Onésime

ME 1901 page 27

 

Onésime. 1

La condition première d'Onésime. 1

Sa fuite et de sa conversion. 2

Le retour d'Onésime. 3

L'utilité d'Onésime converti 5

 

Onésime était un esclave appartenant à un chrétien de Colosses, nommé Philémon. Il s'était enfui de chez son maître et avait cherché un refuge à Rome. Ayant eu l'occasion d'entendre Paul, alors prisonnier pour le Seigneur dans cette grande ville, il fut converti, et Paul le renvoya à Philémon avec une affectueuse lettre de recommandation. Philémon nous apparaît dans cette lettre comme un chrétien pieux, dévoué et hospitalier; l'assemblée se réunissait dans sa maison. Quant à la lettre qui lui est adressée, elle est une vraie perle. Elle nous montre quels sentiments de délicatesse, de cordialité, de tendre affection, de sympathie et de sollicitude sincère et vraie, la grâce et l'Esprit de Dieu produisent dans le coeur des croyants. Nous invitons nos lecteurs à lire cette courte épître où ils trouveront avec des enseignements précieux, les détails instructifs qui concernent l'esclave Onésime. Il est encore parlé de ce dernier en Colossiens 4: 8, 9. En premier lieu, considérons

La condition première d'Onésime

Onésime était un esclave. Que son maître eût été, avant sa conversion, dur et cruel ou non, nous l'ignorons, mais en tout cas, c'était une triste condition que d'être esclave, la propriété d'un autre. Combien de milliers d'êtres humains n'ont pas connu d'autre sort! Nés esclaves ou vendus encore jeunes, ils passent tous les jours de leur vie dans la peine et le tourment, sous le fouet et les dures exigences de l'oppresseur. Qui de nous n'a pas entendu parler de l'abominable traite des nègres, qui, malgré les efforts de plusieurs nations civilisées, ne continue pas moins de s'exercer sur une grande échelle?

Quels avaient été les motifs de la fuite d'Onésime? D'après le témoignage que l'apôtre rend à Philémon (versets 4-7; 21), nous n'avons pas lieu de croire que ce fût sa dureté envers son esclave qui détermina celui-ci à le quitter. On pourrait penser le contraire et croire qu'Onésime voulut secouer le joug d'un maître chrétien pour suivre sans contrainte ses mauvais penchants et les convoitises de son coeur. Le cas analogue n'est pas rare de nos jours. On voit souvent des personnes en service et inconverties quitter leur place chez des maîtres chrétiens, non parce qu'elles ne sont pas bien traitées ou parce qu'elles sont trop chargées d'ouvrage, mais parce qu'elles désirent échapper à l'influence et au contrôle sérieux de maîtres chrétiens. Elles préfèrent être dans des places où elles ne sont pas gênées et où elles peuvent agir selon les désirs et les convoitises de leur coeur. C'est là où nous pouvons chercher un des motifs de la fuite d'Onésime. Pauvre Onésime! Il était, sans le savoir, doublement esclave; non seulement il l'était de Philémon, mais aussi de Satan auquel le péché l'avait et le tenait asservi. Hélas! ce dernier esclavage, le pire de tous, est celui dans lequel se trouvent par nature tous les hommes à cause du péché. Chaînes et tourments de coeur et d'âme déjà ici-bas; chaînes et tourments éternels, si la grâce de Dieu n'en affranchit pas avant la mort.

De tous ceux qui sont nés de femme, un seul n'a pas subi cet esclavage. Un seul n'a pas porté le joug du péché, ni les chaînes de Satan; c'est Jésus Christ, le Fils de Dieu. Il vint dans ce monde qui est la maison de l'homme fort, de Satan, et Lui «le plus fort», a lié Satan afin de nous affranchir, nous les esclaves de l'homme fort, désormais vaincu. Tous ceux qui viennent à Jésus et l'invoquent avec foi comme leur Sauveur, voient tomber leurs chaînes; ils sont délivrés, affranchis de la puissance des ténèbres, et transportés dans le royaume du Fils de l'amour de Dieu. «Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres» (Jean 8: 36). Ceux-là peuvent chanter:

 «Oui, tu parus, Seigneur, et brisas notre chaîne;

Devant ton grand amour disparut notre peine»;

et dire avec le psalmiste: «Notre âme est échappée comme un oiseau du piège des oiseleurs; le piège s'est rompu, et nous sommes échappés» (Psaumes 124: 7).

