1900 page 352 Esaïe 43: 14-28. 10

Méditation de J.N.D. no 125 – ME 1900 page 369  1 Jean 2: 3-27. 12

Méditation de J.N.D. no 126 – ME 1900 page 392  1 Pierre 1: 1-16. 14

Méditation de J.N.D. no 127 – ME 1900 page 396  1 Pierre 1: 17 – 2: 10. 16

Méditation de J.N.D. no 128 – ME 1900 page 430    Zacharie 3: 1-5. 17

 

Méditation de J.N.D. no 120 – ME 1900 page 131 Nombres 35: 9-34

La parole de Dieu juge de toutes choses, pour montrer si elles conviennent à la présence de Dieu, et c'est là la seule mesure définitive du péché. Ce qui est souillé devant Dieu, et non devant l'homme, voilà ce qui est péché. La présence de Dieu au milieu de son peuple en est la règle et en juge (verset 34).

La gloire de Dieu se manifestait dans la nuée et tout était jugé par sa présence, car il s'est manifesté d'une manière sensible à Israël, de même qu'il s'est révélé à nous dans la personne de Jésus. Cette dernière manifestation étant beaucoup plus claire que l'autre, car Dieu n'était pas pleinement révélé à Israël, le jugement actuel de Dieu sur le péché est aussi plus clair et plus positif. Alors, certaines choses pouvaient être passées sous silence qui maintenant ne peuvent plus l'être (1 Jean 1: 5). Dieu étant pleinement révélé dans la personne de Jésus, ne peut désormais passer sur rien, et il somme tous les hommes, en tout lieu, à se repentir.

Si l'on juge d'une chose autrement que par la Parole et la présence de Dieu, on se trompe. On peut être à l'aise dans le chemin de la perdition quand on n'a jamais connu Dieu, mais la paix dont on jouit est fausse, tant que l'on n'a pas compris que Dieu nous a lavés dans le sang de Jésus. Rien n'est plus étonnant que de voir des âmes tranquilles sans la certitude de cette purification, ni plus incompréhensible que l'insouciance du coeur de l'homme, devant la pensée de passer l'éternité ou en la présence de Dieu, ou bien chassé de sa présence, jugé ou pardonné par Lui. Dieu prend les choses au sérieux, le Seigneur Jésus était toujours sérieux; Satan lui-même, craignant que les âmes ne lui échappent, est sérieux et préoccupé. Seules, les âmes que Satan domine sont insouciantes et légères. C'est la plus triste preuve que le coeur de l'homme, dans sa folie, est tombé aussi bas que possible. On voit tous les jours, autour de soi, des âmes passer dans l'éternité, et néanmoins le même oubli, la même dureté de coeur, subsistent toujours et tout s'efface, comme le mouvement de l'eau où une pierre est jetée. Le péché a des conséquences qui devraient réveiller le monde. En nous chassant de sa présence, Dieu, dans sa bonté, a ajouté au péché des misères sensibles, comme un appel aux hommes de penser à Lui. En même temps, Dieu dit la vérité et annonce qu'il ne peut y avoir de communion entre la lumière et les ténèbres, entre les enfants de la lumière et les fils des ténèbres. Le monde est ténèbres, Satan est le prince des ténèbres; aimer ce que Dieu hait, aimer les choses que Satan nous offre, c'est être ténèbres. Si la présence de Christ gâte vos plaisirs, cela montre que Christ n'est pas la joie de vos coeurs. Quand il se présente, même vos plaisirs innocents cessent. Vous appelez innocent ce que sa présence dissipe; vous n'avez donc pas même conscience de vos ténèbres!

Pourriez-vous dire qu'à un seul moment de votre vie, Christ ait été votre joie? Quel est donc l'état de votre âme, et comment passeriez-vous une éternité de bonheur en sa présence? Christ est venu dans ce monde et a été rejeté, parce que le monde le haïssait. «Ils ont vu et haï et moi et mon Père». Vous voilà, nous voilà tous, selon le jugement de Dieu en grâce. Je dis: «en grâce», car Dieu n'avait nul besoin de vous dire cela, mais, en rendant ce témoignage dans le monde, il a voulu vous avertir pour vous sauver.

Mais, en même temps qu'un Dieu de grâce, il est un Dieu de vérité, et il ne peut nous admettre en sa présence, dans l'état d'éloignement de nos coeurs. Tout est plus facile au pécheur que de se présenter devant Dieu: on accomplit des devoirs, on s'impose des pénitences, même celle de rendre culte à Dieu, mais tout cela n'est pas sa présence. Si Dieu n'est pas votre joie, il n'y aura rien que vous évitiez autant que le ciel, car si vous n'avez pas la joie de cette présence, la frayeur de la gloire de Dieu vous écraserait. Le monde, comme Adam, emploie les dons de Dieu pour se cacher de Lui, car sa conscience lui dit que Dieu est lumière. Mais Dieu qui nous juge selon sa sainteté est un Dieu de grâce, et veut que nous possédions une certitude et une paix qui ne se démentent pas quand nous serons en sa présence. C'est là le salut que Dieu nous a préparé.

Ces choses, nous les voyons dans ce chapitre des Nombres. Dieu juge le péché, au milieu des enfants d'Israël, selon la sainteté de sa présence, mais il donne en même temps un refuge au pécheur, et nous en voyons l'effet sur son âme.

Pour donner toute facilité d'y recourir, il y avait trois villes de refuge à l'orient et trois à l'occident du Jourdain. Le meurtrier avec préméditation devait mourir; le meurtrier sans préméditation était aussi un pécheur; il avait répandu sang et le pays était souillé. Dieu qui y habitait ne pouvait pas supporter la souillure, et il en est de même de tout péché. Si l'on pèche volontairement, si l'on veut, si l'on préfère le péché, il n'y a point de remède, puisque l'expiation est par là même rejetée. Dieu ne veut point de souillure ni de péché en sa présence, il faut donc un asile au pécheur qui n'a pas péché volontairement. Si nos âmes ignorent ce qu'est le péché, ce n'est qu'une preuve de plus de l'aveuglement où le péché nous a conduits. Dieu ne peut pas s'aveugler. Il ne veut pas de péché en sa présence et nous en a fourni la preuve en donnant Jésus. Le monde est souillé du sang de Jésus, et Dieu ne peut le voir sous un autre aspect. Quand la foi saisit cela, elle y trouve l'expiation dans le sang même de Christ. Vous êtes coupables du sang de Jésus; vous avez manifesté que vos coeurs sont dans le même état que les coeurs de ceux qui l'ont rejeté. Les Juifs étaient le meilleur terrain que l'on pût trouver dans le monde, un terrain labouré, ensemencé et arrosé de Dieu, et ce terrain a rejeté Jésus. Les Juifs sont un échantillon du coeur humain, et le reste du monde est pire qu'eux. «Il est venu dans le monde, et le monde ne l'a pas connu; il vint chez soi, et les siens ne l'ont pas reçu». C'est parce que vos coeurs sont ce qu'ils sont, que les Juifs ont rejeté Christ. Mais Jésus est votre ville de refuge, parce que vous l'avez fait par ignorance. Dieu veut habiter en Israël, et il faut que le péché en soit absent.

On se voit coupable d'avoir rejeté Jésus, quand on est travaillé par l'Esprit de Dieu; alors, au lieu de raisonner, on s'enfuit à la ville de refuge. C'est Dieu qui a fixé le lieu du refuge selon sa volonté. Christ a pris la culpabilité, de l'homme sur Lui; sans cette expiation, il n'y aurait point de refuge et de salut. Il n'y a pas d'expiation sans le sang du coupable. Christ a été fait péché pour nous, et, dans sa personne, le sang du coupable a été répandu. Le sang de Christ est la démonstration de la méchanceté de l'homme, en même temps qu'il est le salut de l'homme et l'expiation de son péché. C'est là la sagesse de Dieu lui-même, reçue par la foi. L'âme peut sentir sa responsabilité et chercher, pour se tranquilliser, quelque remède dans sa propre justice. C'est alors que nous voyons que nous sommes perdus et qu'il n'y a qu'à fuir dans la ville de refuge. La même sainteté de Dieu qui a prononcé que le péché ne peut subsister là où Dieu habite, a donné un refuge que sa justice reconnaît. Le droit de vengeance est arrêté. La même justice de Dieu qui a exigé la mort de Jésus pour satisfaction, a mis cette mort pour refuge; là, celui qui a le droit de vengeance ne peut rien.

Celui qui s'était réfugié ne pouvait retourner à son héritage avant la mort du souverain sacrificateur (*). Le chrétien n'a pas encore son héritage, n'en peut jouir encore, mais il est en paix dans la ville, aussi sûr de son salut, qu'il est sûr d'être pécheur. Le mondain se dit pécheur et espère néanmoins arriver au ciel, parce qu'il ne comprend ni le péché, ni le résultat du péché, selon Dieu, et ainsi il ne dit, ni que le pécheur soit perdu, ni que le chrétien soit sauvé, aveuglé qu'il est des deux côtés; tandis que Dieu nous dit: Te voilà pécheur et te voilà sauvé.

(*) La mort du souverain sacrificateur représente la fin de l'économie et de l'intercession de Jésus.

Qu'est-ce que cela vous vaudra de vous excuser de vos péchés? C'est vous excuser d'entrer au ciel. Le sang, est versé, le pays est souillé, et Dieu ne peut le permettre. Vous ne pouvez, dans le péché, entrer dans le royaume de Dieu. Pour vos péchés, Dieu présente Christ. Il est notre ville de refuge, ordonnée de Dieu. Est-ce de la sagesse de rester dehors? Vous ne serez pas plus perdus que vos voisins, dites-vous. C'est bien assez de l'être comme eux! On n'en sera que plus malheureux, d'être nombreux en enfer. Dieu a vu que vous Lui préfériez toutes vos vanités, et, voyant votre péché, il a donné son Fils. C'est le refuge de vos âmes.

Quel est l'état d'un homme qui, réfugié dans la ville, entend les cris et les réclamations de celui qui a le droit de vengeance? Il a une joie d'autant plus grande, qu'il est en sûreté. Impossible que la colère de Dieu franchisse la croix de Jésus. De l'autre côté tout est serein; tout y est paix de la part de Dieu lui-même, et le pécheur y trouve la provision faite par Dieu, non pour les justes, mais pour les pécheurs.

Dieu, dans sa grâce, vous a-t-il fait entrer là? Dans ce cas, pouvez-vous hésiter sur votre salut? La gloire du second Adam n'est pas moins certaine que la ruine du premier. Avez-vous trouvé en Jésus le refuge de votre âme? S'il en est ainsi c'est la paix; gardez-vous bien d'en sortir. Si vous n'avez pas la conscience d'être dans la ville, vous aurez nécessairement des craintes.

Vous n'avez autre chose à faire qu'à vous réfugier en Jésus. C'est là le sang de Celui qui a pris pour nous la place d'un coupable et qui a expié nos péchés. Vous saurez alors ce qu'est la paix que Dieu a acquise à votre âme.

Méditation de J.N.D. no 121 – ME 1900 page 276 1 Corinthiens 2

L'apôtre distingue entre son oeuvre quand il la commença à Corinthe et son travail au milieu de ceux qui avaient déjà la foi et la connaissance de leur position en Christ. Pour combattre la science du monde au milieu d'un peuple savant, il n'a voulu savoir que Jésus Christ, et encore Jésus Christ dans la faiblesse, crucifié.

Paul était loin d'être éloquent; il travaillait dans la faiblesse, dans la crainte et dans un grand tremblement. Il est bon pour le chrétien de sentir sa faiblesse et son néant; plus on est près de Dieu, plus on les éprouve. Il n'est pas agréable d'être faible et incapable d'accomplir ce qu'on a devant soi, mais c'est une bonne chose. Il arrive souvent que, tout en affirmant qu'il n'y a pas de force en nous, nous ne nous sentons pas faibles. Paul se sentait faible, puisqu'il était dans la crainte et, je le répète, c'est une bonne chose quand nous travaillons pour le Seigneur.

Les paroles de la sagesse humaine sont un attrait pour l'homme; mais ce que Paul déployait, c'était l'action du Saint Esprit qui glorifiait la puissance de Dieu. Celui qui est attiré par la sagesse de l'homme, s'attache à cette sagesse; celui qui est touché par la puissance de Dieu est mis directement en rapport avec Dieu; il sait de qui il est enseigné. L'homme est capable d'apprendre toute sorte de choses, mais si ces choses ne le mettent pas directement en rapport avec Dieu, son âme n'y gagnera rien pour l'éternité.

Verset 6. — Nous sommes parfaits quand nous avons saisi la puissance de notre résurrection avec Jésus. Une âme peut être attirée, vivifiée, justifiée, sans être encore parmi les parfaits. Cette expression se rattache toujours à la résurrection et à la communion que nous avons avec Jésus ressuscité. On peut avoir la foi, sans une assurance simple et bénie d'être identifié avec le Seigneur, d'être ressuscité avec Lui, d'avoir passé par la mort et d'être devant Dieu comme ressuscité et parfait. Dans le premier cas, Christ est déjà l'objet de l'âme, objet qu'elle perd quelquefois de vue; dans le second, il s'agit d'un état d'âme tout différent. Savoir qu'on est amené à Christ est une chose, savoir qu'on est identifié avec Lui est une autre chose, qui apporte à l'âme une nouvelle sûreté et une nouvelle puissance.

Verset 7. — «Pour notre gloire». Christ en est le centre et le Chef; on y trouve un lien avec tous les enfants de Dieu; on a le sentiment de posséder Christ ensemble. Le monde est tout à fait en dehors d'une telle position; les chefs de ce siècle n'y ont rien vu; c'est une chose cachée, même à ceux qui, étant attirés, n'ont pas encore reçu le sceau de l'Esprit dans leurs âmes. Si le monde n'avait pas méconnu la gloire de Jésus, cette gloire n'aurait pas été accomplie. Quand il cherche le plus à entraver les desseins de Dieu, Satan ne fait jamais que pousser à leur accomplissement.

Versets 9, 10. — L'homme le plus instruit du monde, ne sait rien de cette gloire; tout chrétien peut la connaître. Cela différencie l'intelligence de l'homme de la révélation que nous fait le Saint Esprit. Les capacités de l'homme n'y sont pour rien, et la conscience du plus grand pêcheur est beaucoup plus rapprochée de ces choses que l'intelligence des sages, parce que cette révélation entre en nous par la conscience. Le chrétien ne peut pas prétexter son ignorance; Pierre était un pêcheur ignorant, mais il était enseigné du Saint Esprit et pouvait comprendre des choses que, ni le souverain sacrificateur, ni Gamaliel, ne pouvaient comprendre. De plus, le chrétien le plus ignorant, enseigné par le Saint Esprit, et mis par lui en rapport avec Dieu, est bien plus intelligent dans les choses de Dieu que même le chrétien le plus savant quand il ne cherche pas l'enseignement du Saint Esprit. L'âme qui se borne à goûter la révélation par l'intelligence n'est pas en position de connaître les choses profondes de Dieu, mais si, comme un pauvre pécheur, vous êtes enseigné de Dieu, quelle certitude, quelle intelligence n'aurez-vous pas!

Versets 11, 12. — Personne ne sait ce qui est dans la pensée de Dieu, sinon l'Esprit de Dieu. Nous avons reçu cet Esprit, et c'est par lui que nous connaissons les choses de Dieu. Personne n'en sait tant soit peu sans le Saint Esprit et, s'il ne demeure pas en nous, nous ne savons rien. Tout ce que nous apprenons de Dieu, nous met en rapport avec Lui; il faut aussi employer des instruments humains pour nous révéler ces choses. C'est ce que dit le verset 13. «Lesquelles nous proposons»: il parle ici de sa fonction d'apôtre. Même pour les proposer, il faut être enseigné du Saint Esprit et avoir le Saint Esprit; il est nécessaire, soit pour les recevoir, soit pour les communiquer, soit pour les recevoir quand elles sont communiquées.

Versets 14, 15. — La chair ne peut ni juger l'Esprit de Dieu, ni comprendre ses motifs. Elle ne peut (verset 16) comprendre la pensée du Seigneur, mais nous avons la pensée de Christ. Cela donne un grand calme et une grande sûreté dans la conduite; cela suppose un état spirituel, non un état charnel. Quand la chair agit, elle entrave nos relations avec Dieu.