Qu'il est petit le nombre de ces affranchis, de ces échappés du piège du cruel oiseleur, en comparaison de ces millions d'âmes qui sont enchaînées comme de pauvres esclaves dans les liens de leurs convoitises! Lorsqu'on entend ce que disent les hommes, et que l'on voit ce qu'ils écrivent et ce qu'ils font, il semble que l'on perçoive le bruit des chaînes dans lesquelles ils sont retenus esclaves du péché et de Satan. Vous, cher lecteur, où en êtes-vous à cet égard? Mais revenons à Onésime et occupons-nous de

Sa fuite et de sa conversion

Nous ne pouvons rien préciser quant aux motifs d'Onésime pour fuir son maître, ni quant aux circonstances dans lesquelles il le quitta. Peut-être par manque de conscience ou de fidélité avait-il causé à Philémon quelque perte ou quelque dommage qui lui aurait attiré un châtiment auquel il échappait en fuyant. Dans sa lettre, Paul dit: «Mais s'il t'a fait quelque tort, ou s'il te doit quelque chose, mets-le-moi en compte… moi je paierai» (versets 18, 19). Ou bien Onésime était un paresseux qui craignait l'ouvrage, et qui préférait la vie libre et vagabonde qu'on peut mener dans une grande cité, caché dans la foule peu recommandable de ceux qui vivaient d'expédients, et à qui, pour les satisfaire et les contenir dans l'ordre, les magistrats distribuaient du pain et donnaient les jeux du cirque. Quoi qu'il en soit, Onésime avait commis un grave délit qui aurait pu être puni de mort.

Onésime avait donc dirigé ses pas vers Rome, la grande capitale de l'empire. Là, comme encore de nos jours dans les cités populeuses, affluaient les paresseux, les gens tarés, les malfaiteurs de toutes sortes qui espéraient échapper aux recherches. Mais si Onésime pensait échapper à son maître, il ne pouvait se soustraire au regard de Dieu qui le suivait et avait sur lui des vues de grâce. Philémon avec un coeur rempli d'une chrétienne sollicitude pour son esclave coupable, avait-il prié Dieu pour lui? En tout cas, Dieu avait des pensées d'amour et de paix pour ce pauvre fugitif, et sa bonté, la bonté du Dieu Sauveur, amena l'esclave Onésime à rencontrer l'apôtre Paul, «le prisonnier du Christ Jésus», et qui s'estimait «débiteur envers les Grecs et envers les barbares, envers les sages et envers les inintelligents», et était «prêt à annoncer l'évangile à ceux qui étaient à Rome» (Romains 1: 14, 15). Paul, quoique prisonnier, jouissait d'une certaine liberté, et avait loué un logement où il recevait tous ceux qui venaient vers lui, prêchant le royaume de Dieu et enseignant les choses qui regardent le Seigneur Jésus, et cela pendant deux ans (Actes des Apôtres 28: 30, 31). C'est là qu'Onésime put entendre la parole du salut qui publie aux captifs la délivrance. Il l'avait sans doute déjà entendue chez son maître à Colosses, mais sans que ni son coeur, ni sa conscience, eussent été atteints. Maintenant à l'étranger et peut-être dans le besoin, son coeur s'ouvre à l'appel de la grâce comme autrefois celui de Lydie; il écoute et reçoit la parole divine dans son coeur; ses liens sont brisés, d'esclave de Satan il devient l'affranchi et le serviteur du Seigneur. Paul peut l'appeler: «Mon enfant Onésime que j'ai engendré dans mes liens». La conversion d'Onésime fut réelle et profonde, comme le prouvent les paroles de Paul. Quelle consolation et quel encouragement pour le vieux serviteur de Dieu dans les circonstances où il se trouvait! C'était une gorgée d'eau rafraîchissante bue «du torrent dans le chemin» (Psaumes 110: 7). Dans des circonstances bien autrement douloureuses et solennelles, le Seigneur Jésus eut aussi ce rafraîchissement pour son âme, lorsque sur la croix il dit au brigand sauvé: «Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis».