La source de toute connaissance, c'est le Saint Esprit demeurant en nous. Sans doute il y a en nous de la faiblesse, mais en même temps nous avons l'Esprit et la pensée de Christ. Tout ce qui ne vient pas de Dieu ne vaut rien et ne pourra nous servir ni dans la tentation, ni contre l'abattement. Ce que le Saint Esprit nous a enseigné vaut seul quelque chose. Nous trouvons dans la communion avec Jésus une joie et une douceur qui excluent toute difficulté. L'âme se repose sur son amour et oublie les obstacles, sachant que c'est son affaire à Lui et qu'il y pourvoit. Comme ayant le Saint Esprit, tout est à nous.

Méditation de J.N.D. no 122 – ME 1900 page 311 Philippiens 2: 1-18

Le désir de l'apôtre était que ses chers Philippiens fussent sans reproche (versets 15, 16). Le salut est toujours présenté dans cette épître comme s'opérant à travers le désert et comme une chose qui est pleinement réalisée à la fin de la carrière chrétienne. Cela est simple, parce que notre salut consiste, en effet, à être à la fin dans la gloire de Christ, qu'il nous a lui-même acquise, mais dont nous ne jouissons pas encore. Ayant reçu le Saint Esprit comme arrhes, nous savons très bien que cette gloire nous appartient. Paul désire que, dans le trajet du désert, nous glorifiions parfaitement Dieu, et, dans ce but, le Saint Esprit agit sur nos affections pour nous rendre Christ plus précieux. La vie de Jésus glorifiait toujours le Père; si l'Esprit de Christ est en nous, notre désir sera aussi de le glorifier. Il ne faut pas confondre le désir de glorifier le Seigneur avec l'accomplissement du salut. Quand Jésus glorifiait le Père, il ne s'agissait évidemment pas de l'oeuvre de son salut. Impossible de trouver la paix, si notre salut dépend en quoi que ce soit de la manière dont nous glorifions Dieu. Que l'âme soit mécontente de ne pas le glorifier, c'est une bonne chose, mais si nous y rattachons la certitude du salut, nous serons troublés et même notre service le sera, car cela nous donne un esprit de servitude au lieu d'un esprit de liberté.

C'est dans l'atmosphère de la grâce, qu'on peut servir Dieu. Sous le régime de la grâce, je puis servir Dieu comme les anges le servent, sans préoccupation ni question de salut, mais parce que cela appartient à ma nouvelle nature.

Nous avons à désirer d'être toujours des flambeaux allumés par le Seigneur pour être des lumières dans le monde et, si nous n'avons pas ce désir, c'est la preuve que nous sommes dans un état de sommeil. Nous n'avons pas d'autre relation avec Dieu que celle de sauvés, ses enfants par grâce, et Dieu ne nous connaît pas autrement.

On peut chercher de deux manières à glorifier le Seigneur Jésus. Souvent une âme voit en elle une mauvaise disposition qui l'empêche de glorifier le Seigneur comme elle le devrait; il y a dans ce cas le danger de retomber sous l'esprit de la loi et celui de regarder à l'obligation de glorifier Dieu, au lieu de regarder au Seigneur lui-même. La vue du mal voile Dieu; c'est un moyen d'affaiblissement et de découragement. Il n'y a qu'un remède à cela: regarder à Christ. Rien n'est plus humiliant que de regarder à Christ. Souvent, au désir de glorifier Dieu, se joint le désir d'être satisfait de soi-même. C'est tout simplement de l'orgueil. En regardant à Christ, je trouve la perfection qui m'humilie et la grâce qui me relève. Je vois en Lui toute humilité, toute patience, et j'ai honte de moi-même, tout en regardant à la grâce qui me relève et m'encourage. En regardant à moi-même, rien ne peut chasser de mon coeur ce qui me trouble; je demeure dans l'atmosphère du mal, et je n'y trouve aucune force. En Jésus, la vue s'élève au-dessus du mal; nous sentons qu'il nous aime, que nous sommes unis à Lui. Si la vérité est venue par Jésus, par Lui aussi est venue la grâce. La vérité nous condamne et nous humilie, la grâce nous encourage et nous relève.

Quoi de plus élevé, de plus béni pour l'âme, que d'avoir le même sentiment que le Seigneur Jésus! Le coeur répond à cette pensée de l'apôtre. Vivifié et animé par le Saint Esprit, son désir est d'avoir le même sentiment qui a été en Jésus. Le Saint Esprit, en demandant cela, déploie devant nos yeux la grâce qui est en Lui: «Lequel, étant en forme de Dieu, etc.» Mais le coeur dit bientôt: «Ah! si j'étais comme cela!» ou: «Voilà ce que Dieu demande». Ce n'est pas là l'oeuvre de l'Esprit, désirant qu'il y ait en nous cette pensée qui a été dans le Christ Jésus et nous montrant aussitôt ce qu'il est. Quand le Saint Esprit agit dans le coeur, il produit le désir en révélant Jésus, et l'effet du désir, en nous faisant le contempler.

Si je suis disposé à être quelque chose et que je voie le mal en moi, cela me décourage et ne guérit pas le mal. Mais si je m'aperçois que je veux être quelque chose quand Jésus s'est anéanti, j'ai honte de ce désir et je préfère être anéanti avec Jésus. Le mal est ainsi détruit en moi et la communion avec le Seigneur est renouvelée. Mon âme se retrouve dans le courant du bien. Il est impossible de vouloir être quelque chose quand on voit que Jésus s'est anéanti.

Voyons comment Jésus a manifesté cet esprit qui l'a conduit à s'anéantir. Il vient faire une autre volonté que la sienne: «Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté». Il prend la place qui Lui était prescrite dans les conseils de Dieu. N'avoir aucune volonté, c'est s'anéantir. Jésus s'est anéanti jusqu'à être fait malédiction par Celui dont il est venu faire la volonté.

Lorsque Jacques et Jean demandent d'être assis à sa droite et à sa gauche, il répond: Je n'ai rien à vous donner; je n'ai aucune volonté en cela. Il fait la volonté du Père. Il donne à ses disciples, à ceux que Dieu veut, les récompenses que son Père veut.

Le résultat de cet anéantissement est le mépris du monde. Jésus se soumet encore à ce mépris. L'homme peut, par héroïsme, se soumettre à tout ce que sa volonté lui dicte; Jésus, en toutes choses, renonce à la sienne. Il se soumet d'avance à être abandonné, même de ses disciples. Son Père était là; c'était pour le glorifier qu'il s'était soumis à cet anéantissement. Dieu le fait péché pour nous; c'était pour Jésus la chose la plus horrible. Il s'y soumet: «C'est ce qui est agréable à tes yeux». Mais même alors, Dieu a du l'abandonner aussi. C'était l'anéantissement sans ressource. Dieu l'avait abandonné. Il n'a plus rien comme récompense, comme appui, comme soulagement. Il n'y avait plus qu'une chose, la puissance de l'amour. Tel est le principe de la vie chrétienne. Que nous ayons la même pensée qui a été dans le Christ Jésus, et nous aurons le même encouragement que Lui mais jamais nous ne pourrons dire comme Lui «Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?»

Vous suffit-il d'avoir la même part que Jésus dans son anéantissement? C'est le renoncement à soi-même. Voilà pourquoi Dieu nous éprouve, car il y a en nous une épaisse couche de volonté propre qui n'a pas été atteinte. Tant que ce mal n'a pas été entièrement sondé, on ne peut jouir de Dieu. Heureux sommes-nous quand Dieu sonde notre coeur et nous réduit à nous oublier, à ne penser qu'à Dieu et à ne pas désirer trouver en nous-mêmes quelque chose qui nous satisfasse. Pour cela, il nous faut regarder à Jésus, avoir la même pensée que Lui: alors, le contemplant à face découverte, nous sommes transformés à la même image, de gloire en gloire.

Méditation de J.N.D. no 123 – ME 1900 page 332 Psaume 88

Ce Psaume nous rend attentifs aux souffrances de Christ, comme, en général, c'est dans les Psaumes que nous en trouvons l'expression. Dans les évangiles, nous voyons la perfection de Jésus dans ses souffrances et malgré elles, tout se passant entre Dieu et Lui. Quand il se présentait aux hommes, le Seigneur le faisait toujours dans le résultat de sa communion intime avec le Père. Quant à nous, nous sommes souvent faibles et impatients dans l'épreuve, parce que nous ne présentons point à Dieu tout ce qui exerce notre âme, et que nos coeurs n'étant pas vidés du moi, la chair peut s'en emparer.

Nous trouvons dans les Psaumes ce qui se passait dans le coeur de Christ, en communion avec Dieu au milieu de ses angoisses. Le jardin de Gethsémané nous en offre aussi un aperçu dans les évangiles. On y voit, sans souffrances extérieures, l'angoisse de son âme en face de la mort.

Si nous cherchons la force, l'espérance et la joie pour marcher en avant! il nous faut contempler la gloire de Jésus; mais rien ne nous rend plus honteux du péché, que de voir ses souffrances, et c'est un puissant moyen que Dieu emploie pour chasser le mal, s'il est dans nos coeurs. Il faut pour cela considérer ses souffrances intérieures. On peut facilement surmonter des difficultés qui n'ont pas trait à l'âme, mais Jésus a parfaitement senti ce que c'est que d'être accablé, ce que sont ces eaux qui entrent jusque dans l'âme. On peut supposer une force morale supportant les souffrances extérieures, et même l'homme naturel peut compatir quand il envisage Jésus de ce côté-là, comme les femmes de Jérusalem qui, sans être converties, pleuraient en le voyant conduit à la mort. Mais il y a souvent chez nous une légèreté de coeur et une indélicatesse de conscience qui proviennent de ce que nous ne sommes pas attentifs aux souffrances de l'âme du Sauveur.

Jésus éprouvait l'inimitié de tous contre Lui. Ce n'était pas comme un héros qui se soutient par sa propre force contre l'ennemi. Son coeur voulait le bien et parlait de paix, mais il n'a pas rencontré la moindre sympathie et il avait le sentiment de toute la puissance de l'ennemi contre Lui. Les puissants taureaux de Basan, le lion déchirant et rugissant, l'environnaient et sa vigueur était desséchée.

Jésus éprouvait aussi l'abandon de Dieu et de ses amis. Eux n'avaient aucun sentiment, aucune sympathie de l'Esprit au milieu de ses souffrances. Satan excite ses ennemis; le Sauveur savait que Dieu l'abandonnerait à cause de nos péchés, car il en a porté la responsabilité pour nous et la colère de Dieu est tombée sur Lui. Il était responsable aussi de la gloire de Dieu: les outrages de ceux qui l'outrageaient sont tombés sur Lui. Il a eu à soutenir la colère de Dieu et la puissance de Satan, sans chercher contre elles la force de l'homme.

Le Psaume 88 nous présente la colère de Dieu tombant sur Jésus selon la loi, quand il est fait malédiction pour nous. Il nous faut savoir tout ce que notre salut lui a coûté. Pour Lui, la mort était, dans toute sa force, les gages du péché et le juste jugement de Dieu, qui l'écrasait à cause du péché. Il a éprouvé jusqu'au fond la terrible colère du Dieu dont il avait connu l'amour, dont l'amour est la vie. Parfaitement saint, il a pu sonder ce que c'est que la colère, parfaitement amour, il a pu faire la même expérience: Christ a été fait malédiction pour nous (Galates 3). Nous voyons ici cette malédiction tombant sur lui (verset 2). Ce cri n'a pas été exaucé jusqu'à la résurrection (verset 5). Il était retranché par la main de Dieu qui l'avait livré entre les mains de ses ennemis (Psaumes 22), et Dieu n'y prenait plus garde (verset 6). «Tu m'as mis dans une fosse profonde». Cela était terrible, parce que, pour Lui, l'amour de Dieu était la vie. Il était accablé de toutes les vagues de Dieu et, béni soit Dieu qu'il en soit ainsi, car il ne reste aucune vague de Dieu pour nous accabler! (verset 11). Il a senti la puissance de la mort, comme ne pouvant s'y soustraire, et néanmoins, comme Fils de Dieu, il ne pouvait être retenu par elle (verset 14). Pourquoi me caches-tu ta face? (verset 15). Cela se voit aussi en Jean 12: 27, 28, mais on y voit en même temps la perfection de son obéissance. «Dès ma jeunesse»: il est vrai que Jésus n'a été abandonné de Dieu que sur la croix; sa vie n'était pas une expiation, mais la manifestation de la justice; néanmoins il savait d'avance pourquoi il était venu. Il voyait le péché dans le monde, l'inimitié du coeur de l'homme, le droit de Satan de faire mourir le pécheur et Celui qui a été fait péché pour nous. Il a toujours senti cela, mais il a agi et vécu en justice, tout en manifestant la grâce parfaite de Dieu. A tout moment il rendait son esprit à Dieu, pour ainsi dire. Il était là en faiblesse, mais en communion parfaite. Il demande que la coupe passe loin de lui, mais il se soumet, épuisant toute la douleur dans la communion avec son Père. Sur la croix il en fut autrement, parce qu'il buvait la coupe. Pendant sa vie, il sentait tous les droits que la colère et la justice de Dieu donnaient à Satan, et il voyait les droits de Dieu dans la main de l'Ennemi qui ne Lui laissait point de relâche.

Quel amour que le sien! Jamais son pied n'a chancelé, même un moment, dans ce chemin terrible! Au contraire, il a rendu sa face comme un caillou et il est monté à Jérusalem, parce qu'il nous a aimés.

Voilà ce qui fait du péché une chose abominable et honteuse. Est-il possible que nos coeurs restent insouciants et légers en présence des souffrances de l'âme du Sauveur et retournent, après cette contemplation, légèrement et comme sans y penser, aux choses les plus futiles, après avoir joui de la communion avec Dieu au sujet de son Fils?

Gardons-nous des péchés, des souillures, des mauvaises convoitises, pour lesquels Jésus a dû affronter la mort. Que Dieu nous fasse penser à ses souffrances et à leur réalité pour son âme!

Méditation de J.N.D. no 124 – ME 1900 page 352 Esaïe 43: 14-28

La première chose à remarquer, c'est la bonté et la grâce immense de Dieu. Il veut plaider avec Israël son peuple et ne pas le laisser dans son iniquité. «Fais-moi souvenir, plaidons ensemble, raconte toi-même, afin que tu sois justifié» (verset 26). Dieu vous appelle à plaider ainsi avec Lui et si vous pouvez lui donner des raisons, montrer que vous n'êtes pas pécheurs et vous justifier, il vous écoutera. «Mais ton premier père a péché» (verset 27), et entre mille choses, Job ne pouvait pas répondre à Dieu sur une seule.

Il y a, à côté de cela, une chose fort sérieuse, c'est que Dieu s'abaisse jusqu'à nous pour que chaque circonstance, chaque pensée soit produite devant Lui. S'il faut rendre compte de quelque chose, il faut rendre compte de tout, afin que tout soit mis en évidence. Qui est-ce qui peut subsister devant Lui? Si l'on veut la justice, ou aura la justice de Dieu et l'on verra si l'on peut être justifié par ses oeuvres devant un Dieu dont la sainteté nous juge.

Il n'y a qu'une classe de personnes qui puisse se présenter devant Dieu et lui remettre en mémoire ce qu'elles ont fait; ce sont celles qui ont déjà connu et reçu la grâce. Cacher à Dieu ce que l'on fait et vouloir être bien avec Lui, c'est de l'hypocrisie. «Devant toi, nul homme vivant ne sera justifié» (Psaumes 143: 2).

On peut considérer les hommes comme hommes ou comme chrétiens. L'homme qui voudrait se dire juste, cherche à se placer devant Dieu sur le pied d'un chrétien. Quoique sans Christ, il veut être juste. Chrétien de profession, il désire se prévaloir de son titre. Mais Dieu, je le répète, nous tient comme des hommes ou comme des chrétiens. Considérés comme hommes, il est évident que nous sommes perdus. Pour être avec Dieu et pour remettre en mémoire devant Lui ce que nous sommes sans Christ, il faut n'avoir point de péché. «Mais ton premier père a péché».

Les hommes ne s'inquiètent pas de Dieu, sauf quand, par sa providence, il se fait leur serviteur pour les combler de biens temporels. Mais quand il s'agit de la conscience, le coeur de l'homme ne cherche jamais Dieu. Une mauvaise conscience n'aime pas Sa présence; le coupable n'aime pas la présence du juge et se garde bien d'appeler la police. Personne ne voudrait voir le public connaître tout ce qu'il a fait, encore moins voudrait-on se placer devant Dieu pour lui montrer tout ce qu'on a fait, et se placer devant Dieu, sans le lui montrer, c'est de l'hypocrisie. Il faut que votre conscience soit vidée sincèrement devant Dieu.