Il fallut donc qu'Onésime fût amené à Rome pour trouver le salut. La grâce avait surabondé par-dessus son péché. Combien de fils, combien de filles, combien de serviteurs et de servantes qui, dans les maisons de leurs parents ou de leurs maîtres croyants, n'ont accordé aucune attention à la précieuse parole de Dieu, et qui dehors, abandonnés à eux-mêmes dans ce monde rempli de tentations et de douleurs, réduits peut-être à l'extrémité du besoin et dans la détresse, ont ouvert leurs oreilles et leurs coeurs à la bonne nouvelle du salut! J'étais loin, peuvent-ils dire, et Dieu est venu me chercher où j'étais.

Nous avons à considérer maintenant le retour d'Onésime

Le retour d'Onésime

Dès qu'Onésime eut trouvé le pardon de ses péchés et la paix de son âme par la foi en Christ, il cessa d'être l'esclave du péché et de Satan; il fut l'affranchi du Seigneur. Mais il ne cessa pas pour cela d'être l'esclave de Philémon. Quand bien même l'esclavage ne s'accorde pas avec l'esprit du christianisme devant lequel il doit céder, Onésime n'était pas libre de se soustraire aux droits que Philémon avait sur lui comme étant sa propriété. Christ n'a pas fait cesser la relation de maître et d'esclave; l'abolition de l'esclavage n'est pas présentée d'une manière formelle dans le Nouveau Testament. Mais il nous y est montré comment maîtres et esclaves, dans leurs positions respectives, peuvent agir d'une manière agréable à Dieu (Ephésiens 6: 5-9; Colossiens 3: 22-24; 4: 1; Tite 2: 9, 10). Onésime, enseigné par Paul, retourna auprès de son maître, et l'apôtre lui remit pour ce dernier comme recommandation, la lettre si affectueuse que nous avons mentionnée et que Dieu a voulu qui nous fût conservée avec les autres écrits de Paul inspiré par l'Esprit. Combien elle devait être précieuse et qu'il devait être consolant pour Onésime d'en être le porteur! Il en connaissait sans doute le contenu, et bien que jouissant de la paix qui résulte de l'obéissance au Seigneur, il pouvait être un peu troublé en se demandant comment il serait reçu par Philémon, mais alors ce qu'il savait des paroles de l'apôtre relevait son courage. En effet, avec quel tact admirable et avec quelle affection le grand témoin de Dieu, prisonnier pour le Seigneur, dont les paroles et les écrits avaient une si grande valeur, n'intervenait-il pas auprès de Philémon en faveur de l'esclave fugitif! Il l'appelle «mon enfant», «mes propres entrailles» (versets 10, 12), puis il dit encore: «Reçois-le comme moi, mais s'il t'a fait quelque tort, ou s'il te doit quelque chose, mets-le-moi en compte… moi je paierai» (versets 17-19).

Nous voyons en cela resplendir la beauté du caractère de Christ dans l'apôtre. C'est pour un pauvre esclave, mais qui lui est devenu profondément cher comme son enfant dans la foi, que Paul intervient auprès de son maître; ainsi Christ à la croix est intervenu, mais dans une mesure bien plus élevée, pour les pauvres pêcheurs, et il intervient encore aujourd'hui dans la gloire pour chaque croyant. Paul voulait payer pour Onésime; Christ a payé la rançon pour tous ceux qui viennent à Lui avec foi et repentance; il l'a payée, non avec de l'argent et de l'or, mais avec son précieux sang, et Dieu déclare, à l'égard de tous ceux qui se reposent sur le sacrifice accompli de Christ une fois pour toutes: «Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés, ni de leurs iniquités» (Hébreux 10: 17). N'est-ce pas, cher lecteur, si Onésime avait eu, non seulement une lettre de recommandation pour Philémon, mais des paroles encourageantes de la part de Philémon lui-même, il aurait pu aller son chemin avec plus de courage et de confiance? Eh bien, nous qui croyons en Christ, nous avons non seulement un puissant intercesseur, savoir Christ, comme Onésime en avait un en Paul, mais nous avons la parole de Dieu même, par le Saint Esprit, nous assurant que «Dieu est pour nous», tandis qu'Onésime ne pouvait pas savoir si Philémon était pour lui ou contre lui.