D'un autre côté, on sait très bien que Dieu connaît tout ce que nous avons fait, même les choses que nous voudrions cacher aux hommes. Mais on fait plus de cas de sa réputation dans le monde que de la vérité et de l'éternité même; on n'a pas honte de faire sous les yeux de Dieu ce qu'on fait loin des yeux de tous.

(Verset 21). — Si Dieu se forme un peuple pour lui-même, c'est pour que ce peuple raconte Sa louange dans le monde. Il y va de la réputation de Dieu. Si vous vous présentez à Dieu comme chrétiens, avez-vous donc fait ce qui racontera sa louange, même aux yeux d'un païen? Un étranger ne doit trouver au milieu de vous que ce qui est à la louange de Dieu; la réputation de Dieu doit être établie par notre moyen. Si vous vous présentez à Dieu comme chrétiens, en justice, voilà ce que vous devez Lui montrer. Pouvez-vous dire que vous avez passé une vie qui a glorifié le Seigneur Jésus? Trouvez-vous dans vos coeurs les mêmes motifs qui le faisaient agir? Si vous vous dites chrétiens, pourquoi le nom de Christ vous repousse, vous répugne, vous effraie-t-il? Alors, pourquoi vous dire chrétiens? N'est-ce pas de l'hypocrisie, puisqu'il n'y a pas un seul motif chrétien qui agisse sur votre coeur? Pouvez-vous dire que ce que vous faites dans vos sociétés, vous le faites au nom de Jésus, en rendant grâces au Père, et que votre motif a été de raconter la louange de Christ? Ne vous appelez donc pas chrétiens. Vos voies ont-elles manifesté la vie de Christ? Si un chrétien venait au milieu de vous, y trouverait-il la louange de Jésus dans toute votre vie pratique?

Que ferez-vous au jour du jugement, quand il faudra que toutes ces choses soient remises en mémoire? Il faut à Dieu, dans ce monde où Satan règne, un peuple qui raconte sa louange. Mais «tu ne m'as pas invoqué» (verset 22). L'homme veut rendre culte à Dieu, avoir la réputation d'être un bon chrétien, mais ne veut pas que Dieu se souvienne de ce qu'il a fait; il ne l'invoque point.

Dieu ne demande rien d'extérieur (versets 23, 24), ni offrandes, ni holocaustes. Voyons ce que je t'ai demandé. T'ai-je fatigué de mes services religieux? Je ne t'ai pas imposé de sacrifice pénible, mais toi, «tu m'as asservi par tes péchés, fatigué par tes iniquités». Voilà ce que Dieu trouve quand il plaide avec l'homme. Ce dernier pense souvent que Dieu lui doit quelque chose, quand il va au sermon et se donne l'apparence de servir Dieu. C'est parce que l'homme n'aime pas à le servir qu'il s'en vante et s'en fait un mérite. Si le coeur aime ces choses, il en jouit et ne s'en vante pas. C'est se moquer de Dieu, que de Lui offrir de l'encens une heure par semaine, en faisant sa propre volonté tout le reste du temps. Et d'ailleurs, si l'on veut la justice, Dieu n'oublie rien; il n'oublie pas vos services du dimanche, mais il en sonde les motifs. Et si vous allez vous présenter une heure devant Dieu, pour l'éviter tout le reste du temps, vous montrez ainsi ce qu'il y a de parfaitement mauvais dans le coeur de l'homme. Heureusement que, quelquefois, le Seigneur vous trouve là pour vous convaincre. Ces services religieux seraient la chose dont vous auriez le plus de honte, si vous deviez en rendre compte à Dieu, à qui rien n'échappe. Si la mémoire vous manque, Dieu connaît tout; son oeil a tout vu. Il ne laisse pas passer les choses comme s'il n'était pas Dieu; il dit: «Tu m'as travaillé par Les iniquités». Dieu compte sur son peuple, s'y intéresse, mais le peuple lui a manqué en tout. C'est aussi le cas des prétendus chrétiens; ils ont fatigué Dieu de leurs péchés. Vos coeurs, peut-être, aiment les ténèbres, mais la lumière existe et tous vos péchés sont vus de Dieu à la lumière de la croix de Christ. A quoi pouvez-vous vous attendre, sinon au jugement de Dieu? Et néanmoins sa grâce répond à la pleine conviction du péché de l'homme. «C'est moi, c'est moi qui efface tes transgressions, à cause de moi-même» (verset 25). La grâce est la seule espérance du pauvre pécheur. Dieu se rappelle très bien tout ce que le pécheur est, tout ce qu'il a fait. Il voit bien que l'homme est sans excuse, qu'il est souillé, qu'il a rejeté Jésus, qu'il n'a pas «raconté sa louange». Et quand l'homme s'est privé de la gloire de Dieu, Dieu prend sur Lui la tâche de se glorifier, et il se glorifie comme Dieu d'amour.

Si vous n'êtes pas satisfaits de cela, il vous faut aller plaider avec Dieu et lui remettre en mémoire ce que vous êtes. Si vous ne l'osez pas, remettez-vous-en à la grâce pure et gratuite sans oeuvres. Il faut être dans le vrai devant Dieu, et si vous ne pouvez satisfaire à sa justice, confiez vous en ce que Dieu est. Il dit: «C'est moi qui efface tes transgressions, à cause de moi-même». Des iniquités qui sont effacées ne reparaissent jamais; le sang de Christ efface complètement les péchés, nous donne une rédemption éternelle; il est d'un tel prix aux yeux de Dieu, que c'est du sang seul que Dieu se souvient et non du péché. La justification que nous avons est éternelle et la grâce de Dieu ne se souvient plus de nos péchés ni de nos iniquités.

L'âme qui prend ces choses comme Dieu les a dites, sait, par la justice et la bonté même de Dieu, qu'il ne se souviendra plus de ses péchés. Pouvez-vous vous présenter devant un Dieu qui a dit: «Je ne me souviendrai plus de vos péchés»? Si vous avez été travaillés par vos péchés, Dieu aussi en a été travaillé et les a effacés dans le sang de Jésus. Si, oubliant vos péchés, vous présentez à Dieu votre offrande comme Caïn, vous ne trouverez que confusion. Il faut s'en remettre à la grâce; elle est assurée dans le sang de Jésus. Ce que Dieu efface, il l'efface pour toujours!

Méditation de J.N.D. no 125 – ME 1900 page 369  1 Jean 2: 3-27

Il est des âmes pour lesquelles les «si» contenus dans cette épître, sont un sujet de doute et d'angoisse. Il vaut donc la peine de montrer que c'est précisément pour dissiper les doutes dans l'esprit de ceux auxquels il écrit, que l'apôtre énumère les preuves de la vie de Dieu dans l'âme. Si nous contristons le Saint Esprit et négligeons l'onction d'en haut par laquelle nous savons toutes choses, il n'est pas étonnant que nous perdions la certitude et la lumière, mais il ne faut pas confondre les âmes qui n'ont jamais eu de certitude avec celles qui l'ont eue et l'ont négligée. Le but de l'apôtre est de fortifier les disciples dans leur assurance. Il dit: «Je vous écris… parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom;» «parce que vous avez connu le Père;» «touchant ceux qui vous égarent», etc. Il veut leur faire comprendre que les faux docteurs qui les séduisaient étaient dans un état qu'on pouvait discerner, et il leur donne dans ce but les deux signes de la vie de Dieu, savoir: garder les commandements de Jésus et aimer les frères. Au verset 6, il nous apprend à discerner ces faux docteurs. Il n'y a point d'autre règle que de vivre comme Christ a vécu. Si quelque chose est contre le principe de la vie de Christ nous devoirs le combattre, même en nous.

Le principe du salut, caché au monde, c'est que la vie de Christ nous est communiquée, que Christ demeure en nous. Les chrétiens eux-mêmes ignorent souvent la conséquence de ce principe, c'est que celui qui dit: Je demeure en Lui, doit marcher comme Lui a marché. Si la grâce de Dieu nous a donné ce privilège, peut-il y avoir une plus grande bénédiction que le droit de vivre sur cette terre comme Jésus y a vécu. Si les chrétiens ne reconnaissent pas cela, je ne sais vraiment ce qu'ils reconnaissent, car c'est s'identifier avec les douceurs de la communion de Jésus, non moins que s'identifier avec ses souffrances ici-bas. Demandez-vous, dans les détails de la vie, si vous vivez comme Jésus a vécu; cela tranche bien des choses. Mais cela ne veut pas dire: Je suis ce que Jésus était; nous ne le sommes pas, ni ne le serons jamais. Jésus, quant à la chair, était du Saint Esprit et la parole de Dieu ne nous demande pas cela, mais elle nous demande de vivre comme Jésus a vécu; elle ne l'exige pas comme une loi. C'est une chose vraie en Lui et en nous. La vie de Jésus nous est communiquée; c'est une chose vraie et Dieu ne demande de vivre comme Lui, qu'à ceux auxquels il a donné cette vie. L'expression «enfants» du verset 12, s'applique à tous les chrétiens. Le mot «pères» désigne ceux qui sont mûrs dans le christianisme. Ils sont caractérisés par une connaissance intime du Seigneur, tel qu'il est dès le commencement.

Savoir que Jésus nous a sauvés, est une chose commune à tous les chrétiens, mais les «pères» sont distingués par une connaissance approfondie du Seigneur. Le connaître peu, c'est être jeune dans la foi.

Les jeunes gens sont caractérisés par le combat avec tout ce que Satan nous présente. Celui qui entre dans le chemin de la foi est d'abord très joyeux, mais il ne peut vivre longtemps de cette joie, parce qu'il trouve en lui des facultés et des goûts auxquels Satan présente des amorces. Les jeunes gens en Christ ont déjà vaincu le malin. Satan se cache comme un serpent dans l'herbe, nous présente toute sorte de choses pour nous attirer, ou rugit contre nous, nous oppose toute sorte de conséquences de la vie de Christ, pour nous effrayer et nous empêcher ainsi de vivre comme Christ a vécu. Mais il nous faut juger de tout selon la vie de Christ que nous possédons et nous contenter de la part qu'il nous donne. Quand nous vivons par l'Esprit, le malin ne nous touche pas. Ce qui manifeste la vigueur de la vie chrétienne, c'est de vaincre Satan, de résister à ce qu'il nous présente. Il nous faut pour cela être occupés du Seigneur; il y a des facultés d'intelligence, des désirs du coeur qui réclament quelque chose et si le nouvel homme ne les emploie pas, Satan et la chair les occuperont.

Ce qui caractérise les petits enfants, c'est l'Esprit d'adoption, la connaissance du Père. Sans cet Esprit, l'apôtre ne suppose pas qu'on soit chrétien; il y insiste, tandis qu'un chrétien vieilli et expérimenté connaît Jésus. Cette connaissance est le terme de tout.

Il ajoute, en parlant aux jeunes gens: «La parole de Dieu demeure en vous». C'est là ce qui rend le jeune homme fort; c'est pour lui le moyen d'intelligence et de discernement; c'est aussi le signe de sa force. La Parole est l'épée de l'Esprit. Jésus a vaincu le méchant en disant: «Il est écrit», et s'en est tenu à cela. Du moment que je me sers de la parole de Dieu, impossible qu'on me réponde. Si l'on veut m'empêcher d'obéir à cette Parole, je puis dire: Cela vient de Satan. Il pourra y avoir lutte, mais la grâce de Christ suffira pour me donner la victoire. Si vous ne lisez pas soigneusement la Parole et que vous vous contentiez de dire: «Je sais que je suis sauvé, cela me suffit»,vous serez vaincu et cela n'est pas étonnant, puisque, pour combattre, vous n'aurez pas votre épée dans la main.

L'apôtre met ensuite les jeunes gens en garde contre le monde (verset 15). Ce dernier est, toujours en contraste avec le Père. Souvent les chrétiens n'admettent pas que l'amitié du monde soit inimitié contre Dieu. La Parole emploie le mot monde comme vous l'employez vous-mêmes. Ce monde a rejeté Christ, et le Père l'a fait héritier du monde à venir. Il faut choisir entre les deux. Vous ne pouvez pas aimer ce monde-ci et le monde à venir, ni vous attacher au monde à venir sans mépriser ce monde-ci. Aimer les choses agréables à vos yeux, aimer à être riches, à garder vos richesses et vos aises, ce n'est pas vivre comme Jésus a vécu, et cela vous empêche de croître et de mûrir en Christ.

Au verset 18, l'apôtre revient aux petits enfants; il les place sous l'onction du Saint, soit quant à leur responsabilité, soit pour leur encouragement. Il leur dit: Vous savez toutes choses. Tout chrétien doit marcher par la foi et il y manque; aussi l'apôtre les exhorte-t-il en les avertissant que c'est la dernière heure. La dernière heure est, dans la Parole, le temps de l'Antichrist et non pas, comme certains docteurs le disent, le temps du Messie.

Si vous êtes de petits enfants en Christ, l'apôtre vous met ici en garde contre les fausses doctrines et vous donne en même temps l'assurance que vous avez l'onction de la part du Saint. Ce n'est pas l'onction du Sage, ou du Dieu tout-puissant, ni même celle du Père, mais l'onction du Saint. Si la sainteté n'est pas au dedans de nous, nous ne pouvons être gardés, ni comprendre les choses de Dieu, car c'est par elle que nous connaissons toutes choses.

Avez-vous le désir de vivre comme Jésus a vécu? Votre coeur s'est-il, sans interdit, donné à Lui? Il faut cela pour jouir de la connaissance de Celui qui est dès le commencement. Si vous êtes de petits enfants, vous avez l'onction de la part du Saint. Si vous êtes des jeunes gens, gardez-vous de toute séduction du monde; gardez-vous de vous y élever, d'y être prudents et sages. C'est pour vous le moyen de vaincre et d'avancer dans la connaissance de Celui qui est dès le commencement.

Méditation de J.N.D. no 126 – ME 1900 page 392  1 Pierre 1: 1-16

Ce qui importe pour la sainteté de notre conduite et pour la paix habituelle de nos âmes, c'est que nos pensées soient à l'unisson avec celles de Dieu. Impossible qu'il nous manque quelque chose quand rien ne manque à nos affections spirituelles. Jésus est descendu ici-bas pour communiquer à nos âmes la joie du Père et nous révéler cette bonté dont il jouissait lui-même dans Sa maison. Même prophétiquement il nous est toujours présenté ainsi (Proverbes 8). Il avait vu la gloire et connaissait dans son coeur la joie et l'amour du Père. Il rendait témoignage de ce qu'il avait vu et parlait de ce qu'il connaissait, mais personne ne recevait son témoignage (Jean 3: 11).

Jésus est venu nous retirer des liens de ce monde, nous introduire dans la joie qu'il avait avant la fondation du monde et nous faire entrer dans la gloire qu'il possédait. Le chrétien n'est heureux, joyeux, sanctifié, que lorsque ses affections s'épanouissent et se développent là où le Seigneur Jésus l'a introduit. Il lui faut la gloire et la communion intime avec le Père, deux choses que le Saint Esprit lui présente.

Quand nos affections nous égarent loin de la place où Jésus nous a introduits, Lui qui est monté vers son Dieu et notre Dieu, vers son Père et notre Père, et nous a placés là comme ses frères — le Saint Esprit devient un Esprit de répréhension et de tristesse.

Nous voyons au commencement de ce chapitre la manière dont nous jouissons de ces choses. Vient ensuite la distinction entre la crainte qui convient à un chrétien et l'assurance du salut.

Pierre était l'apôtre de la circoncision et s'adresse à ceux qui étaient dispersés. Il les dit élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, non comme nation, mais en sainteté de l'Esprit. Ici, la sanctification de l'Esprit est présentée avant l'aspersion du sang de Jésus Christ. L'âme étant trouvée et visitée par le Saint Esprit quand elle est encore dehors, celui-ci la prend dans la carrière du monde, l'en sépare, la sanctifie pour qu'elle obéisse à Jésus Christ et qu'elle soit placée sous toute l'influence et sous l'effet de l'aspersion de son sang. Pierre place les chrétiens en dehors de ce monde par la résurrection. Leur espérance suit le Seigneur Jésus. Christ étant ressuscité, le chrétien est introduit avec Lui dans sa résurrection, placé en Lui et a sa part avec Lui.