Et comme Paul s'adressant à Philémon priait pour Onésime, en disant: «Reçois-le comme moi-même», ainsi Jésus lui-même nous assure que le Père nous aime comme il l'a aimé, Lui, Jésus. Et le monde un jour le reconnaîtra quand Christ viendra avec les siens dans la gloire: «Et que le monde connaisse», dit le Sauveur à son Père, «que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé» (Jean 17: 23).

Quel amour que celui de Jésus, le Sauveur des pêcheurs, le Fils de Dieu, et par Lui quel amour nous voyons dans le coeur du Père! Connaissez-vous cet amour, cher lecteur? Combien, si vous le connaissez et le possédez, il vous aidera à traverser le monde, cette vallée de pleurs et d'ombre de la mort!

Voyons maintenant l'utilité d'Onésime converti

L'utilité d'Onésime converti

Peut-être quelques lecteurs se demanderont-ils si Philémon a acquiescé à la prière de Paul. Sans qu'il y ait une réponse formelle à cette question, nous n'avons pas lieu de douter que Philémon se soit rendu aux sollicitations pressantes de Paul, qui ne veut rien lui commander, bien qu'ayant «une grande liberté en Christ» de le faire, mais qui fait appel aux affections chrétiennes de Philémon pour que celui-ci agisse sans contrainte dans le bien qu'il accomplit. Quel bel exemple de condescendance et de sagesse Paul nous donne à tous, mais en particulier à ceux à qui le Seigneur a donné un service dans l'assemblée et qu'il a revêtu pour cela d'une certaine autorité! L'autorité la plus puissante est celle de l'amour. Nous avons dit qu'il n'y a point de réponse formelle à la question posée. Mais l'apôtre avait pleine confiance que Philémon ferait même plus que ce qu'il demandait et d'ailleurs un passage, en Colossiens 4: 7-9, nous fait supposer que la demande fut bien accueillie. Là nous voyons que Paul avait envoyé à Colosses, Tychique, son compagnon de service, afin de prendre connaissance de l'état de l'assemblée et de consoler et encourager les coeurs des saints. Il devait en même temps leur donner des nouvelles de l'apôtre et «des choses d'ici», c'est-à-dire des circonstances où il se trouvait. Mais Onésime accompagnait Tychique selon l'ordre de Paul; ainsi Philémon avait obtempéré à la prière du vieil apôtre, Onésime était doublement affranchi, et le voilà associé comme frère fidèle et bien-aimé à un service pour l'assemblée de Colosses. Remarquons que ces expressions sont les mêmes que celles dont se sert l'apôtre en parlant de Tychique. Que c'est beau de voir tous les rachetés placés sur un même rang en Christ! C'est la réalisation de ce qui est dit dans cette même épître: «Il n'y a… ni esclave, ni homme libre, mais Christ est tout, et en tous» (Colossiens 3: 11).

Remarquons encore le témoignage que Paul rend à Onésime. C'est le même que l'apôtre rend aussi à Jean surnommé Marc. Comme nous l'apprennent les Actes, Marc, qui d'abord avait accompagné Paul et Barnabas dans leur premier voyage missionnaire, s'était bientôt retiré devant les difficultés rencontrées dans cette voie de dévouement. Barnabas, pour une seconde tournée, voulait reprendre Marc avec eux; Paul ne trouvait pas bon de s'associer encore un homme qui s'était si vite découragé. Et cela amena, entre les deux apôtres, une séparation douloureuse. Mais plus tard, le Seigneur ayant affermi Marc, Paul écrivant à Timothée, lui dit: «Prends Marc, et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le service». Et ici, Paul dit à Philémon: «Onésime, qui t'a été autrefois inutile, mais qui maintenant est utile à toi et à moi». Quel beau témoignage! Le nom «Onésime» signifie «utile» ou «profitable». Jusque-là l'esclave avait mal porté ce nom; il avait été «inutile». Mais maintenant la grâce avait tout changé. C'était un nouvel homme; l'affranchi du Seigneur dégagé de ses chaînes était «utile» à Paul et pouvait être «utile» à Philémon, et de plus «utile» au Seigneur dans l'assemblée.