Nous avons été régénérés pour cette espérance vivante. Comme Jésus, nous avons laissé les morts. Le chrétien est encore dans le monde, mais, selon cette nouvelle nature qu'il a reçue, il ne peut se contenter que des choses célestes, de l'héritage avec Christ, héritage qui est réservé dans les cieux et auquel Satan ne peut toucher. Il est gardé pour nous qui sommes gardés sur la terre. La puissance de Dieu nous garde, par la foi, parce que nous ne sommes pas encore en possession des choses promises. Quelle joie et quelle paix pour mon âme! Mon héritage est gardé dans les cieux, et moi, pauvre, faible et assailli par Satan, je suis gardé sur la terre pour le salut qui va être révélé. Dieu se porte garant de notre héritage et garant de nos âmes sur la terre.

Dans l'intervalle il y a l'épreuve de la foi qui doit être éclairée, purifiée, développée. Quand nous sommes jeunes dans la foi, elle est mêlée de choses qui ne sont pas pures et Dieu a soin de l'épurer. Il lie à tout ce que Jésus est la fin de notre foi, le salut des âmes, un salut spirituel, en contraste avec les délivrances temporelles d'Israël. Lorsque nous sommes remplis du Saint Esprit, nos affections trouvent tout ce qu'elles désirent, notre coeur est satisfait; c'est la vraie paix de l'âme. Si vous n'avez pas le repos, c'est que vous n'êtes pas occupés du Seigneur, selon la connaissance que nous en donne le Saint Esprit. Par l'épreuve de la foi, on reçoit la fin de la foi. Celui qui a Jésus, qui l'a connu, a tout vu, tout connu; nous ne verrons rien de nouveau quand nous le verrons face à face en résurrection.

Voyons maintenant quelle crainte il convient à un chrétien d'avoir. Ce n'est pas la crainte de ne pas être un enfant de Dieu, car l'apôtre dit: «Si vous invoquez comme Père…», mais c'est la crainte durant le séjour temporel. C'est un coeur rempli de Christ qui traverse un pays ennemi et craint de tomber dans quelque piège pendant le voyage. Le mondain ne craint pas Satan et ses convoitises le précipitent dans sa gueule, mais par contre il redoute Dieu. Le chrétien ne craint plus Dieu, mais il craint de se fourvoyer. Si nous invoquons le Père saint auquel Jésus nous a confiés, le Père ne peut pas permettre chez ses enfants ce qui est contraire à la sainteté, et il les reprend par des avertissements ou par des châtiments. Etant gardés pour l'héritage et introduits dans la maison du Père, ne faites rien pour attirer sur vous ses châtiments et pour troubler votre communion avec Lui. Mais, en tout cas, vous n'auriez pas de châtiments de sa part si vous n'étiez pas rachetés. Nous avons à régler nos pas et notre vie pour que nos affections soient au large et que nous puissions jouir de l'amour du Père, au lieu d'être châtiés par son amour. Etant un avec Jésus, étant en Lui et avec Lui, nous jouissons avec Lui de la communion du Père. Cela doit être pour nous la règle du mal et du bien; ce qui nuit à notre communion et attire les châtiments du Père, voilà ce que nous devons éviter et fuir.

Cherchez-vous réellement la jouissance de cette position comme enfants de Dieu et avec le Seigneur? Dès que nous admettons quelque chose qui ne soit pas selon la sainteté de nos relations avec Lui, le Saint Esprit devient en nous un Esprit de répréhension et de tristesse.

Que Dieu nous rende fidèles et nous donne cette crainte durant notre séjour temporel. Dieu ne peut supporter ce qui nous empêche de jouir de la communion de son amour.

Méditation de J.N.D. no 127 – ME 1900 page 396  1 Pierre 1: 17 – 2: 10

Nous avons parlé l'autre jour du caractère de la crainte (verset 17), lorsque nous sommes placés comme enfants en présence de Dieu, crainte qui nous met en garde contre les souillures du monde. Ce qui nous fait craindre la souillure, c'est aussi le prix auquel nous avons été rachetés, c'est-à-dire le précieux sang de Christ (verset 18). L'apôtre dit: «Sachant que vous avez été rachetés», car tous les enfants de Dieu, dans tous les temps, peuvent avoir la pleine certitude du rachat de leurs péchés.

(Verset 21). — La foi que j'ai en Dieu est par Jésus. La seule chose que, par Jésus, je puisse croire de Dieu, c'est qu'il m'aime parfaitement. Le Dieu que je connais a agi en puissance et entièrement en ma faveur en donnant et ressuscitant Jésus. Je ne connais pas Dieu par la loi qui prononce la malédiction sur quiconque ne fait pas les choses qu'elle commande; je connais Dieu par Jésus, et c'est là que je trouve la certitude et la source de toutes mes espérances.

(Verset 22). — Le résultat de cette connaissance de Dieu est l'amour fraternel. Nous nous connaissons mutuellement en Christ, comme nous connaissons Dieu par Christ, mais nous avons à nous purifier, car si le coeur ne l'est pas, l'amour fraternel sera toujours affaibli. Le péché est toujours égoïste; je ne puis chercher quelque satisfaction charnelle dans le péché pour un autre que moi.

 (2: 4). — La sanctification a deux caractères. Nous sommes une sainte sacrificature. Etant en relation heureuse avec Dieu et vivant dans l'amour les uns avec les autres, qu'avons-nous à faire, si ce n'est à offrir des sacrifices spirituels, chose «agréable à Dieu», dont il jouit et en laquelle il prend plaisir. N'est-il pas bien précieux pour nos âmes que nous puissions faire des choses agréables à Dieu? C'est à Lui que monte tout le culte de nos coeurs, car nous sommes une maison spirituelle dans laquelle Dieu demeure par son Esprit.

Nous sommes en outre une sacrificature royale. Dieu nous a placés dans la même position que Christ, et, avec la vie de son Fils, nous a communiqué tout ce qui Lui appartient. Jésus, dans sa gloire la plus élevée, est sacrificateur sur son trône; nous sommes associés à cette sacrificature. La gloire de Dieu sera pleinement manifestée en Christ et c'est là aussi qu'il nous place.

Ayant toute la gloire de Christ comme notre part, nous avons à annoncer toutes ses vertus. Sachant qu'il nous a rachetés, ayant nos coeurs purifiés, nous aimant les uns les autres, notre plus grande joie est d'offrir des sacrifices spirituels et de rendre témoignage à Christ dans ce monde.

Pouvons-nous dire que nous annonçons les vertus de Celui qui nous a appelés? Avons-nous tellement apprécié les vertus de Christ que nous les annoncions dans le monde? Certes, si nous sommes en communion avec Lui, de l'abondance de notre coeur notre bouche parlera.

Méditation de J.N.D. no 128 – ME 1900 page 430    Zacharie 3: 1-5

Nous voyons ici l'ange de l'Eternel, la manifestation de sa présence. Jacob lutte avec l'ange, Moïse le voit dans le buisson; la manifestation de la présence de Dieu est toujours appelée de ce nom, car personne ne peut voir la face de Dieu et vivre.

L'ange de l'Eternel siège en tribunal, et c'est là que Satan s'oppose à ce que la bénédiction de Dieu s'accomplisse envers Son peuple. La question se pose, si Dieu veut recevoir le peuple qu'il avait racheté de Babylone et fait rentrer dans son pays, et s'il peut l'y bénir en restant d'accord avec son amour et sa sainteté.

Si l'homme est pécheur et que Dieu le bénisse, c'est que Dieu peut bénir les pécheurs, et si Dieu ne peut bénir des pécheurs, il ne peut bénir personne. Satan cherche à contrarier ces desseins de Dieu, et c'est ce qu'il fait toujours, quoiqu'il ne puisse y réussir. L'esprit de Satan est un esprit de mensonge et de meurtre. Comme Dieu veut bénir les hommes, c'est d'eux que Satan s'occupe. Dieu avait béni Adam; Satan réussit à le séduire, à entraver et à arrêter la bénédiction. Il n'a pu séduire Jésus, mais il a poussé les Juifs à le faire mourir pour empêcher la bénédiction du peuple de Dieu.