Un jeune chrétien peut avoir le désir de travailler dans l'oeuvre du Seigneur, sans trouver le chemin pour être utile. Deux choses sont nécessaires pour cela. L'apôtre Paul présente ce qu'est devenue l'église professante sous l'image d'une grande maison où il y a des vases à honneur et d'autres à déshonneur (2 Timothée 2: 20, 21). En se purifiant des vases à déshonneur, c'est-à-dire en se séparant de tout ce qui ecclésiastiquement ou doctrinalement n'est pas conforme à la pensée de Dieu, on est «un vase à honneur, sanctifié, et utile au maître, préparé pour toute bonne oeuvre».

Telle est la première chose indispensable; la seconde ne l'est pas moins. Pour être «utile» à Dieu et aux hommes, il est nécessaire d'être rempli du sentiment qui était dans le Christ Jésus, Lui qui se renonçait lui-même et ne désirait que de faire la volonté de son Père. «Ma viande», disait-il, «est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre». Ce n'est pas notre volonté qui doit nous guider dans le choix de ce que nous aurons à faire, mais celle du Maître qui assigne à chacun de ses serviteurs la tâche qu'il doit accomplir. Une jeune croyante, ayant lu des rapports missionnaires, désirait grandement être employée dans quelqu'une de ces grandes oeuvres. N'ayant pas réussi à y entrer, elle s'en plaignait avec amertume. Un serviteur de Dieu lui dit un jour: «Puisque vous désirez être utile, voilà Mme X. votre cousine, qui est mère de huit enfants, et son mari est obligé d'être dehors toute la journée pour gagner le pain nécessaire à sa famille. Là vous pouvez être utile». Elle répondit: «Non, certes; je ne veux pas rester dans une maison remplie d'enfants, où l'on respire un air nauséabond et où l'on risque de se salir». Où était le renoncement et la soumission à Dieu?

Hélas! il en est un grand nombre qui, dans ce domaine, agissent ainsi et disent: «Je ne veux pas»; je veux bien servir, mais comme je l'entends et où je choisirai. Le grand apôtre des nations a commencé son ministère par ces paroles: «Que dois-je faire, Seigneur?» (Actes des Apôtres 22: 10). Et le Seigneur lui révéla sa volonté pour son service béni (versets 21 et 26: 16-18). Paul fut un vase à honneur, et combien utile au Maître! Onésime n'eut pas d'abord un service éminent aux yeux des hommes. Paul écrit à Philémon: «Moi, j'aurais voulu le retenir auprès de moi, afin qu'il me servit pour toi», c'est-à-dire à ta place. L'apôtre était prisonnier, lié de chaînes, un vieillard comme il le dit; et dans ces circonstances on peut comprendre que les soins d'un serviteur chrétien, d'un frère, lui fussent précieux. Onésime accomplissait cet humble service auprès de Paul. Mais celui-ci ne voulait pas le retenir, si tout n'était pas réglé entre le maître et l'esclave. Voilà donc par où Onésime a commencé, et sans doute qu'il était heureux de servir son père dans la foi. Mais plus tard, l'apôtre l'initie pour ainsi dire dans les intérêts des assemblées, afin qu'il s'en occupe avec Tychique. Et il n'est pas le seul exemple de serviteurs qui d'un ministère humble ont été appelés à un service plus éminent. Le Seigneur est fidèle à tenir ce qu'il dit: «Tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup». Etienne et Philippe commencèrent à être occupés au service des tables, et à la distribution des aumônes aux veuves pauvres; mais ensuite le Seigneur fit d'eux de puissants prédicateurs de l'Evangile.

Que Dieu nous donne des coeurs dociles, dévoués et humbles, pour être prêts à accomplir tout service qu'il voudra bien nous confier! Que nous soyons ainsi des «Onésime», utiles au Maître, ne pensant pas aux choses élevées selon le monde, mais sachant nous associer aux humbles, soit personnes, soit choses (Romains 12: 16). Le Seigneur a besoin de tels serviteurs pour son Assemblée; qu'il donne à ceux qu'il appelle des oreilles pour entendre. Et nous avons tous à être des serviteurs comme Lui, notre Modèle, l'a été: «Il est venu, non pour être servi, mais pour servir», dit-il, «et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs» (Matthieu 20: 28).