Dieu ne peut sanctionner le péché et ne peut être injuste ni inconséquent vis-à-vis de sa sainteté. Satan cherche à employer cette justice et cette sainteté de Dieu contre son peuple; on le voit dans le cas de Balaam et de Balac. Il veut accuser et maudire; ne l'ayant pu, il entraîne Israël dans le péché, pour que Dieu ne puisse plus le bénir, car il est impossible à Dieu de supporter et de bénir le péché. Satan va donc accuser le peuple, comme il a accusé Job. Il dit: Job est hypocrite; il ne sert pas Dieu pour rien. Tu l'as béni: ôte la bénédiction et il te maudira. Mais Dieu emploie cette malice de Satan à sonder le coeur de Job, sans rejeter Job. Joshua se tient là devant Dieu pour le peuple et Satan cherche à s'opposer à lui. Il accuse les enfants de Dieu et se sert du mal dont ils sont coupables pour attirer la malédiction de Dieu sur eux.

Quoique Satan ne puisse ni comprendre l'amour de Dieu, ni compter sur les effets de cet amour, car il n'aime pas et Dieu est amour, il comprend un peu la justice et la sainteté de Dieu et s'en sert pour accuser les enfants de Dieu, afin que Dieu ne les bénisse pas.

Dans leur folie, les hommes cherchent souvent à se placer devant Dieu sur le principe de la justice, d'après lequel Satan peut, pour ainsi dire, contraindre le Dieu juste à les maudire. Si l'homme veut être juste devant Dieu, Satan cherche à profiter, pour nous condamner, de tout ce qui est vrai, juste et saint en Dieu. Nous avons affaire à un ennemi vigilant qui, après nous avoir entraînés dans le péché, nous accuse devant Dieu, afin qu'il ne nous bénisse pas. Si nous faisons appel à la justice de Dieu, Dieu doit nous condamner. C'est ainsi que les âmes se placent elles mêmes sous la condamnation.

Il est trop tard pour venir nous dire: Si vous annoncez la grâce, l'homme fera ce qu'il voudra; car l'homme a déjà fait tout ce qu'il a voulu. Vous avez tous fait votre propre volonté, et s'il n'y a pas de grâce pour ceux qui ont fait tout ce qu'ils ont voulu, il n'y a de grâce pour aucun d'entre vous. La grâce n'a rien de commun avec la justice. La justice a déjà condamné, et la question est de savoir si Dieu peut, selon sa souveraineté, faire grâce à ceux que sa justice a condamnés. L'homme voudrait la miséricorde pour pouvoir pécher un peu et la justice pour nourrir son orgueil. Dieu ne veut ni de l'un ni de l'autre. Que nous reste-t-il? La grâce qui suppose le droit de pardonner, la souveraineté qui a la volonté de pardonner. Si Dieu ne fait pas usage de sa souveraineté par grâce, pour nous pardonner, nous sommes perdus, car «maudit est quiconque ne fait pas tout ce qui est écrit au livre de la loi». Ceux qui sont des oeuvres de la loi (non des mauvaises oeuvres) sont sous la malédiction, parce que personne n'accomplit ces oeuvres. Si vous vous placez sur ce principe, c'est sur ce principe que Dieu agira envers vous, car il dit: «Maudit est quiconque…» L'homme est sous la malédiction et la sainteté de Dieu doit la prononcer.

Dieu a-t-il voulu révéler qu'il y a, dans sa pure bonté, une source d'espérance? Il ne peut voir le souverain sacrificateur avec des vêtements sales: il devait être vêtu de vêtements blancs, parés d'ornements exquis. Vous êtes tous vêtus de vêtements sales, que la justice de Dieu ne peut tolérer, et Satan se tient là pour que Dieu ne les tolère pas. Joshua n'avait pas un mot à dire; il était évidemment coupable. L'oeil de Dieu voyait tout ce que Satan pouvait opposer, car tout était à découvert devant Son tribunal.

Qui parle avec Joshua, lorsque celui-ci n'osait rien dire? C'est l'Eternel. Il dit: «Celui-ci n'est-il pas un tison sauvé du feu?» Il ferme la bouche à Satan: Qu'as-tu à objecter si j'ai retiré ce tison du feu? Dieu savait bien que les vêtements de Joshua étaient sales; il savait bien ce qu'était Israël. La question est si Dieu peut, malgré Satan, retirer un tison du feu. Satan ne peut répondre un mot à Dieu, car Dieu reconnaît tout le mal; il voit ce qu'est un tison dans le feu, il le voit sale en sa présence. Sa justice condamne, mais où le péché a abondé, la grâce a surabondé, et Dieu fait grâce malgré tout le péché. La source de ce pardon, c'est la pure grâce, Si Joshua avait cherché à s'excuser, en disant que ses habits s'étaient salis à Babylone, il se serait fait condamner par Satan. Quand nous cherchons une excuse, nous ne faisons que mettre aux mains de l'Ennemi un glaive contre nous. Dieu nous voit pécheurs, mais veut sauver des pécheurs. Au lieu de rejeter Joshua et de chasser le pécheur loin de Lui, il ôte ses péchés, et Joshua peut demeurer en sa présence. Jésus fait grâce à la femme adultère et prend son parti contre ses accusateurs. L'âme est chargée de ses péchés en la présence de Dieu, et l'Ange dit: «Otez de dessus lui les vêtements sales». Dieu agit en amour et bénit son peuple en ôtant leurs péchés, afin de leur donner, comme au fils prodigue, la plus belle robe de la maison.

Dieu fait deux choses: non seulement il ôte les péchés, mais, de plus, il révèle à l'homme ce qu'il a fait pour lui; il lui donne de nouveaux vêtements, L'âme a besoin d'être encouragée et fortifiée par Dieu lui-même. Dieu dit à Joshua: «Regarde, j'ai fait passer de dessus toi ton iniquité». Dieu nous justifie, et si Celui devant lequel nous devons comparaître est Celui qui nous justifie, qui donc condamnera? Nous savons ce que Dieu a fait, comment il a concilié sa justice et son amour souverain. Il a donné Jésus. Le coeur pourrait-il dire, en présence de la croix: Je ne suis pas pécheur? Dans ce cas, Dieu se serait trompé, le sang de Christ aurait coulé en vain. S'il nous faut confesser notre péché en présence de la croix, que trouvons-nous là? L'amour de Dieu qui a donné Jésus, et la justice de Dieu qui l'a frappé une fois pour toutes. La mort de Christ a épuisé, pour ceux qui croient, la justice du Dieu juge. Jésus a confessé nos péchés, tous les péchés dont Satan peut nous accuser et Dieu les a tous punis en Lui. La croix de Christ est la justice de Dieu exécutée contre le péché, mais, en même temps, Dieu a pris notre cause en main et a accompli sa bonne volonté à notre égard. Il a trouvé un moyen qui ferme pour toujours la bouche à l'accusateur; il a fait venir sur Lui l'iniquité de nous tous. La conscience peut dire: Mes vêtements sont sales, mais Dieu les a ôtés. On n'aime pas avouer que les vêtements qu'on porte soient sales, mais quand on les a dépouillés et qu'on en a d'autres on na plus honte de le dire. La fraude est ôtée du coeur et celui-ci condamne le péché, comme Dieu lui-même le condamne.

Il ne suffit pas à Dieu que l'âme ait obtenu grâce; sa joie est d'agir en amour, sa satisfaction, d'agir selon sa nature. Dieu veut donner confiance à l'âme: «J'ai fait passer de dessus toi ton iniquité». Qu'y a-t-il désormais entre nous et Dieu? Rien que cette voix qui dit: «J'ai fait passer de dessus toi ton iniquité!»

Dieu place Joshua comme sacrificateur en sa présence. C'est ainsi qu'il nous agrée, après nous avoir, comme sacrificateurs, revêtus de Christ. Comment pourrais-je me présenter devant Dieu, s'il n'avait pas pardonné? Tout vrai culte; rendu à Dieu, provient de ce que Dieu nous a pardonné. Nous avons senti que la satisfaction du coeur de Dieu était de nous pardonner et de nous introduire devant Lui pour lui rendre culte et pour l'adorer en liberté, en joie, en confiance.

Tout ce qu'on trouve en Dieu, tel qu'il s'est révélé en Jésus, c'est qu'il est un Dieu qui s'est occupé de nous, qui a pensé à nous dans nos péchés, et qui se fait connaître à nous comme ayant, par Jésus, fait passer notre iniquité.

Avez-vous cette paix que donne la connaissance de l'oeuvre de Christ? En tout cas, nous avons tous porté des vêtements sales. Que Dieu vous fasse la grâce de vous faire comprendre, par sa Parole et son Esprit, qu'il a accompli l'oeuvre de votre salut, d'un salut qui vous est révélé de sa part !